Cohn-Bendit, l’avocat du capitalisme vert

L’homme appartient à la caste de ceux qui entrent dans l’Histoire de leur vivant. Il parle, dit-on, avec ses tripes, pique des colères noires devant les caméras, gesticule tel un éternel adolescent. En vérité, le nom de Cohn-Bendit représente aujourd’hui une telle disjonction entre le signe et le sens qu’il était devenu urgent de publier cet ouvrage.

« Dany le Rouge » a toujours été plus libéral que libertaire. Il est le meilleur avocat du capitalisme vert, l’homme dont le système a besoin pour imposer ses fausses solutions à la crise. Entré chez les Verts par opportunisme, sa course politique le rapproche peu à peu de la droite décomplexée. Chantre de la mondialisation, enfant chéri des médias, il allie superficialité et supercherie au bénéfice de son hypernarcissisme.

Voici une biographie pamphlétaire qui laisse de côté les affres de l’homme pour s’attaquer avec précision à la « pensée DCB » et aux contradictions politiques de ce « fou du roi ». L’enjeu, c’est une écologie qui ne soit pas qu’un programme de relance capitaliste.

Paul Ariès est politologue, directeur du journal d’analyse politique Le Sarkophage, rédacteur au mensuel La Décroissance, collaborateur à Politis. Il est l’auteur d’une vingtaine de livres.
Florence Leray est philosophe, journaliste et réalisatrice de documentaires.

Cohn-Bendit, l’imposture

Ariès Paul, Leray Florence
MaxMilo Editions

Voir aussi Le vrai visage de Daniel Cohn-Bendit

68 commentaires sur “Cohn-Bendit, l’avocat du capitalisme vert

  1. LécoLomobiLe

    Désolé Monsieur Ariès! 😎 entre Dany et Paul, je choisis Dany! Entre le capitalisme et… rien, je choisis le capitalisme. En effet, j’attends toujours de voir le début du commencement d’une alternative crédible au libéralisme et au capitalisme. Le capitalisme, c’est un ensemble gigantesque d’éléments sociaux (les devises, la propriété, la liberté d’entreprendre, le commerce concurrentiel, l’amélioration de la productivité que vous appelez « productivisme » et qui est un progrès, l’état de droit, la recherche fondamentale et appliquée, l’amélioration générale de la connaissance).

    D’accord pour dénoncer les abus et les excès de cette grosse machine, mais pas d’accord pour la remettre en cause dans ses principes. En vous concentrant sur cet objectif subversif, vous faites doublement fausse route: (1) vous êtes seul sur terre dans cette tâche: en effet les groupes qui remettent en cause le capitalisme sont ultra-minoritaires et comme l’explique Dany, vous n’avez aucune chance de succès et (2) en dépensant votre énergie à cet objectif irréaliste, vous ne faites pas changer le cap au navire alors que les réglages de la machine libéralo-capitaliste deviennent de plus en plus nécessaires: Votre activisme est, en fait, contre-productif par rapport à la noblesse de vos objectifs!

    Sans rapport avec ce qui précède, je suis, par contre, très sceptique sur la tournure personnalisée anti-sarkosiste que prend la campagne de la gauche. N.S. doit se frotter les mains en se disant que la gauche tombe dans le même piège qui l’a fait échouer: combattre une personnalité à défaut d’apporter des idées alternatives crédibles comme je l’explique dans le premier paragraphe. La gauche n’a aucune chance de gagner les élections si elle persiste à remettre en cause la machine économique. Entre Paul et Dany, je choisis Dany 😎

  2. Luc-Olivier Lafeuille

    Le problème n’est pas de la définition théorique du bien et du mal mais de la manière la plus efficace de s’impliquer et d’agir. Et dans la prolongation de cette réflexion de savoir s’il faut être dans le système  ou en dehors pour le changer.
    Je n’ai pas de réponse a priori. J’en vois dedans qui y sont efficacement, même si parfois  la lecture de leurs actions n’est pas évidente. J’en vois a l’extérieur qui semblent si éloignés d’un impact suffisant pour leurs actions que ce n’est pas non plus évident.
    Conclusion : méfions nous de ne pas se tirer dessus à coup de ceci et bien et ceci est mal, parce que la lutte est ailleurs et qu’il y a urgence.

  3. joshuadu34

    entre le capitalisme et rien ? Ah ! Le voilà enfin, le commentaire limitatif gommant d’un coup d’un seul 20 000 ans d’histoire ! Comme je le disais ailleur, il est facile « d’oublier » le passé, surtout quand on y est aidé par le capitalisme lui-même ! Bien entendu, « on » va me rétorquer que « communisme, blabla, Staline et Pol Pot » ! Ben oui, quoi, faut bien trouver quand même quelques épouvantails, et ceux là sont tellement pratiques… sauf que, pour qui a quelques euros à mettre dans de la lecture et cherche une culture autre que les tartufferies habituelles des limitateurs, il devient TRÈS difficile de continuer à prétendre que la Russie ai été communiste une seule seconde… à la limite, qu’on affirme que la Russie était socialiste, je veux bien, mais communiste ???

    Enfin, je défend même pas le communisme, celui-ci étant basé sur le sacro-saint travail, tout comme le capitalisme, et, donc, sur la même idée d’une progression consumériste. Le travail, dans le communisme comme dans le capitalisme, est la pierre d’achoppement sociale, le symbole du bien être total et de l’épanouissement, ce sur quoi je ne suis pas en accord… mais c’est encore un autre débat, revenons à nos brebis !

    Donc, rien, à part le capitalisme… C’est vrai, ça ! Vive le progrès social et technique d’un monde centré sur la surexploitation, sur la surconsommation ! Et qu’importe la réalité ! Il suffit de poser le terme « abus » sur ce qui est la logique même du capitalisme pour le faire oublier !

    Au passage, quand même, que faisons nous des cultures non capitalistes qui se développaient, dans le passé, et qui ne doivent leur disparition qu’au début du capitalisme basé sur une propriété abusive ? Que faisons nous de 5 000 ans de culture amérindienne qui a vu se développer, malgré le fait que le fer leur était inconnu, l’agriculture à un niveau qui, pour l’Europe des 16ième et 17ième siècle, n’était même pas atteint ? Que faisons nous de leur mode de vie basé sur le partage, sur le respect de l’autre et de la nature ? Rien, parce que le plus fort, c’est le capitalisme ! Asseyons nous donc sur cet exemple qui a prouvé, pendant 50 siècles (soit bien plus que le capitalisme), qu’il fonctionnait…

    Que faisons nous, aussi, de la société africaine, elle aussi détruite par l’intervention violente et pillarde du capitalisme, qui, avant sa destruction, faisait l’admiration des marchands néerlandais ? Rien, parce que le plus fort, c’est le capitalisme ! Faisons donc, comme le fait officiellement notre propre président, table rase du passé, oublions que la culture africaine, elle aussi exempte de propriété, ne peut que remercier notre propre violence et notre soif de pillage pour n’avoir pas vu sa société, bien différente de la notre, se développer alors que, de l’aveu même des pillards européens, elle était supérieure à la notre…

    Tout ça, c’est du communisme, c’est des staliniens en puissance !

    Le capitalisme, heureusement, c’est le progrès, c’est la possibilité, pour tous, de vivre heureux… à quelques exceptions, qui, quand même, touchent 80 % de la population mondiale… Un abus, au passage, c’est, je pense, quelque chose de marginal ! Que dire d’un système qui maintien sciemment 80 % de l’humanité dans un état de misère, par la force s’il le faut, et malgré le fait que le développement permettrait à la totalité de la population mondiale de vivre ? Qu’il est victime d’abus, ou qu’il est foncièrement inhumain ?

    Quand à la démocratie capitaliste, va falloir qu’on m’explique où elle est… et à quel moment on nous a demandé notre avis pour déclarer la guerre à l’Afghanistan, ou à quel moment, en général, on nous demande notre avis quand il s’agit de faire, pour le peuple dans son ensemble, des sacrifices ! Quand bien même il faudrait absolument faire des sacrifices (et encore faudra-t-il qu’on m’expose les faits les rendant inévitables DANS LEUR ENSEMBLE, et pas partiellement, de façon propagandiste, comme c’est le cas) y compris pour assurer le progrès de l’humanité, ne serait-il pas normal, indispensable même, de donner la décision à ceux qui vont subir ces sacrifices ? Et avons nous le droit, moralement parlant, et pas capitalistiquement parlant, de tolérer que l’avancée supposée d’une minorité se fasse sur le dos de la majorité de l’humanité ainsi qu’au prix de la survie même de nos enfants ?

    Mieux, j’entends et je lis souvent cette phrase qui affirme, dans un élan humaniste bon enfant que nous ne serions pas propriétaires de la terre mais que nous l’emprunterions à nos enfants… sauf que nos enfants ne sont pas plus propriétaires de quoi que ce soit que nous ! Nous ne possédons pas la terre, nous lui appartenons ! Nous n’existons que parce que les conditions de notre vie sont rendues possibles par le développement de la terre !

    Alors, nous sommes minoritaires ? Oui, c’est vrai ! La majorité se complait dans le sentiment que tout ce qui nous entoure est inamovible… Mais cette majorité a-t-elle pour autant raison ? Juste, au passage, si nous continuons sur la lancée actuelle à demander bien plus à la terre que ce qu’elle est capable de nous fournir, le fait que nous soyons minoritaires à constater que cette position est destructrice empêchera-t-il le monde de changer ? Le fait que la majorité (d’une minorité de l’humanité, je le rappelle) veut continuer à se bâfrer fera-t-il apparaitre d’autres terres que nous pourrons piller allègrement ?

    Le fait que nous soyons minoritaire ne nous donne absolument pas tord ! Et le fait que ceux qui ne nous croient pas soient majoritaires ne les sauvera pas !

    Alors, minoritaire ou pas, pour ma part, je ne changerai pas mon fusil d’épaule, et je continuerai à tenter de démontrer qu’il est vital de changer le monde ! Si une majorité se met à suivre ça, tant mieux, sinon…

  4. Minou

    Ta réponse est parfaite, Joshua, mais pourquoi raisonner un incurable ? Lécolomobile est désespérant. Tu es courageux de t’abaisser à son niveau ! Mes respects !

  5. joshuadu34

    Je n’interviens pas que pour Lecolomobile, mais aussi (et surtout) pour ceux qui lisent…

    Ça fait une (petite) trentaine d’années que je milite, et ça fait autant de temps que j’entends le même discours concernant l’entrisme et la « nécessité » de changer les choses de l’intérieur, sans constater AUCUN changement (et il en fût de même avant que je ne milite). L’exemple du changement de l’intérieur, ils l’ont pourtant, et il porte le nom de Jospin ! Le changement de l’intérieur prôné par le PT (enfin, l’ex, mais comme ils changent de nom tout les deux ans, j’ai gardé cette dénomination) a bel et bien eu lieu ! Jospin a « infiltré » le PS pour instaurer le changement et le ramener à gauche… Total, c’est lui qui a été changé !

    J’y ai même cru, au changement de l’intérieur, m’impliquant syndicalement… Total ? Rien ! Si les choses ont évoluées durant la période où j’y étais, tout est redevenu comme avant dès mon départ…

    Maintenant, j’avoue en avoir un peu marre de ce discours anti « violence », pour le changement en douceur… Tiens, rien que pour démontrer l’inéficacité de la chose, je vais juste demander à ceux qui portent ce discours de me citer UN SEUL changement obtenu sans ce qu’ils nomment « violence », sans rapport de force, sans utiliser « d’armes », qu’elle soit la rue, la lutte, où l’utilisation des armes légales du système, à savoir la loi, mais juste par une négociation demandée poliment (pas 100 exemples, pas 10, non, non, juste un seul…), et je vais même élargir grandement leur champs de vision, puisque ce changement, ils pourront aller le chercher dans le domaine social, dans le domaine économique, dans le domaine écologique, bref là où ils veulent ! Bien entendu, il faudra que ce soit un changement bénéfique à l’humanité, et pas un massacre où le prémisse à un massacre…

  6. LécoLomobiLe

    Une bonne centaine de lignes à lire Joshua: je vais m’y coller avec intérêt quand j’aurai le temps: peut-être en fin d’après-midi… Je vois que Luc-Olivier est plutôt de mon côté 😎

  7. Plum'

    Merci Joshua de cette réponse argumentée à Lécolomobile. Elle convaincra probablement mieux que quelques propos hâtivement lancés, comme ceux que je vais tenir.

    Entre le capitalisme et… rien, je choisis le capitalisme : il y a ceux qui suivent les gourous du régime dominant et les autres qui savent qu’il y a et qu’il y aura d’autres régimes. Vaut-il mieux être mexicain, grec, vénézuélien, indien, malien ou chinois ? Je ne crois pas que ce soit le même régime, en se basant sur la vie des habitants.

    Les groupes qui remettent en cause le capitalisme sont ultra-minoritaires : autour de 10 % des votants en France, c’est beaucoup. Et avant de devenir majoritaires, les idées ne peuvent être que minoritaires. Et les grands changements qui arrivent bouleverseront la hiérarchie de idées.

    La tournure personnalisée anti-sarkozyste que prend la campagne de la gauche : encore quelqu’un incapable de faire un bilan et de constater combien est mauvais celui du pire président que nous ayons eu. La priorité est de réduire son action, notamment en réclamant la démission de Woerth sur l’air du « Ca ira » !

    La gauche n’a aucune chance de gagner les élections si elle persiste à remettre en cause la machine économique : « la gauche » est dominée par le PS qui n’a aucune volonté de remettre en cause la machine économique. Elle garde un avantage certain : elle ne peut pas faire pire que le sarkozysme, notamment pour les plus démunis. Et ça justifie de mettre en avant l’anti-sarkozysme.

    J’ai l’impression que les Verts commencent à se rendre compte qu’Ariès a une meilleure vision que Cohn Bendit, puissent-ils continuer cette prise de conscience…

  8. LécoLomobiLe

    Je suis bien d’accord avec Joshua pour critiquer l’idéologie du travail, qu’elle soit portée par les communistes ou par N.Sarkozy: les pêcheurs qui dépeuplent les mers pour sauvegarder leur emploi et leurs « traditions » en bateau diesel et tous ces corporatismes qui militent pour conserver leur emploi.

    Ce discours va jusqu’à renoncer au productivisme pour sauvegarder des emplois ! Je trouve ça débile: vive le productivisme. Tiens! à propos, P Ariès critique le productivisme 😎

    Quant à la violence: personne ne doit s’en réclamer.

    Pour reprendre la métaphore des pêcheurs, ma position libérale me ferait applaudir des 2 mains une compagnie de pêche qui améliorerait son image en allant pêcher en bateau à voile: je suis pour le libéralisme, notamment ces boîtes qui vendent du bitume « vert », c’est-à-dire du bitume plus clair à faible albédo, les boîtes qui recouvrent leurs toitures de capteurs solaires pour améliorer leur bilan carbone ou de jardin pour étaler les inondations: Le progrès il vient de l’accumulation de ces petites initiatives mais pas du grand soir prôné par P.Aries.

