Malmö dit non aux trajets ridicules en voiture

« Un trajet ridicule en voiture est un trajet que l’on pourrait aussi bien faire en vélo ». Dans la ville de Malmö (Suède), la moitié des trajets en voiture sont des déplacements de moins de 5 kilomètres, selon un sondage réalisé en 2003. La Ville est partie du principe que l’on a tout à gagner en laissant de côté la voiture pour des déplacements de moins de 5 kilomètres. Mais comment faire en sorte que les gens troquent leurs voitures contre des vélos ?

Malmö fait depuis longtemps la promotion de l’usage du vélo au lieu de la voiture, la Ville a rassemblé tous ses projets sous une campagne de communication très réussie appelée « Pas de trajets ridicules en voiture » – No ridiculous car trip. Dans une vidéo réalisée l’année dernière pour la campagne, la Coordinatrice du projet, Annika Hörlén, affirme : « Il était important pour nous de créer quelque chose qui sorte de l’ordinaire et qui soit remarqué. »

Un homme pédalant sur une plateforme en plein coeur de Malmö, du personnel à vélo portant des vêtements oranges et des casques argentés, des citoyens décrivant le trajet le plus ridicule qu’ils aient fait en voiture… Ce sont certaines des nombreuses initiatives de la campagne. Informer, motiver et récompenser, tels pourraient en être les maîtres mots.

En parallèle à la campagne de communication, Malmö développe ses infrastructures, en créant par exemple un réseau de routes cyclables et des installations facilitant les déplacements à vélo dans la ville.

Dans la vidéo, l’ingénieur Len Jönsson conclut :  » En 1995, 20% des gens à Malmö utilisaient un vélo. Ce nombre a augmenté pour atteindre 30% aujourd’hui. C’est fantastique. »

La Ville de Malmö est membre d’Energy Cities depuis 2002.

Lire aussi :  EuroVelo : l'Europe à vélo

22 commentaires sur “Malmö dit non aux trajets ridicules en voiture

  1. apanivore

    Malmö est sous influence de Copenhague, juste de l’autre côté de l’Øresund. Même climat, même platitude absolue, pas très étendue, de bonnes connections en train au reste de l’Europe du Nord. Tout pour en faire un paradis cycliste.
    D’ailleurs ça ressemble à Copenhague à peine sorti du train.

    C’est marrant qu’avec déjà une bonne part d’usagers du vélo, des campagnes comme celles-ci aient lieu. En France on se gargariserait d’avoir quelques % de part modale et on ne ferait surtout rien pour la faire progresser. En plus dans les pays nordiques ils ont souvent une communication en anglais, histoire de faire envie à tout le monde.

  2. Tassin

    Super intéressant de voir ce qu’il se passe chez nos voisins Nordiques.
    Pourtant on ne peut pas dire qu’ils aient un climat qui pousse à faire du vélo!
    Merci!

  3. nicolas

    Lors des réunions sur le plan Climat Energie de Rennes, une chercheuse nous vait rappelé que les suédois étaient en moyenne des gens riches, très riches. Dans ce contexte, les effets dits « rebonds » de l’économie que constitue l’usage du vélo ne sont pas anodins.
    Car dès qu’ils en ont l’occasion, les suédois montent dans la Volvo pour rejoindre la datcha forestière situées à plusieurs centaines de kilomètres ou bien prennent l’avion pour des destinations plus ensoleillées.
    Le bilan carbone de la Suède n’est, parait-il, pas si bon que cela.
    Tout cela pour rappeler la triste réalité : sur la terre, ce sont les pauvres qui polluent le moins.
    En tout cas, cela fait militer pour un impôt sur le revenu élevé.

  4. apanivore

    Nicolas je me permet de préciser le sens d’effet rebond parce que c’est une expression un peu fourre-tout. Pour moi c’est la réduction voire l’annulation des économies d’énergie par des modifications du comportement de la société. (j’espère que c’est bien à ça que vous pensiez)

    En gros si j’achète des ampoules basse consommation, je me permet de les laisser allumer plus longtemps. Si je fais du vélo, j’ai plus d’argent à dépenser pour des vacances sous les tropiques. Ou pour m’offrir une résidence secondaire dans la forêt.

