A la société de consommation, substituons la société de la scientificité

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Grâce à la démocratisation des nouvelles technologies, le niveau de conscience de la population ne cesse de s’élever corrélativement à son espérance de vie. Les 2 phénomènes sont liés. Je pense aux apports successifs de la radio et de la télévision au 20ème siècle d’abord puis d’internet et des jeux vidéo ensuite au 21ème.

On a, d’un côté, une explosion de la « conscience communicative » et de l’autre un déclin de la culture du travail et de la classe ouvrière dont le poids électoral ne cesse de décliner au profit du poids électoral des oisifs: chômeurs, retraités, troisième âge, étudiants en quête d’emploi et aspirants au travail. Sans oublier le phénomène des auto-entrepreneurs qui rogne la peau de chagrin du salariat.

L’expression « culture du travail » mériterait d’être nuancée. De mon point de vue purement subjectif, affectif et nostalgique, j’aurais tendance à porter aux nues l’artisanat d’antan comme les métiers de couvreurs, de charpentiers ou de maçons. Bien que nous ayons toujours besoin de couvreurs, de charpentier et de maçons, l’appareil productif ne cesse de se rationaliser et de s’automatiser ce qui réduit, à quantité égale d’objets de consommation, la part d’intervention humaine dans leur fabrication.

L’automobile particulière est l’objet le plus caricatural de la société de consommation d’antan car elle représente l’objet le moins adapté à la mutation scientifique de la société et le plus onéreux dans le budget des ménages. Hier, le clivage social séparait la classe ouvrière de la classe des possédants, aujourd’hui le clivage s’opère autour du critère de la scientificité. La sociologie de la communauté scientifique qui produit la science et la sociologie de la maîtrise de la science échappent à la logique antérieure de la société de consommation

Les sociétés commerciales et industrielles sont de plus en plus obligées d’investir dans la communication à mesure que le niveau de conscience s’élève dans la population. Plus les sociétés industrielles et commerciales sont inadaptées à la mutation sociale et scientifique, plus important devient leur budget publicitaire.

Lire aussi :  Positions situationnistes sur la circulation

L’industrie automobile n’a jamais été aussi riche alors que l’image de l’automobile particulière dans la population n’a jamais été aussi négative à tel point que les marchands de voiture sont obligés de montrer des cyclistes pour promouvoir leurs modèles.

Les maçons et les couvreurs ne travaillent plus pour « produire » mais pour satisfaire une représentation mentale élaborée qui appartient à la société de la connaissance. C’est un exemple marginal, mais il existe un filon d’emplois artisanaux de reconstitution historique des vieilles tapisseries et de restauration des monuments historiques. On est en droit de considérer que ces métiers de reconstitution historique sont biaisés par la science parce que l’histoire est une discipline scientifique. Ces emplois ne sont pas à proprement parler « productifs ».

La science est à l’origine du phénomène selon ce schéma:

SCIENCE > CONSCIENCE COLLECTIVE > AJUSTEMENT DE LA PRODUCTION A LA CONSCIENCE COLLECTIVE

Ce schéma remplace l’ancien:

PRODUCTION > CONSOMMATION

Par « ajustement de la production à la conscience collective », j’entends principalement, l’influence la plus spectaculaire, bien sûr, l’écologie qui est un mixage de sciences (naturalisme, climatologie, urbanisme, éthologie…) à côté de la science de l’histoire évoquée dans l’exemple des couvreurs ou des « paveurs ».

La société est en train de vivre une révolution scientifique: une mutation sociologique radicale qui bouleverse et remplace le vieux schéma de la société de la consommation par la société de la scientificité où c’est le critère de la « scientificité » qui devient prépondérant et qui remplace la vieille propagande commerciale qu’on appelait « réclame » et qui devient la « communication » qui se dilue dans l’immense territoire de la conscience collective.

GC,
Le plaisir de ré-écrire les plus belles page de la littérature:
www.CrypText.fr

16 commentaires sur “A la société de consommation, substituons la société de la scientificité

  1. Alain

    Très mauvaise analyse!!!

    Les nouvelles technologies sont démocratiques? OGM, nanotechnologies, brevetage du vivant, course au brevet dans l’industrie électronique et procès à tout va juste pour un pixel sur une icône d’un portable. C’est démocratique tout çà. L’inra qui se cache dans des labos hyper-protégés, c’est de la démocratie aussi sans doute.

    Et les ouvriers qui se perdent. Forcèment, on est dans une société de services, pas de oisifs. La comm’ est la pierre angulaire du capitalisme. Faire semblant, paraitre, donner l’impression que… La société est en déclin mais ça ne doit pas se voir alors on fait de la comm’.

    Gilles Chomel fait des articles de plus en plus gerbants à lire. Que fait-il sur Carfree? Rien que de lire son passage sur les couvreurs et les maçons, on se rend compte qu’il n’en connait aucun ou qu’il n’a rien retenu de ceux qu’il connait.

