Côte d’Azur la tentation de l’or noir… à tout prix

Le quotidien Var Matin le révélait fin septembre : l’État français a donné son feu vert à une société anglaise, Melrose mediterranean limited, qui va prospecter pour trouver des hydrocarbures à proximité des côtes varoises. Or le permis accordé à Melrose Resources concerne une zone naturelle exceptionnelle, à deux pas du sanctuaire Pelagos pour les mammifères marins en Méditerranée.

Un permis de recherche : kezako ?

C’est maintenant la 3ème fois que la compagnie Melrose obtient un permis de recherche dans cette zone, permis qui court à présent jusque 2015. Le permis de recherche est accordé par arrêté du ministre chargé des mines (avant le remaniement, c’était le MEEDDAT -DGEC) pour une durée d’au plus 5 ans renouvelable 2 fois au maximum. Il est souvent accompagné d’un permis de travaux, soumis à autorisation préfectorale ou à déclaration au préfet, comme c’est le cas ici. Ce permis de travaux autorise la compagnie à effectuer notamment des tests sismiques et des forages tests. Si cette phase d’exploration s’avère positive, commence alors la phase d’exploitation.

Une autorisation inconcevable

Comment le gouvernement français a-t-il pu octroyer ce nouveau permis, 6 mois après la pire marée noire accidentelle de toute l’histoire dans le Golfe du Mexique (779 millions de litres de pétroles déversés) ? Rappelons que si la plateforme Deepwater forait du pétrole à 1500 mètres de profondeur, la zone « Rhône-Maritime » elle contiendrait des hydrocarbures qui se situeraient entre 1670 à 2660 mètres de profondeur !

Enfin, cerise sur le gâteau une partie de la zone de recherche touche le sanctuaire de Pelagos. Ce périmètre est un espace maritime de 87500 km² faisant l’objet d’un Accord entre l’Italie, Monaco et la France pour la protection des mammifères marins qui le fréquentent. On y recense plus de 8500 espèces animales représentant entre 4% et 18% des espèces marines mondiales.

Lire aussi :  Novlangue en douce Sarkozie

Via Greenpeace / La revue du web du pétrole / édition du 18 novembre

6 commentaires sur “Côte d’Azur la tentation de l’or noir… à tout prix

  1. apanivore

    Selon l’Agence Internationale de l’Energie qui le reconnait enfin le pic historique de production de pétrole « conventionnel » a été atteint en 2006 et ce pic ne sera plus jamais dépassé.

    L’agence est malgré tout toujours optimiste sur les capacités à développer de nouvelles méthodes de production, moins que dans son rapport précédent mais toujours trop optimiste surement.

    http://petrole.blog.lemonde.fr/2010/11/18/tout-va-bien-le-peak-oil-est-atteint-dit-lagence-internationale-de-lenergie/

  2. Pim

    Ce que j’aime beaucoup dans ce lien c’est le graphe, faussement optimiste, et bien sur CROISSANT!! Car il faut toujours plus plus plus plus d’énergie, sinon le monde il va mal!
    Par ce graphe, on peut être partiellement rassuré, car cela montre que la production de pétrole va aller en diminuant. Or, malgré des estimations à la « tout va bien madame la marquise, on va trouver autre chose pour combler le manque z inquiétez pas messieurs les politiques croissancistes », on sent l’aveu de la fin du pétrole, de la fin du gaspillage d’énergie, et qui sait peut être un début de vraie décroissance…. car l’économie actuelle ne peut fonctionner sans énergie bon marché. Or à ce jour, il n’existe aucune alternative crédible, ouf!

  3. Tommilidjeuns

    Pim, te réjouis pas trop vite, parait-il qu’au fond des mers c’est plein de gaz, de celui qui si il était libéré, ferait cramer tout ce qui vit sur terre en moins de deux, j’ai vaguement suivi un documentaire sur Arte cet aprèm, les pétroliers piaffent déjà comme des clébards devant un os à moelle, çà craint. (Si quelqu’un en sait plus à ce sujet, vos précisions sont bienvenues)

  4. Pim

    Tommili, tu n’as pas complètement tort, mais le temps que ca se mette en place et parallèlement, avec le développement (même lent) des protections des zones préservées etc. on peut espérer que les droits des petroliers seront modérés quant à l’exctraction de ces gaz de merde

  5. Vivien

    « Comment le gouvernement français a-t-il pu octroyer ce nouveau permis, 6 mois après la pire marée noire accidentelle de toute l’histoire dans le Golfe du Mexique (779 millions de litres de pétroles déversés) ? »

    Il ne faut pas oublié qu’il y a bien pire que le golf du Mexique !
    Le Delta du Niger !
    « Après presque 60 ans d’exploitation pétrolière, la pollution causée par les fuites d’oléoducs ou émises par les torchères de gaz brûlé à ciel ouvert est omniprésente dans le delta du niger. Elle rend les champs infertiles, l’eau impropre à la consommation,… »

    http://www.novethic.fr/novethic/entreprise/impact_local/delta_niger_petrole_coeur_revolte/99940.jsp

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