    Si la voiture est bien perçue comme une nuisance dans ces pays, en tout cas dans les villes. On est encore bien loin de remettre en cause d’autres luxes. Comme les vacances lointaines. C’est d’ailleurs ce que les anti-écolos aiment bien balancer dans les pattes des écolos, vous ne prenez jamais l’avion vous ?

    Enfin sur ce plan là ça évolue, mais doucement, on croise plus de cyclotouristes suédois que français. Et sur le plan du niveau de vie et des vacances au soleil on n’a rien à leur envier. Sauf que nous, comme le soleil est plus près on peut participer avec fierté à ce grand rendez-vous national que sont les chassés-croisés estivaux. Ah que de bons souvenirs ! Les heures de bouchons dans la fournaise asphaltée du péage de Fleury-en-Bière !

  5. Legeographe

    L’optimisme est bon pour que 5 km ne prennent pas plus de 10 minutes pour la plupart des gens. Ça fait du 30 km/h de moyenne. Oui, c’est faisable pour des gens qui *aiment* l’effort physique.

    Sinon, ce que dit la jeune femme brune à 2’10 » (« si les automobilistes essayaient un jour de vélo, je ne pense pas qu’ils retourneraient ensuite à la voiture »), c’est vrai, mais il faut un passage simultané de tous de la voiture au vélo pour être sûr que tous voient le peu de dangers qu’il y a dans le vélo. Car il y en a très très très peu quand il n’y a plus… de voitures, pardi !

    Sinon, pour ce qui est de la collaboration avec les designers, il est sûr qu’il y a du bon boulot à faire (mais même aussi pour le piétonnisme tellement celui-ci a été oublié dans les dernières décennies).

  6. Yôm

    Comme l’a relevé apanivore, l’automobiliste renvoie souvent à « l’écolo » ce type de réponse agressive, tentant de trouver la faille chez son détracteur.
    Car quiconque effectue un trajet de moins de 5 km en voiture sait que cela est ridicule d’autant plus que sa vitesse moyenne (garage compris) ne dépasse que rarement 30Km/h.
    Relever cette absurdité le culpabilise. Afin de ne pas demeurer en son rôle de persécuteur, il riposte en tentant de démontrer que chacun est à son tour persécuteur. Il n’y a dans ce cas plus de victimes innocentes.
    Tous étant égaux en matière de persécution, chacun mérite d’être châtié.
    Cela démontre l’inutilité d’un discours culpabilisant dont l’issue est l’équilibre entre persécution et victimisation.
    Inviter l’automobiliste à confesser son trajet le plus ridicule s’inscrit dans un autre processus.
    L’individu est libre de reconnaitre un « tort » ou non.
    De plus ce dernier n’est pas présenté de manière dramatique.
    Il s’agit tout juste de reconnaître une tendance à la fainéantise ou de feindre l’ignorance quant à la suprématie du vélo en ville.
    Faute avouée, à moitié pardonnée voire récompensée dans cet exemple.
    Loin d’être culpabilisé, celui qui s’avouera le plus ridicule sera récompensé.
    Plutôt que de se flageller, le futur ex-automobiliste a l’opportunité de faire un choix. Il peut sans crainte de quelque forme de représaille, reconnaitre ses erreurs et les réparer. Lui est offerte la possibilité d’améliorer sa vie et celle des autres.
    Et la ville lui en sera reconnaissante et le fait savoir en protégeant son assise.
    Le cadeau couvre selle me semble en être une marque.
    A travers ce geste, la municipalité manifeste son désir de prendre soin des fesses du cycliste et de sa monture.
    Il n’est pas nécessaire de corrompre les citoyens par l’appât du gain.
    Quiconque se déplace autant que possible à vélo contribue au bien être de tous. Il est socialement méritant. Et plutôt que de lui offrir une somme d’argent (avec laquelle il se paierait une grosse berline et aurait démontrer l’absurdité de la rémunération du mérite), il éprouve le bonheur de se sentir socialement utile et bienfaisant lorsque la société reconnait son geste.

