Manifeste pour une ville à 30 km/h

La rue n’est pas une route. Rues, ruelles, impasses, artères et autres voies de nos villes ne sont pas identiques aux nationales, départementales et rocades. Une évidence pour tous ? Pas au regard du code de la route puisque la même logique routière s’y applique.

Pour cela, il y a urgence à mettre en oeuvre le code de la rue pour nos villes et nos villages ; la ville n’est pas réductible à une somme de routes dont l’objectif premier est de faciliter la circulation automobile, assignant à résidence les plus vulnérables et empêchant tout autre choix de mobilité.

La nécessité de densifier harmonieusement les agglomérations pour lutter contre l’étalement urbain et la volonté d’y recréer du lien social nous font dire qu’il est temps d’entrer à nouveau dans l’ère de la ville.

Pour une ville respectueuse de tous

Enfant, parent avec poussette, senior, accidenté de la vie, personne à mobilité réduite, cycliste, roller, piéton, chacun a droit à la ville. Un usage responsable de l’automobile en est la condition, en particulier grâce à une modération des vitesses.

30 km/h : un maximum en milieu urbain

La vitesse oblige le conducteur à porter son regard loin devant, essentiellement sur la chaussée, l’isolant de son environnement immédiat, en particulier de ce qui se passe sur les côtés. La ville disparaît au profit de la route et les usagers locaux sont réduits au statut d’obstacles.

C’est ainsi que l’enfant qui joue sur le trottoir et risque de s’élancer pour traverser la rue n’est pas vu.

Et dans ce cas, comme plus le véhicule roule vite, plus ses distances d’arrêt s’allongent, l’accident devient presque inévitable. Or, si dans un choc à 50 km/h, le piéton est tué à coup sûr, il a de fortes chances de s’en sortir à moins de 30 km/h.

Les nuisances sonores baissent également avec la réduction de la vitesse.

En ville, tous ces bénéfices s’obtiennent contre un allongement de seulement quelques secondes par kilomètre parcouru : négligeable à l’échelle d’un trajet complet.

Lire aussi :  Vélo, clodo, même combat !

La limitation à 50 km/h doit donc devenir l’exception au lieu de la règle et réservée à des axes de transit.

Des avancées dans les textes… à dynamiser sur le terrain

Les premiers textes dits du « code de la rue » vont dans le sens de la ville apaisée : ils établissent le principe de prudence, créent la zone de rencontre (20 km/h, priorité piétons) et facilitent la traversée des piétons et la circulation des cyclistes (doubles sens cyclables obligatoires dans les zones apaisées et possibilité de tourne-à-droite aux feux tricolores).

Il apparaît essentiel que les responsables d’une part, mettent en oeuvre les outils de progrès de ce « code de la rue », et d’autre part fassent connaitre et respecter les règles.

Ces dispositions renouent avec une ville pensée en termes de convivialité et de qualité de vie et nous voulons inciter chacun à poursuivre volontairement la démarche au travers de cet appel.

Ville 30, tous acteurs

Par cet appel, nous engageons chaque conducteur responsable −à commencer par nous-mêmes, signataires− à exercer sa liberté de modérer les vitesses :
• en roulant de manière apaisée partout où la vie locale est présente,
• en affichant son engagement à l’aide de l’autocollant « Ville 30, ville à vivre » disponible sur le site.

Une réduction de la vitesse pour augmenter la sécurité, la qualité de vie, la convivialité, renforcera l’idée de réhabiliter la ville pour ce à quoi elle était destinée : un lieu de vie et d’échanges.

Premiers signataires
la Fédération des Usagers de la Bicyclette, France Autopartage, la Rue de l’Avenir, le Club des Villes & Territoires Cyclables

42 commentaires sur “Manifeste pour une ville à 30 km/h

  1. Nil

    Voilà une ma foi une excellente idée de la ville de l’avenir: la ville ou il fait bon vivre: moins de bruit, moins de victime des accidents de la route, moins de pollution.
    Je suis certain que cette mesure aura des effets bénéfiques, car moins de gens moureront en ville (accidents plus pollution).

    Bien sur, certains redoutent cette mesure, car ils desirent conserver leur liberté d’aller plus vite,
    mais à quelle prix est cette liberté? c’est au prix des accidentés, qui sont toujours ceux qui n’utilisent pas la voiture: pieton et cyclistes. Pourquoi c’est eux qui doivent payer le prix fort de cette « liberté » dont ils n’ont sont pas les bénéficiaires?

    La ville 30 est une solution viable à cette odieuse injustice.

  2. Joshuadu34

    j’avoue être extrèmement dubitatif, après les derniers articles parûts ici, devant ce texte…

    Demanderions nous, à un enfant jouant à mettre les doigts dans une prise de n’en mettre qu’un pour réduire les risques ???

    Ce texte m’a laissé comme une drôle de sensation, celle d’avoir été déplacé directement de mon fauteuil au rayon « ripolin » d’une grande surface ! Alors que nous sommes nombreux, malgré des différences de forme, à nous reconnaitre dans le fait de dénoncer l’automobile tout court, à reconnaitre que la mentalité consumériste égocentrique est un asservissement crétinisant et que l’auto en est un des maillons essentielle, qu’il faut, dès lors, éradiquer, du moins dans sa forme actuelle, voilà qu’il suffirait de ralentir pour que le monde redevienne vivable… Mouais !

    Alors on me rétorquera qu’avant de courir, il faut savoir marcher, que l’abandon de la voiture n’est pas pour demain, qu’il serait idiot et rétrograde de vouloir se débarasser de la voiture… Mais il faudrait, déjà, ouvrir les yeux, et ce n’est pas en donnant quelques sucres d’orge à ceux qui, déjà, se sont crevé les yeux, que cette société pourra évoluer vers le nécessaire changement !

    C’est d’autant plus étrange que ça me rappelle l’histoire de la civilisation pascuane, ou un peuple demandait aux dieux et prouvait son avance sur les autres en abattant les forêts pour transporter des statues monolythiques vers les plages. Puis, les forêts reculant, la terre agricole n’étant plus renouvelée, on construisait des statues encore plus grandes pour prouver que le chemin pris était le bon et, ce faisant, on coupait toujours plus d’arbres. Cercle vicieux qui a conduit cette civilisation à la disparition. Quand, en 1722, Roogeveen accostat, il ne trouva qu’une poignée de miséreux, mourant de faim, pratiquant le canibalisme après la disparition de toutes cultures et, par là même, de toute faune, et le seul mot que les pascuant eurent à son égard ne fût pas pour demander à manger, mais du bois, pour transporter la dernière statue, la plus grande jamais taillée, vers la plage…

    Notre automobilisme est à l’identique de cet amour immodéré pour les statues ! Notre monde court à sa perte, nous sommes proches de l’épuisement des ressources, une grande partie des hommes meurent de faim, par le fait de notre comportement imbécile et égoiste, alors peut-être serait-il temps de dépasser la demande d’aménagement du symbole de notre imbécilité, non ?