    J’ai cru voir que P.Aries est méfiant vis à vis du revenu minimal garanti: ce type est vraiment inquiétant.

  9. joshuadu34

    il ne s’agit nullement de se réclamer d’une quelconque violence, mais plutôt de signaler que la violence est portée intrinsèqement par le capitalisme et son corollaire, le productivisme ! C’est étrange, cette propension à définir la volonté d’une majorité comme étant de la violence, dès l’instant qu’elle contre la volonté et surtout le bénéfice d’une minorité alors que, dans un même temps, les mêmes refusent de voir la violence pourtant évidente et orientée dans un intérêt limité portée par un système… Ainsi, pas de violence dans les bombardements US sur le Vietnam, Hiroshima, Nagazaki, pas de violence dans la répression française en Algérie, pas de violence dans le comportement d’un patron qui harcèle moralement un salarié pour augmenter ses bénéfices, pas de violence quand France Telecom, pour une même recherche de bénéfices, pousse ses salariés au suicide, pas de violence non plus dans le comportement hallucinant du chauffard au volant de son bolide qui fonce à 130 en centre ville au méppris de la vie des piétons et cyclistes, mais nous, quand nous dénonçons ces comportements, nous sommes violents…

    Bizarre, non, docteur Knock ?

  10. CarFree

    Bernard-Henri Lévy résume le phénomène Cohn-Bendit de manière lumineuse : « Il tient à peu de chose près le discours des gentils centristes, mais de façon tellement plus séduisante et convaincante. Il dit ce que les centristes disent depuis des années. Il tient sur l’euro des propos qu’eux-mêmes hésitent parfois à tenir. Et, miracle de la musique politique : les mêmes mots qui, dans leur bouche sonnaient économiste, marchand… apparaissent dans la sienne ludiques, sympathiques, généreux » (Le Point, 21-11-1998).

  11. joshuadu34

    J’avoue avoir autant de mal avec BHL qu’avec DCB… mais il faut dire que j’ai, de manière générale, beaucoup de difficulté à accepter une idée sans la creuser et sans, surtout, la triturer, la comparer, la juxtaposer à une constatation de la réalité.

    Pour en revenir à DCB, je n’arrive toujours pas à voir autre chose, chez lui, que la récupération qu’il semble porter. En 68, déjà, il fût le « symbole » d’évènement sur lesquels il n’a eu aucun poids, si ce n’est celui que lui ont donné les médias. Pire, alors qu’il se voulait lui-même étendard, il a très rapidement oublié les origines du mouvement, ainsi que les raisons de son échec… Le voilà donc maintenant écologiste, officiellement étiquetté comme tel et adoubé par les mêmes médias. Mais, l’écologie qu’il porte n’est, malheureusement, que celle d’opérette servant le système, et surement pas celle nécessaire à un réel et indispensable changement. Pour certains, même si je pense qu’ils se plantent, cette erreur semble se faire de bonne foi (c’est, je pense, le cas de Bové que je n’arrive pas à ne pas aimer), dans le cas de DCB, j’ai du mal à penser qu’il n’a pas pris en compte l’ensemble du problème et qu’il ne sait pas que la limitation qu’il porte ne fait que servir ce qui, pour la réelle écologie, est un ennemi…

    Alors, ça semble être écologique, mais ce n’est, en fait, que logique, logique du marché, en tous cas ! Et même en enrobant ça dans le ruban rouge (et vert) de la contestation, par des attitudes et des envollées lyriques, ça ne fait pas de ses propos une avancée considérable ! C’est ce que j’appelerai de l’écologie canada dry !

    Que faire, alors… Voter pour lui, et pour celle qui le représente ? Si nous n’en sommes que là, j’avoue que ça ne fera que confirmer le fait que nous nous plantons ! S’il faut attendre 2012 pour ne parvenir qu’à un erzats d’écologie, et être déçu comme nous l’avons été en 1981 (enfin, pour ma part, je n’attendais rien de FM, alors, pour ce qui est de la déception…), c’est qu’on est mal barré ! Je me trompe peut-être, mais le discours est quand même bien loin du nécessaire changement radical de société qu’il faut urgement mettre en place !

    On me signale très amicalement (et là, je place un clin d’oeil appuyé) que je pratique assez souvent l’approximation orthographique. Venant de quelqu’un que j’apprécie, je promet de tenter de me corriger en passant, dès mon prochain com, par open office et son correcteur automatique. Maintenant, pour ceux que j’apprécie moins, voire pas, je tiens à préciser que j’ai eu le choix, lors des lectures, entre retenir l’orthographe et retenir les idées, sachant que la perfection orthographique n’a jamais fait que des cruciverbistes d’exception, mais jamais de bons philosophes (obligés, eux, d’en passer par un correcteur).

  12. LécoLomobiLe

    C’est bien Carfree que tu sites un philosophe. Pour moi, être centriste, n’est pas un grand pécher!

    Sur Arte, hier, j’ai regardé la biographie intéressante de Rudolf Christian Karl Diesel qui était pacifiste et anti-capitaliste et qui a écrit un livre anti-capitaliste que je n’arrive pas à retrouver sur le web. Il a amorcé les premières recherches sur les agro-carburants. Il était motivé par le souci de rendre accessible la technologie des moteurs aux petits artisans un peu comme de nos jours, internet et le richissime Google, donne une audience aux petits auto-entrepreneurs comme moi 😎 (je trouve géniale l’initiative de Sarkozy d’avoir institué cette voie de l’auto-entrepreunariat via Hervé Novelli). A gauche je n’est entendu qu’un seul type critiquer l’auto-entrepeunariat en public: Daniel Mermet sur France-Inter: m’est avis qu’il ne va pas continuer sur ce terrain parce qu’en critiquant l’auto-entreprenariat en France, il va critiquer des centaines de milliers de pauvres français: ça la fout mal dans la bouche d’un gauchiste 😎

    Pour la violence, d’accord: il faut distinguer la violence individuelle et la violence de groupe propre au système. Dieu sait qu’ici, dans ces colonnes, sur carfree.fr, nous critiquons, à juste titre, la violence automobile et la violence de l’industrie automobile !

  13. Dominique

    COHN BENDIT alias Dany le rouge est pour moi seulement un caméléon opportuniste provocateur : anarchiste en 68 jouant avec sa double nationalité pour échapper au service national puis à socialo pour finir chez les écologistes de salon.

  14. joshuadu34

    Je suis, j’avoue, assez admiratif devant la facilité avec laquelle de formidables reculs sociaux sont imposés avec l’assentiment de tous. Dans ce cadre, l’auto-entreprenariat est un exemple frappant de la facilité avec laquelle le gouvernement a pu mettre en place ce véritable dynamitage du code du travail, en transformant le lien unissant l’employeur à ceux qui exécutent pour lui un travail de lien de subordination au lien de servilité !

    Le code du travail, s’il est loin de transformer un salarié en « partenaire », puisque c’est le terme employé à tord et à travers pour désigner un travailleur, permettait, toutefois, d’imposer certaines règles que l’employeur ne pouvait que difficilement abandonner, protégeant ainsi le salarié.

    La sémantique ne suffisait pas à faire oublier ces règles, et le salarié, sous la coupe de l’employeur, était quelque peu protégé des abus.

    Dans les grandes industries, le problème semblait réglé, puisque la sous traitance était de mise, ce qui permettait, à certaines grandes entreprises, de ne même plus avoir de salarié (voir l’exemple de Microsoft). Et l’appel d’offre, favorisant non pas la compétence, mais uniquement la finance, permettait de faire effectuer certaines taches à des prix inférieurs au minimum nécessaire à un homme pour vivre.

    Restait la contrainte des petites tâches, bien trop marginales et peu rentables pour pouvoir espérer trouver un sous traitant suffisamment malléable pour les faire… Pour ces tâches, comme pour certains services, la seule solution consistait encore à employer, mais alors, l’employeur tombait sous le coup du code du travail et de ses contraintes de salaire, de respect des heures et de la vie privée du salarié, de droits fondamentaux même de ce salarié.

    Il était urgent d’abolir ce code, mais comment le faire sans que ça se voit ? Simple, en faisant croire au salarié qu’il devient, lui aussi, patron ! Et ainsi, plus aucune contrainte, si ce n’est celle du commerce sur laquelle le nouveau petit patron, face à la concurrence acharnée, n’a plus aucune prise ! Et les tarifs sont maintenant libre de descendre bien en dessous du nécessaire à la survie sous l’étiquette de la libre concurrence.

    Le travailleur, transformé en pseudo patron, s’inflige lui-même les sacrifices et les contraintes intenables que le code ne permettait pas d’infliger au salariat, mais il n’a, en fait, aucun choix et se voit contraint d’accepter libéralement les conditions que son « client » lui impose. Et le servage est rétabli, avec un assentiment assez incroyable de tous.

    Beau travail, quand même !…

  15. Dominique

    Sur le principe l’auto-entretreprise est une excellente chose. IL faut simplement y apporter un meilleur encadrement pour éviter certaines dérives à priori marginales. Comme dans les entreprises traditionnelles il faut notamment qu’un diplôme (CAP minimum) soit au moins exigé dans certaines professions en particulier dans le bâtiment du gros œuvre à la finition pour éviter et la concurrence déloyal d’amateurs qui produisent un travail de baltringues (que les assurances refusent d’ailleurs à juste titre de couvrir en l absences de qualification) que les artisans doivent bien souvent faire et d’autre part rendre impossible de « conversion » de salariés en auto-entrepreneurs qui perdent les avantages sociaux… Pour le reste c’est un véritable progrès pour permettre aux plus modestes de créer leur entreprise;

  16. CarFree

    Je pense que c’est un débat sans issue, entre ceux qui pensent (comme moi) que le capitalisme est au coeur des problèmes (environnementaux, sociaux, etc.) et ceux qui pensent que le capitalisme peut et doit « s’adapter » « de l’intérieur ». La critique radicale du capitalisme peut difficilement être entendue par la majorité des gens car qu’on le veuille ou non le capitalisme c’est le réel: n’importe qui qui veut acheter une boite de thon dans un hypermarché par exemple accomplit un geste capitaliste : prendre sa voiture dans laquelle on aura mis d’abord de l’essence, prendre un caddie (royalties versés à caddie corporation), acheter la boite de thon contenant du thon péché en méditerranée par de grosses flottes de navires internationales, thon ensuite transporté dans des camions jusqu’à l’usine italienne de conditionnement qui achète elle-même des boites en métal qui proviennent de Chine par bateau en transit par Amsterdam, etc. Le capitalisme a tellement bien infiltré le système qu’il est devenu LE système et au passage il a infiltré nos cerveaux qui sont devenus capitalistes sans même qu’on s’en rende compte… Comme disait l’autre, There is No Alternative.
    Mais ce qui est vrai dans un sens l’est aussi vrai dans l’autre; il n’y a pas non plus d’alternative à la dégradation sans fin des systèmes sociaux et écologiques dans le cadre du système capitaliste car… il n’y a pas d’alternative : le capitalisme fera uniquement ce qu’il sait faire et fait depuis 200 ans : accumuler du capital. Bref, on est dans la merde…

  17. Minou

    On est super dans la merde parce que le capitalisme c’est non seulement le réel, mais c’est le « progrès » technique (« donc » social, disent en choeur socialistes et capitalistes).

    Or sortir du capitalisme signifierait qu’un gouvernement arrive à penser la notion d’énergie. Il faudra enfin comprendre que les hommes, pendant des millénaires, ne se sont pas déplacés à plus de 30 km/h.

    Il faudra aussi comprendre que le monothéisme, en particulier le christianisme en tant que religion occidentale qui a décimé des cultures, des peuples, et qui a conquis le monde, est une religion d’hommes fatigués de la vie qui a amené vers les « valeurs » capitalistes. Le capitaliste, comme le chrétien, hait la vie. Il ne vit que pour accumuler du capital et de la vie dans l’au-delà. Il ne vit que pour déprécier « l’ici-bas ». Et il est tellement fort que même les socialistes ne peuvent pas regarder au-delà de l’autoroute de l’idéologie du progrès. Arrêter le nucléaire et construire des milliards d’éoliennes et de panneaux solaires, et encore mille autres inventions. Tout ça pour quoi (même si ça part d’une bonne intention) ?

    Pour ne pas réfléchir à ce qu’est la technique, à ce qu’est le progrès technique, à ce qu’est l’énergie et la production d’énergie, à sa pertinence. Au rapport entre la production et la beauté, et mille autres choses aussi farfelues…
    Bach se tuait les yeux à la bougie et se torchait le cul avec je ne sais quoi. Et il a fait du Bach.

    Mozart a passé 10 ans de sa vie en calèche ( de vrais tape-culs, il a avoué une fois avoir préférer marcher qu’aller en tape-cul).
    Mozart s’éclairait à la bougie, mais il a fait du Mozart.

    Mozart était-il un barbare ou un homme pré-historique parce qu’il s’éclairait à la bougie et qu’il n’allait pas à plus de 30km/h en calèche ?

    Mozart débordait de vie.

    Dans mon livre d’histoire au programme de la fac, on peut lire, à propos de la France des années 1920 : « Années vingt, années folles. […] la frénésie avec laquelle on prend la vie […]

    La vie ? Quelle vie ? Le progrès technique uniquement : avoir des lampadaires la nuit, aller plus vite du point A au point B. « Avoir des trains de nuit directs », et pour cet exploit sacrifier toute civilisation, disait l’historien Jacob Burckhardt au milieu du XIXe siècle.

    C’était ça l’interprétation de la « vie » après la perte de tout idéal. Tout ne fut plus dès lors qu’économie. Tout ne fut plus que fatigue et il fallut épargner le corps, que le christianisme a tant détesté pendant des siècles… Et pourtant il ne fut pas épargné par le machinisme. Mais ce ne fut et ce n’est que le cas des nouveaux esclaves.

    Aller plus vite avec un moteur, parce que sinon ça fait mal aux jambes. Parce que la santé est diabolique. Ils ont tout contaminé et il ne restera rien.

  18. joshuadu34

    @dominique

    Des dérives marginales ??? Voilà encore une belle interprétation de la réalité ! Malheureusement, même le gouvernement semble vouloir tempérer votre bel optimisme ! Selon ses chiffres, 60 % des auto-entrepreneurs ne déclarent AUCUN chiffre d’affaire, et, sur les 40 % restant, 70 % ont un revenu tiré de leur activité ne dépassant pas les 600 euros mensuels (50 % sont même en dessous des 300 euros mensuels)… Selon le ministère lui même, il est à « craindre » que l’auto-entreprise ne fasse exploser le nombre d’entrepreneur coulant en moins de trois ans, qui est déjà de 85 % ! Belle réussite, non ?

