L’effet Mary Poppins

Ce texte a été publié en janvier dernier sur le site Lovely Bike Il est republié en version traduite ici avec l’accord de l’auteur. Le thème est celui de l’impact psychologique de la tenue d’une cycliste (une femme donc) sur les automobilistes. Le constat de l’auteur est qu’une tenue classique/féminine (d’où la référence à Mary Poppins) attire la sympathie des automobilistes qui sont de fait plus prudents. Aussi abracadabrantesque que cela puisse paraître, cette théorie est corroborée par de nombreux témoignages, et peut (c’est un point de vue personnel) être étendue. Vous trouverez quelques liens sur ce thème ainsi qu’une conclusion personnelle en fin d’article.

L’effet Mary Poppins

Récemment, il y a eu quelques échanges dans les commentaires de mon site sur le fait de savoir si les automobilistes manifestaient plus de courtoise à l’égard des cyclistes roulant sur des vélos droit et habillés en vêtements « normaux ». Un lecteur a écrit que rouler avec une posture droite rendait le cycliste plus visible et que les vêtements  « normaux » étaient moins agressifs pour l’automobiliste moyen…. Ces images évoquent Mary Poppins. « Seul un monstre ferait quelque chose de mal à Mary Poppins » (Christopher Fotos, 10 Décembre  2010). Êtes vous d’accord avec cette analyse?

Lorsque dans son style bien particulier, le site Bike Snob NYC  s’est moqué  la semaine dernière du concept des Tweet Ride (note: si vous ignorez ce que c’est regardez ici) et de leur accoutrement typique bariolé, Les associations avec le colonialisme et la résurgence des accoutrements de la guerre civile m’ont fait beaucoup rire. Je n’ai jamais trouvé les Tweet Ride vraiment attirants précisément pour ces raisons. Mais je ne suis pas d’accord avec la conclusion qui veut que des beaux habits en vélo « n’ont pas d’effet calmant sur les relations avec les autres usagers de la route ».

C’est une chose de faire une balade joyeuse au travers de la ville, habillé en costume d’époque entouré de dizaines d’autres gens attifés de la même manière, c’est une tout autre chose d’aller au travail à vélo en costume et manteau de laine, simplement parce que c’est ce que vous portez usuellement au travail.

Pour parler de mon expérience personnelle, j’ai remarqué dès que j’ai commencé à utiliser le vélo comme un moyen de transport quotidien, que les automobilistes se sont montrés plus prévenants avec moi lorsque je suis habillée « normalement ».

J’ai depuis  commencé à rouler sur un vélo de course dans un esprit de loisir, la différence de traitement dont je suis l’objet sur la route, entre les moments où je suis sur mon vélo de course, habillée en vêtements cyclistes sportifs et les cheveux attachés, et ceux où je suis bien droite sur mon vélo de ville en habits normaux, avec mon sac de travail et les cheveux libres, est très notable.

Dans la majorité des cas, lorsqu’un automobiliste est grossier ou se montre impatient à mon égard, je suis sur mon vélo de route, ce qui est curieux parce que je roule bien plus vite sur mon vélo de route que sur mon vélo droit et qu’en conséquence de quoi  je devrais bien moins perturber la circulation. Pour moi, cela confirme que la perception par l’automobiliste, de la nuisance occasionnée par un cycliste est entièrement subjective. Vous pouvez rouler à 16km/h et être tolérée, sans problème, alors qu’à plus de 40km/h vous êtes considérée comme gênant la circulation.

Pour partie, je pense que l’idée de l’automobiliste qui refuse de « blesser Mary Poppins » est valide. En un sens, je pense qu’un cycliste vêtu « normalement » parait plus humain à un automobiliste.  La façon dont les gens s’évaluent mutuellement en fonction de critères visuels ou émotionnels répond à des processus complexes de  simulation et de reconnaissance mutuelle (c’est en fait le domaine de recherche dont je suis spécialiste,  j’ai donc passé énormément de temps à réfléchir à ce sujet).

De ce point de vue il est raisonnable d’envisager la possibilité que plus on envoie de signaux « je suis humain ! je suis comme toi !  » en roulant sur un vélo, plus l’automobiliste va manifester d’empathie vis-à-vis de nous.

