À quoi reconnaît-on un chef d’oeuvre ? (sur les gaz de schistes)

Mes aïeux, c’est triomphal ! Le texte que j’ai le vif plaisir de vous offrir ci-dessous a été écrit par une structure de lobbying appelée Amicale des Foreurs et des Métiers du pétrole. Je ne souhaite pas vous gâcher le plaisir de la découverte, mais dans le même temps, je vous invite à noter (au moins) deux points. Le premier, c’est que ces braves pious-pious  – la guerre de 14 est éternelle – ne savent pas quoi répondre à la société. Par exemple, sans seulement avancer une information, ils notent, espérant peut-être nous convaincre : « Les chiffres avancés parlant de millions de litres injectés sont fantaisistes ». Amis foreurs, vous êtes follement rassurants. Et le deuxième point, étrangement ressemblant, est qu’ils ne savent pas quoi répondre à la société. Nous savons que des centaines de produits chimiques différents, dont nombre sont cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques, perturbateurs endocriniens, sont utilisés.

Ce n’est pas une élucubration, c’est simplement un fait. Mais regardez plutôt la fulgurance des Foreurs associés : « L’eau injectée est effectivement traitée pour avoir un PH basique et viscosifiée par un biopolymère, parfois de l’amidon, ou de l’argile ; on rajoute parfois un inhibiteur d’argile pour empêcher cette argile de gonfler. Le secret sur la composition exacte relève plus des pourcentages que de la composition elle-même ». Pas une vérité, pas le moindre début de liste. Vous voulez mon avis ? Mais c’est un aveu. Un gigantesque aveu de ce qu’ils nous préparent.

Je me rends compte qu’il me faut ajouter un troisième point, beaucoup trop sous-estimé selon moi dans notre combat commun. Ces gens ne disent pas un mot de la crise climatique. Pour une raison très simple : leurs amis américains ont lancé leur énième aventure sans se doter – pour cause – d’une étude sérieuse sur les fatales conséquences des gaz et du pétrole de schistes sur le dérèglement climatique en cours. Je ne cesse de répéter qu’une victoire des foreurs en tout genre signifierait, en réalité, la fin de toute négociation internationale sur les émissions de gaz à effet de serre. DEBOUT !

Source: http://fabrice-nicolino.com/

Amicale des Foreurs et des Métiers du pétrole
14, Rue Henri IV 64510 BORDES
Tél : 05 59 53 22 89 – Email : foreurs@orange.fr – Web : www.foreurs.net

FORAGE POUR LE GAZ DE SCHISTE

Bordes (64) le 6 mars 2011 – L’énorme,  puissant  et dévastateur  cyclone médiatique environnemental    dont l’œil central est toujours  « le forage pétrolier » et plus particulièrement « le gaz de schiste » s’est formé  et circule dans notre pays depuis près  de deux mois. Il perturbe  les esprits et poursuit  ses ravages  de désinformation  et de peurs  dans  toutes les provinces françaises où des permis miniers  ont été attribués  et des forages programmés. Parfaitement  orchestré pour la nuisance, il   détruit  tout sur son passage  et laisse  totalement désarmées  et déstabilisées des  populations mal informées  devant  les annonces alarmistes  des conséquences annoncées.

L’industrie du forage  pétrolier, géothermique  et minier  œuvre  dans le sous-sol  de notre pays depuis plus d’un siècle  et elle a démontré son professionnalisme, son savoir faire  et ses réussites avec  pour preuve les milliers de puits forés  dans les règles de l’art, productifs en gaz, pétrole et eau pour la géothermie. Tous  les forages classiques  ont été  et sont toujours exécutés selon les dernières techniques connues et reconnues  européennes et internationales,   dans le strict respect de la règlementation française, qui est  d’ailleurs très contraignante, des normes de sécurité  et  du respect de l’environnement : protection  du sous-sol,  réduction du bruit, traitement des rejets divers , de la boue  et  remise en l’état  des terrains après les travaux.

Depuis toujours la délivrance des permis puis les travaux de forage d’exploration ou de production   sont   suivis par les services de l’état, la DGEC, les DREAL, ainsi que l’Inspection du Travail. Toutes les phases sont donc l’objet d’un contrôle règlementaire strict.

Doit on rappeler que des forages d’eau , d’hydrocarbure ou de géothermie  ont été réalisés  il y a quelques années  en plein Paris,  à Versailles et en très  proche banlieue  par des sociétés françaises  avec du matériel spécialement adapté aux milieux sensibles. Les maires  des villes ou villages où ont été effectués des travaux  de prospection et de forage peuvent être consultés et témoigner que les forages se sont déroulés  dans les règles de l’art  pour la commune et l’environnement   et qu’ils ont été créateur d’emploi  et de revenus. La seule réserve  de taille  qu’ils émettent, qui est légitime, est  que la commune ne reçoit aucune redevance sur la production lorsqu’une découverte est faite, les seuls  bénéficiaires désignés par la loi étant  le Département et la Région.  Il y a là une injustice  que notre Association dénonce depuis de très nombreuses  années. Pour informer et répondre aux  interrogations légitimes que peut se poser la population reprenons les principaux arguments avancés par les opposants à l’exploitation des gaz de schiste.

