La voiture en ville, quel avenir ?

Quel avenir prédire à ce mode de déplacement ? La voiture a complètement chamboulé nos vies. Avant elle, 100km était loin, maintenant on travaille à 100km de chez soi sans problèmes. La voiture raccourcit les distances. Elle fournit aussi une extension de sa sphère privée, on peut y faire ce qu’on veut, écouter la musique qu’on veut.

On en arrive vite à oublier l’extérieur et le voir comme à travers un écran. Les gens sortent de leur maison, descendent dans le garage à voiture, roulent jusqu’au garage surveillé de leur entreprise et prennent l’ascenseur pour se trouver au travail. Idem pour le retour à la maison.

On essaie absolument d’éviter tout contact avec le reste du monde, avec la ville dans laquelle on vit. Ce qui met le doigt sur le premier problème de la voiture en ville, elle supprime toute interaction sociale, interactions qui sont nécessaires au développement de l’humain. Cette pollution de l’esprit est un grand problème de notre société.

Problème complété par la pollution atmosphérique. De nouveau, la voiture n’y est pas pour rien. Tous les déplacements en milieu urbain créent une quantité phénoménale de micro particules et autres gaz à effet de serre. Le problème du réchauffement climatique n’est plus à expliquer et chacun est libre de se faire sa propre idée sur l’implication de la voiture.

La pollution excessive est en partie due au fait que le taux moyen de remplissage d’une voiture est de 1.2. Ce qui implique une quantité énorme de véhicules pour une quantité de personnes déplacées minime.

Comme illustration, l’espace occupé par les occupants de voitures avec leur voitures, dans un bus et avec des vélos. Bien évidemment parqués. (Cf plus haut)

Lire aussi :  Tous les dimanches devraient-ils être sans voiture?

Ce qui amène un troisième problème, l’occupation de la voirie. Une voiture occupe énormément la route, et ce en route ou garée. Parquée, une voiture occupe environ 10m², en route c’est encore plus. Sachant qu’un véhicule est utilisé entre 30 minutes et 2h par jour pour les déplacement pendulaires, l’espace occupé par rapport à l’utilité du véhicule est énorme.

Le débit d’une voie rapide est d’environ 2’500 passagers par heure, sachant qu’avec le même espace, des transports publics (trains, tram voire même bus) permettent de déplacer environ 30’000 passagers par heure.

Nous arrivons aujourd’hui à un problème, les routes en milieu urbain ne sont plus extensibles. Il nous faut choisir entre développer les transports publics et la mobilité douce au détriment de la voiture ou l’inverse. Connaissant les divers problèmes amenés par la voiture, cette question ne devrait même pas soulever de débat.

L’avenir des voitures en ville est, d’après moi, inexistant. L’heure de gloire de ce mode de déplacement est terminé, nous ne pouvons plus nous permettre de continuer à vivre ainsi si nous voulons permettre à nos enfants de profiter un peu de leur vie.

19 commentaires sur “La voiture en ville, quel avenir ?

  1. Michelle

    Je suis tout a fait d’accord plus de voiture en ville ( et payer pour les voiture qui entre ville )

  2. Raghnarok Auteur

    Je suis totalement contre le péage urbain. En 2010 on a pas le droit de faire une discrimination sociale pareille.
    À la limite créer un organisme de régulation qui, selon des règles, autoriserai les voitures au compte goutte.

  3. Lomoberet

    « plus d’interaction sociale »
    Et les coups de klaxon, les doigts d’honneur, les discussions à grand coups de manivelle, les coups de savate dans la carrosserie et les innombrables échanges verbaux à base de noms d’oiseaux, ce n’est pas de l’interaction sociale par hasard ?

  4. Carl

    Outre la part de l’espace public consacrée au simple parking de ces véhicules immobiles largement plus de 20 heures par jour, que dire de ce « progrès » de la voiture qui consiste à déplacer près d’une tonne et demie de voiture pour déplacer en moyenne entre 70 et 100 kilogrammes de matière humaine. Superbe paradoxe, non ?
    Revenons-en à des considérations plus terre-à-terre, il y a du boulot pour passer de la « bagnole » « plaisir » et/ou « liberté » telle qu’on nous la vend tous les jours (après les « voitures à vivre » voici qu’on nous vend la « joie ») au simple moyen de transport qu’il y a tout intérêt à substituer contre des moyens plus environnementaux…

  5. antec

    Les voitures ne devraient être considéré que comme un moyen de transport. Tout ce qui est design, couleur, performances devraient être banni !