  7. Nicolas

    Bonjour,
    oui, Apanivore, c’est bien à cette forme d’effet rebond que je pensais. En effet, Yôm, ce type de propos (ceux sur l’effet rebond) peut-être culpabilisant et contre productif vis-à-vis des automobilistes. Je ne m’exprime donc ainsi qu’ici ou au milieu de personnes déjà sensibilisées qui comprendront les limites de certaines politiques.

    Pour revenir sur la problématique des riches : à titre personnel, quelques choix très modestes (dont le rapprochement de mon lieu de travail et la vie en appartement) m’ont permis de libérer énormément de pouvoir d’achat. Immédiatement apparaissent les contradictions de l’occidental riche face à ses modes de consommation, surtout quand son mode de vie est issu d’un choix, ce qui est fort confortable.
    Une consommation qui limite l’impact environnemental est celle qui privilégie la qualité des produits manufacturés, plus chers (pour être clair, je parle de produits de luxe) : le cuir plutôt que le plastique, le bio du marché plutôt que le supermarché, etc. Mais je crains que le mieux soit de « contraindre », par une forte imposition des revenus.

  8. Le cycliste intraitable

    Imposer les revenus ? Et l’énergie ?

    Un report massif de fiscalité des revenus et surtout du travail sur l’énergie, proportionnelle à la quantité de GES qu’elle engendre, serait de loin la meilleure solution pour inciter les citoyens à la sobriété énergétique.

    Le salarié français moyen passe plus de 40 % de ses revenus, issus du travail, en cotisations et prélèvements fiscaux ou parafiscaux. Les salariés sont, directement ou pas, très fortement taxés, et le principe de croissance n’est pas respecté, ainsi que l’ont montré les économistes de la Révolution fiscale.

    Diminuons et simplifions ces prélèvements fiscaux pour restaurer le principe de croissance, et taxons ce qui demande de l’énergie via une taxe sur les combustibles fossiles et l’électricité bien supérieure à ce qu’elle est maintenant.

    Si certains se payent des voyages à l’autre bout du monde avec le pouvoir d’achat que leur donne leur situation, d’autres peuvent s’acheter des produits dont la production échappe à l’industrie, faire faire des travaux pour améliorer leur maison, et faire travailler des locaux !

  9. Tassin

    @ Cycliste intraitable :

    Evolution du taux marginal supérieur des impôts sur le revenu :

    http://img.over-blog.com/600×327/1/03/06/85/juillet-2009/taux-marginal-superieur-irpp.png

    Notez bien l’inflexion brute de la courbe autour de la contre-révolution libérale (fin des années 70-début des années 80).

    Les taxes que tu préconises sont aveugles, elles touchent tout le monde sans distinction de revenus, alors que les impôts sont progressifs. Et donc bien plus à même de limiter la sur-consommation inutile.

    Pour aller plus loin, lire Hervé Kempf « Comment les riches détruisent la planète »

  10. Tassin

    Pour éviter les malentendus : je serai plutôt pour une augmentation des taxes sur l’énergie, mais le transfert des impôts vers les taxes me semble totalement régressif et se trompe de cible (touche la petite consommation des pauvres plus que la sur-consommation des riches).

  11. DEMEZ Robin

    Petit à petit les comportements de déplacements changent ( 1% par an à Malmo) cela va évoluer dans le bon sens. La réintroduction du tram serait évidemment une très bonne infrastructure. Comme tout changement en matière de mobilité douce, elle se fera sur la lenteur et le dialogue régulier avec autorités, citoyen(nes)s et scientifiques. Le chemin de la transition écologique espéré par Illich, Gorz et d’autres commence enfin et se concrétise de jour en jour. Merci, nous vivons une Renaissance. Bonne continuation à votre site.

