L’abandon de la voiture fait très vite un heureux: soi-même ! (Hello Goodbye)

Eh oui, n’en déplaise à nos 4 Beatles, j’ai le sens de la contradiction déjà rien qu’en moi-même. Pour paraphraser le groupe de Liverpool dans sa chanson Hello Goodbye (1967), « I say no and I say yes », « I say goodbye then I say hello ».

Je dis non à la voiture ; mais par ce renoncement, je dis oui à mille autres plaisirs oubliés par la société. Et hop, comme un archéologue, on retrouve des trésors d’avant le présent (« Before present », ou « BP », est une définition temporelle que les archéologues utilisent en datant le début de leur nouvelle « ère » à 1950, date choisie arbitrairement et qui correspond à l’année des premiers essais de datation au Carbone 14).

Bon, je n’en étais pas au point de ne plus rien connaître des plaisirs du cycliste et du piéton, puisque j’ai parcouru (du 26 février 2010 au 4 mars 2011, dates de l’obtention puis de la revente dudit gros véhicule) plus de kilomètres à pied et à vélo que ma voiture personnelle n’a roulé de kilomètres, alors même que je prêtais ma voiture à mes collègues ou à mes frères, et que je l’ai utilisée en lieu et place de la voiture de service ou dans mes déplacements de missions universitaires : moins de 5500 km dans les 372 jours.

J’étais déjà, lors de l’achat du véhicule, lecteur et contributeur de Carfree France. C’est maintenant avec joie que j’annonce cette émancipation (dans les pays arabes, on parle aussi beaucoup d’émancipation en ce moment, alors pourquoi pas les nantis de conducteurs dans les pays dits développés ?). J’avoue qu’il est plus facile d’écrire sur ce véhicule une fois qu’il est abandonné qu’avant qu’il ne le soit. Je m’étais promis, au début, de tenir une chronique sur ma voiture et sur les comportements d’automobilistes. Comme je vois que l’actualité des « faits divers » est bien meilleure que moi pour proposer des images fortes, choquantes et révoltantes, alors je ne sais pas si j’écrirai un jour cette chronique qui a pris énormément de retard…

Comme je le dis dans le titre, la revente d’une voiture fait beaucoup de bien : et pas seulement au porte-monnaie. Bien sûr, l’immobilisation du capital dans un engin mortifère est bien peu rentable puisqu’un véhicule ne gagne pas en valeur au cours du temps tant notre industrie automobile, aidée et suraidée, surproduit et surproduit jusque pour remplacer des voitures qui vont à la casse en l’échange de primes honteuses.

Malheureusement, l’abandon d’un véhicule peine beaucoup de gens, ce qui me peine encore plus. Donc, dans ce monde égoïste (désolé pour le mot « égoïste », nous y reviendrons plus tard), eh oui, j’affirme que le plus grand bien que l’on fasse en abandonnant une voiture, c’est soit à soi-même soit à l’universel qu’on le fait ; en tout cas, pas à tous les proches… Voici donc la narration un peu cathartique de ce qui a pu m’être dit quelques jours avant la revente, puis quelques jours après la revente. Je résumerai les deux discussions pour ne pas trop répéter des propos qui m’énervent beaucoup trop.

La première discussion, ci-dessous, a eu lieu quand j’ai annoncé à mes potes de fac que je vendais ma voiture :

« Collègue-étudiant A » – Et comment feras-tu pour te trouver un boulot ? (ndlr : il faut aussi avouer que m’engageant dans l’aménagement du territoire en milieu rural, c’est clair que c’est pas gagné de faire comprendre aux collègues-étudiants que la voiture est une grosse m…)

Moi – Eh bien, quoi qu’il en soit, je ne veux pas de cette facilité tueuse. Même si c’est une facilité, pourquoi y aurait-on droit avec tous les inconvénients que cela a pourtant ? [ndlr : … je passe par tous les arguments ressassés sur le site Carfree que mes amis ne connaissent pas tous.] Pourquoi les Chinois n’y auraient-ils pas droit, à cette pollution que nous leur défendons d’émettre dans les négociations sur le climat ?

« Collègue-étudiant B » – Oui, mais tu comprends, c’est l’histoire qui a voulu ça. On a été les premiers à accéder à cette technologie, si on est privilégiés, c’est à cause de ça. Faut pas chercher plus loin et ne pas avoir autant de scrupules que toi… Tu as beaucoup trop de scrupules !

Bilan de la première discussion : des étudiants en aménagement du territoire en milieu rural, qui demain penseront la France rurale et seront des forces de proposition, sont incapables de penser sans la voiture. Des étudiants qui doivent normalement pouvoir se targuer de maîtriser la prospective, n’émettent même pas une seule critique à l’encontre de la voiture, surtout pour dire en fin de compte que l’aménagement du tout-automobile ne sera pas exporté en Chine puisqu’ils nous font bien chier, mais-pourquoi-qu’on-devrait-changer-nous-?