    Pour reprendre un peu les propos de Carfree, que je partage (et pour saluer aussi Minou au passage), à propos de « l’adaptation du capitalisme », il conviendrait que certains s’apperçoivent enfin que l’expression « le ver est dans le fruit » ne s’applique pas au capitalisme puisque, dans son cas, le ver EST le fruit ! Tant que certains continuerons à se persuader que les horreurs qu’ils ne peuvent que constater serait une dérive, alors qu’en fait, elles sont l’essence même du capitalisme, alors oui, on est mal barré !

  19. dominique

    Il faut nuancer en précisant que pour une bonne partie de personnes l’activité d’auto-entrepreneur ne constitue qu’une source complémentaire de revenu notamment pour certains retraités ainsi que pour l’un des conjoints dans les couples qui ne veulent pas avoir à tenir une lourde comptabilité.
    IL ne faut pas non plus oublier que certains se lancent dans des domaines d’activité où il n’ont aucune compétence. Leur cessation d’activité d’auto-entrepreneur prévisible ne pose au moins pas les problèmes qui entraînent de situations dramatiques pour les représentant des entreprises traditionnelles. Maintenant je ne dis pas que tout est parfait mais il faut reconnaître qu’il y a plus de choses positives que négatives dans l’auto-entreprise.
    Je ne sais pas ce qu’en pense du sujet le parvenu Dany le rouge devenu Dany le vert !….
    Cela dit COHN BENDIT n’est pas un cas isolé « d’ escrologiste» qui sévit comme le prouve ce lien avec le vélo de ma mère :
    http://www.koreus.com/video/noel-mamere-velo.html

  20. joshuadu34

    les chiffres nuancent d’eux même… ils nuancent même l’optimisme béat… 85 % des entreprises, hors auto-entreprises, se cassent la gueule en moins de 3 ans, en rajoutant les auto-entreprises, c’est même pire, alors déclarer que le négatif de telles démarches serait marginal… j’avoue que là, j’attends avec impatience l’argumentaire permettant de telles affirmations !

  21. Alain

    Mon pauvre ecolomobile!!! Dire que c’est le capitalisme ou RIEN. Quelle belle erreur et quelle méconnaissance de la décroissance.
    Et puis, tu parles de productivisme, tu sembles même le soutenir, mais alors tu nous considères comme un animal dédié à la production?
    cf wikipedia:
    Apparu au début du XXe siècle, le productivisme se définit selon le Dictionnaire historique de la langue française comme « un système d’organisation de la vie économique dans lequel la production est donnée comme objectif premier »

    Tu dis dans ton premier commentaire qu’on est tout seul. La belle affaire!! Nous sommes ultra-minoritaires? C’est un défaut d’avoir vu le danger avant les autres et d’être ultra-minoritaires à l’avoir vu?

    Tu veux bien dénoncer les abus mais ça c’est faire comme Nicolas Hulot: ne pas restreindre ce qui fait mal, juste en limiter un peu l’usage pour se donner bonne conscience. Et puis finir par « la technique nous sauvera, le capitalisme a toujours évolué pour le bien de tous ».
    Regardons un peu en arrière. Avant, nous vivions à un certain rythme maintenant on peut acheter une banane de 5000 kms à 2h du matin.Quel formidable progrès… Tout détruire à toute vitesse même à 2h du matin. C’est super!!!
    Et les pêcheurs qui pourraient sur-pêcher avec des bateaux à voile plutôt qu’avec du diesel. Ca c’est un formidable progrés pour la ré-génération des espéces?
    Les autoroutes vertes, les pêcheurs verts, les OGMS verts, la technique verte, le productivisme vert. Et à la tête de tout cela, EColomobile repeint en vert?
    J’ai été faire un tour sur ton site. Tes « progrès pour la bagnole sont super intéressants: faut un portable pour ceci, du RFID et du GPS pour cela. Vive les cancers dûs aux ondes. Bonjour la surveillance. Super!!! Quel progrès!!!
    Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes?

  22. joshuadu34

    la majorité a toujours raison, il parait… Tiens, ça me fait penser à cette expérience sur la cécité cognitive effectuée par Simons et Chabris, en 99. Il s’agissait de passer une vidéo à un panel, vidéo pendant laquelle deux équipes, une en noir, une en blanc, se faisait des passes de basket. On demandait au panel de compter les passes de l’équipe blanche. A la fin de la vidéo, plutôt que de demander le nombre de passe, on demander qui avait vu le singe, parce qu’un singe passait au milieu des équipes à un moment (assez long, quand même). Plus de la moitié du panel n’avait tout simplement pas vu de singe !

    J’ai récupéré la dite vidéo et, à l’aide d’un ami prof, on a refait l’expérience, en la compliquant un peu ! En effet, au lieu de demander qui avait vu le singe (un type en costume, bien entendu), l’ami prof (l’autorité, donc) demandait qui avait vu… Mickey

    Le résultat est hallucinant ! On a toujours la moitié qui n’a rien vu. Sur l’autre moitié, près des deux tiers ont, effectivement, vu Mickey !!! Seul un tiers de ceux qui ont vu quelque chose ont vu un singe !

    Si la majorité a raison, on peut donc affirmer, malgré le fait que les images montrent bel et bien un singe, que celui ci s’est soit envolé lors de la projection, soit transformé en Mickey !

    A moins qu’il ne soit pas si difficile que ça de tromper la majorité ??? Mais non, je fais surement fausse route !

  23. Alain

    Bien sûr qu’il y a une alternative au capitalisme. Mais quand on ne veut rien voir, ni rien croire, on ne voit rien et on dit qu’il n’y a rien comme alternative.
    C’est idem dans le mythe du progrès. Des quantités de sociétés humaines ont été détruites par notre civilisation occidentale au nom du progrès. On peut regarder toutes les sociétés dites « primaires » (les amérindiens, les peuples amazoniens…). Ils ne vivaient finalement pas si mal. En tout cas, ils ne se sentaient pas vivre comme des cons sans technique et comme des cons qui devaient impérativement progresser dans la voie du progrès…
    Nous sommes passés par là, avec nos gros sabots, des routes ont poussées sur les plaines, des champs d’OGM ont ravagés la forêt, les cancers ont progressé, les maladies du coeur aussi. Vive le progrès. Ce que le progrès croit avoir détruit (le choléra, la tuberculose par exemple), finalement, est toujours là: Les fameuses maladies éradiquées au nom du progrès sont là, elles attendent leur heures: si les virus ont une conscience (qui sait?), ils savent que l’homme n’est pas ce qu’il croit être. Tout bouddhiste dit que le monde est impermanent et que rien n’est écrit pour des millénaires, que même les pierres vivent mais là, faut comprendre l’idée qui demande une certaine connaissance… La fameuse connaissance issue du progrès du capitalisme (dixit Ecolomobile). La pensée bouddhiste côtée au CAC40?

  24. Minou

    « Bien sûr qu’il y a une alternative au capitalisme. Mais quand on ne veut rien voir, ni rien croire, on ne voit rien et on dit qu’il n’y a rien comme alternative. »

    C’est un fait : il y a des gens incurables qui n’entendent raison que trop tard. Un bel exemple est celui de l’amiral américain Hyman Rickover qui a oeuvré toute sa vie et de toutes ses forces pour le développement du nucléaire civil et militaire. « Tous les deux ans, depuis 1962, il demandait la faveur présidentielle de demeurer en poste, et il l’obtenait, sans coup férir, malgré les réticences du pouvoir exécutif. »

    […] « Le Joint Economic Committee, l’un des plus influents du Congrès, s’est réuni le 28 janvier 1982 pour lui rendre hommage […].

    À son tour, en remerciement, l’amiral Rickover « rend hommage au Congrès auquel il doit sa carrière, unique dans toute l’histoire des États-Unis. Soixante ans de service actif […].

    Puis à un certain moment, le remerciement prend une drôle d’allure :  » […] quand on lui demande ce qu’il pense de l’énergie nucléaire, il évoque soudain les dommages potentiels d’un dégagement radioactif pour les générations futures, et provoque la stupéfaction de l’assistance, prête à tout entendre de lui – sauf cette dénonciation sans merci des applications de l’atome. Le voici pour la première fois comme intimidé devant ce qu’il s’apprête à dire ; il introduit son exposé par cette formule : « Je vais être philosophique. » Et il proclame que le nucléaire est un mal absolu à combattre et à éradiquer, non pas seulement les applications militaires, mais encore toutes les applications civiles, des centrales de puissance aux appareils et aux sous-produits destinés à un usage médical. »

    « […] Je crois qu’au bout la race humaine va s’anéantir elle-même, dit-il, et il est beaucoup plus important de contrôler cette force horrible et d’essayer de l’éliminer, que de l’utiliser, fût-ce pour des raisons médicales ou pour produire de l’électricité. […]

    Alors, vous pouvez me demander pourquoi mes sous-marins nucléaires ? Ma réponse est : c’est un mal nécessaire [Guerre Froide]. Je les coulerai tous. […]. Je ne suis pas fier du rôle que j’ai joué dans cette histoire. […] »

    Aussi « bienveillant » qu’ait été ce geste de l’amiral (qu’il voulût s’acheter une place au Paradis ou qu’il fût sincère, peu importe), ce geste, il l’a fait au seuil de sa mort : trop tard. Les incurables feront le même geste, trop tard aussi, parce qu’ils sont des putains de bagnolards incurables avec leur « progrès » et leur confort égoïste de merde.

    Je n’ai pas cité tous les propos de l’amiral car je n’ai pas le temps, mais pour ceux que ça intéresse, ils sont tirés du chapitre 2 (« Je vais être philosophique ») de la première partie d’un livre (idiot by the way, mais on y apprend des choses) de J-J. Salomon : Le destin technologique.

  25. gilles

    Concernant la vidéo évoquée le 22 aout j’ai vu une version ou Mickey était déguisé en ours lunaire suivre c’est de la balle.

    A vous lire on dirait bien que la partie est perdue d’avance.
    Puisque chacun y va de sa métaphore en puisant dans les souvenirs,moi j’évoquerai pour ceux qui on connu Pif Gadget « les Tristus et les Rigolus » .autrement dit ne plus argumenter (c’est peine perdue) mais montrer par son mode de vie que c’est possible.Le jour ou ton voisin sur-endetté parce que trois bagnoles dans la famille,quatre téléphones portables,et dix cartes de crédit ,sans compter un poids qui avoisine le quintal, envisage lui aussi de monter sur un vélo juste parce qu’il te voit faire cela depuis dix ans c’est déjà une petite victoire.
    Pour que ça marche mieux il faut un peu se montrer ,créer un site ,et na pas rater l’occasion de laisser un lien sur internet quand c’est possible.

    gardez la patate (douce et bio si possible)

    Gilles

  26. Goodmusik

    Bonjour à tous,

    J’aimerai apporter une précision sur ce terme qui est « Capitalisme ». Je crois que nous avons tous tendance à le confondre avec le terme « Productivisme ». Enfin, dans son acceptation actuelle, car le capitalisme actuel est un capitalisme très productiviste.

    Seulement, à la base, ce n’était pas tout à fait ça. Je vais réciter un peu mon cours d’éco de lycée. Les bases du capitalisme moderne (quand je dis moderne, c’est en 1700 environ, avant la machine à vapeur) sont posées par un certain Adam Smith. Cet homme préconisait simplement qu’il fallait modérer les taxes pour financer les seules fonctions de justice et de police (pas d’autres services publics à l’époque, les gens n’allaient pas à l’école de toutes façons, et il n’y avait pas d’hôpitaux non plus…).

    Sa deuxième idée était de spécialiser les hommes non plus en fonction des traditions, mais de leurs compétences. Exemple : Plutôt que d’avoir une famille qui fait un peu tout en autogestion, vous avez des maraîchers et des artisans qui échangent leur production par le troc, et ils obtiennent tous les deux plus de légumes et d’outils qu’ils n’en auraient eu si ils les avaient produits chacun de leur côté. Ce raisonnement, au niveau d’un état, permet d’obtenir une « opulence » (à l’égyptienne antique, pas un super système car avec des empereurs et des esclaves, mais sans doute mieux que leurs voisins à l’époque), qui dans sa bouche signifie que les gens ont à manger et un toit.
    Tout ça pour dire quoi ? Forcément, le monde a changé en 300 ans. Depuis on a inventé la pollution et les déchets non-organiques (que ce soit les voitures, les boites de conserves ou les télés). Et cette pollution change tout, car elle met en péril non seulement la race humaine, mais aussi la totalité de la vie sur terre.
    De plus, il y avait peu de très riches à l’époque car peu d’usines coûteuses à financer et leurs profits faramineux. Seulement quelques manufactures avec quelques machines, le pouvoir était encore aux artisans avant le charbon. Il y avait donc peu d’inégalités sociales, en tout cas beaucoup moins que maintenant.
    Je ne sais pas si cette époque était agréable à vivre, mais c’était sans doute mieux que les cavernes, et surement mieux que ce qui nous attend pour le milieu de ce siècle.

    Vous avez mille fois raison de critiquer le capitalisme productiviste actuel, qui gaspille tellement qu’il finira par s’écrouler tout seul dans moins d’un siècle, à mois de s’affranchir de la physique, ce qui est impossible. Après, le capitalisme à la base avait moins de défauts que l’actuel capitalisme sur productiviste. Certes, il manquait de solidarité et faisait trop de place au travail et pas assez au loisirs. Seulement, il ne mettait pas en danger imminente notre existence même… C’est l’énergie disponible qui croît exponentiellement, libérée par le charbon, le pétrole, puis aujourd’hui les centrales nucléaires qui permet une telle folie. J’ai honte de ce que nous infligeons à nos descendants.

    J’ai oublié de me présenter en bref : j’ai 24 ans, et après avoir fait un master en école de commerce, je me rends compte que travailler pour consommer n’a aucun sens, je préfère habiter dans un petit appart, et aller en vélo faire un tour en forêt plus que de faire n’importe quel achat compulsif et débile. Avec ma copine on s’en sort très bien avec 1200 € par mois (en mettant de côté !), et on est pas du tout malheureux. Maintenant, j’envisage une carrière de maraîcher, alors que j’étais destiné à être cadre commercial voire dirigeant d’entreprise. Et je me sens mieux comme ça. Pourquoi travailler 60 heures par semaines ? Tu vis quand avec ça ???

    Je suis content en tout cas d’avoir découvert carfree, ça me rassure. Je ne connais que 2 personnes ayant des tendances décroissantes dans mon entourage, la réaction au vélo quotidien, au végétarisme et au refus de la consommation étant en général : « Mais t’es fou ! » ou bien « Ca te passera quand tu auras découvert la vie ».