  12. Non au vélo!

    Pour avoir essayé le vélo, je suis dubitatif quand à ses aspects positifs sur l’écologie. Quand je roule à vélo, je suis tout rouge et j’halète. Je produis donc d’avantage de CO2. Par ailleurs, j’ai tendance après cet effort à manger beaucoup plus que lorsque je conduis bien tranquillement ma voiture : là encore, impact négatif en termes de bilan carbone – voire parfois en termes de production de méthane accrue.

    Le vélo sportif est ainsi catastrophique à tous points de vue. Prenez l’exemple du tour de France, par exemple : sans même parler de la caravane publicitaire et de la pollution qu’elle induit, la production supplémentaire de CO2 par les athlètes est telle que leur transport par bus serait moins néfaste envers l’environnement! Faites le calcul vous mêmes, si vous ne me croyez pas…

    La vérité des choses est que ce genre de croisade est l’arbre qui masque la forêt. Le seul est unique problème est cet affreux petit mot : « croissance ». Cessez de consommer. Réduisez vos besoins. A chaque achat envisagé, posez-vous la question : est-ce bien nécessaire? La sauvegarde du monde ne passera que par la décroissance. Décroissance de la production – n’avons nous pas déjà tout? Pourquoi vouloir toujours plus? – et décroissance de la population – et là, malheureusement, je n’ai aucune idée quand à la réalisation de ce but…

    Sinon, nous pourrons faire tout ce que nous voudrons, cela n’empêchera pas à plus ou moins court terme la disparition du monde que nous connaissons. Oh, pas de l’homme, aucun danger. Il y aura bien entendu de grandes souffrances et d’innombrables morts, mais nous sommes une souche solide! Pas de la nature non plus, d’ailleurs : à l’échelle de la Terre, qu’importerait qu’il n’y ait plus pendant quelques millions d’années que du sable et des cafards? Ce ne serait pas la première fois!

    Mais adieu eau pure, jolies forets et beau ciel bleu, et surtout, adieu à notre petit confort d’occidentaux plus prompts à l’indignation qu’à la réaction effective.

    Bref…

    Pour ma part, je ne fais plus de vélo. C’est trop dur et je souffre trop de mes hémorroïdes. Mais, d’un autre côté, je ne fais pas d’enfants non plus et je répare mon mixeur ou mon rasoir électrique moi-même s’ils tombent en panne au lieu d’en acheter d’autres. Et puis, aussi, je roule dans une belle auto de vingt ans d’âge au lieu de polluer en en acquérant une nouvelle, aussi ‘verte’ serait-elle par rapport à l’ancienne…

    Je mourrai donc heureux et fier de moi!

  13. Legeographe

    @ « Non au vélo » :

    Ce que vous dites ressemble à un découragement du premier coup de pédale…
    Votre souffle perdu, tout rouge, à cracher vos poumons, est une dépense d’énergie bien moindre que la voiture.
    Juste la différence est que vous ne voyez pas le moteur de votre voiture souffrir, et pour cause ce n’est pas un sujet, il ne dit pas sa souffrance comme vous dites la vôtre.

    Néanmoins, pour vous permettre de comparer les émissions de GES dans les actes de conduire et de manger :
    http://www.manicore.com/documentation/serre/actes.html

    Combien de GES dans mon assiette ?
    http://www.manicore.com/documentation/serre/assiette.html

    Combien de kg traîne votre moteur de voiture ? Et vous sur un vélo, vous traînez combien de kg ? Je vous invite à revoir de façon plus noble le rougeoiement de votre visage en haut d’une côte…

  14. apanivore

     » (…) en termes de production de méthane accrue. »

    L’automobiliste aussi aime méthaniser dans son habitacle. C’est même une des rares joies de l’automobile. Pouvoir profiter égoïstement de ses vents. Ou écouter avec un sourire béat les plaintes de ses passagers.

