Balade à Groningue

Trois déplacements sur cinq dans la ville de Groningue se font à vélo, ce qui constitue sans doute un record et permet de qualifier Groningue de ville cyclable. Balade dans la ville hollandaise du vélo.

La ville de Groningue (en néerlandais Groningen) est la capitale de la province de Groningue, au nord des Pays-Bas. On y compte 187 167 habitants (2009), ce qui en fait une des dix plus grandes villes des Pays-Bas. La vie économique repose principalement sur les services, notamment les services commerciaux. Groningue est aussi une ville étudiante. Presque un habitant sur quatre est inscrit dans une université et la moitié des habitants ont moins de 35 ans, ce qui en fait la plus ‘jeune’ ville des Pays-Bas.


Parking à vélo plein devant un supermarché


Le retour de l’école


Une part importante de l’espace public affecté aux piétons et aux vélos


Un partage de l’espace public en toute sécurité pour les usagers


Des voitures interdites au centre de la ville


Des rues commerçantes occupées par les vélos


Environ 10.000 places de parking vélo à la gare ferroviaire et à la gare routière


Des feux spécifiques pour réguler le trafic des vélos


Rencontre au coin de la rue, une convivialité permise par le vélo

8 commentaires sur “Balade à Groningue

  1. Franck

    Que les villes de Lyon, Paris, Toulouse, Bordeaux, Strasbourg et bien d’autres soient libérées des voitures et que leurs propriétaires comprennent qu’il est préférable de les mettre à la casse et d’utiliser un vélo.

  2. BruGeek

    C’est la vision normale d’une ville aux Pays-Bas. Tout y est faisable à vélo, dans des villes très denses et finalement petites, avec tous les services et les petites boutiques qui vont bien. La voiture est bannie de ces centres urbains. Il y a même assez peu de complexes commerciaux externes uniquement accessibles par la route (auto).
    Le prix excessif des crèches fait que beaucoup de femmes ne travaillent pas et amènent les enfants à l’école à vélo. Cela en augmente le nombre.
    Autant de vélos n’empêche malheureusement pas des embouteillages dantesques sur toutes les routes autos du pays le matin et le soir (à partir de 15h!) pour aller et revenir du boulôt. Le réseau ferré semble insuffisament parfait pour ce peuple travailleur et efficace (ma femme est d’Utrecht ;-).
    Finalement, un conseil : En tant que piéton, vérifiez toujours qu’aucun vélo ne va vous écraser par derrière dans les petites rues des centre-villes. Les passages piétons ne sont pas (ne peuvent pas être) respectés par ces lourdes machines.

  3. Colibri

    Ah, enfin, ça fait tellement de bien d’entendre parler des Pays-Bas quand on aborde le thème du vélo ! C’est pas comme si c’était les champions incontestables.

    Brugeek a écrit :
    « … Tout y est faisable à vélo, dans des villes très denses et finalement petites… »

    Je le comprend dans un sens causal : « les villes sont très denses et petites, DONC tout y faisable à vélo ». Comme une évidence.
    Et pourtant, en France et ailleurs dans le monde, il y a d’innombrables villes « denses et/ou petites » et avec pourtant très peu de vélo, à des années-lumières de la part modale de Groningue.

    Pourquoi ? Parce qu’il existe là-bas un réseau cyclable excellent tant en qualité et que quantité, qui vous mène de n’importe quel point A à n’importe quel point B du pays à vélo ! Eh oui, essayer de l’imaginer.
    Ce que je veux dire que l’infrastructure concrète, physique, la physionomie de leurs rues et routes sont mille fois plus accueillantes que ce que nous avons en France.
    Tant que nos aménageurs seront aussi incompétents dans leurs (non) réalisations, n’espérez pas atteindre une fraction de la part modale de Groningue.