    Je m’arrête là parce que ça devient long.
    Et comme quoi faut pas désespérer, si un mec comme moi avec un master d’école de commerce peut devenir décroissant… Tout le monde le peut 😀 (même si j’étais l’exception de ma promo, tous les autres révaient déjà sur les bancs de l’amphi d’une grande villa et d’une grosse mercédès…)

  27. joshuadu34

    je ne remets pas en cause ton mode de vie, Goodmusik, ni la prise de conscience. Par contre, sur le début de ton commentaire, j’ai, je l’avoue, tendance à sursauter ! On en revient à un de mes premiers commentaires, sur ce billet, concernant cette tendance à schématiser le capitalisme et à faire de ses composantes propres ce qui ne serait, au fond, que des abus… ce qui permet de dédouaner le capitalisme et de continuer à laisser croire que rien d’autre n’est possible…

    Remarque, tu t’appuies encore sur l’apprentissage scolaire pour définir le capitalisme, apprentissage codifié par le capitalisme lui-même ! Quoi d’étonnant, pour ceux qui veulent voir ce système se maintenir, que de faire croire que les abus ne seraient, en fait, que marginaux ?

    Déjà, pour contredire un peu ce qu’on t’a enseigné, il convient de savoir que le capitalisme ne se bâtit pas sur l’industrie mais sur le commerce, et que le productivisme que tu semble différencier du capitalisme n’est, en fait, que le prolongement logique du capitalisme (là, il faudra aller voir du côté de chez Karl pour avoir plus d’explications, une réaction sur un billet étant, de toute façon, loin de suffire, bien que Marx situe, au fond, le début du capitalisme lorsque la bourgeoisie prend le pas sur la monarchie, ce qui est déjà réducteur…). Mais le capitalisme est antérieur à l’industrie ! On s’entend, aujourd’hui, à reconnaitre que les débuts du capitalisme tel que nous pourrions le définir, en le simplifiant à l’extrême, datent du moyen âge et des comptoirs néerlandais ou vénitiens. C’est, notamment, le capitalisme et ses recherches de matières premières, comme son besoin constant de développement qui est à l’origine des invasions organisées par l’Europe (d’autres, encore, lui donnent des bases plus lointaines, Rodney Stark le rapproche du christianisme, Weber du protestantisme…). Pour moi, la théorie qui semble la plus intéressante, est celle qui lie le capitalisme à la propriété privée individuelle. « Cette chose est à moi, si tu la veux, tu devra me payer sa valeur PLUS celle que j’y ajoute » (la valeur ajoutée par un travail, l’amour que je lui porte, l’estime que j’ai pour la chose, etc…), mais c’est seulement un avis basé sur la constatation des exactions menées pour permettre une appropriation individuelle de biens collectifs par essence… Comme tu l’imagines, ça remonte l’origine du capitalisme très loin…

    En fait, si on veut simplifier à l’extrême le capitalisme, on pourrait dire que le capitalisme, c’est l’enrichissement personnel, l’accroissement du capital. Et dès le moyen âge, et même avant, d’ailleurs, celui-ci s’est mis en place. Ainsi, les marchands n’avaient déjà aucun scrupule, pour s’enrichir, à trahir, à renier la raison d’état et son intérêt (le système féodal, quoi), voir même les proches, dans certains cas !

    Pour arriver à ces fins, tous les outils étaient, et sont toujours, utilisés ! L’essence du capitalisme, donc, sera difficilement séparable de l’inhumanité que représente la prévalence du profit sur toute autre chose, vie humaine comprise !

    Si on veut vraiment tenter de réduire le capitalisme à quelques mots, il est impossible de ne pas intégrer cette définition !

    Bon, rien de méchant dans mon commentaire, hein ? Juste, tu as fait le premier pas, bravo pour ça, il serait maintenant intéressant de développer ça, en laissant non seulement de côté « l’embourgeoisement » (ce que tu fais déjà, ce n’est qu’une boutade), mais en laissant la curiosité qui t’as conduit là te porter vers une critique plus personnifiée de ce qui t’entoure (en bref, à étudier dans son ensemble ce qu’on t’a appris, et à y porter systématiquement un regard critique)… Il y a du « travail », mais c’est un travail plaisant !

  28. Goodmusik

    Tes précisions sont très éclairantes, c’est vrai que j’ai appris plus de choses mais que ces choses sont tombées dans l’oubli progressivement depuis le temps…
    Je ne sais pas trop pourquoi j’ai voulu défendre le capitalisme traditionnel face au productiviste actuel. Effectivement, il est toujours mauvais, intrinsèquement. Mais parfois, je me demande pas si c’est la nature de l’homme d’être un gros con qui a envie de se montrer via sa consommation ostentatoire. A moins que cela ne soit culturel ? (je l’espère !)

    A mon avis, nous devons commencer par calmer le capitalisme, le rendre plus gentil, moins prédateur (d’accord ça sera pas évident… Enfin…). Mais ce n’est qu’une étape. Ce qu’il faut, si on veut vraiment que l’économie cesse de tout ravager, c’est abolir la propriété privée. Pas totalement, mais y mettre des limites très sérieuses : Pas de terrain plus grand que ce qui est possible de répartir équitablement entre chaque personne vivant sur le territoire. Le must serait évidemment, pour éviter une énième ré accumulation de capital par certains serait de faire des terres collectives uniquement. Mais là… C’est un trop gros changement pour être appréhendé par le con sommateur lambda qui tient à son « indépendance » et à sa « liberté ».

    Ha, si seulement il y avait une solution simple à mettre en place pour arranger les choses. J’ai l’impression de devoir escalader un mur de 300 mètres de haut tout lisse, tout seul et sans aucun équipement.

  29. Goodmusik

    En revanche, ce travail de regard critique est certes très utile, mais pas plaisant du tout. Je ne peux cependant pas m’en empêcher.

    Je m’explique. Dans toutes mes actions de la vie quotidienne je peux pas m’empêcher de réfléchir aux conséquences de TOUS mes actes. Je vais acheter du pain. (ou des légumes, ou encore un paquet de pâtes). Je ne peux pas m’empêcher de penser que par ma faute les guerres du pétrole, les marées noires, la destruction de la planète et tous les autres problèmes liés au pétrole vont continuer. Parce que ces marchandises viennent de loin, et ont utilisé des tas de pesticides et d’engrais chimiques. Mauvais pour la santé en plus.

    Je prends des légumes en AMAP aussi. C’est vrai qu’il y a un progrès, cependant la ferme est à 20 km de la ville, et même si c’est infiniment moins polluant que la grande distrib, c’est polluant quand même. De toutes façons les gens sont trop flemmards pour aller chercher leur panier de 5 kgs autrement qu’en voiture « Tu comprends, il fait froid, il pleut, c’est lourd, chui pressé… » Les conneries habituelles en somme… Et puis, il faut des céréales, des fruits et des protéines végétales pour vivre, ce que les AMAP ne font pas toujours (en tout cas pas dans ma ville malheureusement)

    Les vélos ont besoin de pétrole pour être fabriqués ! Et les vêtement aussi, même si ils sont de seconde main. Quand t’allumes ton PC ou que tu fais à bouffer, tu cautionne Tchernobyl, les pollutions au gaz et au charbon, et un futur irradié. Magique.

    Bref, ce malaise permanent m’envahit à chaque action que je fais. Ça vous fait pareil à vous ou c’est juste moi qui réfléchis trop ?

  30. joshuadu34

    pour ton premier commentaire, tu verras, à la lecture du manifeste (on en reviens à Karl), que la plupart des éléments que tu cite ont déjà été pensés, ainsi que leur mise en place… Ce n’est pas ce sur quoi je suis d’accord, pour, comme je l’ai dit, son rapport au travail et l’aspect « indispensable » donné à celui-ci. Mais je comprend quand même mieux, sans la partager, cette position là, plutôt que celle portée par des imbéciles heureux donnant plus de valeur à leur égo et aux objets qui permettent de le faire reluire (auto comprise) qu’à une vie humaine !

    L’important, je rabache, c’est d’apprendre à penser par soi-même, ce qui commence par un regard critique sur tout (et quand je dis tout, ça comprend aussi ce qu’on peut dire ici, à condition que ce soit une réflexion, de ne pas confondre réflechir et vomir)… et on en viens à ton second commentaire…

    Bien entendu, et nous sommes nombreux, surement, ici, à porter ce même regard ! L’important, dans cette prise de conscience, c’est qu’elle permet de poser un équilibre dans nos comportements ! Je te conseille, comme je l’ai déjà fait ailleurs, la lecture de « l’empreinte écologique », non pas pour devenir un bon « écologiste », mais pour comprendre que mettre un frein à notre destruction de la nature ne veut pas dire tout stopper, non, mais déjà savoir équilibrer notre poids sur la nature afin de ne pas, volontairement, tout foutre ne l’air.

  31. Minou

    « Dans toutes mes actions de la vie quotidienne je peux pas m’empêcher de réfléchir aux conséquences de TOUS mes actes. »

    C’est normal. Mais garde toujours à l’esprit que ceux qui ont le plus de responsabilité, ce sont :

    – les hommes politiques
    – les industriels
    – les urbanistes
    – les commerçants
    – les publicitaires
    – les bagnolards

    « Les vélos ont besoin de pétrole pour être fabriqués ! Et les vêtement aussi, même si ils sont de seconde main. Quand t’allumes ton PC ou que tu fais à bouffer, tu cautionne Tchernobyl, les pollutions au gaz et au charbon, et un futur irradié. Magique. »

    Quoi que tu fasses, l’acte que tu fais est capitaliste parce que le capitalisme a mis son emprise sur tout. Tu peux chercher pendant des mois la paire de chaussures la plus équitable, éthicable, tout-ce-que-tu-veux-table, elle aura été produite de façon capitaliste.

    Tu te fais à bouffer avec des plaques électriques donc tu cautionnes Tchernobyl ? Mais qui a fait en sorte qu’ont ne puisse plus se faire à bouffer en faisant brûler du bois dans un four de pierre ? T’a-t-on demandé ton avis pour construire des centrales nucléaires ? A-t-on demandé l’avis de la population française, a-t-on appliqué le principe de précaution, principe de pure et simple logique qui veuille qu’on ne crée pas de technique aussi criminelle que le bidouillage de l’atome ? Non, c’est une brochette de technocrates qui a décidé pour la terre entière et pour toute forme de vie (ou plutôt contre, ahahah).
    En revanche, quand le bagnolard achète sa bagnole, il est libre. Libre de prendre sa bagnole pour faire quelques kilomètres juste pour pas fatiguer ses petites jambes ou pour pas se mouiller. Son avis, il est le seul à se le donner. Dans la majorité des cas, personne ne l’oblige.

    Et tes ordures biodégradables, les épluchures par exemple ? Étant donné qu’en ville il y a du béton partout, c’est à toi de t’adapter au béton DES BAGNOLARDS et de fabriquer un composteur parce que les épluchures ne peuvent même plus retourner à la terre ? Tu trouves ça normal ? Ca c’est le capitalisme vert en plein : c’est à toi de t’adapter au comportement immoral d’une masse de cons. Et bien le composteur, qu’il aille au diable ! Je me suis investi naïvement dans un projet de ce genre et après réflexion, je constate que c’est rentrer dans le jeu des destructeurs. Mieux vaut viser plus haut, attaquer à la racine : attaquer le bitume et la bagnole. Ainsi, plus besoin de composteurs ! Pas de demi-mesures, le temps presse s’il n’est pas déjà trop tard. Faisons toujours gaffe à ne pas nous faire avoir par la demi-mesure, parce que nous n’avons pas un demi-siècle pour changer le monde. La destruction va trop vite.

    Tu allumes ton PC donc tu cautionnes Tchernobyl ?
    Ce n’est pas parce que tu vas l’éteindre que les centrales vont s’arrêter. Par contre, arrêter de bagnoler change TOUT, parce que le capitalisme et la laideur moderne reposent sur la vitesse de déplacement et sur les transports de marchandises et de bétail humain. Avec ton ordinateur au moins, tu peux contribuer à lutter contre la connerie (et au passage contre l’ordinateur si tu veux). Il faut voir l’ordinateur comme un outil et c’est tout. C’est laid, c’est impoétique puisque reproductible à l’identique et ça pollue, mais c’est utile pour nos combats. Je ne vais pas pleurer si un cambrioleur vient me l’emprunter. Par contre, fais perdre 2 secondes à un bagnolard : il t’envoie à l’hôpital ou il te TUE.

    « Bref, ce malaise permanent m’envahit à chaque action que je fais. Ça vous fait pareil à vous ou c’est juste moi qui réfléchis trop ? »

    Ton malaise est beau et noble (comparé à la norme). Quand j’avais seize ans et que je commençais à comprendre les rouages de l’économie, le moindre acte d’achat était une torture morale au point que je voulais aller vivre dans la forêt et me nourrir de racines et de légumes. Ridicule ? Moins que les gens qui se satisfont du monde tel qu’il est. Moins que les gens qui croient que les écologistes veulent imposer un « retour aux cavernes ».

    Encore une fois, il faut leur rétorquer, à ces crétins, que – par exemple – l’Athènes du Ve siècle avant J-C était un modèle d’osmose entre la civilisation et la nature. Dès le VIe siècle avant J-C, certaines cités grecques disposaient d’un réseau de canalisations très perfectionné. Ce n’est qu’un exemple, mais la beauté architecturale et culturelle n’avait rien à voir AVEC UNE PUTAIN D’HISTOIRE DE BOUGIES ET DE CAVERNES. Le respect de la nature, de la vie et des hommes, ce n’est pas synonyme de « cavernes ». Athènes était une oeuvre d’art, une oeuvre culturelle et technique, ce n’était pas une caverne avec des loups et des hommes poilus.

    Le problème de l’esclavage est autre chose, un autre problème. Marx disait que l’ouvrier du XIXe siècle avait une condition pire que l’esclave grec et romain. Je dis ça d’avance pour ceux qui cherchent des failles. Ils peuvent chercher des failles tant qu’ils veulent, leur progrès de merde est LAID. Il n’a fait qu’empirer l’esclavage, la pauvreté, la barbarie, la maladie, l’injustice.
    Quoi qu’aient fait les Grecs et les Romains, aussi injustifiable que ce fût (chacun peut en penser ce qu’il veut), il demeure un fait : ils nous ont transmis une Terre habitable. Point.

  32. Minou

    Il faut absolument se méfier des bagnolards qui ont réponse à tout pour justifier le comportement incurable de bagnolard. Exemple :

    « oué toi tu prends le métro, le métro il fonctionne avec de l’électricité qui provient du nucléaire »

    Tu sais ce que je lui réponds, à ce connard ?