La deuxième discussion, arrivant une semaine après la vente du véhicule, est d’autant plus affligeante que les accusations qui vont peser sur moi proviennent de personnes qui m’ont éduqué, à savoir la famille. La voici ci-dessous, résumée encore une fois :

Famille – C’est un peu égoïste de ne pas penser à ses proches et de ne pas aller les voir régulièrement en voiture…

Moi – Merci, je me sens très bien avec pas mal de proches sans pour autant les voir fréquemment. Et quand je vais les voir, j’ai au moins fait un effort humain et respectueux des autres universellement, de tous les autres.

Famille (phrase dite ironiquement) – Oui, on remercie l’attention que tu portes à ton cercle de proches, ils seront contents de savoir ton engagement jusqu’au-boutiste…

Moi – Oui, je préfère respecter 6 milliards de personnes que de me dépêcher tous les week-ends pour aller rendre visite à quelqu’un.

Famille – C’est égoïste (ndlr : ah mince, ça, je l’ai déjà écrit, je ne suis pas en train de résumer au maximum !). Et pourquoi n’en veux-tu pas, de cette voiture ?

Moi – Bon, je crois que vous n’avez jamais voulu m’écouter dans les précédentes discussions, mais cette société ne durera pas éternellement. La société, dans 50 ans, ne sera pas celle que l’on connaît, vos petits-enfants ne conduiront certainement pas.

Famille – Oui, mais, tu dois vivre dans la société d’aujourd’hui, pas dans celle qui sera là dans 50 ans (ndlr : ah, mais si on fait ça, désolé de dire ça crûment, à l’époque où un pouvoir en place gaze des Juifs, il n’y a alors plus aucun résistant). Aujourd’hui, il te faut avoir une voiture si tu as une famille et des enfants.

Moi – Qui vous dit que le bonheur passe plus par le fait d’avoir des enfants que par le fait de respecter les autres enfants de demain ? De plus, polluer pour avoir une famille, des enfants, etc., ce n’est pas plein d’amour (ndlr : je précise que mes interlocuteurs sont chrétiens engagés, très engagés, et que donc l’amour du prochain devrait donc couler de source, puisque c’est l’un des plus grands enseignements du Nouveau Testament) envers tous les autres, par exemple envers ceux qui habitent des pays dans lesquels on pille les ressources pétrolières.

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Famille – Eh bien, quand on est français, il faut vivre avec un niveau de vie de Français, et un mode de vie de Français (ndlr : ah, Marine le Pen, sors de ce corps !!! Et pourtant, le vote PS est de rigueur dans cette famille). Je le répète, c’est égoïste, c’est se regarder le nombril que de refuser d’avoir une voiture et ainsi ne pas rendre visite à ses proches (ndlr : bon, ça va, je l’ai compris, ça).

Moi – Quand je rends visite à des proches, je prends le temps d’y aller à vélo, j’y consacre toute ma sueur sans être irrespectueux de tout et tous, descendance, co-citadins piétons, Irakiens envahis ; la personne qui me rend visite en fournissant ce genre d’effort, je la considère avec le plus profond amour.

Famille – Oui, c’est quand même un peu égoïste… (ndlr : ben, oui, il fallait bien avoir le dernier mot, et l’égoïsme est peut-être le méchant mot qui sorte le plus dans les relations familiales)

Bilan de cette deuxième discussion : être chrétien n’arrange pas forcément l’amour du prochain, surtout quand on considère que c’est égoïste de ne penser qu’aux 6 milliards de Terriens, qu’on n’est pas seulement citoyen du monde, qu’on a aussi une famille à bien faire polluer (la famille a bien évidemment un sens très fort dans le christianisme).

Pour ce qui est du respect des 10 commandements :
– Tu ne tueras point ? Mouais, mieux vaut que tu penses à offrir à tes enfants un niveau de vie que tu as toi-même eu la chance de connaître, espèce d’ingrat ! (On retrouve la notion de progrès à tous les coups).
– Tu ne voleras point ? Ben, si on doit avoir un niveau de vie de Français comme tous les autres Français, il y a peut-être un moment où l’on pille certaines ressources.
– Tu honoreras ton père et ta mère ? Ça oui, il ne faut pas remettre en cause le progrès qu’a connu et engendré la génération des parents. Mais pour ce qui est d’honorer les enfants, on essaye de s’illusionner sur le fait qu’ils conduiront des voitures électriques dans 50 ans [« avec quelle origine, cette électricité ? », n’ai-je pas osé demander tellement j’étais énervé] : ça, c’est vachement les honorer…
– Tu ne convoiteras pas la maison de ton voisin ? Ah ça, on n’y est pas, puisque forcément les Chinois vont convoiter notre mode de vie et ils ont raison de demander l’égalité (principe révolutionnaire qui est somme toute normal, quand on a instauré un système inégalitaire)
– Tu travailleras 6 jours et tu auras la paix un septième jour par semaine ? Non, bien sûr que non, puisque c’est apparemment égoïste que de limiter les déplacements pour aller voir la famille… En bref, on est obligé de voir du monde quand on a du repos ; c’est pas si reposant que ça, en fait le repos…
– Tu ne jureras point ? Là-dessus, je suis plutôt surpris, ma famille est plutôt sage et polie en voiture, mais malgré l’absence de jurons, il lui arrive quand même de prendre des accidents, qui sont nettement plus dommageables qu’un juron envers l’Éternel…
– Tu n’auras qu’un seul Dieu ? Dur, à vrai dire, de juger à partir de quel moment on a un dieu ou deux, ou trois. Mais pour s’acheter la voiture afin d’avoir le mode de vie d’un Français à tout prix, il faut bien avoir une sorte de second dieu auquel vouer une bonne partie de son temps : l’argent (ah oui, en résumant la discussion, j’ai omis cette place qu’occupaient les revenus dans la discussion). Ceci afin d’offrir, par exemple, la GameBoy à ton gamin qui la réclame (cet argument est sortie dans la discussion, j’aurais pu facilement éclater de rire… « le bonheur au bout des doigts », grâce à Nintendo)

