Importations japonaises controlées : un nuage de mensonge

Un article du canard enchainé du 30 mars 2011 relève une information assez intéressante et « bizarrement » totalement absente de tous les autres médias qui nous jurent, la main sur le cœur, que les produits importés du Japon sont hautement contrôlés.

Effectivement, si, à la suite de l’incident de la centrale de Fukushima, il a bel et bien été mis en place une procédure de contrôle des produits en provenance du Japon, il est notable de s’apercevoir que cette procédure ne prévoit, en aucun cas, un taux de radiation nul…

Cette procédure relève même d’un texte voté par la commission européenne, suite à l’incident de Tchernobyl, qui, loin d’interdire l’importation de produits radioactifs, permet la continuité des échanges commerciaux entre les pays où se serait produit un incident nucléaire et l’Europe (art. 733/2008 du 15 juillet 2008).

Pourtant, alors que cette procédure a bel et bien été mise en place et permet à des produits contaminés de se retrouver dans nos assiettes, nos médias continuent, dans leur ensemble, à affirmer qu’aucune radioactivité n’est à craindre concernant les importations japonaises, que les « salades japonaises présentant des traces de radioactivité sont jetées immédiatement », comme ils le prétendent même au mépris de la vérité.

Le texte précisant les normes suit :

« La radioactivité maximale cumulée de césium 134 et 137 ne doit pas dépasser [9]:a) 370 becquerels par kilogramme pour le lait et les produits laitiers énumérés à l’annexe II et pour les denrées alimentaires qui sont destinées à l’alimentation particulière des nourrissons pendant les quatre à six premiers mois de leur vie et qui répondent à elles seules aux besoins nutritionnels de cette catégorie de personnes, qui sont conditionnées au détail en emballages clairement identifiés et étiquetés en tant que « préparations pour nourrissons »;

b) 600 becquerels par kilogramme pour tous les autres produits concernés. »
(article 2 alinéa 2 de la loi 733/2008)

Ces normes ont, bien entendu, été mise en place non pas par des scientifiques, mais par les organismes de contrôle qui, dans leur ensemble, dépendent financièrement directement de la filière nucléaire…

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On pourra me taxer, une nouvelle fois, de catastrophisme, je me contenterai donc, plutôt que de vous livrer mes impressions concernant de telles mesures, de vous livrer celles d’une vraie spécialiste, Corinne Castanier, directrice de la CRIIRAD, citée par le Canard :

« Un enfant qui consommerait des aliments dont la contamination atteint les limites fixées par la Commission recevrait une dose de rayonnement très supérieure au niveau maximum autorisé sur un an. Il serait ainsi exposé à un risque de cancer tout à fait inadmissible! »

Nous voilà donc rassurés sur l’honnêteté dont font, une nouvelle fois après Tchernobyl, preuve nos gouvernants et les médias qui les suivent ! Et du danger direct qu’ils n’hésitent pas à faire courir à nos enfants et à nous même !

(bon appétit quand même)

4 commentaires sur “Importations japonaises controlées : un nuage de mensonge

  1. revilio

    a bas l impérialisme du vélo…on veut rouler tranquille avec nos autos….

  2. JiBOM

    Tentative de provocation dans un monde où la voiture domine massivement l’espace public et le mode de pensée ainsi que le libre-arbitre d’une majorité d’êtres humains ?

    Je ne vous apprendrai rien, Revilio, si je vous dis que l’impérialisme du vélo est une utopie même dans les villes les plus cyclables et que le principal frein à une circulation tranquille en auto est… la présence d’autres autos !

    Peut être aurez-vous remarqué que plus les conditions routières sont critiques moins il y a de cyclistes et de piétons (ils fuient le danger en devenant eux-même automobilistes ou en choisissant un autre itinéraire). En d’autres termes, on les trouve majoritairement lorsque la rue n’est pas un enfer et ils participent ainsi à conserver cette sérénité.

    En tout cas, merci de votre contribution digne d’un enfant de trois ans pré-formaté à la culture vroum-vroum et au fatalisme du danger routier ; cela permet au moins de rappeler un certains nombre d’évidences qui sont loin d’être acquises par, malheureusement, la majorité de nos concitoyens…

  3. Jean-Marc

    « dans un monde où la voiture domine massivement l’espace public »

    Attention au risque de confusion :
    Pour être exact, « un monde » ne doit pas être interprété comme « la terre », mais comme « certains endroits » : la france/belgique/USA/…

    Dans de nombreuses campagnes du 1/3 monde, le moyen de locomotion, outre la marche (majoritaire), reste la traction animale, en particulier un âne (avec charette ou avec prise de charge sur le dos).

    On pourrait aussi parler du vélo (indiv) + bâteaux (marchandises) en hollande, ou des TEC à tokyo (avant tsunami) : même dans des pays riches, la voiture n est pas obligatoirement le mode de transport majoritaire.
    Mais il est vrai que depuis de nombreuses années, sauf volonté politique (bogotà par ex), elle se développe dans les villes du 1/3 monde, empiétant sur les autres modes de déplacements, et créant des embouteillages.
    (en asie, des casses de rickshaw ont été créés : du (vélo-)rickshaw, ils sont souvent passé à la moto-rickshaw ou fiat500-rickshaw ou autre voiture(tte)).


    Sinon, cette info sur les produits radioactifs va m inciter à -encore plus- consommer des produits dont je connais la provenance, et en particulier, des produits +/- locaux ^^

    Mais celà fait assez peur sur nos représentants…

    Cependant, quand on voit le taux d abstention aux dernières élections, en france (55%), on se dit qu’ils n’ont pas tord :
    « Pourquoi s’occuper des électeurs, vu que ces derniers ne cherchent pas à savoir ce que nous faisons. Autant faire ce que les lobbys, qui eux s’occupent de moi, me demandent. »

  4. JiBOM

    @ Jean-Marc
    A dire vrai, lorsque j’ai écrit « monde », je le pensais dans un sens large et vague, assimilable à « société » ou « ensemble de sociétés ». Mais, effectivement, pour éviter les confusions, votre remarque est bienvenue.

    Sinon, sur le sujet des aliments radioactifs, j’ai tendance à croire qu’on ne saura jamais vraiment ce que l’on mange tant que chacun n’aura pas son propre potager ! La proximité et les circuits courts résument ce qui semble être le meilleur avenir en terme de durabilité/qualité alimentaire.

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