    Je lui réponds que s’il ne rendait pas notre air à tous, irrespirable, et notre paysage à tous, infernal, je n’aurais pas besoin d’aller me faire chier sous terre.
    Si je prends le métro occasionnellement, ce n’est pas pour m’épargner de la fatigue physique mais pour épargner ma vue, mon nez, mes oreilles et mes poumons. Plutôt que de traverser la ville pendant une heure dans un monde de béton et de bruit et de laideur, je préfère être 10 minutes sous terre. C’est une vie stupide, absurde, mais les BAGNOLARDS EN SONT RESPONSABLES.

    Et des réponses comme ça, il y en a à la pelle, il suffit de leur montrer que ce sont eux qui font de la terre un enfer et que c’est à cause d’eux que nous devons nous adapter. À cause de leur égoïsme, pas du nôtre.

    S’adapter c’est abdiquer. Eux veulent travailler plus pour gagner plus pour vivre leur vie de merde. Nous devons viser plus haut pour que des décisions politiques qui éduquent les cons soient prises, des décisions politiques qui désintoxiquent les bagnolards.

  33. LÉCOLOMOBILE

    Bravo goodmusik et josuha pour vos définitions proches du capitalisme.

    Pour moi, capitalisme et productivisme sont des faits historiques et universels. A côté de ces 2 acceptions majeures qui accompagnent l’occident (au début, il y a 3 siècles) et la planète entière maintenant, il y a un troisième acteur que je considère comme encore plus important que les 2 premiers: c’est la science.

    Dommage que le langage n’ait pas intégré un mot comme « scientisme » pour décrire cette donnée la plus fondamentale de l’évolution de nos sociétés.

    Quand J Bové croit s’attaquer au capitalisme en arrachant un plant de maïs, il s’attaque, en fait, à la science! (idem pour l’imbécile plus récent qui a arraché un plan de vigne transgénique). C’est le contresens le plus important de la mouvance libertaire décroissante ou de la simplicité volontaire, c’est de confondre science et capitalisme et science et productivisme. Ils se trompent de cible.

  34. joshuadu34

    c’est un peu court, côté réflexion, que de séparer ainsi artificiellement ce qui est abusivement nommé science du capitalisme (ou du productivisme), les OGM n’ayant pour but qu’une prolongation du caractère productiviste imposé à l’agriculture. Ainsi, comme ce fut le cas lors de la mise en place de la culture intensive, est-il question de « bienfait pour l’humanité », discours maintes fois entendu mais qui, bizarrement, ne tient plus une seule seconde dès l’instant qu’on observe ce qui est fait de ce « bienfait »… La pseudo science ne correspond, comme c’est majoritairement le cas de ce qu’on nomme science, à une recherche de bénéfice humain, mais uniquement de bénéfice pécuniaire, et ça s’applique totalement à l’agriculture, et on ne peut que constater que ces soi-disant avancées se font même au détriment de la sécurité alimentaire et écologique… C’est, pour peu qu’on soit honnête, l’argument phare de Bové et des arracheurs, mais il est sûr qu’il est facile de faire croire le contraire… ça porte un nom : propagande !

  35. Yôm

    @lécolomobile, petit apparté au sujet des OGM
    Tu fais un amalgame. Il est important de distinguer « sciences » et « technologies ».
    La recherche scientifique a bien peu d’effets secondaires en comparaison au développement de nouvelles technologies.
    La recherche à l’état pur pourrait prendre sans conséquences n’importe quelle direction, si elle n’était justement pas une application technique à vocation lucrative.
    Il n’y a théoriquement pas de mal à vouloir trouver des réponses à toute question. C’est une démarche qui doit affiner notre perception du monde.
    Ainsi nous accumulons de prétendus « savoirs », élaborons des théories toujours réfutables.
    La recherche « technique » se base sur ces hypothétiques connaissances du monde pour développer des applications technologiques au service du consommateur_ selon la niaise réthorique capitaliste_.
    En réalité, les technologies sont au service de groupes financiers dont l’unique but est de faire du profit, quite à générer de nouveaux besoins, à exploiter la « masse salariale », à dépouiller la planète de ses ressources, à polluer et à privatiser chaque parcelle de terre, chaque litre d’air ou d’eau, à priver l’humanité de dignité…
    Les OGM en sont un bel exemple de taylorisation de l’agriculture.
    Depuis des millénaires jusqu’à ce jour, le paysan observe la terre et tente de comprendre la nature afin d’en tirer le meilleur, saison après saison. Il sélectionne lui même ses semences, croisement après croisement.
    Depuis plus d’un siècle les « semenciers » lui ont proposé ses services.
    Devant lui apporter un gain de productivité en dégageant de son activité le temps passé à expérimenter, le paysan se retrouve à planter des graines achetées.*
    Il vend des graines pour acheter des graines soi-disant meilleures.
    Très tôt les semenciers ont cherché non pas à produire les graines dont la plante issue est la plus productive, mais les variétés dont les grains récoltés seront quasi-stériles.
    A l’heure actuelle les semenciers ont avec les OGM accomplit leur rêve: « l’agricultreur » ou plutôt « ouvrier semeur » (piètre maillon de la chaîne agro-alimantaire) est obligé d’acheter les semences et les merdes phytosanitaires sans lesquelles la chimère ne pousse pas et polluent terres et rivières.
    Tous comme les artisans ont été au prix du productivisme (et du gâchit lié intrinsèquement à la sur-production) réduits de leur savoir faire, les paysans ne sont plus les sujets de leurs seigneurs mais les abrutis monotâche au service des multinationales.

    A cet appauvrissement social et culturel des partiques acrigoles s’ajoute l’effondrement de la biodiversité.
    Arrosée d’engrais et pesticides, la terre n’est plus qu’un substrat stérile, sec et sans vie.
    La mono culture du plan OGM « sélectionné » se pratique au dépens de milliers d’autres variétés, qui se meurent puisque parfois même interdites suite aux plaintes déposées (pour concurrence illégale, ex de Kokopelli) par les gros semenciers.
    Et enfin, comme s’appuie tout domination capitalistique de quelques uns sur l’ensemble de la société, à l’origine du mal est la privatisation du vivant, la PROPRIETE PRIVEE (du verbe « priver »).
    Car les compagnies produisant des OGM ne se contentent pas de bombarder brutalement de l’ADN pour en récolter une quelconque chimère, elles sondent les exploitations agricoles familliales de l’Amérique du Sud (entre autres) à la recherche de savoureuses variétés de haricots ou de pommes de terre afin de les breveter et de s’en accaparer les droits de productions. Et les paysans obligés de payer à ses firmes des royalties pour continuer à cultiver les fruits de leur méticuleux et ancestral labeur…
    Les OGM ne relèvent ni de la science ni de l’entreprise philanthropique.
    C’est la continuation du colonialisme à travers le monde, le mépris du vivant, le capitalisme en somme.
    Il faut être soit un sombre idiot soit un profond raciste pour promouvoir niaisement la culture OGM.

    *à lire au sujet de l’histoire des semenciers: « la guerre au vivant » de Jean-Pierre Berlan, entre autres…

  36. LÉCOLOMOBILE

    Joshua: on n’est pas sur la même longueur d’onde 😎

    Il n’y a pas de mauvaise science, il y a des mauvais usages de la science. Il faut distinguer la science des explosifs et le bon-usage ou le mauvais usage des explosifs. C’est cette confusion que je dénonce quand les libertaires se fourvoient à arracher des plants transgéniques.

    Que Bové et consors dénoncent des mauvais projets c’est leur droit le plus absolu mais ils doivent s’attaquer aux commanditaires financeurs et non aux scientifiques.

    Leur attitude est d’autant plus abjecte que les scientifiques sont sociologiquement une classe sociale faible et pauvre.

  37. LÉCOLOMOBILE

    J’avais pas vu la réponse de Yom sur l’aparté sur les OGM. Je la lirai attentivement et j’y répondrai attentivement: je l’imprime pour la lire à moments perdus.

  38. joshuadu34

    Dès l’instant que le but de la science n’est plus de faire avancer l’humanité, mais uniquement de faire du profit, comment peut-on parler de bonne science ??? Même inconsciement, il faut quand même avouer que le regard scientiste est tellement partiel qu’il omet certains aspects et que cette omission pose de sérieux problèmes ! Pour exemple, on regardera du coté médical : le développement hygiénique, le développement antiseptique, la progression des antibiotique est phénoménale… mais le regard scientiste s’est arrété sur un seul aspect, celui du combat contre ce qu’on connait, oublieux qu’il est d’un principe pourtant simple, la nature a horreur du vide et l’évolution, chez nos « amis » microbes et bactéries est autrement plus rapide que chez les espèces évoluées… Total ? Les milieux les plus « avancés » technologiquement rencontrent depuis quelques années, puisque ça ne date pas de cet été et de la campagne médiatique sur les méchantes bactéries hindoux, l’évolution incontrolable des BMR (Bactéries Multi Resistantes), insensibles à nos traitements évolués et responsable d’une catastrophe sanitaire qui, tranquilement, se met en place…

    Dans le cas des OGM, on pourrait parler du meme phénomène, que connaissent aujourd’hui les cultivateurs américains qui ont fait confiance aveuglement à ce bon Monsanto en semant des mais et soja transgéniques et qui voient aujourd’hui ce bon mais, qui pourtant avait soi-disant été conçu pour ne pas partager ses gènes, les transmettre à une plante, l’amarante, ce qui a conduit déjà la Georgie à une campagne d’arrachage et a obligé cette meme région à bruler des champs entiers pour tenter de se débarasser de cette plante que les cultures Monsanto avaient rendues ultra résistante… Dans l’agriculture, on a tenté de pratiquer la politique de sterilité et de cloisonnement, comme dans la santé, avec les memes resultats !

    Et pourquoi un tel développement ? Pas pour une avancée, non, uniquement pour une question de bénéfices ! Alors que la santé, secteur dans lequel, à la limite, on pourrait comprendre de telles tentatives, avait déjà démontré que cette politique avait des conséquences désastreuses, on la met en place ailleurs, au nom du saccro-saint scientisme…

    Mais on pourrait mettre ce regard sur quasiment tous les aspects de la « science » actuelle ! Tous trimbalent leur portable, ce « progrès rendu possible grace à la science »… quel en est donc le bénéfice ? Et, mis en regard avec les inconvenients (et je ne parle pas de la sonnerie qui retentit partout, mais plutot des ondes émises et fortement préjudiciables pour la santé, où des antennes relai qui fleurissent, sans oublier que le silice présent dans vos écrans et vos batteries exige une extraction ultra polluantes…), est-ce justifiable ? Tous se trimbalent dans des autos dont on nous vante l’avancée scientifique, pourquoi ? Pour aller au travail seul dans leur conserve à des vitesses folles, perdre leur temps à tenter de le gagner, travail durant lequel non seulement ils ne vivent pas, mais qui en plus, ne sert absolument pas au bien etre de l’humanité mais uniquement à l’enrichissement d’une ultra minorité !

    Et encore, je ne parle pas des progrès scientifiques ayant rendu possible la bombe H, les mines antipersonnel, les bombes à fragmentation, où encore l’exploitation ultra polluante de milieux inaccessibles il y a peu encore, comme les hauts fonds pour le pétrole, par exemple…

    Alors, bien entendu, on va encore lire, ici, la « prolongation » de la vie humaine… mais pour quoi, pour quel bénéfice ? Pour avoir encore plus de temps pour ne pas réellement vivre ? Pour avoir encore plus de temps pour donner ce qui devrait etre notre vie à d’autres qui nous la pompent ? Pour pouvoir profiter pleinement de son Alzheimer ? Pour chercher un bonheur consummériste en portant à l’objet et à la propriété plus de valeur qu’à l’homme où à la nature ?

    Les bienfaits de la science pourraient etre discutés, à condition que cette science soit effectivement une recherche du mieux etre, mais sur ce qu’on nous présente comme un progrès scientifique actuellement, il est très difficile de trouver un réel avantage pour l’humanité, par contre, il est facile de prouver que cette science là détruit plus qu’elle ne créée, et qu’elle se fout complètement des conséquences pourtant évidentes de ce qu’elle créée !

    Quand à la pauvreté des scientifiques, faut peut etre quand meme arreter de se foutre du monde, là !

  39. joshuadu34

    @Yom, je plussoie fortement ton commentaire ! L’exemple le plus frappant est meme très proche de nous… J’ai vécu quelques années en Beauce (le grenier de la france, il parait)… avant meme l’apparition des OGM, la surexploitation des sols avait déjà fait son oeuvre, et ces terres, pourtant riches au départ, sont devenues stériles… la culture n’y est plus possible que par l’apport de nutriments destructeurs, eux aussi. Cette destruction n’est pas le fait de la nature elle-meme mais bel et bien du productivisme humain… Mais plutot que de tirer des conclusion d’une telle horreur, on a recherché, scientifiquement, la possibilité de continuer la surexploitation de ces terres, et on le recherche encore…

    En fait, on pourrait meme dire que la recherche de la science, aujourd’hui, ne concerne pratiquement plus que le moyen de continuer à accroitre notre pression sur la nature alors que nous l’avons déjà détruite grace à ce que nous nommons toujours science… c’est paradoxal ! L’homme détruit et, quand il a fini son oeuvre de destruction, il cherche le moyen de détruire un peu plus encore…

  40. Minou

    « Que Bové et consors dénoncent des mauvais projets c’est leur droit le plus absolu mais ils doivent s’attaquer aux commanditaires financeurs et non aux scientifiques. »

    Euh, lécolomachin, les commanditaires « financeurs », comme tu dis, sont peut-être plus vicieux et ont peut-être plus de pouvoir que (et sur) les scientifiques, mais les scientifiques qui se soumettent à ces horreurs sont autant des connards que les commanditaires, ok ? Ils sont responsables aussi. C’est trop facile sinon. Quand un flic tabasse un immigré parce que c’est tonton sarko qui lui a donné l’ordre, alors il n’est plus concerné par LA MORALE ? Il fait « juste son boulot » ?

  41. Minou

    « Il n’y a pas de mauvaise science, il y a des mauvais usages de la science. »

    Tu te rends compte de la nullité de ce que tu dis ? Tu te rends compte que c’est creux et faible ?

    Tu ferais mieux de méditer ce mot de Heidegger, et de lire La question de la technique au lieu de dire ce que TOI tu penses avec ta pensée étriquée :

    « Nous demeurons partout enchaînés à la technique et privés de liberté, que nous l’affirmions avec passion ou que nous la niions pareillement. Quand cependant nous considérons la technique comme quelque chose de neutre, c’est alors que nous lui sommes livrés de la pire façon : car cette conception, qui jouit aujourd’hui d’une faveur toute particulière, nous rend complètement aveugles en face de l’essence de la technique ».