  3. apanivore

    Je trouve que la mise en place rapide de mesures telles que celles proposées dans l’article seraient à même d’aider les mentalités à évoluer dans le bon sens.

    ça ne m’empêche pas d’approuver l’abandon de la voiture à 100%. Mais bon si on veut virer les voitures des villes, puis du monde (muhahahaha), on aura du mal par référendum aujourd’hui. Y’a un lobbying puissant de l’autre côté. Tellement puissant que la plupart des gens ne le voient pas, le nient même, nient être influencés dans leur choix de mode de déplacement et de véhicule.

    Mon oeil.

  4. Legeographe

    Oui et non, pour répondre à la discussion qui s’est amorcée :

    Ce n’est pas une solution au long terme (ressources), mais c’est clairement un changement d’ambiance suffisant pour remettre une bonne partie à l’aise à pied ou à vélo, ou à rollers, ou que sais-je encore. Et aussi un changement d’ambiance pour que la première cause de peur d’un parent pour son gosse ne soit plus qu’il fasse attention à la route (attention, ne traverse pas cette route, c’est le Styx, mon enfant !).

    L’ambiance, ça change beaucoup de choses dans le bien-être et donc dans l’adhésion des gens à une orientation prise ou prenable.

  5. Joshuadu34

    Pour une critique constructive, une amorce, et une « ambiance », il aurait été bien plus utile de partir non pas sur une limitation de la vitesse, mais par une limitation du nombre de véhicule, par l’interdiction de la circulation automobile en ville, par la mise en place de réels moyens de transport collectifs efficaces, afin de prouver que l’auto n’a, tout simplement, pas sa place, et que son usage est une aberration… Sans vouloir aller jusqu’à réclamer, comme tu le dis, la suppression totale de l’auto, et pour changer les mentalités, c’est un premier pas, mais le seul réellement à même de changer quelque chose…

  6. LÉCOLOMOBILE

    Joshuada, les automobilistes sont très cons, les obliger à rouler à 30 km ou à 15 les rend dingues parce qu’ils ont acheté une voiture à cause de la publicité qui leur vente le plaisir de chevaucher à 190 km/h des espaces vierges. Du coup, ils n’ont qu’une envie sortir de leur carrosse et se joindre à la foule des piétons qui montrent qu’il est tellement plus agréable de se déplacer à pied que coincé dans leur habitacle.

  7. Ville 30

    vous pouvez maintenant vous engager et vous procurer l’autocollant sur http://www.ville30.org

    @JOSHUADU34 : avez-vous déjà participé à un groupe de travail visant à chercher et à mettre en oeuvre des mesures concrètes dans votre ville ? Quel résultat avez-vous obtenu ?

  8. Septentrional

    Pour des petites villes ça semble être la meilleure solution à court terme. Économique et efficiente pour montrer un autre monde possible. Parce que des automobiles iront plus lentement ils côtoieront des modes de transports doux et ne pourront pas nier leur efficacité. On a pas toujours les moyens pour s’offrir une rue piétonne ou la revendiquer sérieusement vis-à-vis d’autre acteurs.

    Ça s’agrémente vraiment bien avec l’utilisation de la voirie en urbanisme « shared space » pour les mêmes raisons.

    Quant au volontarisme des automobilistes j’en doute, mais y a rien comme ne pas aménager pour permettre la vitesse tels qu’avec de gros pots-de-fleurs, des terre-plein, un rétrécissement de la chaussée, des arbres, etc.

    Ici, au Québec, on m’objecte que l’hiver venu le déneigement…mais c’est déjà un autre sujet…

  9. joshuadu34

    Ville30, je suis déjà engagé fortement dans la lutte auprès des sans papiers, dans la lutte pour interdire les expulsions, et dans pas mal d’autres luttes, alors, pour ce qui est de lutter pour interdire la voiture, non, je ne suis pas engagé là dedans… Même si, avec quelques amis, on a déjà fait quelques actions, en dehors de toute organisation, pour dénoncer l’auto en ville (on a même regroupé, il y a quelques temps, cette dénonciation avec une autre, celle de la corrida, dans une ville ou cette pratique est une religion… par des mouvements tenant du spectacle, d’accord, mais qui laissent une trace !)

    Maintenant, s’engager et rencontrer des obstacles ne signifie pas non plus accepter ces obstacles et les intégrer dans nos luttes personnelles… Si j’en étais resté là, j’aurais, sagement, écouté ceux qui cherchent à récupérer tous les mouvements, et quelques familles auraient été jetées à la rue, enfants compris, quelques autres, toujours enfants compris, vivraient dans des prisons (pardon, quand on ne commet pas d’autre délit que celui de vouloir vivre, on ne dit pas prison, mais centre de rétention)… C’est surement peu, mais même si je n’avais sauvé qu’une seule de ces familles, je considère que les inconvénients méritent, pour une seule famille, d’être vécus !

    Comment faire, quand on rencontre ces obstacles ? A chacun de chercher sa solution… Pour ma part, je prends un exemple concret, celui d’une famille malienne qui risquait l’expulsion et pour laquelle le collectif, sous la houlette d’un parti qui se dit de gauche et est représenté par le type qui a mis en place les politiques de rigueur en Grèce, au Portugal et autres, j’ai simplement fait une contre-réunion, appelant ceux qui, comme moi, étaient dégouttés par la situation, à réagir, et on s’est retrouvé pas mal dans la cage d’escalier à bloquer l’accès de l’immeuble, pour que ni les flics, ni personne ne puisse acceder à l’appart de cette famille, et ce contre l’avis des crétins qui pensent qu’on allait trop loin et qu’on irait à l’échec alors qu’eux ne tentaient rien…

    Ce n’est qu’un exemple, j’en ai d’autres si tu veux, mais lutter ne se fait pas à minima ! Se contenter de ça, ce n’est qu’un échec ! Maintenant, proposer l’interdiction n’est pas plus impossible que de proposer de limiter à 30, quand on touche à un domaine aussi irrationnel et passionné que l’auto !

    Quand à mon engagement perso, ma vie est assez raccord avec ce que je pense, et ma porte, ils le savent, est ouverte à tous, mes moyens de déplacement et mon mode de vie correspondent à ce que je dis ! C’est le premier de tous les engagements, je crois…

  10. cycliste alcoolique

    @Septentrional
    Oui l’hiver a bon dos. Grâce à lui, même les citadins ont besoin d’un 4×4 démesuré pour faire moins de 10 km par jour ;-).

  11. Legeographe

    @ Septentrional et @ cycliste alcoolique :
    Un pays où la neige excuse l’automobilisme, « ce n’est pas l’hiver, c’est l’Enfer… » 😉
    J’espère que le printemps a définitivement pris le dessus chez vous, et que les coursiers à vélo sont déjà en short !
    Cordialement.