    Principe très important : aux Pays-Bas, c’est bien la séparation du vélo par rapport aux trafic motorisé qui est la règle. En clair, dès que possible, des pistes cyclables (excellentes) hors de la chaussée !
    Il ne viendrait à aucun Néerlandais l’idée d’exiger « sa place sur la chaussée » au milieu des voitures, de demander des pistes cyclables facultatives, etc.
    Alors quand je lis à droite, à gauche, notamment sur Carfree, parmis des associatifs, des vélorutionnaires, etc que le « vélo est un véhicule comme les autres », que sa place est sur la chaussée…

    Bref, ce discours est totalement à côté de la plaque. Le cycliste lambda n’est pas un militant, il ne revendique rien, il veut juste pouvoir faire du vélo le plus loin possible du trafic motorisé, grâce à des aménagements qui lui procurent un avantage comparatif sur les motorisés, en toute sécurité. À défaut, il continuera à prendre sa voiture.

    Vous l’aurez sûrement compris, les Pays-Bas sont LE modèle qu’il faut copier chez nous. Aucun autre pays n’est à son niveau.

    Prenez un billet de Thalys, allez où vous voulez dans le pays et vous y trouverez plus de vélos et de meilleurs aménagements cyclables que dans n’importe quel autre endroit du monde. Comparé à la plus modeste des villes des Pays-Bas, même Strasbourg « la cyclable » fait figure de petit bras…

    Aux Franchouillards qui pensent être toujours capables de tout : avant de vouloir innover, copiez simplement sur ce qui marche et on en reparlera après !

  4. CarFree

    Je suis assez d’accord avec toi Colibri, tous les (bons) exemples de l’étranger montrent que la qualité et le nombre d’aménagements cyclables conditionnent une pratique élevée du vélo, et pas ou très peu le relief ou le climat!

    De manière pragmatique et à court-moyen terme, pour développer le vélo, il faut d’abord développer massivement les aménagements cyclables (stationnement compris). Mais attention, je ne parle pas de la grande majorité des aménagements en France qui sont avant tout des aménagements « alibi »… Je parle d’aménagements efficaces et bien pensés qui prennent de l’espace à l’automobile. Autrement dit, sur les grands axes de circulation, on doit prendre une voie de circulation automobile pour construire des pistes cyclables sécurisées, et pas un coup de peinture sur la chaussée pour faire une petite bande cyclable qui ne gène pas trop la circulation automobile.

    C’est comme pour les transports en commun, cela ne sert à rien de développer l’offre si on ne réduit pas dans le même temps l’espace affecté à la voiture. Sans contrainte faite à l’usage de la voiture, il ne peut y avoir de report modal vers les TC ou le vélo.

    Ensuite, je suis aussi d’accord avec la demande générale des gens en matière de vélo: espace, sécurité, rapidité, séparation, etc. La demande des militants du vélo sur l’espace partagé ne peut être qu’une demande de long terme. A court terme, il faut des aménagements et réduire l’espace automobile!

    Il suffit de voir que certaines assos de la FUB organisent des « cours de vélo urbain » pour apprendre aux gens à circuler à vélo dans le trafic pour comprendre le besoin de sécurité et d’espace dédié de la majorité des gens.

    Bref, il faut des aménagements cyclables de qualité et en grand nombre qui n’hésitent pas à prendre de l’espace automobile pour pouvoir développer massivement le vélo en France. Ce qui manque en France, c’est du courage politique aux élus qui préfèrent toujours la poudre aux yeux à une réelle politique vélo digne de ce nom.

  5. Colibri

    En fait, là où je fais une critique acerbe, c’est justement à l’encontre de tous ceux qui, de bonne foi/volonté je suppose, veulent oeuvrer pour le vélo… mais qui au final desservent la cause.
    Pourquoi ? Parce que leurs (non) demandes, propos et actions ne sont pas pertinents, voire contre-productifs.