    Poses-toi un peu plus de question sur la technique, sur son essence, crétin…
    Non mais jusqu’à quand ça va durer, cette connerie de croire que « tout dépend de l’usage que l’on fait de la technique », non mais quelle connerie…

  42. LécoLomobiLe

    Je n’ai toujours pas lu le long message de Yôm: je l’imprime maintenant pour le lire plus tard.

    Joshuadu34: il n’y a ni « bonne » ni « mauvaise » science. Il y a des sciences dures et molles oui:

    Sociologie, astronomie, physique, génétique, écologie, éthologie, géologie, agronomie, mathématiques, épistémologie, médecine, histoire, pédologie, astrophysique, technologie, biologie…

    La classe sociale des scientifiques est la nouvelle classe émergente et Carfree est une belle représentation de l’idéologie scientifique. La classe ouvrière n’a pas disparu mais est en voie d’extinction… la classe paysanne, idem: il faut bien voir que l’idéologie scientifique va à l’encontre des corporatismes.

    Hier au jt de TF1 que je regardais exceptionnellement (habituellement je regarde France2 mais hier ils nous rasaient avec la mort d’une vedette sportive) j’ai été estomaqué par une séquence de vulgarisation scientifique prodiguée par Jan-Marc Jancovici où il expliquait le bilan carbonne en disant qu’une voiture qui commençait à rouler avait déjà 25 mille kilomètres d’émision carbone derrière elle.

    Carfree: je vais faire un billet sur cette séquence avec Jancovici au plus tôt.

  43. Yôm

    Te fatigues pas l’écolomobile et épargnes les forêts, quel non-sens!
    Acceptes la contradiction: ce n’est pas parce que tu es _comme tant d’autres_ fan de tous les nouveaux gadgets technologiques que tu ne peux pas reconnaître que le capitalisme est à l’origine des désastres humains et écologiques de ces derniers siècles.
    Ton appétence pour ces petits joujous électroniques que tu agglomères dans tes rêves les plus doux pour élaborer la voiture parfaite (qui se gare écolo) n’est qu’un prolongement de ton enfance pré-consumériste.
    C’est démodé! La pléthore de gadgets aussitôt lancés-achetés-épuisés indiffère les jeunes d’aujourd’hui.
    Eux vont peut-être faire face avant toi à tout ce vide.
    Le vide de ton, de nos existences.
    Vois, lis, nous parlons, nous échangeons, nous tentons de reprendre le pouvoir sur nos vies, de prendre part aux choix de société.
    Le non-capitalisme est l’échange de tout et de liens, gratuit et permanent.
    L’anarchie n’est pas une pute.
    A la différence de ton monde capitaliste, où tu paies pour soumettre et te branler et te soumets pour être payé, indéfiniment.

  44. Goodmusik

    @Yom :

    Désolé de te décevoir, mais hélas, mille fois hélas les jeunes d’aujourd’hui… Bin ils ne pensent plus qu’à consommer parce qu’ils ne voient plus le sens à la vie. Chacun pour soi, il faut donc briller individuellement en accumulant des choses.

    Crois bien que je le regrette autant que toi, peut-être même plus. J’ai 24 ans, et je galère à mort pour me faire des amis parce que pour moi la consommation n’est qu’une vaine tentative de remplir une âme vidée, sans sentiment autre que le paraître et l’affirmation de soi sans bornes… Et bien peu de gens en ont conscience.

    La plupart attend avec impatience la nouvelle génération d’Iphoneuh, la télé 3D ou d’avoir assez de revenus pour se payer une plus grosse voiture pour partir en « vacances » à la plage.

    Bien sûr il y a quelques exceptions… Elle deviendra un jour la règle, mais en attendant… L’état de la planète ? Bin je trie le verre, j’vais pas m’emmerder la vie non plus ! J’ai autre chose à faire !

    Bref, pour la plupart des jeunes d’aujourd’hui la consommation est la seule solution puisque rien n’est gratuit. Privatisations ! Profits ! Salaires !

    PS : Si tu connais un endroit en France ou ailleurs est l’inverse de la mentalité décrite ci-dessus, je suis preneur !!!

  45. Minou

    Oui, les jeunes sont en face d’un vide existentiel, il n’ont aucun idéal puisque le seul qu’on leur présente depuis plus de 100 ans est l’argent et le travail. Même les soi-disant anti-sarko à dreads aspirent au bonheur universel donné par le progrès. À gauche comme à droite, s’il y a un point sur lequel on est bien d’accord, c’est celui du progrès. Je parle de la gauche molle bien sûr, pas de l’écologie authentique.

    Il n’y a qu’à voir ce qui se dit sur Strauss-Kahn. S’il se présente en 2012, il sera élu. Je connais une jeune faschiste qui dit qu’elle n’aurait pas voté sarko en 2007 si Strauss-Kahn s’était présenté à la place de Ségolène.
    Qu’est-ce que cela prouve ? Non seulement qu’elle ne vote pas pour les valeurs d’un parti mais pour un candidat qui est plus papa que sarko. La populace a besoin d’un papa. Et DSK est plus papa que papa sarko. Pourtant est-il socialiste ? Pro-nucléaire, ministre de l’industrie dans les années 90… Si Strauss-Kahn est élu, c’en est fini de la différence entre la droite et la gauche, fini la lutte des classes ! Tous les Français seront joyeusement d’accord. Un papa pour tous, un vrai, avec de la poigne, de la fermeté, qui fait plus d’ 1m70 ! Parce que c’est ça au fond que veulent les Français. Qui voterait Aubry ? Les Français sont masochistes, et Aubry ne les fouetterait pas assez fort.

    Et cette jeune faschiste, donc, quand je me fouts de la gueule de son papa chasseur qui va poétiquement jusqu’à l’orée du bois (enfin de ce qu’il en reste) en 4×4, me dit que « pour être crédible il faut être modéré », et qu’elle va pas « s’emmerder la vie pour sauver les ours polaires ».
    Elle résume à elle seule toute la jeunesse française. C’est une bourge, mais les pauvres aspirent aux même valeurs. Donc s’il doit y avoir une révolution, ce ne sera sûrement pas en France. Les jeunes des cités pourries se réveilleront-ils comme en 2005 et 2006 ? Peut-être, mais pour avoir un travail pourri et une bagnole et du fric. Tous égaux devant l’absence de sens et d’idéal ! Tous égaux devant le néant !

    Pourquoi attendre de la jeunesse qu’elle se réveille si elle n’a connu que le bitume, la laideur, le vide depuis l’enfance ? Plus le monde se bétonne, plus les chances de réveil s’amenuisent.
    C’est dès le collège que la jeunesse subit un véritable lavage de cerveau vantant les mérites du travail et de la productivité. Il y a dix ans, en classe de troisième, il fallait faire un stage en entreprise. Un stage en entreprise ! La poésie du monde du travail ! Qu’est-ce que ce doit être aujourd’hui ? Comment être optimiste ? Karl Löwith disait que « des événements radicaux exigent des décisions et des modes de pensée radicaux. » Au diable les modérés ! Soyons radicaux et ne craignons pas les moqueries des collabos. Car les collabos, après la guerre, firent partie des tondeurs. Des résistants de la dernière heure. Ces hommes n’avaient et n’ont rien de diabolique, au contraire : ils sont simplement humains, trop humains. Faibles, lâches, neutres ; tout simplement « modérés» . Voilà ce que c’est que les modérés, les sceptiques et autres pourritures. Ils ne sont pas diaboliques. Les Allemands étaient-ils tous diaboliques pour se lancer l’entreprise qu’on sait ? Non. Ils étaient juste faillibles, crédules, lâches. Le barbare sommeille dans tout « modéré ». Pas besoin d’avoir des cornes et une queue fourchue. Il suffit d’aimer lécher le cul de son patron ou de l’A.N.P.E., bref, de tout ce qui a l’air plus fort.

    Un jour, les bagnolards trafiqueront-ils pour faire disparaître la preuve qu’ils ont eu une bagnole et un permis de bagnoler ? Se tranformeront-ils subitement en « extrémistes écolos » ? Il paraît que « l’histoire se répète »…

  46. Yôm

    @Goodmusik
    Comme tu le soulignes, les jeune sont vides comme Casimir, pendu au mur…
    L’écolomobile a encore un peu de plaisir à imaginer de fantastiques gadgets. Un peu plus vieux, il a appris à repousser l’acte d’achat, à désirer. Cela permet de construire un imaginaire, un monde futur où la vie n’est que plaisir et détente, où les technologies sont au service de l’homme blanc, comme l’étaient les Noirs il n’y a pas si longtemps.
    Je fais volontairement ce parallèle parce-qu’il se fourvoie.
    Ceux qui bénéficient de ces technologies sont les Blancs descendants des esclavagistes.
    Derrière les technologies dont nous disposons il y a entre autres, la misère des peuples d’Afrique à qui nous arrachons les ressources naturelles et maintenons dans l’obéissance par l’intermédiaire de dictatures*, la misère des peuples d’Asie qui assemblent des composants électroniques pour moins de 20 centimes d’euro par heure*…
    Bref, il fait l’impasse sur ce passé colonialiste pour ne pas reconnaitre l’absurdité de notre mode de vie capitaliste. Sûr que si notre richesse ne reposait pas sur la misère de 80% des habitants de la planète, on pourrait peut-être défendre le modèle capitaliste.
    C’est sur cette comète que l’écolomobile fait ses plans.

    Quant à nos jeunes, ils n’ont aucune culture politique.
    Beaucoup ont voté Besancenot au premier tour, charmés par sa petite trogne puis Sarkozy au second tour, dont le pipeau jouait un air de « vote pour moi et je te taillerai l’impôt… »
    Ils ne prennent même plus le temps de désirer un objet, toute satisfaction est immédiate ou n’est pas.
    Pas même de frustration ni d’ennui d’où pourrait jaillir la réflexion, un écran apaise à chaque instant toute tension naissante.
    Il ne se fourvoient pas puisqu’eux n’ont même pas d’idéal.
    Un casque à visière LCD vissé sur la tête et ils seront bientôt la plus docile chair à canon de l’histoire.
    Et pourtant…
    Il suffirait d’une panne générale d’électricité pour que la jeunesse réfléchisse et agisse comme l’ont fait ceux d’entre elle, au cour des manifestations étudiantes de ces derniers mois…

    *à lire: « La haine de l’occident » de Jean Ziegler

  47. joshuadu34

    bien plus loin, j’avais laissé un billet faisant un parallèle entre notre monde et celui, merveilleux sûrement, d’Huxley et de son meilleur des mondes, il semble que, au-delà des apparences, on en vienne totalement à ça. Les développements scientistes nous le prouvent, entre les objets sacralisés, l’enfant sur commande (certaines cliniques US proposent déjà le choix du sexe, de la couleur des cheveux, des yeux…), et les recherches effectuées sur la petite pilule du bonheur, en l’occurrence il s’agit de l’opiorphine, capable de nous faire voir le monde en bleu (ou vert, si vous préférez) quel que soit sa vraie couleur, on en arrive à un contrôle tellement total que l’homme n’est plus homme, mais juste lui aussi un objet, une mécanique à jeter lorsqu’elle se grippe et à exploiter lorsqu’elle est en état de marche satisfaisant ! C’est ce qu’on accepte !

    Comme le disent Minou ou Yöm, l’urgence du changement ne permet plus d’atermoiement ! Nous sommes face à une situation d’urgence, où une grande partie du monde joue sa vie et où nous, privilégiés, jouons notre liberté, et, même mieux, la possibilité de continuer à croire béatement que le consumérisme est une liberté ! On nous parle du « problème » de l’immigration, mais qui peut raisonnablement prétendre que notre comportement n’est pas cause de la misère, de l’envie qui créent cette immigration ? Et qui peut raisonnablement affirmer que, la misère allant croissant, et les conditions d’une survie même étant en jeu pour des milliards de personnes, ceux-ci ne tenteront pas de vivre, et si possible là où on leur fait croire que le bonheur est parfait (c’est-à-dire ici) ? Et, plutôt que de tenter de partager les richesses, nous acceptons que celles-ci aillent dans les mains d’une infime minorité qui nous promet, contre quelques miettes, du bonheur en billet… Un partage des richesses, un monde repensé dans le souci de la vie de chacun permettrait, sans même remettre en cause notre bonheur, en nous permettant, même, de cesser d’acheter ce que nous croyons être du bonheur pour vivre un vrai bonheur respectueux de l’autre mais aussi du monde qui nous entoure, de vivre tous dans d’autres conditions… Mais le cheminement vers le bonheur demande une réflexion libre et une implication, et il est bien plus facile de se lier les mains et de confier notre destinée à d’autres, à ceux-là même qui pillent et exploitent pour leur propre intérêt !

    L’urgence ne permet plus un changement de société en douceur, et ça, ceux que nous avons en face de nous le savent parfaitement ! Croyez-vous vraiment que, quand ils nous pondent un petit « livre blanc de la défense » autorisant l’intervention militaire à l’intérieur même de notre territoire, lorsque la « société est mise en danger » (entre guillemets, vous avez les termes même utilisés dans ce livre blanc), ils le font pour lutter contre la voyoucratie ? Il faudrait être bien naïf pour ça ! Ils savent parfaitement que le monde qu’ils nous préparent est effrayant pour la majorité d’entre nous !

    Cependant, il est aussi évident que la majorité, aveuglée par le confort et par ce bonheur qu’ils sont persuadés pouvoir trouver en hypermarché, n’est sûrement pas prête à se bouger !… Quoi que…

    Eux, ceux qui nous gouvernent, n’oublient pas, contrairement à nous, qu’avant 68 la situation était qualifiée de « calme », et que le peuple semblait endormi…

    Et là, nous avons quelques guignols qui, consciemment ou pas (je mettrais CB dans la première partie), sont utiles au système pour canaliser la réflexion, pour offrir une pseudo contestation n’étant, en fait, qu’un masque d’halloween servant de défouloir à une colère grandissante et à une incompréhension qu’il faut nécessairement détourner de la réflexion ! Ils sont utiles parce qu’ils permettent à ceux qui refusent de réfléchir par eux-même de laisser d’autres continuer à le faire à leur place ! Et ils camouflent, en fait, la volonté de maintenir ce système en place !

    DSK, je n’en parlerai même pas ! Le FMI, l’organisme responsable de la surdette des pays pauvres, responsable de Pinochet, de Suharto, des généraux argentins et des colonels grecs, peut-il encore être considéré comme n’étant pas une entité purement capitaliste ? Comment appliquer de telles politiques, le doigt sur la couture, et se prétendre socialiste ??? C’est vraiment un énorme mystère pour moi !