A l’inverse, causer du tort à un autre être humain est rendu plus facile par la déshumanisation, parce que dans ce cas, nous n’avons pas à nous projeter dans son état émotionnel et à ressentir sa souffrance.  La déshumanisation est facilitée par des éléments comme les uniformes (c’est la raison pour laquelle il plus facile de tuer des soldats et des prisonniers de guerre que des civils) ou tout autre élément qui occulte l’individu et camoufle les signes d’humanité.

Lire aussi :  Enquête nationale sur les pratiques de mobilité à vélo des personnes handicapées

Mais en plus de l’effet Mary Poppins, je pense qu’il y a dans la mentalité de l’automobiliste, des règles implicites de « droit d’être présent sur la route », dont les cyclistes habillés « normalement » bénéficient. Loin de moi l’idée de suggérer que cela est juste ou justifié de quelque façon que ce soit, mais j’ai l’impression que les automobilistes sont exaspérés par les notions de loisir et de récréation qu’ils perçoivent dans l’accoutrement du cycliste sportif.

Le cycliste est sur la route parce qu’il est « sorti faire un tour ». L’automobiliste de son côté est sur la route parce qu’il se déplace, du coup en découle le raisonnement qui veut que la personne qui a besoin d’aller quelque part a clairement des raisons plus valides d’utiliser l’espace limité de la route, que celle qui est allée faire un tour, d’où il découle que le cycliste est perçu comme une gêne.

A l’inverse, lorsque l’apparence du cycliste suggère que lui aussi est juste un utilisateur d’un moyen de transport et « doit se rendre quelque part », tout comme l’automobiliste, sa présence sur la route devient de fait légitime. C’est juste une théorie, mais le fait que les automobilistes lancent parfois des « va bosser » aux cyclistes en tenue sportive, et me demandent à moi, au feu rouge, lorsque je suis habillée en tenue de ville, « combien de temps mettez vous pour vous rendre au travail ? » , rend cette théorie plausible. Ils associent les « vêtements normaux » au fait d’aller au travail, et les tenues sportives au fait de s’amuser.

Tout cela naturellement est de la pure spéculation et il n’est pas question d’en déduire que les cyclistes doivent à tout prix s’habiller de façon à sécuriser les pulsions de compassion des automobilistes. Il n’y a que la certitude de poursuites pénales qui peuvent de façon certaine détourner un automobiliste de l’envie d’agresser un cycliste, et j’espère que cela deviendra la norme aux US dans le futur. En attendant, espérons que les automobilistes trouvent un moyen de voir Mary Poppins en chacun de nous, que nous soyons habillés, en Lycra, en tweed ou entre les deux.

L’auteur : C.W. est artiste pour s’enjoliver la vie et consultante en stratégie pour remplir son frigo. Elle a vécu en Europe et vit aujourd’hui aux USA. Elle est docteur en psychologie, spécialiste des neurosciences et par ailleurs des relations internationales. Son weblog LovelyBike traite du charme des vélos classiques, voire vintage.

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Note : ce texte est écrit par une femme et du point de vue d’une femme, mais mon expérience personnelle tend à laisser penser qu’il est généralisable aux deux sexes. J’ai roulé toute l’année dernière, en tenue sportive (ce qui a beaucoup amusé quelques collègues) sur un vélo de course, traversant Paris pour me rendre à mon bureau. C’était rapide et très fun.

Pour des raisons d’organisation personnelle, j’utilise depuis quelques mois un petit vélo pliant sur lequel je roule en habits de ville. Le vélo pliant ressemble à un jouet (en dépit du fait que ces capacités sont vraiment très proches de celles d’un vélo normal, et largement supérieures par exemple à celles d’un Vélib’).

Sur le même trajet aux même heures, la différence de comportement des automobilistes est spectaculaire.
De volontiers agressifs avec la tenue de course, ils sont volontiers rigolards et conciliants avec le pliant.

Je ne sais pas si la théorie de l’effet Mary Poppins est juste, mais ce qui est indéniable c’est qu’il y a des stimulis sociaux-esthétiques auxquels l’utilisation d’une voiture conditionne.

13 commentaires sur “L’effet Mary Poppins

  1. jean claude

    ben moi je ne mets plus de casquette de « pépé » car je me suis appercu que je me faisais plus « agresser » qu’avec une casquette jeune ou pas de casquette. Je pense que c’est le fait que notre société n’aime pas les vieux, aussi je veux bien croire que l’habillement peut avoir une influence sur le comportement des automobilites, motards et motomobiliste (vous savez ceux qui sont passé de la voiture au scooter)

  2. JiBOM

    @ Jean-Claude
    Les « vieux », pour reprendre l’analyse de l’article, constituent une part non utile pour la société car ils sont retraités – ou, du moins, vus comme tels – et n’ont donc aucune légitimité à revendiquer un quelconque partage équitable de la route. Du point de vue de l’automobiliste, leurs besoins sont aussi futiles que ceux des sportifs, ce qui rend leur présence sur la route inopportune et inconvenante.