    Si par contre vous faites parties de ces esprits chagrins qui ne savent pas vivre et dont la respiration autant que les flatulences préoccupent au plus haut point, une corde en chanvre (bio) pourrait vous aider à en finir avec les 2.
    Et oui le chanvre ça se fume, mais pas que.

    Non mais il serait temps que quelqu’un modère les arguments scatos . C’est un site de bonne tenue ici !

  15. Consterné

    Je tombe par hasard sur ce site… vous n’êtes pas marrants, les gars. Conseiller à quelqu’un qui ne pense pas tout à fait comme vous d’aller illico se pendre… vous vous prenez un peu trop au sérieux, et je suis triste de constater que, comme un peu trop souvent, écolo=ayatollah.

  16. Legeographe

    @ Consterné :

    En fait, moi-même étant un ayatollah selon votre définition, je vous invite à lire ce que j’avais écrit à propos d’autres ayatollahs :
    http://carfree.fr/index.php/2011/05/28/les-dix-commandements-de-layatollah-de-la-voiture-lettre-ouverte-aux-autorites/

    Je ne juge en rien l’humour d’Apanivore ; et je pense bien que, vu comme c’était formulé, c’était de l’humour dérisoire (euh, je suis pas en train de dire des pléonasmes ?).

  17. Consterné

    J’ai lu votre texte, et je ne suis pas convaincu. J’aimerais que vous m’expliquiez comment je vais faire chaque jour en vélo les 50 bornes qui me séparent de mon travail. Pour ce qui est de la liberté de se déplacer, vous expliquerez également à ma mamie pourquoi désormais elle se doit de rester chez elle, puisqu’à 80 ans passés elle ne peut plus guère pratiquer le vélo (soit dit en passant, mon grand père a fait le nord-pas de calais à vélo, en tant que représentant de commerce, été comme hiver, à la fin des années 40. Le jour où il s’est payé une dauphine, il n’a pas ressenti grande nostalgie à laisser tomber son biclou – d’autant qu’il a en 49 chopé à son guidon une pneumonie dans les Ardennes). J’aimerais aussi que vous déclenchiez chez moi l’étincelle de poésie qui me fera passer la joie au coeur mes vacances à Carvin plutôt qu’à la mer (selon vous réservée aux bretons et au niçois de souche). J’aimerais aussi que vous m’expliquiez pourquoi je me sens si bien au volant de ma voiture. Je ne m’énerve pas, au contraire. Je me sens chez moi, dans un cocon douillet et protecteur, et à son volant l’agressivité du monde ne me touche pas.

    En bref, je me poserai tout de même la question : faisant partie des 99,9% de gens qui préfèrent au quotidien la voiture au vélo, est-ce parceque je fais partie de la grande majorité des crétins endoctrinés par les publicités des constructeurs automobiles, ou est-ce parceque ce monstre infâme qu’est la voiture présente tout de même quelques avantages?

  18. Legeographe

    Peut-être, Consterné, que vous ne voyez pas les choses sous le même angle que d’autres (et moi) ; 20000 euros, ça ne vous donne pas plein d’envies ?
    http://carfree.fr/index.php/2010/02/08/20-000-euros/

    Comme un investissement dans un logement un peu plus proche de votre boulot ? Comme de bouffer de la bonne bouffe ? Comme de ne pas s’endetter la prochaine fois que vous irez sur le marché de l’immobilier (à vrai dire, je ne sais pas où vous habitez, donc 20000 euros peuvent être dérisoires par rapport à certains prix parisiens, comme ils peuvent représenter plus de 50% d’un appartement en ville moyenne de province !) ?

    Ivan Illich a même calculé la « vitesse moyenne généralisée » des automobilistes aux USA, ainsi que d’autres usagers :
    http://carfree.fr/index.php/2008/09/07/conduire-pour-travailler-ou-travailler-pour-conduire/
    C’est expliqué mathématiquement ici :
    http://www.nord-nature.org/publications/bulletin/102/102b1.htm
    Conclusion : le vélo peut être considéré comme plus rapide que la voiture !