  12. Jean-Marc

    Très belle video… qui mérite un sujet à elle 🙂

    Sinon, les villes 30 sont une étape très importante.

    Plus il y a de rues piétonnes,
    plus il y a de zone de rencontres (20)
    plus il y a de zone 30
    plus il y a de double sens cycliste
    (toutes des mesures qui ne coutent rien, contrairement à une rocade de contournement ou à un métro)

    plus celà facilite le report modal vers les transports doux, en particulier le vélo.
    moins celà favorise la voiture.

    après, un cercle vertueux s enclenche :
    plus on favorise les transports doux,
    plus il y a de pratiquants,
    et plus il y a d aménagements à faire pour eux… qui favoriseront l arrivée de nouveaux pratiquants

    c.f. les effets de réseaux
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_de_r%C3%A9seau
    avec son application dans les transports
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Mohring
    Une voiture a un effet de réseau négatif (plus il y a de voitures, plus il y a de pollutions et d embouteillages, et moins il est favorable d avoir une voiture)
    Alors que les TEC, la marche et le vélo ont des effets de réseaux positif [plus il y en a, mieux c est (embouteillage et pollution), et plus c est facile d y passer]

    Bien sûr, à ces aménagements quasi gratuits, juste réglementaires, il faut ajouter des aménagements plus couteux (soit financierement, soit électoralement) :
    Plus de parking vélo
    Autorisation des vélo dans les TEC (avec TEC prévu en conséquence…= plus longs et/ou plus nombreux)
    Moins de parkings auto en centreville,
    Quelques parkings de délestage aux entrées de ville.

    à Joshua

    Une interdiction de l auto n est envisageable que dans des dictatures.
    Dans une démocratie, on peut favoriser un mode ou l autre.
    (taxer plus l essence, augmenter le prix des péages, des PV,..)

    Or, vu les finances de nos communes,
    et le coût [élevé, et impossible à tenir (il faudrait au moins 10 places de parking pour chaque commerce, 4 pour chaque logement pour « adapter les villes à l auto »)] des aménagements auto,
    et le coût (très faible) des aménagements en ville 30,
    les élus, même s’ils ne tiennent pas compte des avantages pour la santé et le porte-monnaie des citoyens, sont de + en + amené à favoriser les transports doux… même s’ils le font en trainant la patte.
    (légalement, l agenda 21 et le plan de déplacement urbain les y contraignent… doucement
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_de_d%C3%A9placements_urbains)

    Alors, c est lent, oui
    C est souvent mal fait, oui (les voies cyclables sur trottoirs…)
    mais à chacun d ecrire à son responsable des transports de sa ville/de sa communauté urbaine, pour lui donner quelques conseils appropriés, et ainsi améliorer et accélérer les choses.

    Eux sont des politiques, ou liés à des politiques : ils écoutent en partie d’où souffle le vent :
    si « tout le monde » leur demande des places de parkings… ils risquent d en mettre.
    si certains demandent des rues à 30 et des rues piétonnes, pour sauver des vies… peut-être y réfléchiront-ils.

  13. MOA

    Jean-MArc : »Une interdiction de l auto n est envisageable que dans des dictatures. Dans une démocratie, on peut favoriser un mode ou l autre. (taxer plus l essence, augmenter le prix des péages, des PV,..) »

    La municipalité de Toulouse a commencé à « interdire » la voiture dans certaines rue du centre-ville. Le maire n’est pourtant pas un dictateur.
    En // la municipalité favorise des modes de transports doux (poupoupidou).

    L’un n’est pas contradictoire avec l’autre.

    A mon sens, c’est en priorité, le manque de courage politique qui fait que l’interdiction des bagnoles en centre ville ne se fait pas dans nos villes.

    PS : Je n’ai pas dit que la munipalité de Toulouse est un exemple en la matière.

    PPS : Daniel Benyahia 2e adjoint au maire de Toulouse en charge de l’urbanisme depuis 2008 « l’idée est de supprimer tout trafic de transit dans l’octogone central (espace délimité par les grands boulevards et Saint-Cyprien) tout en préservant l’accès aux parkings et celui des riverains et livraisons. Avec des réalisations d’ici 2014 ».

  14. MOA

    Pour néanmoins aller dans le sens de Jean-Marc, les rues toulousaines où la voiture a été « interdite » était essentiellement déjà des zones 30…

  15. Legeographe

    Toute cette discussion prend une belle tournure. J’aime bien l’effet Mohring et j’aime bien la nouvelle que nous (en tout cas à moi) apporte Moa !

  16. Jean-Marc

    MOA,

    Tu remarqueras que je parle de multiplier les rues piétonnes,
    rues où la voiture est interdite… (sauf, éventuellement, véhicules de sécurité/de service (ordures/travaux), grâce à des bornes s abaissant avant leur passage)

    Mais il y a une différence entre interdire certaines rues à la voiture, et rendre son usage moins nécessaire à la vie de tous les jours (ville lente/ville 30, avec densification des centrevilles) d un coté (démocratie)

    et de l’autre coté, interdire la possession de voitures
    (c est ainsi que j interprete la 1ere intervention de Joshua, avec la comparaison entre les villes 30 et un ripolinage;
    mais peut-etre voulait-il dire interdire les voitures en ville ?… ce qui -dans une ville de plus de 25000ha- ne peut se faire que par extension des zones et créations de nouvelles zones, dans des villes ayant déjà créée des rues et quartiers sans voitures).

  17. Minou

    « Une interdiction de l auto n est envisageable que dans des dictatures.
    Dans une démocratie, on peut favoriser un mode ou l autre.
    (taxer plus l essence, augmenter le prix des péages, des PV,..)
     »

    L’interdiction du meurtre, du viol, de la pédophilie, de l’inceste, etc., ne sont donc envisageables que dans des dictatures. Il est prouvé scientifiquement, c’est un fait, que l’automobilisme de masse conduit à la destruction de la vie.
    La loi morale en nous, la loi de nos pays interdisent le meurtre, le viol, etc. Pourquoi n’interdiraient-elles pas la bagnole ?
    Si la loi humaine ne le fait pas, la loi de la nature s’en chargera tôt ou tard, donc autant agir maintenant, non ?
    Voyez cette étude, par exemple, de quatre scientifiques de l’ I.P.C.C. (International Panel on Climate Change). Selon eux, les dérèglements climatiques ont déjà commencé et seraient irréversibles pour un millier d’années. Or avant que les bagnolards se passent de leur bagnole, il faudra que le prix du carburant augmente énormément. Ils se foutent des augmentations, puisqu’ils préfèrent crever de faim plutôt que d’user leurs jambes !

