Point de vue cycliste sur les journées d’action pour l’abrogation de la réforme des retraites

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Un certain nombre de cyclistes ont décidé de promouvoir le vélo comme outil de lutte. Le collectif vélorution de Caen lançait un appel à constituer des « bikes block » partout où cela est possible.

La journée du 12 octobre commença de très bonne heure, par un barrage filtrant à la levé du jour, avec distribution de tracts sur l’un des plus gros rond point de l’agglomération Caennaise. Si une grosse vingtaine de manifestants avaient fait le déplacement à vélo, seul deux cyclistes tournèrent et tournèrent encore autour du rond point ralentissant encore un peu plus la circulation. Puis 6 cyclistes retournèrent en centre ville en « opération escargot », ralentissant, une fois de plus, les deux voies de circulation du boulevard (2×2 voies) pendant plusieurs kilomètres.

Lors de la manifestation matinale réunissant 55 000 personnes dans les rues de Caen, de nombreux cyclistes étaient présent. Force est de constater l’augmentation constant du nombre de cyclistes dans les manifestations sociales. De plus en plus de cycliste accroche leur drapeau syndical, de partie politique ou fait maison à leur vélo, à l’image de ce que l’on peut faire lors des masses critiques vélorutionnaires.

A l’appel de l’Assemblée Générale Intercatégorielle, les quatre ponts de l’Orne ont été bloqué. Cela introduit une logique d’action, par le blocage et l’occupation, aux manifestations « traines savates » sans inertie. Ce sont quatre ponts et par ricochet une partie des rues alentours qui se retrouvent au calme avec de très rare voitures. Les cyclistes présent ont permis de faire la liaison logistique entre ces quatre ponts afin de diffuser rapidement les informations (et ça pose moins de problème que le téléphone portable…).

Néanmoins, la constitution d’un groupe de cycliste (Bike Block) autonome regroupant des manifestants de tout bord syndical ou politique, ne semble par encore à l’ordre du jour. Le concept du vélo comme mode d’action et comme outil de lutte, en France (contrairement au Danemark [*], par exemple), doit encore faire son petit bout de chemin. Quoi que…

L’après midi, 1800 manifestants se regroupe à l’université de Caen pour rejoindre le MEDEF distant de plusieurs kilomètres. Pour la première fois et spontanément, un groupe de cyclistes se forme naturellement à l’avant du cortège. Ces cyclistes ne se connaissent pas et certains n’ont jamais entendu parler de l’initiative de former des groupes de cyclistes. L’un des objectifs des manifestants étaient de prendre le périphérique Caennais. Initiative qui n’est pas sans motiver les cyclistes présents ! Le groupe de cyclistes fut le premier à pénétrer sur le périphérique, couper à la circulation par les forces de l’ordre. Les cyclistes avaient tous le smiley de prendre ce périphérique, muraille moderne des villes, symbole du tout-voiture si néfaste aux cyclistes, à l’humanité et à la nature. Pendant plusieurs minutes le périph est à nous ! Puis rapidement, des lycéens sortent leur skate et s’approprient à leur tour le périphérique, un périphérique sans voiture, sans pollution, sans bruit. Enfin, les manifestants prennent à leur tour le périphérique avec camions sonos qui nous offrent pollution sonore, visuelle, olfactive, environnementale…

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Arrivée au MEDEF, très rapidement et sans sommation, les forces de police gazent les manifestants. Les cyclistes s’éclipsent et laissent la place à des échauffourées entre manifestants et force de « l’ordre ». Jeunes et moins jeunes, lycéens et travailleurs, syndiqués et non syndiqués sont restés exprimer leur colère par les moyens qui leurs semblaient appropriés. Au moins trois arrestations ont eut lieu. Du coté manifestant, l’on compte trois blessés léger et un blessé grave (bombe lacrymogène lancé à tir tendu (interdit !) reçu en plein tête, lui à ouvert la boite crânienne sur plusieurs centimètres).

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Source de la photo : Résistances Caen

Prochaine manifestation : Samedi 16 octobre. Rendez Place Saint-Pierre à 14h30

[*] En décembre 2009, à Copenhague, pendant les manifestations alter-mondialistes, un Bike Block harcèle les forces de l’ordre de façon non violente. Début octobre 2010, au Danemark, des manifestations avaient lieu contre un projet de loi anti-squat. Pendant que la tête de manifestation s’affrontaient aux forces de polices anti-émeute. Un Bike Block, situé à l’arrière de la manifestation repoussa une charge de la police montée : aucun cycliste blessé ou arrêté, plusieurs flics blessés ainsi que deux chevaux.

4 commentaires sur “Point de vue cycliste sur les journées d’action pour l’abrogation de la réforme des retraites

  1. Béa

    Mauvaise idée ça ! Ça va encore être stigmatisé dans les médias : tout ça va avoir une retombée négative sur la vision du vélo …

  2. Thomas

    Les syndicats feraient bien de s’en inspirer et de bazarder leurs camions qui puent et leurs sonos insupportables.

  3. Baillecyclist

    Pour avoir une retombée positive dans les médias, faudrait y mettre un moteur, ne pas manifester et consommer, alors oui, très bonne idée! Vive la Vélorution!

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