– Tu n’auras pas d’idole ? Ben, pour continuer à avoir un niveau de vie de Français, il faut pas mal d’idoles : à savoir, la super Nintendo qui fait que le gamin pourra se la péter devant les potes, la bagnole qui fait que papa pourra se la péter devant les collègues, des gros seins tout refaits qui font que papa pourra aussi se la péter devant ses collègues, une bague toute brillante qui fait que maman pourra sourire dignement (bah oui, une pauvre qui sourit, ce n’est pas un sourire sincère, c’est un comportement de personne simple).
– Bon j’ai rien trouvé pour « tu ne commettras pas d’adultère » et « tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain » ; à vous de m’analyser ces deux commandements au vu de la discussion.
– Enfin, le commandement du Nouveau Testament qui dit d’aimer son prochain comme soi-même a déjà été analysé. Je suis un égoïste à penser à 6 milliards de personnes, je n’aime vraiment pas mon prochain, je suis un égoïste, je suis un égoïste… Tiens, je vais même aller me battre la coulpe. Que dis-je ? Pour me punir, je vais même me jeter sous les roues d’une voiture. 😉

Je précise que les discussions ne sont aucunement caricaturées, juste résumées et condensées. Vous voulez un sport cathartique pour vous défouler après tout ça ? Le vélo, je vous le donne dans le mille !

Pour résumer, quand une personne sans imagination (ce qui est pourtant un défaut chez un aménageur du territoire, et ce qui est plus qu’étrange pour quelqu’un qui fait le pari d’une existence divine) vous rencontre, on vous prend pour un con ou pour un égoïste. Étrange retournement de situation, n’est-ce pas ?

Pour paraphraser à nouveau les Beatles et leur Hello Goodbye : tu dis « à quoi bon penser à tous ? », je dis « à quoi bon privilégier l’unique rapport à la famille égoïste ? », tu dis « à quoi bon essayer d’être vertueux ? », je dis « à quoi bon se dire encore chrétien ? »

24 commentaires sur “L’abandon de la voiture fait très vite un heureux: soi-même ! (Hello Goodbye)

  1. Tassin

    Ah ça y est tu as passé le cap!
    Courageux.
    Intéressant petit retour sur ton entourage.
    Quand je vois ce que j’ai entendu autour de moi (famille surtout, les potes trouvent ça plutôt bien) lors de l’abandon de la 2ème voiture du foyer, j’imagine ce que ça doit être en cas de d’abandon total!
    Tu nous feras un petit bilan au bout d’un an 😉

    Bon pédalage, n’hésite pas à faire les 300 bornes qui nous séparent quand tu veux!

  2. Legeographe Auteur

    Merci, Carfree, pour l’image que tu m’as dégotée. Excellente icône ! 😉

    Sinon, Tassin, oui, c’est un abandon total. Enfin, je fais foyer seul pour l’instant… 😉
    Mais d’ailleurs, l’argument est sorti dans la discussion avec la famille et ce des dizaines de fois à chaque fois qu’on parle simplicité ou voiture : « comment feras-tu quand tu auras une épouse ? ». Eh bien, je ne désespère pas de trouver une épouse à qui ça convienne, et je ne désespèrerai même pas si je ne trouve aucune épouse. Juste une différence dans les rêves de vie, je crois.

    La petite morale chrétienne (même de gauche) fout les boules, quand on voit comme il est facile de s’accommoder de tout. L’argument de la GameBoy m’a fait rire d’autant plus que je n’en ai jamais demandé et qu’ils auraient certainement refusé de céder à ce genre de caprice.

    D’ailleurs, je disais à ma famille que mon refus de la voiture était éthique, ce à quoi l’on m’a rétorqué que tous nos actes ne pouvaient être éthiques. J’admire la droiture du chrétien… L’Église a toujours joué sur la nuance entre péché véniel et péché mortel, ça ne date pas d’aujourd’hui.