  18. Jean-Marc

    En reprenant ce qu’il dit :
    « il aurait été bien plus utile de partir non pas sur une limitation de la vitesse, mais par une limitation du nombre de véhicule, par l’interdiction de la circulation automobile en ville, par la mise en place de réels moyens de transport collectifs efficaces »

    – augmenter les TEC,
    je suis pour… le pb, contrairement à un panneau 30km, celà coûte = plus dur à mettre en place.
    en fait, mettre un panneau 30 facilite le report modal de la voiture vers d autres modes (marche, velo, TEC).
    Donc, grâce aux villes 30, les TEC étant plus utilisés, ils seront ultérieurement augmentés (dessertes et fréquences).

    – l’interdiction de la circulation automobile en ville :
    Je suis pour, mais en fonction de la taille de la ville et de sa situation.
    Après, plus la ville est grande, plus c est dur à mettre en place.
    Alors que des quartiers piétonniers, c est très facile à faire partout.
    [sur 8 rues, 1 dans un sens pour les voitures (doublesens cycliste… ) 3 piétonnes, 1 dans l autre sens (doublesenscycliste) et 3 piétonnes (ou, remplacer les 3 rues piétonnes par 2 ou 1 quand celà est jugé « nécessaire »)]

    – par une limitation du nombre de véhicule :
    limiter sa vitesse,
    limiter ses places de parkings,
    augmenter l intérêt des autres moyens,
    celà entraine une diminution du nombre de voitures roulants.

    Par contre, je suis contre les gadgets à la cons, comme l interdition des centre ville aux véhicules les plus vieux, c.f. les ZAPA
    http://carfree.fr/index.php/2011/04/12/zapa-zones-dactions-prioritaires-pour-largent/

    A l’inverse, sans limitation réelle du nombre, je serais pour un péage urbain (comme à londres), qui limitera le nombre de trajets, et favorisera le changement de mode de transport juste avant le péage (avec des TEC+ parking à auto+vélo installés à l’extérieur de la zone de péage)… mais, en france, je ne sais pas s’il est légal ou non.

    (il y a eu des discussions politiques, avec des votes contradictoires.
    Mais, selon ce doc de Marcel Robert, il serait maintenant légal pour les villes de plus de 3000 000 :
    http://carfree.fr/index.php/2010/06/18/supprimons-la-voiture-tout-simplement/ )

  19. MOA

    « Tu remarqueras que je parle de multiplier les rues piétonnes, »

    En effet, en le lisant, j’ai dû interpréter inconsciemment en… semi-piétonnes ; qui n’ont de pietonnes que le nom.

    Le péage avait été évoqué par le maire de Toulouse… puis rapidement laissé de côté. La raison officielle : l’automobiliste n’était pas prêt (sic).

    Courage politique : oxymore?

  20. joshuadu34

    Comme le dis Minou, le problème de la voiture et du mode de transport n’est pas un problème de possibilité de circulation ! Ce problème là a déjà été relevé, de par l’urbanisation bagnolarde sous d’innombreux quolibet il y a plus de 40 ans… Maintenant, il est indéniable que non seulement Debord avait, sur ce type d’urbanisation ridicule, entièrement raison, mais il est tout aussi indéniable que le problème posé par l’auto, ce n’est pas sa présence en ville, c’est sa présence tout court !

    Quand à la limitation de la vitesse, même inférieure à 30, en quoi cela fera-t’il changer les mentalitées bagnolardes ? Si les choses n’ont pas changées, et vu ce qui descend dans le sud comme informations c’est loin de s’être fait, je me souviens, jusqu’il y a dix ans, du périphérique parisien et de la circulation intra muros parisienne, dans laquelle les 30 km/h étaient, déjà, un espoir pour bagnoleux puisque cette vitesse n’était, et de loin, pas atteinte… Cela a t’il changé la mentalité de la majorité des bagnolards ? Non ! L’individualisme reste de mise, et les voitures stoppées dans les bouchons dans lesquelles patientent plus d’une personne restent aussi une exception, montée en épingle, et montrée comme spectacle de cirque par les médias qui exemplarisent cette solution, comme si ça en était une… Les seuls à changer leur comportement, et à abandonner leur chère Ouature ne le font que pour adopter un autre type de transport individualiste et polluant ! Ou est donc la solution ? Ou est donc le changement de comportement invisible malgré des dizaines d’années de bouchons et de blocages rendant chaque automobiliste toujours plus stressé, harassé et irritable ?

    Même le rétrecissement des voies de circulation, qui ont fait couler tant d’encre concernant cette « restriction à la liberté » de se comporter comme un parfait abruti servile, n’ont strictement rien changé au comportement bagnolard !

    Organiser des entrées à péage ? Personnellement, cela me choque bien plus que l’interdiction pure et simple, parce que c’est tout simplement interdire aux plus pauvres cette entrée tout en dédouanant ceux qui en ont les moyens, et qui sont, aussi, les plus polluant, de toute responsabilité ! C’est accepter de ne voir, dans les murs des villes, que des 4×4 urbains, porsches cayenne et autres saloperies ultra consommatrice et ultra génocidaire ! Là, pour le coup, c’est se comporter de façon totalement dictatoriale, puisque c’est affirmer que les plus riches ne sont pour rien dans le problème posé par la bagnole, mais aussi par tous les problèmes environnementaux alors qu’ils en sont, par définition, directement responsables, tout en pointant du doigt, en le responsabilisant, le pauvre, qui lui n’a pas le choix dans les conséquences d’une société qu’il ne peux directement, changer, pas du moins tant qu’il n’aura pas compris que son nombre lui permettrait de le faire (et, grâce au mattraquage médiatique et à une éducation toujours plus servilisante, on peux dire qu’on est loin de cette compréhension). A ce propos, j’avais fait une comparaison, il y a un petit moment, qui convient parfaitement à cette situation, donc, je la ressort : Quand on parle de la raréfaction du poisson de mer, peut-on rejetter la responsabilité de cette raréfaction sur les mouettes qui suivent les bateaux de pêche au pretexte qu’elles profitent des restes et ordures jettées à la mer par les pêcheurs ? C’est pourtant ce que signifie intrinsèquement cette solution, c’est responsabiliser les mouettes pour la disparition du poisson, tout en affirmant que la pêche industrielle n’y a aucune responsabilité !

    Pourquoi prétendre que les TEC sont plus dispendieux que les transports égoïste, puisque, dès l’instant qu’on intègre, puisqu’il est juste question de commerce et de rentabilité, et pas d’écologie, le coût supporté par les collectivité non seulement des conséquences indirectes de l’automobilisation (cancers, maladies neuro-dégénératives, maladies respiratoires et cardiaques, augmentation du surpoids, etc…), mais aussi commerciales (les différentes aides étatiques pour l’achat de voiture, pour le maintien de l’industrie automobile, pour les bétonnages et autres « aménagements » routiers, pour ces pauvres sociétés pétrolières et leurs impôts, qu’elles ne paient pas, et pour le maintien d’une société bagnolesque), on s’apperçoit que les TEC sont, en réalité, bien moins dispendieux que l’égoïsme bagnolard ? La question économique et le surcoût tant décrié pour permettre un maintien de la folie sur roues n’est, encore une fois, qu’un attrape couillon ! Et une fumisterie servant un mensonge généralisé et accepté, encore une fois, par une non réflexion !