    Quand on voit que les automobilistes ont déjà du mal à partager la chaussée entre eux, c’est un miracle que les cyclistes trouvent leur place dans cette jungle vrombissante ! En même temps, en admettant que chaque bagnolard considère son semblable non comme un humain – qu’il n’est réellement plus – mais comme une machine, un intrus, un parasite prenant trop de place et l’empêchant d’aller librement plus vite, alors on peut penser qu’il y a une justice : le monde merveilleux de la voiture pratique l’autoflagellation !

  3. cycliste alcoolique

    Il y a aussi le lieu qui est important. en ville, ils sont plus respectueux – trop de monde. Mais si sils vous trouvent sur une RN en rase campagne, ils n’hésitent pas à vous faire chier.
    La pire race après les cafards.

  4. cycliste végé

    Perso, je préfère avoir des cafards dans ma cuisine que des automobilistes, surtout s’ils sont accompagnés de leur engin :))

  5. revilio

    quand je roule avec mon vélo couché je ressens plus l attention des bagnoles,dans le genre ..qu’est ce que c est que ce mec??il est barjo ou quoi??il a peut être un handicap…..bref ce regard des autres me laisse à penser que j existe sur cette chaussée réservée aux bagnoles….et que l on concède à me laisser une place ,dans ce milieu hostile…une place que j essaie d occuper au maximum …

  6. Jean-Marc

    Autre avantage de l effet Mary Poppins :
    il peut favoriser l’usage du vélo en ville… et donc favoriser la sécurité et le développement d’infrastrutures adaptées :
    (la suite ressemble peut-etre à des lapalissades :))

    être habillé en tenue de tous les jours montre aux autres qu’il n est pas nécessaire d avoir un casque, un (short)cycliste, des chaussures spéciales, (un vélo neuf),… pour pratiquer la bicyclette en ville :

    ainsi, celà peut favoriser le report modal vers le vélo.

    la tenue visiblement cycliste (short cycliste + T-shirt technique fluo des coureurs du tour de france), c est comme le casque :

    les « gens » non-cyclistes n étant pas équipé; pour eux, passer au vélo, celà induirait une dépense supplémentaire (en plus du vélo + antivol) qui peut les freiner, les empêcher de faire le test.

    dejà que les contre-vérités sur la fréquence des accidents à vélo, et la crainte face aux intempéries les refroidissent… ajouter un équipement qu’ils jugent coûteux (et qui l est… si on ne s en sert pas) peut achever de les dissuader de prendre un vélo.

    Ainsi, si on a besoin de s’équiper (celà depend des distances/dénivellé à parcourir) des pantalons, shorts et chaussures cyclistes (avec cales, et permettant de marcher normalement) d apparences normales existent…et sont donc à privilégier, si on souhaite favoriser le report vers le vélo.

  7. grashopper

    Personnellement, je préfère rouler habillé relax, toujours en short (même en hiver, mais avec des collants) et je me change au bureau (après la douche). Et c’est clair que pour les automobiliste, un mec en short, il part pas bosser, donc c’est un chômeur (on m’a d’ailleurs fait cette réflexion stupide) qui empêche les travailleurs d’aller bosser (horrible crime dans cette société du travailler plus pour gagner plus). Et c’est clair aussi que ça les frustre, eux ils s’habillent « sérieux » et ils se font ch… grave dans les embouteillages tandis que le cycliste, lui, il passe. Comme quoi, la voiture ça n’aide pas à réfléchir.

  8. LEGEOGRAPHE

    Tout à fait d’accord avec l’auteure C.W. (il y a bien une représentation hâtive mais récurrente dans la rencontre d’un cycliste et de son accoutrement, notamment avec la question de la déshumanisation par l’uniforme de l’efficience qui n’est pas un uniforme de l’esthétique)

    Tout à fait d’accord vous, Vélofun (pour dire que cette théorie peut certainement être acceptée aussi pour la gent masculine).