    Pour ce qui est des bilans, je leur ai parlé d’une société dans 50 ans, et je leur ai parlé de la société d’aujourd’hui, et l’on pourra faire non pas le jeu des 7 différences, mais le jeu des 1000 différences. Je n’ai pas voulu parler de changement à 10 ans, parce qu’il se peut que j’aie tort. Si ça se trouve, dans 10 ans, j’aurai encore les moyens de payer le fonctionnement d’une voiture. Dans 10 ans, le kWh peut-être ne coûtera encore presque rien. Dans 50 ans, je suis bien plus sûr du changement. Et mes interlocuteurs seront peut-être passés outre-tombe dans 50 ans. Mais pas cet écrit. Puisse mon intuition se révéler exacte le plus vite possible, pour montrer où est l’égoïsme dans tout ça…

    Tassin, si je viens te voir un jour, je veux le faire en effet avec l’effort du cycliste. En effet, la distance est pile de 300km… en passant par l’autoroute ! 😉
    Mais je vais déménager à Saint-Étienne pour 6 mois au moins, ou peut-être plus longtemps ; ça rajoute du kilométrage en plus.

  3. Jean-Marc

    Bravo
    Gonflé avant de trouver un boulot + logement stable cependant.

    Mais… vu que la stabilité est tjrs relative, et encore plus maintenant (diminution des CDI), tu as bien fait : vaut mieux faire le saut à un moment qu’on choisit, même jugé non idéal; qu’attendre le moment idéal, qui risque de n arriver jamais.

    « je précise que mes interlocuteurs sont chrétiens engagés, très engagés »

    Je ne suis pas sûr qu’ils aient bien compris le passage sur le veau d’or et les fausses idôles…

  4. baillecyclist

    Marrant de devoir faire un coming out, se justifier de son choix, comme si c’était quelquechose de pas naturel, marcher!
    Tu devrais dire à tes parents « je vous suis très reconnaissant de m’avoir appris à marcher, faire du vélo, ce serait une insulte à votre éducation d’utiliser une voiture »

  5. Legeographe Auteur

    @ Baillecyclist : Oui, c’est vrai que j’aurais pu dire ça aussi. Mais je les ai remerciés de m’avoir payé la formation au permis, car c’était quand même une formation qui m’était offerte.

    Et c’est un peu compliqué, car ce ne sont pas eux qui m’ont appris à marcher ni faire du vélo, c’est plutôt justement moi qui passe pour un rebelle en rejetant le permis qu’ils m’ont payé, tandis que d’autres parents m’ont appris le vélo et la marche à pied ; cela va sans dire, eux comprennent totalement mon choix de ne pas avoir de voiture…

    @ Jean-Marc : « très engagés »… Et vous n’avez même pas idée des responsabilités que ces gens-là endossent dans l’Église…
    Ben, je me dis que trouver le logement stable plus le boulot stable met de toute façon des années, et que les économies engendrées par l’abandon de la voiture sont substantielles et permettent donc de ne pas avoir tout de suite le couteau sous la gorge tout de suite…

    J’ai quand même eu, dans la demi-heure qui a précédé la discussion reportée plus haut, l’échange suivant :
    Famille – Oui, telles personnes de la famille pourraient avoir besoin de ton aide pour que tu les aides à faire leur boulot un week-end… (ndlr : je précise que ce boulot est dans un château ; ces personnes, si elles jouissent de mon aide, c’est parce que j’en aurai envie, et pas parce qu’elles tomberont dans la misère demain)
    Moi – OK, pas de souci, j’essaierai de le faire si j’ai le temps, ça me plaît comme idée et ça me plaît d’aller les voir ; j’ai bien envie de leur donner un coup de pouce, mais il faudra que j’aie le temps, que je me prenne un gros week-end.
    Famille – Ben, si t’avais gardé ta voiture, cela aurait été plus facile ! Ne me dis pas que cela aurait été dur si tu avais gardé la voiture.

    Conclusion : si tu n’as pas de voiture, quel dommage, tu ne peux pas aider les nantis de ce monde ! Mais on est tombé sur quelle partie de la tête pour se défoncer les neurones comme ça ? La voiture sert à aller faire trois-quatre visites dans un château pour aider des gens qui n’ont jamais connu la misère depuis que leur noble patronyme existe. Eh bien non merci, je préfère être égoïste, comme je me suis fait dire ! En n’ayant pas de voiture, le coup de pouce ne sera peut-être pas rendu aux nantis. En tout cas, la poussée du choc (qui serait consécutive à un accident avec quelqu’un) ne touchera pas un de ces piétons, nanti ou pas.

    PS : je dois avouer que cette discussion rajoutée n’est nullement inventée et j’aurais d’ailleurs dû m’insurger bien plus contre ces propos.

  6. psychelau

    Au lieu de dire « Qui vous dit que le bonheur passe plus par le fait d’avoir des enfants que par le fait de respecter les autres enfants de demain ? « ,
    tu aurais mieux fait de dire qu’on peut bâtir une famille sans voiture.
    Quand je suis parti de Paris en province, on m’a dit « tu verras en province c’est obligé,; la bagnole, t’es anti bagnole parce que t’es parisien »
    Résultat: j’en ai pas acheté pendant mes 5 ans en province, en Rhone Alpe et en Auvergne.
    On m’a dit « quand t’auras de l’argent, t’auras une voiture, c’est obligé ».
    Résultat: ben non, rien à faire, je me suis acheté un très beau vélo hollandais, mais pas de voiture.
    On m’a dit « quand t’auras un enfant, t’auras une voiture ».
    Résultat: testé et approuvé, c’est faux!
    On m’a dit « quand t’en auras deux t’auras pas le choix »
    Résultat: visiblement si, toujours pas de voiture!!

