Vélos en libre-service : marketing urbain ou politique environnementale?

Voici le résumé d’un travail universitaire mené par Laurence Sailliez, étudiante à l’université Libre de Bruxelles, pour l’obtention de son Master en Sciences et Gestion de l’Environnement. Son mémoire montre à quel point le Vélo en Libre-Service (VLS) est essentiellement une affaire commerciale.

Vélos en libre-service : marketing urbain ou politique environnementale?

Laurence Sailliez – Master en Sciences et Gestion de l’Environnement
2009/2010

Résumé

Nos sociétés actuelles ont développé une réelle prise de conscience à l’environnement et à l’aménagement du territoire. Ceci s’explique, en partie, par la croissance du nombre de véhicules circulant dans nos villes et, plus spécifiquement, de la voiture particulière.

Suite à ces problèmes, diverses actions sont mises en œuvre et tentent de résoudre cette croissance non viable à long terme. Parmi ces actions, les vélos en libre-service peuvent être considérés comme une des solutions possibles à ces problèmes.

Les deux principaux objectifs de notre étude sont :

1. d’identifier
– les principaux systèmes de vélos en libre-service existant,
– leur influence sur l’environnement
– leur impact sur le marketing urbain

2. de comprendre leur fonctionnement, en nous cadrant essentiellement sur les partenariats public-privé.

Le troisième objectif est d’ordre analytique et propose une réponse à notre question de recherche (Les vélos en libre-service : marketing urbain ou politique environnementale ?).

Pour faciliter l’accomplissement de cet objectif, il a été nécessaire de préparer des enquêtes et de les soumettre auprès des utilisateurs Villo! (à Bruxelles) et de Vélib’ (à Paris).

Malgré quelques limites, les résultats qui découlent de notre étude montrent que le système de vélos en libre-service est à la fois perçu comme un élément de promotion urbaine des villes concernées et d’outil pour un meilleur environnement, notamment, en permettant le désengorgement de nos routes.

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Mais bien que les impacts négatifs sur l’environnement liés au système de vélos en libre-service ne soient pas identifiés, le report modal de la voiture au vélo n’est malheureusement pas encore clairement visible. Le constat le plus évident est que ce système offre un sérieux complément au réseau de transports en commun.

Dans un contexte plus social, il est intéressant de constater que les vélos en libre-service ne s’inscrivent pas dans le phénomène de gentrification que connaissent les deux villes et qu’ils sont mis hors cause des inégalités sociales en faveur des plus nantis.

Notre conclusion met en évidence des alternatives aux partenariats public-privé (avec une entreprise d’affichage publicitaire) pour le financement et la mise en place d’un système de vélos en libre service.

Même au vu des aspects positifs du vélo, tant en termes environnemental que de promotion urbaine, le vélo en libre-service ne justifie pas sa présence pour un report modal. Des contraintes plus importantes envers l’utilisation de la voiture favoriseraient probablement significativement ce report.

6 commentaires sur “Vélos en libre-service : marketing urbain ou politique environnementale?

  1. LécoLomobiLe

    Le facteur le plus important en faveur de la raréfaction des autos particulières en ville est la raréfaction des places de stationnements. Les automobilistes sont obligés d’aller se garer dans des parking souterrains et de payer leur stationnement et de faire plus de chemin à pied, ce qui relativise l’intérêt du recours à un moteur à leurs yeux.

    Dans un grand nombre de villes (les villes progressistes) on élargit les trottoirs au détriment des places de stationnement, du coup, il y a plus de piétons sur les trottoirs et le cerveau reptilien hypoventilé des automobilistes est désireux de rejoindre les piétons en s’apercevant que cette tâche est de plus en plus compliquée et onéreuse 😎

    Personnellement, je pense que le vélo joue un rôle négligeable dans ce processus. C’est la piétonisation des villes qui les en débarrasse des bagnoles mais aussi, bien-sûr, les transports en commun.

  2. Pim

    Une des conclusions de l’étude (très intéressante) de Laurence Saillet est que le VLS ne diminue pas le nombre de voitures dans les villes (alors qu’une des utilités du VLS est peçue comme telle par la population). Ce n’est qu’un complément au transports en commun.
    Dans les questionnaires, la réponse des sondés est en général, « si le service VLS n’avait pas existé, j’aurais emprunté les TC », et non la voiture!
    Enfin, dans les annexes, on trouve quelques extraits de contrats et de tarifs entre Monseigneur JCD ( que son nom soit sanctifié sur 47 générations) et les villes. Impressionnant !!

  3. CarFree

    En gros, les vélos en libre-service sont utilisés surtout par des piétons ou des usagers des transports en commun…

  4. APC

    En tout cas, quoi qu’en disent ces détracteurs, le véli’b est bien pratique quand on rentre de soirée à deux heures du mat et que les derniers bus et métros sont déjà au garage. Surtout si votre appart est à l’autre bout de la ville…

  5. stefanopoulos

    Les VLS sont effectivement bien pratiques, mais leur mode de financement par la pub est problématique. Surtout quand on connaît le poids des constructeurs automobiles sur le marché publicitaire. Lesquels ne sont pas des philanthropes. S’ils font de la pub, c’est qu’elle permet de vendre toujours plus de bagnoles.
    Les VLS devraient être un service public financé très largement par nos impôts, comme les transports en commun. Ce qui ne choque personne.

  6. Converse

    Je confirme les dires de APC! Je suis bordelais et à partir de minuit plus ou presque pas de tram! Donc le vélib ou plutot V3 ici, est certainement un vecteur marketing pour les villes mais je suis convaincu de son utilité citoyenne!

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