Le négationnisme climatique

Chaque mois paraît dans le monde un ouvrage niant soit le réchauffement, soit ses causes humaines, soit sa gravité. On explique même que ce réchauffement serait une chance pour l’humanité en permettant d’accéder à des ressources jusque-là inexploitées (pétrole en Alaska, agriculture en Sibérie, nouvelles routes maritimes dans le Grand Nord, etc.). Chaque jour des dizaines d’articles expliquent aussi que la science aura de toute façon une réponse au problème du réchauffement planétaire. Il serait donc stupide de s’inquiéter, même si le réchauffement était avéré. Ces deux discours sont non seulement faux mais dangereux. Ils empêchent de prendre conscience des enjeux. Ils interdisent d’agir.

D’ici à 2100, nous nous dirigeons très probablement vers une hausse globale des températures de +3°C, voire +4°C à la surface de la terre. A cette température, notre survie n’est plus assurée. Il s’agirait d’un véritable génocide: celui de l’espèce humaine. C’est pourquoi nier aujourd’hui le réchauffement climatique est criminel. C’est du négationnisme. La communauté scientifique internationale ne cesse pourtant de le clamer sur tous les tons : il y a bien un réchauffement climatique, et ce réchauffement est lié aux activés industrielles des sociétés humaines. Pour limiter la hausse des températures à +2°C – au-delà c’est l’emballement climatique assuré – nous devons réduire nos émissions de gaz à effet de serre d’au moins 85% d’ici à 2050.

Le défi à relever est immense. Il nous invite à un véritable changement civilisationnel. Il est urgent de sortir du mythe de la croissance. Mais certains préfèrent nier ce que nous savons tous aujourd’hui : pourquoi ? Tout d’abord parce que cela sert les intérêts des lobbyistes : ceux à la solde du « Carbon Club » (le pétrole, le charbon et l’automobile) et de l’idéologie ultra-libérale. Mais aussi parce qu’il est plus confortable de nier une réalité jugée comme trop angoissante plutôt que ses croyances : les psychanalystes appellent cela le déni ou encore la « dissonance cognitive ». Nous y sommes tous confrontés à des degrés divers. Ce n’est pourtant qu’en ayant le courage de voir le réel tel qu’il s’annonce à nous que nous pourrons dessiner ensemble les contours d’un avenir viable et plus humain.

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Ce livre est fondé sur une enquête de plusieurs années qui a conduit Florence Leray à lire cette presse, à fréquenter ces réseaux, etc. Quels sont les réseaux négationnistes américains et français ? Quels sont les scientifiques et les politiques impliqués ? Quels sont les différents visages de ce révisionnisme criminel ? Pourquoi certains ont-ils intérêt à nier l’évidence ? Pourquoi avons-nous souvent tendance à refouler ce que nous savons ? Pourquoi ne croyons-nous pas ce que nous savons ? Comment combattre ces thèses révisionnistes ? Un livre choc qui démonte les thèses des révisionnistes climatiques.

Le négationnisme climatique, Florence Leray, éditions Golias, janvier 2011, Préface Paul Ariès, avant-propos de Pascal Picq et épilogue de Jean Jouzel. 15 euros.

3 commentaires sur “Le négationnisme climatique

  1. horu

    pour ma part la vue de miss météo et son message religieux pour les prévisions ne m’impressionnent pas donc je ne regarde pas mais c’est un fait que le désert du Sahara et de la noosphère reverdissent et qu’il y a un nouvel élan d’espoir pour l’humanité; regardez la permaculture à 1500m d’altitude défie toutes les pseudo loi agricole apprise à l’école !
    Attention à l’activité solaire et notre protection l’eau, les astronautes en savent quelque chose et nous aussi!
    Un livre à lire se serait celui d’howard zinn « nous le peuple des états-unis »

  2. tichit

    le réchauffement climatique est un fait mais il faut accepter que certains scientifiques remettent en question la responsabilité des activités humaines sur l’élévation des températures. Certains d’entre eux n’appartiennent à aucun lobby et cherchent seulement la vérité.
    Ne mettons donc pas tous nos oeufs dans le meme panier: il ne faut pas focaliser uniquement sur le réchauffement climatique mais aussi sur les autres dangers avérés liés au « Carbon club »: conflits liés aux ressources fossiles, pollution des eaux, maladies respiratoires et cancers, accidents de la route, destruction du tissu social, etc…

  3. grashoper

    La dissonance cognitive est fréquente chez les victimes des sectes. Malgré les nombreux signaux d’alerte, ils et elles continuent à y croire. Le libéralisme et le mythe de la croissance infinie relèvent bien de la religion, la religion libérale. D’où la difficulté de convaincre les gens autour de soi. Ils ont souvent, pour ne pas dire toujours, une confiance aveugle en la technologie et disent toujours ‘ils vont trouver’. On ne sait pas quoi, mais ils cherchent donc, ils trouveront !!

    Ce lavage de cerveau permanent est bien évidemment organisé par les médias qui appartiennent aux grandes industries.

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