  7. Legeographe Auteur

    @ Psycheleau : Visiblement, votre expérience est bien plus probante que la mienne et j’aimerais l’entendre (ça doit être kiffant de voir les autres s’énerver quand bien même ils savent avoir tort, ce qui arrive déjà un peu dans mon histoire mais qui doit être encore plus fort dans votre histoire).

    En fait, comme j’ai beaucoup résumé le dialogue (la discussion a duré plus d’une demi-heure, peut-être plus d’une heure), je n’ai pas pris la peine d’écrire ce argument que j’ai bien évidemment sorti : si je construis une famille, ce sera sans voiture.

    En fait, pourquoi les gens s’énervent-ils comme ça face à nous ? Eh bien, je pense qu’ils savent ainsi qu’ils ont tort. Mais ils sont du côté de la majorité (enfin, majorité française et donc « majorité sociologique », au sens où la France a véritablement une société au point qu’on lance des débats sur l’identité nationale… alors que le monde entier n’est pas une société véritablement, puisque l’on refuse de considérer l’Africain comme un frère qui aurait les mêmes droits que nous, que ce soit fiscalement ou dans les salaires, dans la liberté de mouvement, ou même dans le droit à se nourrir !) et la majorité a toujours raison, même quand elle a tort, peuvent-ils se dire. Ainsi, le marginal, lui, a tort, même s’il a une raison qui fonctionne un peu plus. Et c’est bien être marginal que de refuser la voiture alors qu’on en a les moyens économiques. C’est avoir un comportement qui ne suit pas la norme, c’est rejeter la société telle qu’elle est. Et ça, ça fait peur, puisque ces majoritaires font partie de cette société (tout comme moi, car moi aussi fais partie de cette société) mais aussi vivent de cette société qu’ils n’imaginent pas autrement. Les marginaux espèrent vivre d’une autre société. Pour cela, il y a forcément remise en cause de la société actuelle (à savoir cette société qui est cautionnée par la majorité, même s’ils se font entuber par les actionnaires qui ne sont pas forcément majoritaires). Alors, les marginaux peuvent être tournés en ridicule puisqu’ils sont un peu des doux rêveurs : la majorité aura toujours raison, idiote ou pas.

    Et il est sûr que reconnaître faire partie des marginaux, c’est essentiel justement pour déstabiliser le majoritaire qui pourrait croire nous bousculer en nous traitant de marginal. Et il faut rétorquer que nous sommes marginaux au niveau de la société-nation ou même au niveau de la société-Europe… Mais que nous sommes au contraire majoritaires (les sans-voiture) au niveau d’une société-monde (encore inexistante mais qui serait le plus haut degré de comparaison à prendre en compte dans l’absolu). Bref, je ne sais pas si l’avenir me réservera une aussi belle argumentation par les faits que la vôtre, Psycheleau, mais espérons-le.

  8. psychelau

    Merci de ta réponse, le géographe.
    En fait en caricaturant à peine, je dirais que plus on expose calmement notre choix, plus les autres s’énervent! tout simplement parce que ca les met face à leur contradiction.
    Du coup la réaction de base c’est de nous traiter de donneur de leçon, alors qu’en l’occurence non, on ne fait qu’expliquer notre choix, et d’ailleurs dans mon cas, je n’ai pas fait de « coming out », c’est les autres qui me posent la question quand ils se rendent compte que j’ai pas de voiture, et je ne fais que leur répondre…
    La phase suivante, la plus terrible, c’est quand ils se transforment en ayatollah verts, c’est à dire qu’ils jouent « au plus pur ». Du genre: « Ah ouais t’as pas de voiture, mais (au choix):
    a) tu prends l’avion de temps en temps
    b) ton vélo il a du pétrole dans les pneu
    c) etc
    bref, ils deviendraient plus royaliste que le roi! ils cherchent à montrer que je suis pas parfait, alors que j’ai jamais eu cette prétention, j’ai juste dit que je voulais pas de voiture et que je m’en portais très bien!
    Le pire des pires, c’est un collègue à moi qui me dit: « ben comment tu fais quand tu fais tes courses à Auchan par exemple? »
    Moi: je vais plus dans les hypers, je vais à coté de chez moi dans les petites boutiques
    Lui: Mais c’est super cher!
    Moi: ben non puisque j’ai pas de voiture!
    Lui: Ah oui mais voilà si t’as une voiture ca revient super cher de faire ça!
    Moi: ben non, puisque si tu fais ça t’as pas besoin de voiture
    Lui: Mais c’est chiant du coup tu dois aller faire les courses plus souvent!
    Moi: oui mais c’est un plaisir d’aller dans les petits lieux. donc je remplace une corvée par plusieurs petits plaisir
    Lui: mouais, je suis pas convaincu
    Moi: je cherche pas à te convaincre.
    etc etc; je pense que je vais écrire des sketches tellement c’est drôle, non?
    Ceci dit, en étant dans le vrai, et sans rentrer dans le conflit, tu vas voir que forcément le regard des autres va changer. Ta famille va s’apercevoir que si, tu les vois encore, que si, tu survis, etc.
    Moi j’ai deux collègues de travail qui ont laché la voiture, dont un qui l’a vendu, simplement parce qu’à force de me fréquenter ils se sont rendus compte que je disais pas de conneries, quand je disais qu’en proche banlieue et à paris, le vélo ca va plus vite que la voiture et souvent que le RER.
    Là aussi: on te sors des arguments du genre:
    – Le vélo on se les fait tout le temps voler!
    Moi: ca m’est jamais arrivé, et toi?
    Lui: j’ai pas de vélo
    Moi: moi si, c’est celui avec lequel je viens tous les jours. faut juste bien savoir l’attacher.
    Lui: Oui mais quand il pleut tu peux pas venir.
    Moi (le lendemain, jour de pluie): s il pleut pas si souvent, ca dure pas longtemps, et quand c’est vraiment la grosse pluie comme aujourd’hui faut être équipé
    Lui: Mais en hiver tu peux pas
    Moi: bah si, faut juste être équipé pour l’hiver, comment ils font les gens qui viennent à moto?
    Lui: ils ont des combi spéciales
    Moi: parce que la moto va plus vite que le vélo. Moi il me faut juste des gros gros gans, et un bonnet
    Lui: Mais ca fait transpirer
    Moi: (un jour de soleil, en arrivant au boulot): bah non si tu va pas comme un fou tu transpires pas.