    Et tout à fait d’accord avec Jean-Marc, pour dire que le report modal et *démocratique* passe aussi par le fait de ne pas se prendre la tête dans l’investissement matériel (et pas seulement pour le casque). Mais c’est pas pour autant qu’il faut suivre tous les préceptes de prosélytisme cycliste : si quelqu’un se sent de rouler avec un casque, c’est bien normal (et personne n’a dit le contraire sur ce site, mais je voulais le rappeler). Moi, je fais du prosélytisme avec ceux qui sont prêts à entendre la poésie du cyclisme, ou avec ceux qui me font chier avec leurs arguments de bagnolards aveuglés.

    Personnellement, je vois mon frère qui roule en haillons pour pas bousiller ses vêtements… Que doivent se dire les automobilistes ? 😉

    Sinon, Cycliste Végé, oui, je suis d’accord avec vous, les cafards ne sont pas une nuisance aussi insistante que l’automobilisme (en une demi-heure de discussion, un automobiliste sur deux pourrait nous avouer qu’il déteste la conduite automobile et les automobiles dans bien des cas,… comme les situations où lui-même se retrouve piéton ou cycliste ou randonneur ou cavalier ; mais sur cette moitié d’automobilistes avouant la plaie que représente l’automobile, pas un sur dix n’opèrerait un vrai report modal sur l’ensemble du mois qui suit).

    L’automobiliste peut être très bavard sur les défauts de la bagnole. Mais pas réactif pour un sou sur la façon de changer la société en conséquence…

    Et pour finir, je voudrais revenir sur la déshumanisation que provoquent certains artéfacts. Le plus grand paradoxe porte là-dessus : l’automobiliste s’énerve aussi très facilement envers l’automobiliste qui est devant lui. Alors, pourquoi ? Il s’énerve, depuis sa voiture, envers un autre gars qui est enfermé dans sa voiture aussi. Quel est leur moyen de communiquer entre eux deux ? L’avertisseur sonore, ultime artéfact de la déshumanisation (pour éviter les accidents, nous dira-t-on souvent… mais dans bien 90% des cas, le klaxon sert à presser ou engueuler un autre homme, homme dont la qualité d’humain a été totalement oubliée).
    Bref, la Mary Poppins ne se fait pas agresser car elle attire la sympathie. Mais pourquoi le cycliste en cuissard se fait-il agresser ? Parce que la voiture rend con !

    Personnellement, j’ai déjà croisé des gens antipathiques sur des vélos de course (c’est-à-dire pas de bonjour bien qu’ayant clairement entendu ma salutation), mais jamais de sauvages au niveau de l’automobiliste. Les cyclistes en cuissard donnent peut-être aussi cette image d’antipathie (perso, je suis sur un vélo de course, mais je n’ai jamais porté de cuissard ou autre vêtement de course). Et constat que je peux vous faire, c’est que (en pourcentage) les cyclistes sur VTT ou VTC disent beaucoup plus bonjour que les cyclistes sur vélo de route. L’esprit est là aussi… Enfin, bref… (il est évident que ne serait-ce que le vélo de course, qui est conçu pour aller vite, enlève une part de potentialité de « convivialité », pour revenir au concept d’Ivan Illich ; alors que le vélo droit ouvre le buste au monde, relève un visage, *mais* rend moins plongeant les décolletés que nous pouvons voir sur le site de Vélofun…).

    Bon, trêve de plaisanterie. Bon article, mais le comportement des automobilistes lié à leurs propres artéfacts déshumanisants (tous les gadgets ou non-gadgets de l’auto) aurait pu être relié aux artéfacts du cycliste en cuissard.

  9. Claude

    Tout comme je mets la ceinture de sécurité en voiture, je porte un casque à vélo, même en ville. ! que Mary Poppins se le dise!

  10. MOA

    Claude : « Tout comme je mets la ceinture de sécurité en voiture, je porte un casque à vélo, même en ville. ! que Mary Poppins se le dise! »

    bof…

    Parmi les blessés dans un accident de la circulation :
    – 17% des cyclistes étaient touchés au crâne,
    – 24% des automobilistes étaient touchés au crâne
    – et 26% des piétons étaient touchés au crâne

    (source : Sécurité Routière, étude sur un échantillon représentatif de 8000 accidentés, dossier de presse mars 2005).

    Donc, tant que le port du casque ne sera pas rendu obligatoire pour les piétons et les automobilistes, il ne devrait pas l’être pour les cyclistes. Non?