    Pour revenir à la distance de votre domicile à votre boulot, dites-moi quel engin et quel urbanisme insoutenables (vous savez, cet engin qu’est la voiture est pourtant engagé aujourd’hui dans ce que les marketeux le développement durable, belle supercherie si vous y croyez encore) ont permis cela (que vous habitiez à 50 km de votre boulot) : c’est tout mon (enfin, c’est pas un commandement auquel je prête serment d’allégeance) « 9e Commandement » (cf mon texte) qui en parle, sans pour autant dire que vous-même avez décidé d’orienter la société dans ce chemin… mais vous répondez présent pour entretenir cette organisation spatiale qui ne sera pas éternelle.

    Pour ce qui est de l’agressivité qui ne vous touche pas, c’est aussi ce que me disent certains collègues ou proches qui seraient prêts à prendre le vélo si le trafic automobile n’étais pas aussi dangereux… Bref, si les autres roulent, alors moi aussi je roulerai pour ne pas m’exposer. Si les autres ne roulent plus, alors je veux bien être vaillant sur mon vélo ! Mais tant qu’il restera des automobilistes qui mettent en danger les cyclistes, alors je serai moi aussi au volant de ma voiture (et je mettrai donc en danger les cyclistes qui n’auront pas eu ce raisonnement « un peu paresseux mais prudent », prudent au point de continuer comme si ceci allai éternellement durer…).

    La Terre tourne, elle ne s’arrête pas à mon battement de cil… Ma direction assistée tourne tout autant, elle ne s’arrêtera assurément pas lorsque le baril aura un petit hoquet à 300$ le baril… Je ne sais pas quel âge vous avez. S’il vous reste quarante ou cinquante ans ans à vivre (ce qui est probable au vu de l’âge de votre grand-mère), c’est-à-dire comme moi environ, alors vous connaîtrez ce jour où le baril aura atteint les 300$ le baril. Ce jour-là, vous pleurnicherez peut-être encore en allant faire votre plein. Quand le baril sera à 1500 euros, à moins que vous ne soyez médecin (si possible, je vous souhaite d’être médecin [ou un salaire du genre], un métier qui peut être beau, et en même temps de faire le choix de ne pas avoir de voiture bien que vous ayez le pouvoir d’achat suffisant pour cet achat), vous n’aurez certainement plus de voiture. Ça s’appelle le pic pétrolier (attention, maux de tête si vous n’êtes pas habitué… je vous conseille alors plutôt de voir quelques vidéos didactiques avant de passer à la lecture du long article wikipedia) :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Pic_p%C3%A9trolier

    Néanmoins, la conclusion, une fois que vous aurez pigé l’enjeu, est un raccourci faisant moins mal à la tête :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Pic_p%C3%A9trolier#Conclusion

    Et comme on aime bien avoir mal à la tête sur notre forum d’ayatollahs, on a un article sur le passage déclaré (pas par nous, cela aurait été trop facile ! Par L’AIE, Agence Internationale de l’Énergie… c’est pas des rigolos, les mecs) du pic pétrolier (en 2006 !) :
    http://carfree.fr/index.php/2010/11/24/le-pic-petrolier-a-eu-lieu-en-2006/

    Pour des vidéos faisant moins mal à la tête, sur le pic pétrolier :
    http://www.dailymotion.com/video/x552kj_pic-petrolier_fun
    (là, ça fait vraiment pas mal, ça fait message publicitaire)

    Et une autre vidéo plus longue en deux parties (avec un député qui s’y connaît un peu en la matière, à savoir Yves Cochet, qui a écrit des bouquins sur le sujet) :
    http://video.google.com/videoplay?docid=7999035285366730032
    http://video.google.com/videoplay?docid=1164568756033299611
    Ce député est loin de faire mal à la tête et c’est un grand mérite pour un politicien ! 😉