    Dans le même esprit mais sur un autre thème, y’a aussi le fameux: « Quoi mais t’as pas de smartphone, mais comment tu fais???? »

    P.S le géographe, j’ai vécu un an et demi à saint-etienne sans voiture, ce fut merveilleux, l’occasion de faire de magnifiques randonnées pour aller dans le forez et dans le pilat, d’utiliser les bus départementaux, les ter, etc, bref je me suis senti comme un vrai voyageur, et en partant je me suis rendu compte que je connaissais bien les environs de st-é que certains qui étaient là depuis bien plus longtemps que moi. Le gros paradoxe, c’est que sans voiture, ca t’oblige à vraiment voyager…

  9. Legeographe Auteur

    @ Psycheleau : ah mais oui, il faut les faire, ces skecthes. Je suis même prêt à les jouer avec vous ! Fin des études à l’automne 2011.

    « Le gros paradoxe, c’est que sans voiture, ca t’oblige à vraiment voyager… » : voilà la vraie phrase que je ressors tout le temps… Mais tu comprends, si tu prends le temps de voyager et que donc tu arrives plus tard qu’en voiture, tu rates un peu la famille, t’es un égoïste (sic) !

    Sans trop m’avancer, je connais, en 6 mois, aussi bien les départements que ceux qui y habitent depuis 5 ans et qui sont de ma génération (c’est-à-dire des jeunes).

    En fait, je ne fais pas de « coming out » avec ma famille. Ce sont eux qui ont peur pour moi et qui me font tous ces reproches (car ce ne sont même plus de simples questions à ce niveau). « N’ayez pas peur », devrais-je leur dire, mais ce serait leur ressortir une phrase qu’ils lisent régulièrement et religieusement, mais qu’ils ne veulent même pas admettre. La religion aujourd’hui, c’est un peu devenu comme le « développement durable » des greenwashers. La religion s’empare des sujets qu’elle veut, se moque d’autres sujets, s’approprie certains mots pour faire « belle affiche »… Hop, on balance par-ci par-là ce qu’on appelle dans le jargon une prière universelle, et trente secondes plus tard, on s’en balance déjà… En fait, c’est un peu comme si je parlais d’écologie mais que je me disais que je ne prendrai le vélo que le jour où tous les voisins de mon immeuble prendront aussi le vélo.

  10. Jean-Marc

    Merci Psycheleau, pour ces moments de vies 🙂
    Tellement vrai.

    Dans les clichés qui reviennent, manque le « mais tu n as pas de casque ? tu sais que c est dangereux ? » dit souvent par des gens qui ne font pas ou peu de vélo.
    Manque aussi le plus drôle, en hivers (automne/printemps), quand on me voit en manches courtes (voire short, si je ne vais pas au travail), c est le « mais tu n as pas froid » alors que, suite à une importante montée à vélo, je suis en train de transpirer.
    Ben, NON ! quand j ai chaud et que je transpire, en général, c’est que je n’ai pas froid…
    Etonnant, non ?

    Et, même quand je ne transpire pas (donc qu’il est moins visible que je n ai pas froid); faut savoir que, si besoin, je sais mettre un équipement (gants/écharpe) ou vétement supplémentaire.
    Dingue, non ?

    « La phase suivante, la plus terrible, c’est quand ils se transforment en ayatollah verts, c’est à dire qu’ils jouent « au plus pur ». Du genre: « Ah ouais t’as pas de voiture, mais »…

    Sa aussi : certains décident que je/nous/je devrais/ions penser/faire ci ou çà, car sinon je/nous ne serais/serions pas cohérent/s.

    Ben non… pour moi, ne pas avoir de séche-linge, ni de grille-pain, ni, encore pire, de tondeuse ou tronconneuse thermiques [ultra-polluantes par litre consommé] ou, pour 5-6 travaux par an, ne pas avoir de visseusse/dévisseusse élec; tout celà ne m’interdit pas d’avoir certains autres appareils électroniques ou électriques et de consommer du courant.