    Bon, je suis pas très rassurant pour l’ami Goodmusik (tu m’en excuseras, j’espère)… mais nous sommes quand même, même si pas très nombreux, quelques-uns à tenter d’ouvrir les yeux, et tu en as l’exemple ici ! Tu trouveras d’autres qui pensent aussi comme toi (ou comme nous), on est pas si difficile que ça à rencontrer, et, généralement, on est pas fermés aux autres, bien au contraire… Je sais pas où tu es, mais, pour avoir beaucoup navigué un peu partout, je t’assure que c’est pas compliqué de lier de VRAIS liens avec ceux qui pensent comme toi !

  48. Goodmusik

    @Joshua

    J’ai bien conscience de ce que tu décris, ça ne m’effraye pas. Enfin, pas plus que je ne le suis déjà, à m’imaginer des guerres civiles et des meurtres pour l’obtention d’une carotte ou d’une boite de canigou périmée d’ici 20 ou 30 ans… La douce époque future où les voitures rouilleront dans les parkings et la nourriture sera alors la seule richesse valable…
    Mon dénuement est peut-être dû à ma localisation géographique : la belle cité Industrielle du Havre. Ici les gens relativement pauvres (beaucoup de quartiers « sensibles »), et encore persuadés que seule une reprise de l’Industrie les sauvera (beaucoup, beaucoup d’industries ici : une grosse usine Rono, le plus gros site Tautal de france, et une dizaine d’industries chimiques moins connues qui rivalisent de qui sera le plus polluant et le plus dangereux ; j’additionne à cela la présence du deuxième port français, qui approvisionne Paris en pétrole et en merdes diverses venues de Chine. Le point positif, c’est qu’il y a la mer à 500 mètres de chez moi. 🙂

    Bref, ici il y a un petit groupe local de décroissants. Mais ils ont tous la quarantaine alors… Ici la prise de conscience met du temps, sans doute encore plus qu’ailleurs, même si il y a eu le camp action climat le mois dernier. Le taux de gens débiles est sans doute supérieur à la moyenne nationale.

    Et sinon, vous avez quel âge vous les gars, et vous êtes où ?

  49. Minou

    Yôm, merci pour la référence à J. Ziegler, je ne le connaissais pas. Un extrait, pour ceux que ça intéresse, d’une interview donné à rue89 :

    Ziegler cite Edgar Morin, qui constate :

    « La domination de l’Occident est la pire de l’histoire humaine dans sa durée et son extension planétaire. »

    Puis Ziegler commente : […] Des centaines de millions de personnes vivant dans le Sud ne vivent pas comme des hommes. […] Il y a un mystère de la mémoire. La Shoah a mis quarante ans, par exemple, pour s’imposer à la conscience, alors qu’à Nuremberg, au moins, pendant les huit semaines de procédures d’octobre-novembre 1945, à partir de là, tout le monde savait la monstruosité, l’horreur des crimes nazis. Or […] pendant quarante ans : le silence. Les témoins n’osaient pas parler, leur parole n’était pas recevable…finalement après quarante ans seulement, la Shoah s’est installée comme ce qu’elle est […] dans la conscience collective, comme l’avertissement total à l’humanité. La même chose, maintenant, nous vivons : quelque chose de tout-à-fait parallèle avec les peuples du Sud. […]

    http://www.dailymotion.com/video/x774kj_la-haine-de-jean-ziegler-pour-locci_news

  50. moa

    Minou : « Un jour, les bagnolards trafiqueront-ils pour faire disparaître la preuve qu’ils ont eu une bagnole et un permis de bagnoler ? …/… »

    Une certitude selon moi !

  51. Minou

    « Bref, ici il y a un petit groupe local de décroissants. Mais ils ont tous la quarantaine alors… »

    Et alors, si ces quarantenaires sont jeunes d’esprit ? Il vaut mieux être seul ou accompagné de quarantenaires décroissants, que de jeunes de droite à mèche, non ?
    Pour ma part j’ai 26 ans et je dois avouer que les « décroissants » de mon quartier me font peur : ils veulent refaire le monde et réveiller les consciences avec des pin’s, « parce que le changement ne peut avoir lieu qu’en douceur ». Ben là on était pas sur la même longueur d’onde et je n’ai plus remis les pieds chez eux, bien que je les estime beaucoup. Et là tout de suite évidemment, je me suis fait une réputation d’ « extrémiste ». Mais je m’en tape, parce que, comme le dit Howard Zinn à propos des abolitionnistes :

    « […] Extrémisme est un terme négativement connoté lorsqu’il a trait aux mouvements politiques. Une connotation qui disparaît quand il s’applique à d’autres situations. Une femme extrêmement belle, un homme extrêmement beau, un mécanicien extrêmement compétent, en enfant extrêmement bien portant : tous dessinent un idéal recherché. Mais en politique, l’étiquette d’ « extrémiste » reste négative. [Ces termes] pourraient s’appliquer à ceux qui désirent une évolution du statu quo plus radicale que ne le souhaiterait la plupart des gens. […] » *

    Cet idéal recherché, c’est ce qui manque à l’humanité pour combler ce « vide » et cette « absence de sens » que tu dénonces. Nietzsche leur avait donné un nom à la fin du XIXe siècle : le nihilisme. Nous sommes en plein dedans.

    Cela dit, dans chaque grande ville il y a des gens fréquentables, heureusement ! Greenpeace Lyon, par exemple, me paraît bien plus lucide que le collectif « sans-voitures ». Ce n’est que mon avis…

    *Qu’est-ce que l’extrémisme, dans l’annexe à la 1ère partie de L’impossible neutralité, de Howard Zinn. (Titre américain : You can’t be neutral on a moving train)

  52. Yôm

    @Goodmusik, Minou, Joshua…
    J’ai 32 ans. Je côtoie des militants de ma petite ville (Haut-Rhin) qui organisent des manifestations, pour le retour du train, entre autres.
    Je « suis » leurs mouvements mais ayant participé à leurs réunions, je ne me sens pas suffisamment proche pour m’y investir d’avantage.
    J’ai du mal accepter qu’on puisse se réunir pour discuter de projets écolos en présence de militant d’Europe écologie (CB) notamment en ayant chacun pris sa caisse pour parcourir moins de 2Km en plein été.
    Ou organiser des « café repaire » à 15 Km de dsitance et 1000m au dessus d’une petite ville de 12000Hab étant cependant le « coeur de la vallée », loin de  » la France d’en bas » et décourageant ceux qui voudraient y venir à vélo.
    Bref, ils ont le mérite de faire avancer le schmilblick mais j’y perdrai mon intégrité.
    Si l’on ne peut se changer soi-même, il me semble démagogique de le suggérer aux autres.
    Heureusement que dans mon entourage, je retrouve des amis « extrémistes ». Mais hors changement de mode de vie individuel, l’action collective pêche un peu.
    Et il me semble sympathique de nous rencontrer ailleurs qu’à travers ordinateur, camarades carfreestes extrémistes.
    Un évènement en serait une bonne initiative. A méditer, imaginer.

  53. joshuadu34

    mmmpppfffff ! T’es vexant, là, Goodmusik ! Limite si les quadras ne sont pas tous de vieux cons ayant oublié leur jeunesse et la réalité d’un engagement ! Non, j’plaisante ! M’enfin, en bon quadra ayant dépassé la limite à partir de laquelle on ne peux plus se sentir encore trentenaire, c’est vrai que les « bonjour monsieur », je digère toujours pas (tu verras, ça t’arrivera)…

    L’âge importe en fait peu, le principal étant dans la tête ! J’ai un ami (un frêre, même), pas loin de chez toi, qui, lui, frise la soixantaine, enfin de pas loin, et qui a gardé la même tenacité et la même ouverture… Je t’avoue que j’ai jamais demandé à quelqu’un que j’appréciais son âge… et ce discours sur l’imbécilité des jeunes, ça fait pas mal de temps que je l’entends… et pour ma part, malgré mon âge « avancé » (héhéhé), je suis toujours présent pour les soirées potes… Les « milieux », c’est vrai, sont souvent noyautés par des passoires, mais c’est plus une question de conscience que d’âge. J’ai quelques coups de gueule en mémoire, sur des collectifs de sans papiers, par exemple, pendant lesquels certains cherchaient à récuperer le truc sans jamais vraiment s’impliquer… pas vu beaucoup de nos donneurs de leçons « en douceur » lorsqu’il fallait bloquer un accès d’appart pour éviter les expulsions, par exemple… ni beaucoup non plus pour partager le maffé avec des gens extraordinaires, simples, et souriants, eux ! Quand à ceux qui sont près à les accueillir, sont encore moins nombreux… et pourtant, eux t’en donnent, des leçons de « démocrassie » !

    Mais c’est les milieux dans lesquels j’ai rencontré les gens qui font parti de ma vie… et qui sont de partout et ont tout âge !

    Alors, je vais pas te rassurer, quand même, il n’y a pas beaucoup d’endroits où tu vas te régaler, n’importe où en fRance ! Si t’as l’occasion de descendre dans le sud, Perpignan est encore assez sympa (la descendance des anarcho espagnols, sans aucun doute…), j’en profite, d’ailleurs, pour faire la pub d’un coin vraiment sympa, à côté de Perpi, à Salses le Chateau, qui se nomme « le Portail à Roulettes » (vous le trouverez sur le net) et qui propose des soirées sublimes avec des gens sublimes (un salut à Haï, le violoniste de La Varda qui a permis l’émergeance de ce lieu), dont un concert samedi à 21h00 de Zaragraf (groupe multi ethnique assez marrant)…

    Sinon, j’ai de bons souvenirs de Caen, donc pas loin de chez toi, et d’un bar anar dans lequel j’ai passé quelques soirées plus que sympa (je sais plus le nom, sans doute un début d’alzheimer)… Par contre, c’est vrai que ma première arrivée dans Le Havre m’a laissé un souvenir imperissable, et un formidable froid dans le dos, devant ces fumées de rafineries… Et j’ai le souvenir de murs noircis, je sais pas s’ils ont été nettoyés depuis…

    Sinon, c’est aussi à nous, quelque part, qu’appartient la responsabilité de démonter cet asservissement au travail « raison sociale », et de montrer que le travail n’est pas un vecteur social, mais bien le contraire ! Sans compter que ceux qui nous promettent du « plein emploi » se foutent quand même saccrément de nous ! Va falloir s’y faire, soit on change la société, soit on va devoir subir, avant même de rencontrer les conséquences directes de nos dérèglements climatiques (quoi que, ça risque quand même d’être rapide), la misère liée à une société dans laquelle l’emploi sera une exception et dans laquelle on te laisse crever de faim ! Le plein emploi n’existe plus, point barre ! L’aide sociale, nous les laissons la foutre en l’air ! Et, pendant qu’on nous explique comment ne pas crever trop vite, ces salops se baffrent, comme le montre si bien monsieur Desmarré, par exemple, quand il se gausse de n’avoir jamais fait autant de bénéfices (je dis ça, parce que Total, au Havre, tu connais) !

    Sinon, l’idée de Yöm est bonne… à creuser, non ?

  54. Alain

    Encore une fois, Ecolomobile est très décevant et n’a pas l’air d’en savoir lourd sur la science actuelle.

    Prenons 2 exemples:
    – Les OGMS: Détruire un OGM ce n’est pas détruire la science mais détruire la bêtise. Comment est fait-un OGM? On agit par bombardement. En gros, c’est comme si pour changer ta chambre à air du vélo, tu balourdais des centaines ou des milliers de chambres à air en espérant qu’enfin une tombe sur ton vélo. Quand y’en a une, tu cries, victoire!!!! Je suis un grand scientifique!!!! Tu ne t’occupes pas de savoir si la chambre est bien tombée sur ta roue, c’est secondaire. Les fabricants d’OGM bombardent de gènes, mais ne savent pas du tout où ils tombent. Ensuite, tu ne regardes pas les conséquences de l’acte, tu balances une fausse étude scientifique qui dit « le vélo roule » même si celui-ci est bancal. Quand on te balourde la vérité, tu traites l’autre d’obscurantiste. Voilà la réalité d’un OGM.
    – La bouffe: les scientifiques travaillent sur des saloperies sans nom: la viande artificielle. Je te laisse chercher. Fais çà juste avant d’aller bouffer. Ca te coupera l’appétit mais n’oublie pas de dire merci aux scientifiques.

    Comme c’est facile aussi de dire que rien n’est mal, ni bon dans la science, que seule l’application finale peut avoir cette qualification. Rien n’est mal dans les infirmeries des camps de la mort? Rien n’est mal dans le nucléaire sans solutions dans les déchets et le mensonge scientifique permanent? Rien n »est mal? Ca me rappelle une chanson de Marcel et son orchestre qui dit que tout va mal, mais que le scientifique dit que ce n’est pas de sa faute, que le politique dit qu’il suit les scientifiques et que ce n’est pas de sa faute, que l’industriel dit qu’il ne fait rien de mal car il ne fait que suivre les lois et les réglements. Rien n’est mal. Tout va pour le mieux dans le meilleurs des mondes en somme!!!

    Marcel et son Orchestre
    Pas de planète sans casser de CO2:
    http://www.dailymotion.com/video/x1iggk_marcel-et-son-orchestre-co2_music

  55. Minou

    Quant à moi, ça me fait penser à l’excellent livre -écrit dans les années 80- du physicien théoricien Jean-Marc Lévy-Leblond. L’extrait suivant provient du chapitre « Complexité et perplexités », dans L’esprit de sel, Science, Culture, Politique.