  2. CarFree

    Gerbant? Le mot est un peu fort…
    Les articles de Gilles Chomel ont toujours été publiés sur carfree car c’est un militant de la fin de l’automobile depuis au moins 2004!
    Même si je ne partage pas souvent ses analyses, elles représentent une autre vision des choses qui mérite au minimum le débat.

  3. LécoLomobiLe

    Alain: j’aurais du dire « généralisation des nouvelles technologies ». Ça te va? et maintenant, grâce à toi, je sais que je ne suis pas habilité à parler des couvreurs ou des charpentiers: me voilà bien avancé! La prochaine fois que j’écrierai un mot, je viendrai te demander préalablement la permission de l’utiliser!

    @Minou: j’aimerais bien partager ton hilarité: peux-tu me préciser ce qui te fait rire?

  4. Minou

    Tu le sais très bien : ton fétichisme pour les gadgets, ta croyance que la science et la technique sont neutres, que tout-dépend-de-comment-qu’on-s’en-sert-elles-peuvent-être-utilisées-gentiment-ou-méchamment.

    Tu as avoué toi-même être « obsédé par la science et le critère de scientificité! »

    Ton cas est psychiatrique, ou alors tu refuses juste de penser.

    Derrière ta critique de l’automobile – certes louable – se cache le culte du gadget, le culte de la technique gentille et « utilisée à bon escient » qui va nous sauver de la technique pas gentille « utilisée à mauvais escient ». Niveau C.P. Lis un peu de philosophie, parce que là tu restes bloqué dans la bêtise de la « neutralité » alors que je t’ai donné mille fois, ailleurs, les arguments qui indiquent que la technique n’est pas neutre. Cela me fait de la peine pour toi parce que tu as bon coeur, j’en suis sûr. Mais cela ne suffit pas. En 2010, on ne peut pas continuer à croire que la technique va nous sauver de la technique. Il faut penser. Penser la technique, penser l’essence de la technique. Pas rester à la surface.

  5. Alain

    Gilles, il n’y aucun besoin de venir me demander mon avis lorsque tu voudras parler d’ouvriers. Le mieux serait que tu ailles construire un mur en pierre et me dire si c’est une opération de comm’. As-tu déjà soulevé plusieurs sacs de chaux ou de ciment par jour, charger des pelles de sable dans une bétonneuse, monter sur un toit en plein été pour changer des ardoises brulantes?

    Tu ne sembles pas vraiment connaitre tout çà. Je t’encourage vivement à regarder le documentaire « un siècle de progrès sans merci » car c’est une analyse du scientisme qui nous a poussé dans le mur, le même que celui que tu soutiens ou que tu souhaites.
    Nous n’avons plus besoin de scientistes, le monde est fini, il n’y a plus rien à inventer, il y a tout à détruire et reconstruire sur des bases sociales et sociétales. La technologie ne sauve de rien, la technique non plus. Le mirage des sociétés industrielles aura une fin, elle est proche, tant mieux! Pour faire la décroissance, il n’y a pas besoin de scientifiques.

    Toutes les dictatures se sont appuyés sur la science, de Hitler à Staline, en passant par la rein Victoria ou le capitalisme actuel. La science a tout détruit: les rivières, les espaces, jusqu’à polluer la lune et l’espace. Ton article est donc une foutaise!

  6. Tommilidjeuns

    « Hier, le clivage social séparait la classe ouvrière de la classe des possédants, aujourd’hui le clivage s’opère autour du critère de la scientificité. La sociologie de la communauté scientifique qui produit la science et la sociologie de la maîtrise de la science échappent à la logique antérieure de la société de consommation »…

    Pfff, rien que pour essayer de piger ce que signifie cette phrase, j’ai déjà la migraine. Qu’est-ce qu’il veut dire avec sa scientificité, le Chomel ?

    Mais on s’en fout de cette science-là, de ce progrès-là, on doit refuser toute technique qui sert au productivisme, point barre.

    Mais qu’est-ce que tu connais des ouvriers du bâtiment toi monsieur Chomel ? Tout le monde connaît les grands architectes qui ont imaginé les cathédrales, les pyramides et les machins grandioses à la gloire d’un dieu ou d’un pharaon de mes fesses, qui connaît ou se soucie du nom des pauvres esclaves anonymes qui sont morts sur ces chantiers ?

    Tout ce qui est plus compliqué à comprendre et à fabriquer qu’un vélo ou un moulin à huile, allez hop, à jeter au musée des horreurs.
    On garde juste les vélos et les charrues,et on vire les scientistes, les « techno-savants » et surtout les grosses têtes qui ne savent plus parler simplement sans qu’on aie recours au dictionnaire,

    Fait chier, maintenant y en a marre, çà suffit les conneries, le bla-bla, la branlette intellectuelle, y a du boulot pour nettoyer cette foutue planète, c’est d’huile de coude qu’on a besoin, pas de discours.