    (ou de manger un produit venant de loin, comme du café, du cacao/chocolat ou une banane, même si, bizarrement, ils ne constituent pas mon alimentation de base).

    C’est l’inutile, pour moi, dont je me passe en partie (au contraire, l’usage d’une visseusse pour un monteur de meubles professionnel, s’en servant plusieurs heures par jours, se justifie*). Suppressions faites en fonction de mes choix.

    *en fait, même pour eux, il y a, dans les brocantes, des visseusses manuelles +/- aussi efficaces que les élec, si on prend en compte les temps de gestion des charges et de recherche/retour vers le chargeur :
    une vis sans fin sur laquelle on fait coulisser un « chariot ». Quand le chariot va vers la pointe ou le manche, celà visse ou dévisse.

    Un système simple, fiable, plus silencieux qu’une visseuse élec, et qui ne consomme rien.
    (le tournevis, c est la marche,
    la visseuse manuelle, c est le vélo,
    et la visseuse élec, avec sa batterie qui ne tiens plus la charge après 3 ans, c est la voiture dans les embouteillages ^^)

  11. JiBOM

    Psycheleau : « bref, ils deviendraient plus royaliste que le roi! »

    J’ai les mêmes à la maison… et au travail ! Ce qu’il y a de renversant dans ces sketches (qui pourraient être encore plus comiques s’ils n’étaient pas pathétiques), c’est la similitude des scènes quels que soient les acteurs. Et cela ne fait que confirmer le formatage de la société, ce conditionnement à répéter toujours les mêmes choses et à en être finalement persuadé. Tout le monde a appris le même texte sans s’en être rendu compte. C’est pas merveilleux, ça ?

  12. Tassin

    Ah ah! Excellent vos moments vécus!

    Je me rappelle d’une discussion sur le bio, et je me suis vu répondre par un collègue « Et l’acier de ton cadre de vélo, il est bio??? ». J’ai trouvé ça tellement improbable que j’ai pas su quoi répondre!

  13. wombie

    En tout cas, merci pour ces tranches de vie.
    quand à mon cas, mes collègues continuent imperturbablement à me dire « ben, tu es venu en vélo ? » quand il fait froid/chaud/humide/sec/sombre/clair/etc. et je répond aussitot
    – si le climat est moche : « il n’ya pas de mauvais temps, seulement des mauvais équipements » (proverbe batave)
    – si le climat va : « Vous, c’est la TIPP, moi, c’est les taxes locales. » (pas données à Montpellier, ce qui a engendré un étalement urbain vers les petits villages moins imposés et une saturation automobile aux entrées de la ville).
    N’empêches, ça semble se calmer après trois ans : faut juste recommencer avec les nouveaux

  14. cycliste végé

    ce que je trouve absurde quand on y pense, c’est que les gens qui ne changent pas leur comportement se comportent en donneurs de leçon quand tu gardes un pied dans leur mode de vie, mais si tu décides de tout passer en revue et d’y aller à fond en accord avec tes convictions, alors là on te traite d’extrémiste. Y seront jamais contents, les pauvres.

  15. Legeographe Auteur

    « Jamais contents », dites-vous, Cycliste Végé ? N’était-ce pas une voiture que la Jamais Contente ?
    http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Jamais_contente

    Oui, en effet, les gens auront toujours quelque chose à reprocher à celui qui a un peu plus de courage pour bien faire. Soit « pas assez cohérent jusqu’au bout du raisonnement », soit « fou jusqu’au-boutiste ». Dans les 2 cas, on a tort…
    Perso, je préfère être traité de fou jusqu’au-boutiste, ça peut vouloir dire que les gens ont peur du changement… Il y a un jour où les gens diront : « ben oui Carfree, il a tout compris… » (désolé pour cette blague merdique 😉 !)

  16. Gari

    @Jibom : toujours les mêmes pseudo-arguments pré-formatés… Là, je suis bien d’accord ! On a toujours les mêmes discours ; on pourrait même enregistrer nos réponses, ça irait plus vite pour le prochain qui nous poserait des questions !

    En fait, ce que je trouve dingue, c’est qu’on doive justifier le fait de NE PAS posséder quelque chose. NE PAS posséder est un acte passif, puisque c’est se contenter de NE PAS acheter. Mais il faut justifier cette passivité. Et faire face à l’agressivité de ceux qui considèrent anormal de NE PAS posséder cette chose…

    Proposition de dialogue :
    – « Pourquoi tu n’as pas de voiture ? »
    – « Et toi, pourquoi tu n’as pas de **** ? »
    Remplacer « **** » par n’importe quoi : « pressoir à huile », « chapeau mexicain », etc.