  6. veloce

    Quand on va voir la source de cet article on tombe sur un blog et le même article qui site aussi sa source. On se dit que le chemin va être long et puis on s’aperçoit que non. La source de la source c’est Carfree…

    Tient! je suis pas déjà passé par la moi ?!…

    Comme c’est pas la première fois que je remarque ça, je m’interroge sur la pertinence de certaines données. Un peu dangereux pour la santé du blog.

  7. CarFree

    Désolé Veloce, mais tu as du mal lire l’article en question sur le blog en question : la source n’est pas carfree, l’article conseille juste dans sa conclusion de visiter carfree france. En reprenant l’article sur carfree france, j’ai estimé que cette conclusion n’était pas nécessaire (on allait pas conseiller de lire carfree aux lecteurs de carfree!)

  8. Raghnarok Auteur

    C’est sur que le premier pas serait de repositionner la voiture en tant que simple moyen de transport, et surtout arrêter de la sacraliser comme on le fait aujourd’hui.
    Il est normal pour certains mécano d’aimer leur voiture, de même que certains aiment leur vélo, mais il n’est pas normal d’en déduire le droit de tuer.

  9. BruGeek

    Je n’ai rien contre la voiture si elle devient propre et non dangereuse, c’est à dire légère et mise en site réservé (sans contact avec les usagers faibles, vélos et piétons). Pour être acceptable en ville, il faudrait qu’elle devienne un outil civilisé et non l’arme pour dominer, terroriser ses semblables ou pour se défouler, qu’elle est aujourd’hui. Mais, quel serait son rôle ?
    Si une ville était bien dessinée, s’il y avait des gros trams réguliers en surface, des métros rapides en souterrain, connectés aux gares, quel besoin supplémentaire à part pour les services d’urgence et de police ? Nous aurions juste un problème pour ramener les courses du Carrefour ou la tonne de vêtements achetés en centre-ville ? On pourrait imaginer des trams spécifiques pour cela. Des trams « colis » pour usagers+paquets. Pour alimenter les commerces, il y aurait des trams « marchandises » qui stationneraient sur des voies spécifiques pour les chargement et déchargement. Le tout complété par des triporteurs électriques.
    Quant aux petits vieux incapables d’aller jusqu’à la station de tram, ils se déplaceraient en tricycles électriques.
    Non décidemment, la voiture, pour quoi faire !?

  10. Raghnarok Auteur

    C’est sur que dans une ville développée intelligemment, la voiture est superflue.
    En Suisse on a déjà la chance de pouvoir atteindre quasiment chaque coin du pays avec des transports publics, ce qui est un énorme plus. Il faut encore développer un peu les offres dans les villes, ce qui se passe en ce moment même, mais tant qu’on libérera pas la place accaparée par l’automobile, on pourra pas faire beaucoup mieux.
    Par contre, pour les achats, la Coop (supermarché Suisse) a lancé il y a peu un système de livraison de courses à vélo. Tu vas faire tes courses comme d’hab, tu paye un petit supplément et c’est un livreur à vélo qui se charge de t’apporter tes achats. Je trouve l’idée très intelligente.
    Quant au problème des petits vieux, je pense que la société nous en fait voir plus qu’il n’y en a réellement. Dans mon village il y a pleins de petits vieux qui se déplacent encore (pas vite ou avec un déambulateur (donc encore moins vite), mais ils se déplacent…), j’ai aussi toujours vu mon arrière grand-mère (avant son décès) active, elle n’était pas à attendre la mort sans rien faire.
    Je pense qu’avec un mode de vie correcte on peut vivre bien mieux jusqu’à très âgé, mais c’est sur que les jeunes d’aujourd’hui risquent pas de vivre correctement à 80 ans, quant on voit qu’ils sont beaucoup en sur-poids à 12 ans, ça laisse rien présager de bon.

  11. nico!