  7. Pim

    @Alain et Tommilidjeuns.
    euh je n’approuve pas forcément le texte de Gilles Chomel, mais à vous lire, on frise l’obscurantisme! Qui risque de nous mener vers un extrémisme religieux. « Brulons les! Pendez les etc. »
    (D’ailleurs je m’étonnais de ne pas avoir lu de tels commentaires plus tôt)

    Tommili, dis toi que si tu vires les ‘grosses tetes’ capables de fabriquer plus qu’un vélo, dès qu’il n’y en aura plus, des gourous scientistes te convaincront par A+B que « les roux quand il pleut ca pue » et qu’il faut les éradiquer etc. Bref, tu vois poindre le danger? Aujourd’hui la science fait peur, car on ne maîtrise plus la technologie. Personne n’est capable de fabriquer seul un objet aussi « banal » qu’un téléphone portable, car c’est le fruit d’une intelligence collective…. Et le fait de ne pas maîtriser une science fait peur, et surtout, on ne sait jamais qui croire! Il y en a toujours un débat d’expert, avec l’un des deux qui est de plus mauvaise foi que l’autre

    Je ne prétends pas du tout que c’est la technologie qui nous sauvera (et suis même convaincu que non), mais ce qui est sur, c’est que sa destruction risque de faire plus de mal que de bien!

  8. Tommilidjeuns

    Désolé de m’être énervé Pim, mais moi qui aime la science au départ, j’en ai juste marre qu’elle serve seulement a pourrir le monde.
    (c’est contradictoire, j’ai eu un joli téléscope pour mon anniv’, j’en rêvais depuis que je suis gamin, même si je sais que pour le fabriquer il faut toute une industrie lourde, comme pour ton téléphone, mais pour le coup je m’en fous),
    Mais je veux zigouiller personne rassure-toi, ce monde est déjà assez barbare comme çà.
    C’est juste un coup de blues, un sentiment d’injustice et d’impuissance, qu’est-ce qu’il nous reste autrement, si on peut plus râler de rage ?

  9. Tommilidjeuns

    Tiens Pim, çà devrait t’intéresser, j’ai lu récemment je sais plus où qu’un petit malin a mis au point un bateau révolutionnaire pour nettoyer la mer du pétrole des marées noires, il se frotte les mains il a plein de commandes des grosses compagnies pétrolières. Il a pas l’intention de nettoyer gratos les continents de plastique qui traînent dans le nord Pacifique, on vient d’en découvrir un autre dans l’Atlantique, ben non, çà rapporte quoi et à qui ? (si je retrouve l’article je te le passe.)

  10. Pim

    Oui, je crois avoir vu ca quelque part.. Initialement, il me semble que c’était pour nettoyer le(s) continent(s) plastique(s)…. Enfin, pas sur. Je suis preneur de l’article

  11. LécoLomobiLe

    J’imagine que ces radeaux de plastic hébergent des éco-systèmes qu’il serait dommage de supprimer. Vous savez que chaque-fois qu’il y a des choses qui flottent sur l’océan, des micro-organismes et des petits poissons viennent se réfugier dessous.

  12. LécoLomobiLe

    Minou: Carfree n’est pas une pétaudière aussi ça serait bien que tu ailles répandre tes insultes ailleurs! D’autant que (1) je ne suis pas anonyme sur Carfree et que (2) j’y ai déjà publié 57 articles. En m’insultant, tu insulte Carfree!

    Un peu de respect !

  13. Minou

    « con » ce n’est pas bien méchant, détends-toi. Un peu d’auto-dérision, ok ? En t’insultant, je n’insulte pas Carfree, je t’insulte toi. Tu n’es pas Carfree.
    Il me semble que tu as fait aussi de bons articles, de très bons même. Je ne les ai pas encore tous lus, mais je le ferai. Quant au nombre, je m’en tamponne. Je ne suis pas là pour te caresser dans le sens du poil. Nous ne sommes pas là, nous tous qui avons des idées divergentes ou convergentes, uniquement pour nous flatter, mais aussi pour nous encourager à développer notre raisonnement et à déceler la bêtise. Des platitudes comme celles que tu dis habituellement sur la technique, ici sur Carfree, sont extrêmement graves en raison de leur naïveté. Dire des énormités comme celle que tu as dit précédemment mérite bien un petit « con ». Détends-toi. Tu peux m’insulter si tu veux, moi je n’ai pas autant d’amour propre.

    De plus, souvent je donne des arguments contre tes raisonnements naïfs, mais pas cette fois, parce que je suis las. Las qu’à chaque fois tu te dérobes, que tu ne répondes rien aux gens qui prennent la peine de te répondre. Quand par exemple tu te contentes de réagir à une discussion sur la science en disant simplement « la science n’est ni bonne ni mauvaise, c’est la façon blablah » et qu’à cette ligne je te réponds par 50 lignes et puis que tu disparais, c’est lassant, vexant et bien plus irrespectueux, bien plus insultant que le mot « con ».
    Ou encore quand tu dis que « l’histoire est une science » (4 mots de réponse de ta part à un long article, tu te fouts de qui ? ils sont où tes arguments ? il est où le développement de ta critique ?), c’est lassant.
    Tu devrais t’estimer heureux que de tels « commentaires » soient validés, car il n’apportent strictement rien au débat. Ils sont juste l’avis de Monsieur Lécolomobile. Alors ne me reproche pas de faire de temps à autre ce que toi tu fais puissance 1000.

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