  17. Legeographe Auteur

    Gari et Jibom, en fait, on est un peu dans « le meilleur des mondes » d’Aldous Huxley, où les personnes ne consomment du loisir que par un comportement moutonnier, sans se poser la question de la véritable valeur humaine des actes. Alors, allons-y, consommons, consumons, tout voyage qui mettrait plus de temps qu’en voiture est certainement celle d’un dangereux poète d’anarchiste subversif et iconoclaste. T’as pas compris qu’il fallait être un mouton ? Allez, hop, prends donc un peu de « soma ». Toute personne qui a décidé de faire autrement que les autres est dangereux, elle doit être remise dans le droit chemin ; pour cela, la traiter d’égoïste semble parfait, on lui indique qu’elle se met elle-même dangereusement au ban de la société.

    Quand on disait, dans certains articles, que la voiture est un facteur d’exclusion, on n’avait pas tort. La communauté des automobilistes défend même ardemment tous ses représentants et fustige ses détracteurs.

    Comme tu dis Gari, NE PAS posséder quelque chose, c’est somme toute plus normal que de le posséder. Mais la société étant devenue la société de la surabondance, alors ne pas posséder est vu comme étant subversif.
    La proposition de dialogue, en cela, est très juste.

    En tout cas, je pense que les Japonais seraient pas mal contents qu’il y ait plus d’égoïstes comme moi le jour où un gros séisme sera de nouveau à même de provoquer des explosions de réacteurs de centrales nucléaires.

  18. Legeographe Auteur

    … et que le parc tout-automobile sera passé au tout-électrique.

  19. Gari

    @LeGeographe : Tu fais une grossière erreur de raisonnement ! Si tout le monde était égoïste comme toi, alors personne n’aurait de voiture ! Et dans ce cas, la Croissance serait en berne ! Résultat, il n’y aurait plus d’argent ! Et en cas de séisme, sans argent, on ne peut rien faire ! On est obligé de bâcler la sécurité des centrales ! Espèce de sale égoïste ! C’est à cause de toi que les centrales nucléaires explosent !

    😀

  20. Legeographe Auteur

    @ Gari : il y avait bien un peu de ça dans l’argumentation qui m’était donnée durant la discussion. En effet, la question des *revenus revenait* souvent dans la discussion, pour me dire qu’il était bon que je me préoccupe de mon futur salaire, qu’il me faudrait certainement deux salaires à la maison (mais, p*****, je n’ai pas encore fondé de famille !!!) et que le film que je regardais sur DVD était rendu possible par le système plus juteux de la tarification des entrées de cinéma. Bref, on était en train de me dire qu’il fallait consommer et que j’étais toujours en train de consommer (sauf, que mauvais point, je ne suis pas un fan de cinéma). 😉
    Il ne fallait pas oublier non plus que les pharmaceutiques contribuent à la santé de tous et qu’il n’est donc pas mauvais de leur donner des sous, tout comme on a besoin aussi des compagnies pétrolières dans ce monde…

    Bref, l’on m’a accusé d’être manichéen (et de donc voir un nouvel Axe du Mal) même si l’expression « théorie du complot » n’a pas a été dite. Je pense que l’expression de théorie de « collaboration servile » peut sans doute s’appliquer à leur raisonnement. En gros : collabore sagement, ils nous veulent du bien… Quant aux plus pauvres que toi, tout le monde veut leur bien aussi… Pharmaceutiques, compagnies pétrolières, financiers, banquiers, traders…

    Quelle grossière naïveté. Enfin, quelle mauvaise foi, plutôt (enfin, des deux, peut-être).

  21. Legeographe Auteur

    J’y ai pensé, Tassin. Je ne voulais pas considérer ce court-métrage comme juste la première fois que je l’ai vu, mais il s’avère pas faux du tout.

  22. Jean-Marc

    Gari : « Si tout le monde était égoïste comme toi, alors personne n’aurait de voiture ! Et dans ce cas, la Croissance serait en berne ! Résultat, il n’y aurait plus d’argent ! Et en cas de séisme, sans argent, on ne peut rien faire ! On est obligé de bâcler la sécurité des centrales ! »

    Vu tes autres messages et ton smiley, je me doute que c est ironique, mais c est cependant important de replacer la vérité face à cet argument que certains sortent sérieusement :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nergie_en_France#P.C3.A9trole_et_produits_p.C3.A9troliers
    fiche récap à droite : 114,8 Mtep de pétrole importées sur des importations d’énergie de 165 Mtep

    -> le transport à base de pétrole (et les autres usages du pétrole) joue un rôle très important dans le déficit commercial de la france

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:R%C3%A9partion_France_2006_Valeur_ajout%C3%A9e.png
    l industrie auto : 1,1% de la valeur ajoutée.
    même en rajoutant tous les transports et toutes les productions de biens intermédiaires (même non liés à l’automobile), on arrive à 11% de la valeur ajouté.
    (pb, je n ai pas trouvé la répartition par C.A. des différents secteurs…. même si la V.A. est plus importante pour l’évolution)

    11%, ou pire, 1,1% : on est en dessous des 15,7% que les ménages français ont dépensés pour les transports en 2006 :
    coûts pour les ménages supérieurs au gain => la voiture appauvrit notre pays/la population de notre pays.

    (le contre-exemple : la hollande : s’ils restent compétitifs malgré les importantes dépenses dans des pompes et les importants travaux de digues, c est parce qu’ils ont plus d argent dispo, grâce à un plus faible usage de la voiture)

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