    Et je découvre même qu’il y a eu un colloque à l’Assemblée Nationale en janvier dernier (allez, je vais me faire mal à la tête) :
    http://www.avenir-sans-petrole.org/article-colloque-sur-le-pic-petrolier-a-l-assemblee-nationale-les-videos-77769882.html

    Je vous souhaite d’être médecin (si tel est votre cas, bravo) et de ne plus jamais racheter de voiture pour autant (aussi pour penser à la santé de vos patients, ainsi qu’à la vôtre). Ou je vous souhaite, sinon, de pouvoir vous passer de l’idée de posséder une voiture jusqu’à votre mort. Ou si vous êtes financier, vous pourrez peut-être vous payer une voiture jusqu’à votre mort, si l’on continue à sauver la finance plutôt que de sauver les hommes (et peut-être aurez-vous alors plus de mal à vous séparer d’une voiture qu’un médecin, vu l’empathie dont font preuve certains financiers…).

    Désolé pour la longueur du message.

  19. Legeographe

    Enfin, pour ce qui est des vacances à la plage, j’arrive à en prendre de temps à autre (bien que, fuyant les foules, j’aime assez peu aller plonger dans la foule aoûtienne qui crame sous le soleil de la Côte d’Azur). Ça s’appelle des vacances, et non pas un week-end ; je parlais, dans mon texte, des week-ends (mais ça marche aussi pour les vacances pressées) où l’on s’empresse de se jeter dans les bouchons pourtant prévus par Bison Futé et de s’entasser dans la voiture avant de s’entasser sur une plage pour 24 heures… triste emploi du temps dominical alors que la France regorge d’endroits où l’on peut perdre près de chez soi en quelques coups de pédale !

    Je remets le passage afférent au week-end à la mer :
    « la pratique des loisirs diffère (on ne va pas à la mer depuis le centre de la France pour un week-end, on va alors éventuellement à la campagne proche, celle qui a encore des bouts épargnés par le tourisme de masse…). »

  20. apanivore

    J’avais l’air de me prendre au sérieux là ? Je tournais juste certains arguments en ridicule. C’est le sujet ici, le ridicule.

    Bon d’accord, l’humour noir n’est pas du goût de tous (pardon aux familles toussa), mais les arguments du genre « respirer pollue », c’est ce que ça m’inspire en premier lieu.

  21. Legeographe

    Pour venir répondre à « Non au vélo », je l’invite (ainsi que tous les autres) à regarder Jean-Marc Janovici parler des esclaves énergétiques (et donc de l’effort humain) :
    http://www.youtube.com/watch?v=yikTMQh2vBE

    Tous les efforts que nous développons quotidiennement représentent entre 0,05 kWh et 0,5 kWh (l’équivalent d’un corps qui fait une ascension pédestre de 3000m de dénivelé positif)… quand notre l’énergie thermique de notre corps représente 2,5 kWh dans une journée. Bref, votre effort physique à vélo ne vous coûte rien… en gros, 0,5/(0,5+2,5) = 0,5/3 = 1/6.

    Alors, ensuite, en fournissant un effort musculaire important, on accroît l’énergie thermique aussi (je ne sais pas de combien c’est). Mais on est bien loin des 10 kWh rendus par la combustion d’un litre de pétrole. Un litre de pétrole, avec une « bonne voiture » (eh, voilà que je fais des oxymores), ça fait avancer 20 km… Génial… Moi, en une heure de vélo, je les fais… Et je fais même 7 fois cette distance s’il le faut dans la journée… et je suis toujours loin d’avoir fourni 10 kWh (puisque mon corps en est incapable) ! Alors qui dépense le plus d’énergie, « Non au Vélo » ?

  22. Zanas

    Puisque l’on parle de vacances à la plage et que j’ai répondu à ce texte, j’en profite pour faire une micro-pub pour mon blogue où j’ai traité ce sujet au regard de l’actualité.

Les commentaires sont clos.