Jean-Louis Borloo, nouveau ministre des autoroutes ?

Coup sur coup, le ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo a annoncé la construction de trois nouvelles autoroutes en France : l’A9bis à Montpellier, la future autoroute entre Castres et Toulouse et la mise en concession de la RN154 entre Orléans et Dreux (Décision parue au JO du 1er juillet 2010). Pour les associations, cette triple décision est le signal d’une relance autoroutière qui ne dit pas son nom.

S’il fallait une preuve supplémentaire de la mort clinique du Grenelle de l’environnement, cette triple décision ministérielle permettrait d’étayer les doutes des acteurs associatifs les plus critiques.

Alors que la loi Grenelle 1 impose à l’Etat de publier, avant la fin 2009 (!), un Schéma national des infrastructures de transport dans lequel tous les projets autoroutiers doivent être évalués à l’aune de critères écologiques, énergétiques et climatiques, le ministère de l’Ecologie se presse d’autoriser de nombreux projets grenello-incompatibles afin d’éviter toute évaluation rigoureuse.

Pour les associations, cet écoulement de bitume aux quatre coins du territoire est un véritable bras d’honneur à toutes celles et ceux qui ont pu croire au Grenelle de l’environnement. Entre le discours du ministre de l’écologie et l’application concrète du ministre des autoroutes, la fracture est désormais largement consommée.

L’incohérence entre le dire et le faire est telle qu’il y a lieu de s’interroger non seulement sur cette soit disant rupture écologique née du Grenelle de l’environnement qui proroge un modèle de développement et un système de transports énergivores mais également sur l’honnêteté d’un processus de concertation présenté comme exemplaire.

Source: http://www.agirpourlenvironnement.org
Source image: http://www.grom.monespace.net/

5 commentaires sur “Jean-Louis Borloo, nouveau ministre des autoroutes ?

  1. Vélops

    L’État préfère construire des autoroutes car celles-ci peuvent être concédées, à la différence de l’amélioration des nationales et départementales (passage à 3 voire 2×2 voies) qui restent sous sa compétence ou sous celle des départements.

    Dans le cas de l’A 154 ou de Castres-Toulouse, comme pour l’A 51 entre La Saulce et Grenoble ou l’A 110 entre Tours et la Beauce, construire des autoroutes c’est écraser des mouches avec un bazooka. Une politique cohérente consisterait à progressivement passer les nationales les plus fréquentées à 3 voies, voire plus, avec un itinéraire parallèle pour les piétons et les cyclistes, voire les engins agricoles.

  2. stefanopoulos

    ce qui est formidable avec les autoroutes, c’est qu’on est plus vite arrivé à la campagne pour respirer l’air pur…

  3. alain

    ce qui est formidable avec les autoroutes, c’est qu’on croit que la campagne a un air pur alors qu’on a passé des kilomètres entiers à polluer ce même air.

    Ce qui est effarant dans cette société, c’est qu’on nous parle à chaque départ en vacances des records de bouchons mais jamais des pollutions qui en découlent.

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