Lire aussi :  Un épouvantable rapport d'étape (sur les gaz de schistes)

L’impact sur l’environnement

Il n’est bien évidemment pas question de forer des puits tous les 500 mètres comme cela a pu être dit et écrit : cela ne se fait que dans des zones désertiques. En France et ailleurs en Europe, les puits sont regroupés en « cluster », c’est-à-dire qu’à partir d’une même plateforme on va forer   un grand nombre de puits. C’est ainsi que sont développés la plupart des champs de pétrole actuels de la région parisienne ou de l’Aquitaine. Les techniques actuelles de forage dévié sont parfaitement maîtrisées : c’est d’ailleurs ainsi que sont développés tous les champs offshore.  L’impact sur l’environnement est donc limité, les plateformes de forage occupant un espace restreint, de l’ordre de 100m par 100m.

Les ressources en eau

Les quantités

Les chiffres avancés parlant de millions de litres injectés sont fantaisistes. Il faut aussi savoir que cette eau ne disparait pas dans les formations sinon cela voudrait dire que le gaz pourrait lui aussi s’échapper. Cette eau injectée pour la fracturation est quasi intégralement récupérée lors des premiers temps de la production. Elle est ensuite traitée en surface pour être recyclée : des techniques très poussées ont été développées pour cela. Il en va d’ailleurs de même pour l’eau produite par les gisements de pétrole : il faut savoir que la plupart des champs de pétrole exploités en France produisent beaucoup plus d’eau que de pétrole et que l’on sait depuis longtemps traiter cette eau.

Les additifs  de fracturation

L’eau injectée est effectivement traitée pour avoir un PH basique et viscosifiée par un biopolymère, parfois de l’amidon, ou de l’argile ; on rajoute parfois un inhibiteur d’argile pour empêcher cette argile de gonfler. Le secret sur la composition exacte relève plus des pourcentages que de la composition elle-même. Cette technique de fracturation est employée dans les forages pétroliers depuis très longtemps  et aucun effet nocif sur l’environnement n’a été observé.

La pollution des nappes phréatiques

Il y a eu effectivement des problèmes aux Etats-Unis : un procès vient d’avoir lieu au cours duquel un opérateur a été condamné pour des manquements techniques. C’est le B.A. BA du forage que de faire un programme qui isole parfaitement les aquifères : une série de cuvelages est mise en place, ils sont cimentés et les cimentations sont contrôlées pour s’assurer qu’il n’y aura pas de communication entre un niveau producteur de pétrole ou de gaz et ces aquifères. La règlementation  est très stricte sur ce point. Tous les puits forés dans le Bassin Parisien traversent l’Albien et l’on sait parfaitement comment s’y prendre pour l’isoler.

Une autre erreur concerne les premiers puits qui vont être forés sur les permis nouvellement attribués. Ces puits sont des puits verticaux classiques qui permettront de prélever des échantillons  dans les horizons recherchés : ces échantillons seront analysés pour savoir s’il y a possibilité d’une production économiquement viable. Dans l’affirmative, un permis d’exploitation sera alors demandé avec un dossier technique très documenté dans lequel l’impact environnemental est un élément important. Il n’y aura pas de fracturation à ce stade.

Autre confusion qui est faite, c’est d’assimiler les gaz ou huile de schiste aux schistes bitumineux : il s’agit de deux choses totalement différentes. Au passage notons que les schistes bitumineux seront probablement les ultimes ressources de pétrole de la planète : espérons que l’on trouvera rapidement des moyens de les exploiter plus respectueux de l’environnement< ou que l’on pourra développer des ressources d’une autre origine, ce qui est encore un vœu pieux dans certains domaines comme la chimie ou le transport.
Jacques Sallibartant, président. Jean-Claude Rémondet, vice-président

Créée en 1986 par Jacques Sallibartant, l’Amicale des anciens Forex est devenue en 1993 Amicale des Foreurs de France, puis en 2006 Amicale des Foreurs et des Métiers du Pétrole (AFMP). Association loi 1901, indépendante financièrement et gérée par des bénévoles, elle comporte environ 1700 membres, personnel actif ou retraité de l’industrie pétrolière et sociétés de l’amont pétrolier au nombre d’une centaine. Elle a pour objectif d’aider ses membres en recherche d’emploi à travers un relais emploi qui reçoit et diffuse les offres et demandes. Elle s’emploie également à promouvoir les métiers en suscitant des formations destinées à permettre à des jeunes d’entrer dans la profession. Elle s’investit auprès des administrations compétentes pour faire évoluer les règlementations applicables aux activités de recherche (procédures d’attribution des permis, règlementations techniques, réglementation du travail, fiscalité, etc.) afin de rendre notre pays plus attractif aux investisseurs pétroliers. Elle publie une revue trimestrielle « Foreurs Contact » et gère un site internet « www.foreurs.net ».

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