    Prenons le cas des associatifs du vélo, dans l’orbite de la FUB.
    Dans leur majorité, ils sont tout simplement dans l’erreur de jugement par rapport à leurs demandes.
    Du genre, je cite :
    – les aménagements vélos doivent être facultatifs
    – les feux tricolores, c’est le mal, de même que tous les marquages et panneaux
    – les STOP doivent être considérés comme des céder-le-passage pour les vélos
    – le vélo a toute sa place sur la chaussée; c’est un véhicule comme les autres ou presque
    – le partage de la voirie avant tout
    – etc

    Bref, pour reprendre le cas de Groningue, c’est quasiment tout le contraire du modèle néerlandais !
    D’ailleurs, pour la plupart des associatifs vélo que j’ai rencontrés, aucun pour ainsi dire n’a compris la singularité et l’exemplarité du modèle néerlandais.
    Pour ceux qui sont intéressés à regarder ce qui marchent ailleurs, eux regardent du côté de Strasbourg, l’Allemagne, la Belgique, le Danemark…
    Non pas que ces pays soient mauvais comparés à la moyenne française, mais ils sont LOINS derrière les Pays-Bas. Et la part modale est incomparable, surtout si on prend le cas de Groningue 🙂

    Sur le plan local, les associations vélos ont un manque de compétence flagrant en ce qui concerne les infrastructures, en particulier. Bien souvent, ils se bornent à demander encore et encore des « aménagements cyclables » mais sans jamais dire précisément ce qu’ils veulent. Ou alors ils l’expriment en négatif, quand on les aménageurs leur mettent une bande cyclable pourrie. Ah mais là c’est trop tard, il faillait EXIGER explicitement le type d’aménagement désiré.
    Ces assos travaillent avant tout pour leurs adhérents, qui sont des militants, appartenant bien souvent à la catégorie « homme, jeune, blanc, assertif, motivé, etc ». Pour eux, une bande cyclable le long d’une autoroute leur conviendrait tout à fait ! Et vas-y que je demande des voies de bus ouvertes au vélo (jamais vu aux Pays-Bas, qui en connaissent pourtant un rayon en TC !), des bandes cyclables à gogo donc, des sas aux feux à tire-larigot… Et l’enfant de 11 ans, il fait du vélo où là-dedans ?
    Bref, chaque asso a un avis différent, élaboré au pifomètre, et elles sont bien souvent incapables de formaliser et poser leurs exigences. Elles s’auto-censurent, n’osent pas remettre en cause publiquement et explicitement une voirie entièrement orientée pour la voiture. Elles se contentent de miettes ou alors commandent un menu indigeste pour le cycliste lambda.

    Comme je suis lancé, je vais continuer de flinguer 🙂
    Ainsi du cas des vélorutionnaires et des anti-bagnoles. D’abord, passons sur le fond écolo-gauchiste qui va effrayer la moitié de la population.
    Ensuite, franchement, demander peu ou prou l’interdiction des automobiles, c’est prêcher dans le désert.
    Reparlons des Pays-Bas : est-ce que ce pays a l’air « car-free » ? Et pourtant nul part d’autre au monde les cyclistes sont mieux traités.
    Et comparez Groningue et Paris, la ville dont la population est la plus car-free de France !
    D’un coup d’oeil dans n’importe quelle rue, je crois qu’on peut voir laquelle des 2 villes met le vélo sur un piédestal, non ? Bizarrement, à Gronigue, ça ne nécessite pas de partir en croisade contre les bagnoles. On peut tout à faire garder cet objectif de se débarasser des voitures, mais c’est grâce à des actions concrètes qu’on y arrivera (ex: de vrais bons aménagements cyclables).