    Jolie photo.
    Je la connais…
    Elle a été faite à Münster, en Allemagne.
    On peut l’utiliser librement ?
    C’est vraiment une belle illustration
    (et aussi une très belle rue)

  12. Ol1

    Qu’attend t’on pour mettre au point des systèmes de synchronicité permettant la priorité au vélos au feux tricolores : quand un vélo ( ou un groupe de vélos ) arrive sur un feu rouge, celui-ci passe au vert ; gain énorme de temps pour le cycliste, sécurité renforcée ( qaund on voit environ 96% de cyclistes brulant les feux rouges … ) .

  13. nico!

    @OL1 :

    Merci pour l’idée
    qui peut être valable par endroits
    mais que je ne voudrais surtout pas voir généraliser.
    Je ne pense pas qu’il soit rentable pour tous de faire arrêter et redémarrer les voitures (et poids lourds) pour un oui ou pour un non.

    En revanche, je suis persuadé que le feu tricolore, comme le passage piéton, est une invention liée à la voiture ; pas de voitures, pas besoin de feux ni de passages cloutés ! Sauf peut-être sur quelques pistes étroites et très fréquentées. Je le vois tous les jours et ça se comprend aisément : nous avons beaucoup moins d’inertie à vélo, nous prenons beaucoup moins de place et nous communiquons beaucoup plus, même sans nous en rendre compte (je peux développer l’idée si vous voulez).

    Du coup, une bonne chose de faite,
    ce sont ces feux dont le tourne-à-droite est toujours permis aux cycles.
    On voit aussi fleurir sur certains carrefours allemands des aménagements permettant aux cyclistes de rester sur leur bécane à l’arrêt, sans poser pied à terre.
    On peut imaginer encore des abris pour protéger les cyclistes du soleil, du vent glacial ou de la pluie, lorsqu’ils doivent attendre le passage du feu au vert.

    Mais n’oubliez pas : le vélo n’est qu’une des solutions pour une vie meilleure. La voiture en est une autre et certains d’entre nous, par leur âge, leurs handicap, leur profession, leur vécu, etc. se déplaceront encore longtemps en voiture. Il est hors de question de mettre tout le monde à vélo ou de rendre la voiture impraticable.

    Quant aux cyclistes qui grillent les feux,
    ils sont encore fortement représentés
    puisqu’il faut encore être casse-cou pour circuler à vélo aujourd’hui
    mais quand presque tout le monde sera à vélo,
    vous verrez que presque tout le monde respectera les feux
    (surtout qu’en plus, on commencera à verbaliser sévèrement
    et que les temps d’attente seront plus courts
    puisqu’il y aura moins de voitures pour encombrer les carrefours).

  14. Lomoberet

    Il n’y a pas de feux de couleur rouge !
    Ils sont toujours bleus :
    Quand ils sont bleu sapin, tu peux passer en faisant attention aux connards motorisés qui ne respectent pas les feux car ils sont pressés ou stressés
    Quand ils sont bleu mandarine, tu peux passer en faisant attention aux connards motorisés qui ne connaissent pas bien leurs couleurs et qui sont énervés
    Quand ils sont bleu cerise, tu peux passer en faisant attention aux connards motorisés qui pourraient arriver à vive allure et sans se soucier de quoi que ce soit
    De toute façon, une seule règle : ne pas se faire tuer !

  15. Moa

    Nico! « …/…et nous communiquons beaucoup plus, même sans nous en rendre compte (je peux développer l’idée si vous voulez). »

    Ah oui, je suis preneur. Merci d’avance.

    Excellent Lomoberet ! 🙂

  16. nico!

    @MOA (une petite digression) :

    À quoi voit-on qu’une voiture n’accélère plus ?
    On ne le voit que lorsque les feux stop s’allument
    et encore, si on est derrière.
    À quoi voit-on qu’un vélo n’accélère plus ?
    On voit que le cycliste ne pédale plus,
    on le voit parfois se redresser,
    mettre les doigts sur les freins…

    On voit aussi qu’un cycliste s’apprête à démarrer
    quand il remet un pied sur une pédale
    mais on voit bien plus que ça, en fait :
    on voit s’il est vif, énervé ou s’il a le temps,
    on voit s’il est expérimenté ou si son équilibre est encore hésitant,
    on voit même parfois s’il a mal (au cou, aux fesses, etc.).
    Tout ça, un automobiliste le laisse rarement transparaître ;
    c’est de la communication
    et ça nous permet, piétons, cyclistes et automobiliste,
    de mieux comprendre ce qui va se passer
    et d’anticiper.

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