    De plus, en Australie et en Nouvelle-Zélande, le port du casque est obligatoire. Cette nouvelle contrainte a fait baisser le nombre de cyclistes (et par voie de conséquence le nombre de traumatiqme en valeur absolue… mais pas relative).

    On retrouve ces chiffres sur la FuBicy, le Guide du vélo et partout en fait…

    Tiré du guide du vélo… je suis 200% d’accord :

    Il est conseillé pour les enfants, ceux qui ne sont pas totalement à l’aise dans leur pratique. Il est indispensable quand on est hors agglomération, sur pistes de VTT ou dans le contexte d’une pratique sportive du vélo.

  11. Sylvain

    Je suis content que MOA rappelle que les cyclistes ne sont pas plus touchés à la tête que les autres usagers de la route, et que les piétons le sont même davantage.
    Il faut savoir raison garder et en Suisse, le gouvernement a renonçé l’année passée à rendre obligatoire le casque vélo. Et ceci grâce aux efforts entre-autre de Pro Vélo Suisse, lesquels n’ont pas manqué de rappeller les chiffres que vous citez.

  12. CarFree

    Je pense qu’au-delà de l’effet « Mary poppins », il y a l’effet « gonzesse ». L’automobiliste moyen est avant tout machiste, et une fille à velo en cheveux longs et jupe est avant tout une fille avant d’être une cycliste. Une fille déguisée en Armstrong est par contre avant tout un cycliste…
    De mon coté, je ne suis jamais habillé en tenue cycliste, mais j’ai pu voir la différence de comportement des automobilistes quand je suis habillé « sportswear » ou en costume trois pièces: aucune!

  13. Jean-Marc

    Pour ma part, j’ai peu testé les différents vêtements,
    donc je n ai pas d avis tranché sur la question

    (autre que le fait qu’avoir des vêtements normaux, peut plus facilement inciter des gens à utiliser des vélos pour se déplacer dans leurs trajets quotidiers)

    Par contre, à la fin du texte traduit, dans les paragraphes du traducteurs, on a ceci :

    « Pour des raisons d’organisation personnelle, j’utilise depuis quelques mois un petit vélo pliant sur lequel je roule en habits de ville. Le vélo pliant ressemble à un jouet (en dépit du fait que ces capacités sont vraiment très proches de celles d’un vélo normal, et largement supérieures par exemple à celles d’un Vélib’).

    Sur le même trajet aux même heures, la différence de comportement des automobilistes est spectaculaire.
    De volontiers agressifs avec la tenue de course, ils sont volontiers rigolards et conciliants avec le pliant.« 
    .

    J ai eu l’occasion de rouler sur un tall-bike (grand-vélo / vélo à 2 étages),
    et, la réaction des piétons, cyclistes (et des automobilistes) n a rien à voir avec la réaction face à un cycliste normal :
    au lieu de n’y préter +/- aucune attention, on devient facilement un sujet de conversion, d interpellations amicales, et autres interactions plutôt joyeuses.
    [par ex, sur un parking, un gars qui mangeait un américain (sandwich avec des frites) s est amusé à me tendre un « relais »-frite : j ai fait 2-3 passages pour essayer de chopper la fritte, mais sans succès (ou succès au dernier passage, je ne sais plus)]

    Ainsi,
    un tall-bike,
    un chopper (vélo à grande fourche),
    un californien,
    un monocycle
    ou un autre type de vélo spécial (look rétro des années 60, avec énormes garde-boues par ex; vélo en forme de A comme le pliant strida; le raleigh-chopper : un vélo-enfant à siège banane des années 80 (c.f. E.T. : le vélo de Drew Barymore); un vélo-couché; …),

    des vélos qui ne sont, le plus souvent, pas trop utilisés pour un usage normal, peuvent très bien attirer la symphatie.

    Avoir un look décalé, qui ne fait pas tour de france/parcours de VTT avec recherche de l exploit sportif, y contribue :
    au lieu d’être UN cycliste, voire UN vélo,
    on devient la personne sur le truc bizarre : on n est plus « un vélo », « un objet mobile urbain » anonyme… même si c est la 1ere fois qu’on nous croise.

    (pour ma part, je préfère de loin croiser une 2CV ou une 4L avec des décos peintes à la main, sans doute par des étudiants; qu’un gros 4X4 noir anonyme, comme on en trouve 10 000 dans chaque grosse agglo…
    pour les propriétaires de telles horreurs, « l originalité » est de passer d’un modèle noir au modèle blanc, 10 ou 20 fois moins fréquent… ).

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