    Finalement, Jean-Marc, seul le titre de l’article que tu cite, de Marcel Robert, me conviens dans ton intervention…

  21. MOA

    Joshuadu34 : « Organiser des entrées à péage ? Personnellement, cela me choque bien plus que l’interdiction pure et simple, parce que c’est tout simplement interdire aux plus pauvres cette entrée tout en dédouanant ceux qui en ont les moyens,  »

    Oui, certes. Bien plus choquant que l’interdiction pure et simple. Je suis également d’accord parceque tu as ajouter cette comparaison.

    Car, à l’inverse, je ne trouve pas ça choquant « tout court ». Car s’il est vrai que c’est bien la masse des démunis (+ dans une moindre mesure la classe moyenne ou quasi-moyenne) seront les plus touchés par un péage, il est vrai aussi que leur comportement, qu’ils soient démunis ou non, ne doit pas être dédouaner non plus.

    En ce qui me concerne, je connais des « démunis » (ex. ils ne peuvent régulièrement pas payer leurs factures d’eau, électricité. Je ne les stigmatise pas là dessus. Je suis d’ailleur plutôt franchement pour la gratuité du bon usage tel que Paul Ariès la décrit) qui sont infoutus de faire 500m à pied et qui change de portable dès que la pub ou qu’un autre « démuni » leurs dit qu’ils sont has-been parcequ’ils n’ont pas un écran tactile sur leur téléphone.

    Quant au pauvre (pas le démuni, mais bien le pauvre), gageons qu’il n’a pas de voiture ou du moins qu’il connait le coût dès qu’il monte dans sa carcasse et donc qu’il l’utilise un minimum.

    Ensuite, bien sûr, et malheureusement, des mesures de péages urbains voire, mieux d’interdiction pure et simple des poubelles motorisées dans les villes risquent de favoriser la gentrification des centre-villes.. oui mais, à mon sens, spéculation immobilière et lois liberticides (type lopsi,2…) vis-à-vis de l’habitat alternatif sont tout autant voire plus en cause !

    D’où l’intéret quand on lutte contre la bagnole de lutter aussi (ou en tout cas de s’intéresser) contre ces lois lorsque des manifs ont lieu ou autre.

    On en revient toujours au même. Tout est lié. Le tout est de savoir à partir de quel bout on peut « dépeloter » ce système de merde qui accroit depuis qu’il existe les inégalités entre pauvres et riches ; inégalités qui s’emballent -à en péter- depuis environ 40 ans.

  22. joshuadu34

    effectivement, Moa, tout est lié, et c’est d’ailleurs exactement ce que je disais lors de ma toute première intervention, pour ne parler que d’elle et pas du dernier article que j’ai laissé sur Carfree… C’est aussi le sens de mes doutes concernant cet article ci, que j’aurai compris et beaucoup plus facilement accepté si ce bémol avait été, dès l’article, mis en place…

    La solution proposée ici me paraît (j’ai bien dis « me » et « parait », ce qui n’engage que moi et démontre bien que je n’ai, sur cet avis, aucunement l’intention de dénigrer ce qui est fait, ni même de prétendre que j’aurai la solution miracle à mettre en place, mais que je pense que cette solution là serait inéficace, ceci dit pour les interpréteurs de propos) trop partielle et a, à mon sens, déjà démontrée son inefficacité.

    D’où mes interventions…

  23. Legeographe

    La comparaison avec les mouettes et la surpêche est excellente (vraiment !).
    Elle sent le Sud et Eric Cantona un peu ! 😉
    « Quand les mouettes suivent un chalutier, c’est parce qu’elles pensent que des sardines seront jetées à la mer. » (Eric Cantona, à des journalistes).

    Le problème de l’embourgeoisement (gentrification) est récurrent.
    Dans le genre des solutions qui ne provoqueraient pas d’embourgeoisement, il y a peut-être la permission des automobiles dans quelques axes de la ville (on va dire une rue sur 10) afin de mailler la ville.

    Mais cela a l’énorme inconvénient de déshumaniser totalement ces grands axes et de transformer toute ville en la Métropolis de Fritz Lang (ou un peu les autostrades rêvées par Le Corbusier et décriées par Debord), avec des pitiz’ humains dans les pitites rues calmes et un no man’s land dans les grands axes… A moins qu’on ne réduise là aussi la circulation dans ces grands axes à une vitesse moindre, ce qui permet de passer à vélo, à pied, etc.

    Bref, l’urbanisme n’a pas fini d’être confronté à de tels problèmes.
    Mais la politique du logement social doit être une politique de moyens (la politique où il faut le plus de sous dans une réforme de la société, certainement, puisque supprimer les voitures ne coûte en effet pas grand-chose (même en ville, cela ne coûterait pas plus que ça, à mon avis… débats déjà tenus sur Carfee, y compris sur la gratuité des TEC). Là où le coût serait élevé, ce serait pour les pendulaires (trains de banlieue et de périurbain). Mais l’on peut gager que les lieux de résidence des gens changerait pour se recentrer sur la ville (avec des logements sociaux suffisants pour éviter l’embourgeoisement).

    Y a-t-il des urbanistes ici ?

  24. Ville 30

    belle discussion effectivement !

    Je ne crois pas que nous aillions laissé entendre que la ville 30 serait la solution miracle et immédiate à tous les problèmes environnementaux, économiques et sociaux et ce à toutes les échelles ..

    Si vous connaissez des mesures de ce type faites moi signe.

    la ville 30 c’est ce que l’on peut appeler un choix « sans regrets », c’est à dire que par rapport à d’autres mesures citées plus haut qui peuvent avoir des effets pervers, là on a quelque chose qui marche, qui existe déjà et procure de nombreux avantages : il n’y a pas de risque à le faire !

    C’est à la fois très peu et à la fois une révolution : passer du 50 km/h comme règle au 50 comme exception c’est tout de même un basculement !
    Ensuite une ville 30 c’est un peu de 50, un peu de 0, et beaucoup de 30, rien n’empêche au fil du temps de faire bouger les curseurs en fonction de l’évolution des usages, de la maturité de la société et l’état des rapports de force.

    Le fait de se faire copieusement insulter à la fois par les automobilistes primaires et par les anti-automobilistes primaires me laisse penser qu’on est dans le bon compromis à cet instant.