    « Ce fonctionnement désormais machinique de tout système sociotechnique […] entraîne la dissolution de toute notion de responsabilité. Puisqu’il n’y a plus de vue d’ensemble du projet, plus de contrôle global, les décisions ne sont plus que ponctuelles (politiques ou économiques ou techniques, séparément) et deviennent automatiquement irréversibles : chacun peut s’abriter derrière un ordre ou une incitation venus de plus haut, ou d’à côté. Les ouvriers obéissent aux ingénieurs, les ingénieurs appliquent les décisions administratives, les politiciens s’en réfèrent aux experts, les experts arguent les nécessités techniques, et il devient impossible de rompre cet enchaînement, de s’opposer à l’inertie d’un système dont l’existence est le seul argument pour sa perpétuation et sa croissance. Dès lors, les accidents inévitables n’ont jamais de responsables, tout au plus des coupables. Quand le barrage de Malpasset se rompt, on peut déceler une faute professionnelle chez l’architecte, ou quand la vanne d’Ekofisk déverse son pétrole dans la mer du Nord, impliquer un technicien maladroit. Mais la disproportion entre l’effet et sa cause présumée rend l’imputation proche de la conjuration magique : le bouc émissaire est toujours là pour prendre en charge et concentrer la culpabilité diffuse et confuse du corps social. [exemple aujourd’hui : boycott de BP mais on continue de remplir son réservoir avec Bidule ou Total] Autant vaudrait accuser et traîner devant les tribunaux la paille dans l’acier, ou la faille dans le béton. Comment exiger d’une machine humaine un fonctionnement sans défaillance, qu’on espère d’aucun engin mécanique ? Et voici que l’on est conduit au fatalisme, plus inacceptable encore que l’exorcisme. C’est pourtant bien cette absence de réaction qui est désormais la nôtre, par exemple devant les dizaines de milliers de victimes annuelles de l’automobile :  » Personne n’y peut rien. » C’est vrai. Et n’est-ce pas une raison largement suffisante pour refuser toute extension du réseau sociotechnique qui nous enserre ? Chaque innovation technique que nous acceptons, nous la paierons sans savoir quand, ni comment. Mais ce coût inévitable, nous avons désormais au moins la certitude de son existence. […] Car les défaillances du système, fautes des hommes ou défauts des machines, si elles provoquent, de temps à autre, la catastrophe, sont aussi et d’abord ce qui en assure le fonctionnement normal. « 

  56. joshuadu34

    innovation technique, science, scientisme ne servent plus, en fait, un bienfait mais un seul et unique but : le maintien du consummérisme. Ainsi, la satisfaction d’un besoin, souvent artificiellement créé (nous prendrons l’exemple du téléviseur), nécessite déjà la création de ce besoin, mais une fois ce besoin artificiel (ou plutôt cette envie) en place, sa satisfaction coupe court à la consommation. Il convient donc, pour pousser à l’éternelle recherche consummériste d’un bien, de rendre celui-ci fragile, déjà, mais, pour justifier son remplacement, il convient aussi et surtout de faire le nécessaire pour rendre ce bien rapidement obsolette, dépassé, et de donner l’envie de ce qu’on nomme abusivement « technologie ». Nous sommes dans un rapport de consommation aliénée, ou la marchandise est nécessaire et occupe la vie sociale dans son intégralité (on travaille pour produire des biens de consommation, pour obtenir de quoi acheter ces biens de consommation, et l’achat de ces biens de consommation fourni le travail, donc il faut consommer pour avoir du travail pour creer des biens de consommation que nous allons acheter pour avoir du travail pour consommer…etc, etc…)

    « D’autant plus sa vie est maintenant son produit, d’autant plus il est séparé se sa vie. » (Debord, la société du spectacle)

    Dans l’automatisation de la production, il en va de même, c’est une question de survie pour la société capitaliste. Elle supprime, objectivement, le travail mais doit, dans un même temps, le maintenir pour maintenir l’aliénation au travail nécessaire au capitalisme et à la consommation. La création d’une pseudo liberté consummériste et d’une innovation détournée au seul profit de la création de besoins artificiels permet de détourner l’attention d’une réelle liberté qui pourrait être rendue possible, justement, par la technologie débarassée du superflu de ces objets inutiles, encombrants et surtout aliénants qui nous sont présentés comme indispensables pour nous maintenir en état de servilité, quel qu’en soit le prix, qu’il soit humain ou écologique.

  57. Minou

    Les « bons » ou « mauvais usages de la science », tiens, parlons-en, lécolomachin, parce que décidément cette non-pensée est une calamité. Ou plutôt, laissons parler un scientifique lui-même, celui que j’ai cité au-dessus :

    « La science est souvent considérée comme neutre à l’égard de ses conséquences. Ses découvertes pourraient être utilisées indifféremment à des fins bonnes ou mauvaises : l’énergie nucléaire, dit-on, peut servir à produire de l’énergie dans les centrales, comme à détruire gens et biens avec les bombes. Le contenu de la connaissance scientifique serait étranger à toute considération morale ou sociale, et les scientifiques innocents des applications faites de leurs travaux. La responsabilité en incomberait uniquement au pouvoir politique qui déciderait seul de ces applications, ou à la société dans son ensemble, qui les laisserait mettre en oeuvre.

    Mais…

    a) Les scientifiques, si prompts à refuser la responsabilité des conséquences néfastes de leurs travaux – ils parlent alors de « détournements », à des fins militaires par exemple -, ne refusent pas les éloges et la reconnaissance dont on les gratifie pour les applications bénéfiques. C’est pourtant les mêmes sciences qui sont impliquées dans la construction des bombes comme des centrales, dans la création des armes bactériologiques comme des vaccins, dans la diffusion de la pollution chimiques comme des engrais.

    b) Pour que la science puisse être neutre, il faudrait qu’elle soit source de connaissances pures, origine absolue, vierge de toute influence extérieure. Tel n’est pas son cas : le contexte social détermine la production scientifique de façon essentielle, surtout à notre époque où l’ampleur des travaux de recherches nécessite des investissements financiers et humains considérables. [je t’épargne l’évocation des implications militaires]

    c) De même que la science n’échappe pas à l’influence directe des conditions sociales, les scientifiques ne sont pas isolés du reste de la société, et ne constituent pas une collectivité idéale mue par le seul souci du progrès de la connaissance. […]

    d) Enfin, l’idée même d’une « neutralité » de la science n’aurait de sens que si la balance était égale entre les risques d’applications néfastes et les espoirs de conséquences bénéfiques. Or, étant donné les structures sociales actuelles, l’on peut être sûr à tout coup qu’une découverte susceptible d’une utilisation militaire ou d’une exploitation financière sera mise en oeuvre, alors qu’une application bénéfique n’apportant ni puissance ni profit pourra rester ignorée. […] »

    Extrait de « La science est neutre », dans le chapitre « Idées reçues » du livre de J-M Lévy-Leblond : L’esprit de sel, Science, Culture, Politique

    Et parce que l’auteur a pensé à la diversité de la connerie et de la CROYANCE en la science, il a aussi réglé son compte à « La science est objective », « La science est méthodique », « La science, c’est le progrès technique et industriel », « La science, c’est le progrès social et humain » et « La science, c’est le progrès intellectuel et moral ».

    Voilà, avec un peu de curiosité, tu pourras arrêter de raconter des conneries et de donner ton avis de mouche sur la science, et ainsi t’épargner d’être ridicule en traitant le sujet comme le ferait un mauvais élève de terminale S devant un problème de philosophie. J’espère que tu m’excuseras si tu es bel et bien un élève de terminale S.

  58. Yôm

    hahaha… tu me fais marrer Minou!
    et là je crois qu’il doit être un peu vexé l’écolomobile.
    « allez Chomel, mange un Dany, tu verras, ça fait du bien! »
    hahaha!
    Pour la TV comme pour l’auto, j’en ai eu ma dose. Des fois ça s’épanche encore un peu, comme ça… quand je suis plié en deux.
    Hahaha! pardon c’est l’heure (4h)… je revois cette image tirée d’une BD de Gotlib, d’un type qui enlève sa perruque et fait caca par le sommet de son crâne…. hahahaha!

  59. Alain

    On voit bien à quoi sert la recherche. Nullement à freiner la course à l’inutile. Mais bien à la maintenir.
    Combien de chercheurs dans l’industrie informatique à tout le temps nous pondre un nouveau WIFI, un nouveau processeur, une nouvelle prise de clavier ou de souris ou d’écran, nous obligeant sans cesse à croire que ce qu’on a acheté il y a 2 semaines est déjà bon pour la poubelle? Combien d’argent gaché à payer des scientifiques ou des chercheurs pour nous pondre une nouvelle carte graphique, un nouvel Iphone (c’est vrai que 4 versions d’Iphone pour téléphoner après 20 ans de téléphone portable, on est en plein rêve inutile).
    Combien de nouvelles techniques même dans le domaine du vélo? Le roulement à bille n’était sans doute pas performant pour qu’on nous ponde des machins en céramique alors qu’il fait des preuves depuis des décennies?
    Combien de scientifiques qui oeuvrent chaque jour à la conception d’objets pour remplacer ce qu’on a déjà? Combien de scientifiques qui oeuvrent chaque jour à la conception de chimères tant animales que végétales (et bientôt transhumaines, on y travaille) alors que la nature sait faire mieux que nous depuis des milliards d’années?
    Quel est donc l’utilité des vêtements intelligents à base de nanotechnologie? A ne plus sentir la transpiration? Société futile qui ne veut même pas se sentir.

    L’autre jour, dans le train, un mec revenant du boulot sentait un peu la transpiration. Moi, je n’ai pas trouvé cela très attrayant, mais qui jetterais la pierre à un gars qui travaille dur? Et bien, une jolie petite pétasse n’a pas supporté et s’est barré quelques places plus loin avec un air outré. Le fameux téléphone issu de la recherche ne sent rien, il est beau. L’homme sent, il est laid? Il est à éliminer sans doute. C’est ce qu’il s’échine à faire sans le savoir en laissant faire les chercheurs qui jour après jour nous entraînent dans le gouffre.

  60. Minou

    Désolidarisés… j’aimerais bien savoir dans quelles proportions. C’est terrible ce qui se passe chez les Verts et Europe Écologie.

    Aujourd’hui il y a eu à Lyon une « journée de débat public » sur le thème « Quelles politiques publiques Nord-Suds ? » avec entre autres Eva Joly et Alain Lipietz.

    Nous passions par là par hasard avec mon amie en fin de journée, nous sommes rentrés par curiosité et voilà ce que nous y avons entendu pendant la dernière demi-heure :

    « rendre la finance moins nocive, voire positive » (dans les pays du Sud)

    « l’aide au développement » (définition capitaliste de « développement » > c-à-d accès à la société de consommation)

    « faire prendre conscience aux chefs d’États » (c’est-à-dire garder des chefs d’États capitalistes, mais leur « faire prendre conscience »…)

    « politique de transparence des multinationales »

    « contrôle de la finance » (contradiction dans les termes)

    « d’une urgence absolue », « urgentissime » (et en même temps Lipietz nous a dit que nous n’avons pas le choix d’accompagner le capitalisme en le rendant moins mauvais, en attendant de faire mieux, dans 50 ans, qu’il n’y a pas d’alternative plus efficace.

    Ces gens sont défaitistes et pessimistes. Ils parlent d’urgence écologique et disent que le début de la fin du capitalisme ne pourra être entamé que dans 50 ans. En attendant, il faut faire la charité au Sud, mais pas la solidarité, pas la fraternité, parce que ça, c’est trop radical pour « les esprits ».

    Nous avons parlé à Lipietz qui a dit que Mélenchon est un social-démocrate, alors que Mélenchon ne cesse de dénoncer les sociaux-démocrates qui ont tué la gauche en Allemagne… Non seulement ces gens calomnient, mais n’écoutent pas les autres voix, et repoussent les mains tendues amicalement. Ils sont vraiment très bizarres…

  61. Flower

    @ l’écolomobile
    As-tu lu « La Stratégie du choc » de Naomi KLEIN? Si ce n’est pas le cas je t’en recommande vivement la lecture, pour une vrai compréhension de ce qu’est le capitalisme.

  62. Flower

    @MINOU

    Je suis bien d’accord avec toi, je n’arrive pas bien à comprendre où se situe Europe Ecologie non plus.. Pourtant après avoir lu, « Est-ce dans ce monde là que nous voulons vivre » d’Eva Joly, je me suis dis qu’elle pourrait porter un vrai changement, mais au sein d’Europe Ecologie je n’y crois plus tellement. Mélenchon par contre porte ce message et pour l’instant c’est lui qui me convainc le plus… Mais il faudrait qu’Europe Ecologie se débarrasse de DCB et accepte une vraie alliance avec le PDG…
    18 mois pour mettre ça en place..

  63. Minou

    Une alliance avec le PG… (avec le Front de Gauche plutôt – le but étant de rassembler).

    Quand nous avons évoqué la possibilité d’une alliance, les trois hommes qui entouraient Lipietz se sont fait discrets… L’économiste qui était parmi eux a dit que oui pourquoi pas, tout doucement, parce que Lipietz était énervé… Avec des hommes comme CB et Lipietz, il ne faut pas rêver… Comme je le disais plus haut, Lipietz a qualifié Mélenchon de productiviste, et ça c’est de la calomnie alors on n’est pas sorti de l’auberge…
    La grande mode aussi est de l’accuser de vouloir le pouvoir rien-que-pour-lui-tout-seul-le-méchant-opportuniste. C’est encore de la calomnie. Le Front de Gauche, le Parti de Gauche, ce n’est pas que Mélenchon. Mélenchon est le porte-parole de la nouvelle gauche. Il ne prétend pas être le meilleur pour assumer cette tâche, mais pas non plus le plus nul. Il ne se démonte pas face aux journalistes ; sont-ils nombreux, à gauche, à en être capables ? Il s’exprime bien, il a toujours des contre-arguments de prêts, et ça c’est extrêmement important, parce que le public vous juge sur votre prestation orale, qui est limitée par le temps, et pendant laquelle les journaleux vous coupent la parole, où vous ne pouvez pas dire « ceci est une question qui mériterait une longue réflexion, je ne peux pas y répondre immédiatement ».
    Un détail : il n’est pas le « gourou » du PG – comme certains calomniateurs soi-disant de gauche le disent -, mais le co-président avec Martine Billard, ancienne Vert.

    Mais toutes ces calomnies sont normales. Les médias sarkozystes remplissent leur devoir de médias sarkozystes : faire croire au peuple que les élections consistent à voter pour 1 homme et pas pour des valeurs, représentées par un parti avec plein d’hommes dedans, même s’il y en a 1 en tête.
    Dans notre entourage à tous, combien ont voté pour 1 bonhomme, pour 1 papa de substitution, parce qu’ils ne savent pas ce qu’est la République, ce qu’est le Parlement ?
    Mélenchon veut rendre le pouvoir au Parlement, qui a été accaparé au profit d’un seul homme depuis la Ve République.

    Chez les calomniateurs, la mode consiste aussi à dire que le Front de Gauche n’a pas de programme. Encore une fois c’est un mensonge : il suffit de lire son programme partagé :

    http://programme.lepartidegauche.fr/index.php?option=com_content&view=section&id=1&Itemid=13

    Mais tout ça n’est que le début. Les calomnies vont fuser de tous côtés, parce que le changement fait peur. Pourquoi ? Est-ce que Mélenchon parle de couper des têtes ? Non, il parle de révolution citoyenne, de révolution par les urnes, pas par la violence. Est-ce qu’il parle de goulag ? Non, il parle de prendre aux riches pour donner aux pauvres, et que ceux à qui ça fait peur s’en aillent. Qu’ils délocalisent ! Bon vent ! La fuite des riches devrait faire peur aux pauvres ? Et depuis quand ? Depuis qu’existe l’argument le plus débile du monde :

    « Ah bah moi c’est grâce à mon patron que j’ai du travail. Si mon patron part, j’ai plus de travail ! »

    Combien de fois n’entend-on pas cet « argument » chez les pauvres ?! Chez les pauvres !

    Le changement fait peur parce que vieux et jeunes n’ont connu que la « valeur travail » et la consommation. Mélenchon « ose » dire tout haut que « 40 ans c’est déjà trop » ? OH MY GOD QUEL STALINIEN, QUEL BOLCHEVIK ! QUEL POPULISTE !

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