L’euphémisme, la nouvelle escroquerie intellectuelle de la bien-pensance

Petite saute d’humeur aujourd’hui avec cette campagne publicitaire pleine de bons sentiments qui est en train de décorer notre paysage urbain.

En tant qu’autophobe convaincu, je suis bien sûr preneur de toutes ces campagnes encourageant la marche à pied. Ici, on a un message dans la droite ligne des précédentes campagnes « Bougez Autrement » ou « Marchons vers l’école ». Ce qui me gêne dans ces campagnes, c’est qu’elles présentent des choses sur un ton léger et positif sans évoquer les conséquences sociales ou industrielles des affirmations qu’elles présentent.

D’un côté, l’homme de la rue subit le matraquage publicitaire de l’industrie automobile et de l’autre, on lui sert des messages anodins. L’honnêteté intellectuelle exigerait des slogans du genre « Changez de vie, renoncez à votre automobile » ou « Laissez votre voiture au garage » ou, plus véridique encore serait de dire; « Sabordons le principal pilier de notre industrie nationale »… oui, mais voilà, il faut ménager la susceptibilité des constructeurs automobile et on sert un discours du genre « Martine à l’école » au lieu de « Martine se drogue ».

Cette vision à la bisou-nounours m’agace parce qu’elle retarde la nécessaire mutation d’un des plus grand secteurs de notre industrie nationale.

GC

10 commentaires sur “L’euphémisme, la nouvelle escroquerie intellectuelle de la bien-pensance

  1. roger

    ces pubs sont comme vous le dites ultra gentillettes et pour moi complétement inefficaces
    ça me fait penser aux pubs ineficaces de la sécurité routière avant que l’on s’aligne sur le modèle ango-saxon avec des images et des spots violents et sanguinolents, concordants avec une hausse des techniques de repression, ce qui en deux temps trois mouvemnts a fait chuter la mortalité automobile de 8000 à moins de 3000 en moins de 10 ans.

    c’est exactement ce qui va se passer pour la pollution. On fait des pubs de bisounours sans impact, et le jour ou vraiment ca deviendra grave, ça va chier.

  2. Le dje roch

    D’accord avec Roger, cette pub ne ferait même pas de mal à un ouistiti, aussi, je trouve bizarre de la trouver plus fréquemment dans les stations du métro parisien plutôt qu’aux abords des rocades congestionnées.
    L’euphemisme de cette pub est aussi dans la durée des parcours. À moins d’être en plein centre ville (et de payer le prix fort du logement), c’est difficile d’habiter à moins de 12 minutes à pied d’un ciné, d’un lycée, d’une salle de concert et de ses amis.

  3. Andy Non Grata

    moins pire que le pub(infomercial en anglais) sur france inter qui essaie de nous convaincre de manger plus de viande pour notre bon santé, payez par nous et organisée par le ministre de agriculture pour calmé des paysans…

  4. LÉCOLOMOBILE

    @LE DJE ROCH: Oui: c’est une publicité très « bobo »: Le boboisme, c’est le capitalisme territorial qui ne connaît pas la crise. Les prix en centre ville continuent de grimper et le foncier demeure être le placement spéculatif d’avenir le meilleur possible quand les rendements de la bourse diminuent… Les pauvres à la périphérie n’ont pas la chance, eux, d’être à 6 minutes à pied d’un cinéma, à 5 minutes d’un lycée ou à 12 minutes à pied d’un concert.

    La marche-à-pied devient un luxe et les riches des centre-ville font tout pour empêcher qu’on les pénètre en voiture. Le capitalisme territorialisé contribue à géthoïser les banlieues.

  5. APC

    Je suis d’accord avec toi, l’écomobile. Je pense qu’aujourd’hui, ce sont les plus précaires qui sont le plus dépendants de la voiture. Dans les agences d’intérims, la plupart des boulots demandent le permis + la voiture. Certains demandent même uniquement d’avoir la voiture pour seule « compétence ».
    Effectivement, cette pub est bien neuneu, et ne sert qu’à brosser la conscience des gens qui ont pas trop envie de marcher.

  6. paladur

    Cette pub est inutile car elle s’adresse à un public déjà convaincu… Aucun intérêt!

  7. MOA

    Je connais une foultitude de non-précaire qui se rendent eux mêmes dépendant de la bagnole -> emploi salarié en CDI avec salaire supérieur au SMIC leur permettant d’acheter des maisons d’une supercicie supérieure à 140m2 (pour une famille de 4 en général) à 50 km / 60 km de Toulouse. Et ils vont bosser tous les jours… à Toulouse.
    Ce ne sont pas des cas isolés, loin de là.

    Bien sûr ce n’est que mon exemple et n’est sans doute pas représentatif. Mais j’en connais un sacré paquet comme ça… et comme ça peut se sentir, ça me gonfle.

    Donc « les riches des centre ville qui font tout pour empecher de se faire pénétrer en voiture » (dixit lecolomobile) qu’ils continuent. Même si dans le même temps cette saloperie de spéculation m’insupporte y compris l’immobilier.

    Bref, le péage urbain et le litron de pétrole à 20 euros calmeraient les ardeurs d’une grande majorité ; quant aux plus précaires, gageons que leur porte-monnaie leur fait raison garder et qu’ils ne s’amusent pas à acheter/louer à 12 000 km de leur lieu de travail quand ils en ont 1… pour ensuite reprendre la bagnole les week end car ils sont infoutus de passer du temps chez eux et de participer à la vie du village qu’ils ont pourtant fait le choix d’habiter.

  8. Raghnarok

    On apprends aux pauvre qu’il faut qu’ils deviennent comme les riches, mais pas trop riches pour pas remplacer les vrais riches. Du coup ils vont forcément vouloir une maison, ce qui ne se trouve plus en centre ville… C’est un cercle vicieux, les (con)sommateurs n’ont pas vraiment conscience du problème, on leur rabâche jour après jours qu’ils font tout mal et personne leur parle des vrais problèmes.
    Les dirigeants ont tout compris, pour détruire simplement les propos tels que ceux qui sont tenus sur ce site il suffit d’inonder les médias de merde et de diluer l’info. Ça fonctionne super.

  9. MOA

    Tout à fait. Le fond du problème est là et ne se règlera pas avec une pauvre affiche qui fait croire qu’aujourd’hui tout est à 5 ou 10 minutes à pied.

    – Arrêtons de faire croire que le bonheur passe par la consommation boulimique, superflue d’objets (y compris maisons) toujours plus grand-e-s, lourd-e-s, haut-e-s…
    – Mettons en place des moyens de transports « lourds » efficaces et attrayants pour les moyennes/longues distances
    – Relocalisons au maximum… tout.
    – et utilisons nos guiboles un maximum : tous.

    Toujours beau de rêver.

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