  25. joshuadu34

    Insulter ? Se demander quelle est l’efficacité d’une mesure qui ne fonctionne pas et n’apporte rien au nécessaire combat à mener pour réduire les GES serait une insulte ? Ah, étrange…

    Quand à la révolution, nous sommes là dans le sens latin de la révolution, à savoir le Revolvere… Il ne s’agit sûrement pas d’un quelconque changement bouleversant l’ordre des chose, sens « révolutionnaire » du mot…

    Mais j’y reviendrais, dès que j’ai un moment…

  26. Legeographe

    Je suis presque sur les scoops, l’AFP a lancé cette dépêche il y a une heure :
    « Toulouse lance une monnaie locale pour le commerce solidaire »

    http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5io9y6w248J3scgtc4NA2USLmib3g?docId=CNG.f9acb6b37c56bb47a7b05a88d253bfd3.391

    Et notamment :
    « On compte parmi les partenaires des commerces d’alimentation spécialisés dans le bio ou le commerce équitable les entreprises d’autopartage ou de promotion du vélo, la médiathèque, des bibliothèques, des cinémas alternatifs et musées. Un partenariat est envisagé avec la régie de transports en commun Tisseo. »

  27. joshuadu34

    Marrant quand même comme l’anti-automobiliste primaire (ça change un peu de l’intégrisme écologique dans la sémantique dénigrante du peu d’argumentaire de ceux qui ne souhaitent que rester dans une acceptation béate d’un système catastrophique) peut, longtemps, attendre une réponse à un argumentaire…

    Ainsi, ayant démontré que la solution proposée n’est que paillette, par l’exemple si parlant de la circulation parisienne, et ayant apporté là, je pense, suffisament d’arguments démontrant qu’une réduction de vitesse n’apporte que des ronchonnements et quelques quolibets, mais jamais le moindre changement de comportement, me voilà donc intégriste, ce qui prouve la nécessité des propos…

    Est-ce donc là la seule réponse ??? Etrange, dirais-je, et surtout fortement dépourvu de la moindre réflexion pouvant justifier l’efficacité d’une telle mesure, ainsi, vais-je moi même continuer à démonter la mesurette proposée !

    Que peut-on attendre de la réduction de la vitesse en ville ?

    Un changement de comportement ? Non, on le vois parfaitement dans l’exemple parisien, une réduction de vitesse, par une imposition ou par l’effet de mesures rendant la circulation difficile ne change rien au comportement de l’automobiliste, si ce n’est, dans quelques cas, lui faire préférer le deux roues motorisées, qu’il ne maitrise que mal et qui est une source accidentogène majeure !

    D’autant qu’on ne peux, par cette réduction de vitesse, même pas parler de diminution marquante du nombre d’accident, puisque, déjà, on remarque que les conducteurs de deux roues motorisés sont plus à même d’être victimes d’accidents, puisque, déjà, on les autorise à conduire des engins dont la puissance nécessiterait une formation autre que celle qu’ils recoivent, et, ensuite, parce que cette réduction de vitesse s’accompagne, systématiquement, d’un abaissement du niveau de vigilence du conducteur de quatre roues (je vais moins vite, j’ai moins de risque d’avoir un accident, je fais moins attention… Statistiquement, les chiffres le prouve, l’attention est relachée à de faibles vitesses, et se concentre sur autre chose que la conduite… !)

    Donc, pas de changement de comportement, pas de réduction, pas significative du moins, des accidents (un piéton renversé à 30 km/h est aussi amoché, dâme nature ne nous ayant pas pourvus de protections de kératine permettant à notre corps de résister à un tel choc)…

    Quel intérêt, donc, à cette réduction ? Elle est possible, elle, au moins… Ben non, même pas, puisque l’on voit les communes ayant instauré une telle réduction, sans d’ailleurs, provoquer le moindre changement de comportement chez le voitureux, céder dès la premiere échéance éléctorale, au lobby automobiliste et revenir sur ces décisions… qui, de toute façon, ont su prouver leur inéfficacité !

    Alors, vous avez raison, on peut arriver aux 30 km/h en ville, mais quel en est l’intérêt ???

    L’interdiction a, au moins, l’avantage d’être incontournable et de favoriser la prise en charge par les TEC qui peuvent, dès l’instant qu’ils sont pensés intelligement, prouver l’abus de bagnole de notre société et faire vraiment changer la mentalité des citadins, ce qu’aucune limitation de vitesse, quelle qu’elle soit, n’arrivera à faire !

    Si prétendre ça, c’est de l’anti-automobilisme primaire, ou de l’intégrisme vert/rouge/noir, tu y colleras la couleur que tu souhaites, alors, d’accord, je fais parti de cette catégorie ! Mais le prétendre sans développer quoi que ce soit, se posant de façon imbécile en « victime » de cet « intégrisme » qui développe, lui, des arguments, est bien trop facile !

    Prétendre que, parce que les autres disent qu’on a tord, c’est, qu’au fond, on a raison, sans rien apporter de construit est un peu léger, comme argument !

  28. Jean-Marc

    LEGEOGRAPHE : »Dans le genre des solutions qui ne provoqueraient pas d’embourgeoisement, il y a peut-être la permission des automobiles dans quelques axes de la ville (on va dire une rue sur 10) afin de mailler la ville.

    Mais cela a l’énorme inconvénient de déshumaniser totalement ces grands axes et de transformer toute ville en la Métropolis de Fritz Lang »

    Je ne vois pas en quoi…

    si on met une rue sur 10 (sur 8) accessible aux voitures dans un sens… (et alternance, tous les 4 rues, avec une rue sur 8 dans l autre sens), ce n est pas pour y mettre 10 (8) fois plus de voies.
    mais avec de larges trottoirs et 2-3 voies + une voie TEC séparée + une contrevoie vélo séparée, toutes sur la chaussée.

    Celà augmentera les embouteillages ?
    Oui, temporairement, et alors ?

    -> celà valorisera les autres modes de déplacements.

    il faut juste améliorer les autres modes (fréquence et descente des TEC, parkings de sorties de ville, parkings à vélo,…) et ainsi la transition du plus de personne sera facilitée.

    Apres, il y aura tjrs certains inconditionnels de l auto.
    Et ils seront de plus en plus reconnaissables : énervés par leurs embouteillages, à se plaindre encore et encore.*
    Quand ceux ayant pris les TEC en voie propre ne se plaindront quasi pas, sauf de rares jours par ans (lors de grèves ou d accidents)

    * c est deja le cas, mais celà ira alors en s aggravant :
    au boulot, c est les automobilistes qui se plaignent le plus… et même eux qui se plaignent le plus du temps qu’il fait… les cyclistes ne s en plaignant quasi jamais/jamais.