    Quant aux élus, je suis d’accord qu’ils sont en retard d’un siècle. Mais si les assos sont incapables de se poser comme des interlocuteurs compétents et avancer leurs demandes DÉTAILLÉES, ça n’avancera jamais.
    Lesquels élus s’appuient d’ailleurs sur des techniciens qui eux aussi, à mon avis, ne partagent en rien l’intérêt pour un modèle type néerlandais. Ils savent construire des routes pour autos, au mieux des trottoirs pour piétons, mais pour ce qui est de « routes pour vélos », les compétences ne sont pas là d’après moi.
    Et il suffit de voir ce que le CERTU offre en France : grosso mode une « brochurette » de 100 pages qui devrait suffire pour expliquer comme faire de bons aménagements cyclables ? À quand le même guide de 100 pages pour suffire à la construction d’une autoroute ou d’une voie de TGV ?

    Bref, avec ces moyens et méthodes « petits bras », on n’atteindra JAMAIS une fraction de ce qu’ils ont obtenus aux Pays-Bas. Et pas grande monde a l’air de s’en être aperçu…

  6. CarFree

    D’accord sur l’essentiel, mais il n’y a pas de secret, pour obtenir des aménagements cyclables de qualité, il faut prendre de l’espace sur la voiture! Car, dans la plupart des cas, une piste cyclable suffisamment large et sécurisée nécessite de prendre au moins une voie de circulation automobile. Lutter pour des aménagements cyclables de qualité, c’est donc aussi lutter pour moins d’espace affecté à l’automobile. Et là, je ne parle que de l’aspect physique des choses, à savoir l’arbitrage quant à la répartition de l’espace limité des chaussées entre les divers modes de déplacement. Comme je le disais dans mon précédent commentaire, il y a en outre l’aspect « report modal »: développer à la fois des aménagements cyclables de qualité tout en diminuant la place de l’automobile, c’est se donner le maximum de chance que ces aménagements cyclables soient dans un premier temps utilisés, puis sur-utilisés avec le temps, et en fin de compte nécessitent… de nouveaux aménagements cyclables. C’est ce qu’on peut appeler un cercle vertueux du développement vélo, à l’opposé total de ce qui se fait en France.
    Par contre, je ne pense pas qu’on puisse comparer Groningue et Paris car ce n’est quand même pas la même échelle! Comparons plutôt Paris avec Amsterdam…
    http://carfree.fr/index.php/2009/06/25/amsterdam-le-paradis-du-velo/
    Sinon, c’est vrai que les « brochurettes » du CERTU font un peu pitié… on a une génération de retard par rapport à la hollande. Pour info, un guide des autoroutes à vélo fait par les Hollandais a été traduit récemment en Français:
    http://carfree.fr/index.php/2010/05/21/guide-des-autoroutes-a-velos/
    Quand on voit qu’en France on parle « Grenelle de l’environnement » et qu’on continue à construire dans le même temps des autoroutes pour voitures… Les Hollandais eux la ramènent moins mais construisent dans leur coin des autoroutes pour vélos…

  7. BruGeek

    NON, il faut être clair. Les solutions trouvées en Europe extra NL (je ne connais que FR, BE et NL) ne sont que des pis-allers. La seule solution est d’empêcher les voisinages voitures/motos/camions/bus, vélos/skates/rollers et piétons/poussettes. Les NL l’on bien compris. Ces 3 trucs ne vont pas à la même vitesse. Les connecter est source d’accidents. A Bruxelles, je fais du vélo avec mon fils sur le trottoir. Aux NL, il fait du vélo, seul, sur les pistes cyclables. Essayez d’expliquer à un enfant de 4-5 ans de ne pas zigzaguer sur une ligne droite !!
    La seule solution dans notre vieille Europe est d’interdire les moteurs dans certaines rues pour les laisser aux piétons et vélos (séparés!).
    En NL, les centre-villes sont cyclistes (et un peu piétonniers). Ce n’est pas un hasard !
    A Bruxelles, lorsque le centre sera UNIQUEMENT cycliste et piétonnier, nous irons (petite famille 2+2) là-bas nous divertir et dépenser qques centjes (centimes).
    On a les moyens. On a déjà 2 Bromptons 😉

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