  29. CarFree

    Débat intéressant, effectivement si la mesure « Ville 30 » va probablement dans le bon sens, elle est largement insuffisante, pour les raisons évoquées entre autre par Joshua.
    En outre, je pense que la vitesse en ville est plus compliquée que cela: il y a la vitesse moyenne (qui plafonne à 15 ou 16 km/h dans les grandes agglos françaises) et la vitesse instantanée. Il y a la vitesse aux heures de pointe (parfois proche de… 0!) et la vitesse aux heures creuses. Or, un des (innombrables) problèmes de l’automobile, c’est que le réseau viaire est calibré pour l’heure de pointe. Tous les spécialistes en trafic le savent (car ce sont eux qui le préconisent!): on dimensionne les voies pour pouvoir écouler le trafic estimé à l’heure de pointe du matin et du soir. Résultat: 22 heures sur 24, les voies sont trop nombreuses ou trop vides pour le trafic, ce qui permet des vitesses plus élevées que les vitesses autorisées. Et c’est le second point que je voudrais aborder: même le 50 km/h est loin d’être respecté en ville, idem pour les zones 30, car l’aménagement permet d’atteindre des vitesses plus élevées sans qu’une réelle répression soit mise en place par la police. Vous avez déjà entendu parlé d’un PV pour circulation à 50 dans une zone 30?
    Donc, mettre toute la ville à 30 suppose soit de multiplier par 10 les effectifs de police et l’arsenal répressif, soit de multiplier les aménagements (très couteux) destinés à casser les vitesses et à empêcher les voitures de dépasser effectivement le 30!
    En bref, c’est sans doute une mesure qui part d’un bon sentiment mais qui resterait marginale si elle était appliquée.
    On en revient donc à l’interdiction des voitures, seule mesure réellement crédible. Et je ne pense pas qu’interdiction des voitures=gentrification des quartiers comme certains l’avancent. Les quartiers centraux sont déjà « gentrifiés » alors que les voitures y circulent! Par contre, il faut effectivement envisager l’interdiction des voitures dans le cadre d’une politique globale d’urbanisme (mixité sociale et fonctionnelle, relocalisation des activités, etc.) et de mobilité (TEC, vélo, etc.)

  30. Lucie

    Je viens de lire dans un journal gratuit cette idée d’une ville à 30 km/h.
    Je vais parler très franchement, c’est absolument ridicule, c’est là qu’on voit que la France fonctionne dans une démagogie quasi totale. Au lieu d’éduquer les populations on limite les libertés.
    En Allemagne par exemple, lorsque l’on ne traverse pas au passage piéton et au feu piéton vert on s’expose à une amende et on choque les gens. D’ailleurs tous les allemands s’arrêtent et attendent leur tour pour traverser. Dans une ville, il y a des espace pour tous et la route est l’espace des voitures et des vélos et pas des piétons, qui eux ont pour espace les trottoirs et les parcs, où leur sécurité est garantie.
    Si chacun était à sa place alors il y aurait déjà beaucoup moins de problème. Et les piétons devraient apprendre à se conduire de manière civilisée, c’est à dire quand on discute on se met sur le côté pour ne pas gêner, on traverse quand c’est notre tour, et aux endroits prévus à cet effet.
    Parce qu’on critique beaucoup les automobilistes alors que c’est de plus en plus galère pour eux de circuler en ville en slalomant entre les piétons qui n’ont pas conscience du danger qu’il encourent, et encore moins de la gêne occasionnée. En fait la plupart des piétons sont totalement irrespectueux et viennent se plaindre. Franchement, à croire que des gens sont suffisamment bête pour ne pas comprendre que la route est l’espace dédié aux véhicules, et que donc s’ils se font renverser ou autre c’est juste totalement de leur faute.
    Je suis pour les échanges sociaux dans les endroits prévus pour ça c’est à dire les trottoirs et sous certaines conditions !!
    Parce qu’ à force de placer la victime au mauvais endroits on ne trouve que des demies solutions et encore ….

  31. Cailliard

    Il y a une véritable jubilation à se sentir progressiste et pourtant, éprouver ce sentiment ne donne aucune certitude que la proposition qu’on formule soit une solution pertinente pour le problème posé.

    L’idée de chercher à améliorer une situation est louable mais on se doit, me semble-t’ il, de poser d’abord le problème le plus intelligemment possible car un problème bien posé est à moitié résolu.

    Il me semble que le soucis exprimé par cette initiative est de limiter les accidents et de permettre une convivialité en ville tout en réduisant la pollution.

    Avant de penser à balayer le système en place, ne faudrait-il pas chercher à le faire respecter car les règles sont faites dans l’intérêt général par des personnes qui ont longuement pesé le pour et le contre et donc adopté une attitude responsable que je ne vois aucune raison de mépriser.
    Je constate que les règles existantes ne sont que très mal appliquées et c’est plutôt dans cette dérive, à mon avis, qu’il faut rechercher la cause des problèmes d’insécurité, ce qui indiquerait plutôt que la solution devrait se trouver du côté de l’éducation des citoyens qui se partagent la ville.
    Si vous faites l’impasse sur cet aspect éducatif, vous risquez fort de formuler un voeu pieux pour une limitation à 30 km/h car les gens auront la même attitude à 30 qu’à 50 km/h. Le seul progrès aura été d’épargner les gens qui surgissent sous les roues des voitures de 26m (véhicule à 50 km/h) à 13m (véhicules roulant à 30km/h). les personnes se précipitant sous les voitures à moins de 13 m ne pourraient donc pas être épargnées, contrairement au système où on renforcerait les mesures éducatives pour tous, qui éviteraient mieux les imprudences de tous.

    Quant à la convivialité en ville, je ne pense pas qu’il soit indispensable, pour l’améliorer, de l’organiser justement sur la chaussée. Personnellement, l’espace piéton existant dans les espaces urbains parfois élargi sur l’espace des voitures à l’occasion de fêtes ou manifestations diverses me semble suffisant à laisser s’exprimer les besoins des citoyens.

    Handicaper les transports quotidiens des mères de famille entre leur travail et les nombreuses contraintes de trajet de la vie familiale me paraît comme frapper une mouche avec un marteau, c’est à dire des inconvénients disproportionnés par rapport à l’avantage obtenu. Je pense que l’agrandissement de l’espace de bien vivre des personnes n’ayant pas de lourdes contraintes de trajet quotidiens ne doit pas porter préjudice à tous ceux qui sont contraints d’utiliser la voiture.

    Je pense que la gestion des affaires d’une communauté comme une ville est un compromis entre les nécessités de tous ses membres.

    Reste la question de la pollution qui concerne l’ensemble de la population de la ville; Je pense que celà doit être un soucis d’amélioration dans la durée et se traduire par un ensemble d’améliorations judicieuses.
    Je ne pense pas que la réduction de la vitesse à 30 km apporte une amélioration significative par rapport à d’autres mesures comme l’incitation à prendre les transports en commun ou l’amélioration des conditions de circulation des vélos.

    En conclusion, je pense que cette proposition de réduction à 30 km/h apportera plus d’inconvénients que d’avantages,

  32. Tassin

    Le commentaire de Lucie est absolument génial. Rarement autant rigolé sur Carfree. Toute la pensée dominante de l’urbanisme des années 70 réunie en une seule phrase.

    Allez on va reprendre tout ça histoire de faire durer le plaisir :

    « Je viens de lire dans un journal gratuit cette idée d’une ville à 30 km/h.
    Je vais parler très franchement, c’est absolument ridicule, c’est là qu’on voit que la France fonctionne dans une démagogie quasi totale. Au lieu d’éduquer les populations on limite les libertés.  »

    Il me semblait plutôt que c’est l’omniprésence des bagnoles dans les rues qui limite la liberté de circuler des piétons, cyclistes et TC. Sans parler de la liberté d’avoir un environnement sans pollution sonore et chimique.

    « Dans une ville, il y a des espace pour tous et la route est l’espace des voitures et des vélos et pas des piétons, qui eux ont pour espace les trottoirs et les parcs, où leur sécurité est garantie. »

    La route est l’espace public des vélos et des piétons, désormais et depuis 2 générations accaparée par les bagnoles. D’où le parcage des piétons sur les trottoirs, des vélos sur les « pistes cyclables ».

    « Si chacun était à sa place alors il y aurait déjà beaucoup moins de problème. Et les piétons devraient apprendre à se conduire de manière civilisée, c’est à dire quand on discute on se met sur le côté pour ne pas gêner, on traverse quand c’est notre tour, et aux endroits prévus à cet effet.  »

    Les accidents voitures/piétons sont causés par… les piétons! Magnifique démonstration.

    « Parce qu’on critique beaucoup les automobilistes alors que c’est de plus en plus galère pour eux de circuler en ville en slalomant entre les piétons qui n’ont pas conscience du danger qu’il encourent, et encore moins de la gêne occasionnée. En fait la plupart des piétons sont totalement irrespectueux et viennent se plaindre. Franchement, à croire que des gens sont suffisamment bête pour ne pas comprendre que la route est l’espace dédié aux véhicules, et que donc s’ils se font renverser ou autre c’est juste totalement de leur faute.  »

    Priceless

    « Je suis pour les échanges sociaux dans les endroits prévus pour ça c’est à dire les trottoirs et sous certaines conditions !!  »

    Une ville agréable à vivre!

    « Parce qu’ à force de placer la victime au mauvais endroits on ne trouve que des demies solutions et encore …. »

    L’automobiliste est donc une victime. Victime de son égo et de son mépris des autres certainement.

  33. Tassin

    @ Cailliard :

    « Je pense que l’agrandissement de l’espace de bien vivre des personnes n’ayant pas de lourdes contraintes de trajet quotidiens ne doit pas porter préjudice à tous ceux qui sont contraints d’utiliser la voiture. »

    Vous connaissez beaucoup de personnes contraintes d’utiliser la voiture en ville? Pour la très très grande majorité c’est juste une question de choix. Et ce n’est pas en favorisant l’accès à la bagnole en ville que ces personnes seront incitées à utiliser les alternatives.
    Vous parlez de mettre l’accent sur l’amélioration des conditions de circulation des vélos, mais force est de constater que la bagnole est le pire ennemi des bonnes conditions de circulation des vélos.

    Non vraiment je ne comprend pas comment les gens peuvent encore avoir envie de voir des voitures en ville. C’est juste l’horreur. Il y a qu’à voir l’explosion de vie qui se produit lorsqu’un quartier bagnole redevient 100% piéton/vélo pour constater les dégâts liés à sa présence.

  34. Jean-Marc

    Comme Tassin, je tiens à remercier Lucie pour son poisson de mi-mai.

    Cependant, elle a oublié une donnée importante, que j ai VRAIMENT deja entendu au travail (de mémoire) :

    « Vous savez, en voiture, avec la vitesse et les changements de voies, faut s occuper des autres voitures, de la radio, du téléphone, des panneaux, des feux,… alors les piétons et les cyclistes, on n a pas le temps de s’occuper d’eux, faut qu’ils se bougent un peu, là ».

    Précision : la loi française dit qu’il faut rester maitre de son véhicule
    -> si, quand tu conduis, tu n as pas le temps de lire les feux/les panneaux/voir les autres voitures/les piétons/les cyclistes/les poussettes/les gens en fauteils roulants/…
    alors, c est que, par rapport à la situation de traffic dans laquelle tu te trouves, tu roules trop vite et/ou surtout trop prêt du véhicule te précédent.

    (en évaluation pifo (compter 3 secondes entre 2 voitures passant au même endroit*), plus de 95% des voitures, en villes, roulent trop prêt de la voiture la précédente).

    * 1 seconde, temps de réaction du chauffeur suiveur quand il remarque qu’il doit ralentir
    +
    1 seconde, le temps qu’il ralentisse (celà, c est pour ne pas rentrer dans l ancienne position de la voiture te précédent… mais pour ne pas rentrer dans un obstacle fixe ou se dirigeant vers soi, il faut augmenter la distance)
    +
    1 seconde de sécurité

  35. cycliste alcoolique

    ***Lucie* in the sky* with diamonds***
    Ha les bonnes années 70 ou on pouvait rouler à 80 dans les centres villes sans être emmerdé par les piétons et autres cyclistes.
    On pouvait fumer sans attraper le cancer et jeter son frigo au bourrier sans polluer.

  36. Legeographe

    Comment ne pas sourire en effet , merci Lucie :

    « Parce qu’on critique beaucoup les automobilistes alors que c’est de plus en plus galère pour eux de circuler en ville en slalomant entre les piétons qui n’ont pas conscience du danger qu’il encourent, et encore moins de la gêne occasionnée. »

    Si c’est vrai que bien souvent les piétons n’ont pas conscience du danger que représente l’automobile, c’est aussi pour cette raison qu’ils restent si nombreux à conduire leur voiture (on est très souvent successivement piéton et automobiliste dans la même journée, il serait donc pourtant si facile de prendre conscience de l’oppression automobile… mais non !) !

    – – –

    « Je suis pour les échanges sociaux dans les endroits prévus pour ça c’est à dire les trottoirs et sous certaines conditions !! »

    En gros (je caricature, mais la conséquence est bien là), la route est le lieu accepté de la barbarie. Il faut bien un petit espace pour garantir la protection des piétons, mais il n’en faudrait pas trop tout de même pour que la barbarie puisse aussi avoir droit de cité !

    – – –

    Bon, la semaine dernière, j’ai eu une discussion avec des Parisiens bagnolards et eux aussi en avaient vraiment ras le bol des cyclistes et des piétons, ces inconscients qui le seront éternellement ! « Inconscient »… c’est assez facile de traiter quelqu’un d’inconscient quand on a passé un « permis de tuer » (« license to kill », film avec notre James Bond !) et qu’on a donc un examen réussi qui nous dit apte à assumer des responsabilités qui pourtant sont intenables quand la Providence fait qu’un imprévu surgit devant une voiture à 50 km/h…

Les commentaires sont clos.