Vivre sans voiture… au Luxembourg

Du 15 au 28 septembre et du 5 au 15 octobre 2011, la Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie au Luxembourg va exposer au grand public les sept projets retenus dans le cadre du projet-pilote « Vivre sans voiture ».

Concilier le développement durable avec l’essor urbain n’est pas chose aisée. La Ville de Luxembourg a pris l’initiative de mettre à disposition des terrains lui appartenant pour les destiner à la création de logements urbains contemporains à prix abordable et répondant à un souci de développement durable. Dans ce but, une consultation a été lancée au niveau européen à la fin 2010 afin de sélectionner un projet-pilote répondant au mieux aux critères écologiques, sociaux, urbains et économiques. Ces projets sont caractérisés par de multiples aspects :
– mixité sociale,
– qualité de vie des habitants du site,
– mise en valeur des espaces publics et des lieux sociaux,
– diminution des coûts de construction,
– diminution induite du coût d’acquisition des logements,
– réduction des surfaces imperméables,
– accessibilité aux transports en commun…

Située dans le quartier du Limpertsberg, à proximité immédiate du centre-ville, cette zone de 70 ares constitue un îlot délimité par la rue Ermesinde, les avenues Pasteur, Henri VII et l’avenue de la Faïencerie.

La consultation du projet « Vivre sans voiture » a été remportée par l’équipe composée de Tracol Immobilier SA (investisseur-promoteur) et Tatiana Fabeck architecte (architecte) (Cf photo). Pour ce projet, la Ville met à disposition, par le biais d’un droit emphytéose de 75 ans, des terrains lui appartenant et participe ainsi activement à diversification de logements urbains contemporains à prix abordable pour une population mixte.

Lire aussi :  Pour frauder dans les transports en commun, créez votre mutuelle!

Ce projet s’inscrit en complément d’autres projets et mesures initiés par la Ville (comme les Baulücken ou les projets de logements étudiants) et répond à un quadruple objectif : améliorer la qualité de vie des habitants, augmenter les espaces publics et les lieux sociaux et de rencontre au sein du quartier, diminuer les coûts de construction et donc d’acquisition des logements, réduire les surfaces imperméables.

Ces objectifs sont notamment atteints par l’absence de garage et d’emplacement de stationnement. La bonne localisation du site, îlot formé par les rues Ermesinde, avenue Pasteur, Henri VII et de la Faïencerie, peut rendre superflu l’utilisation de voiture pour les besoins quotidiens puisque le site est déjà bien équipés en commerces et qu’il est bien desservi par les transports en commun. De plus, il présente l’avantage de ne pas être éloigné du centre-ville.
Salle d’expositions de la Fondation de l’Architecture, 1, rue de l’Aciérie, L-1112 Luxembourg.

Entrée libre, du mardi au vendredi de 09h00 à 13h00 et de 14h00 à 18h00, le samedi de 11h00 à 15h00.

6 commentaires sur “Vivre sans voiture… au Luxembourg

  1. apanivore

    Vu sa localisation à 1km du centre-ville et à 3km de la gare centrale, ce quartier devrait déjà, de facto, être « sans voiture ».
    Appeler un projet-pilote « Vivre sans voiture » c’est risible mais bon. Ça laisserait penser que ça ne marchera peut-être pas, que l’expérience est utopique.

    Par contre ce qui me parait plus difficile c’est de diminuer les couts de construction, tout en faisant du durable, en espérant que les logements seront moins chers.

    J’aurais plutôt tendance à penser que les logements seront plus cher, parce que tout le monde aimerait vivre dans un quartier sans voiture. Tout comme tout le monde préfère faire son shopping dans un milieu sans voiture (cf. nos centres-villes piétons et un récent article sur les centre commerciaux US)

  2. Le cycliste intraitable

    Se passant au Luxembourg, pays parmi les plus mal classés du monde au Happy Planet Index en raison d’une hyperconsommation largment au-delà de la moyenne européenne, c’est une forme de « greenwashing » comme une autre.

    À écouter les propos des élus et autres décideurs, les quartiers sans voitures sont comme des parcs nationaux : on y interdit ce qui est autorisé et polluant ailleurs. C’est une manière comme une autre de se donner bonne conscience.

    Ce genre de communication est aussi lamentable qu’une pub de grosse cylindrée tournée dans un paysage magnifique et sauvage.
    Ce genre de quartier, entre les mains de gens qui pensent comme des consommateurs, ne va pas changer grand-chose à l’empreinte environnementale, à cause de l’effet rebond.

    Tout le pouvoir d’achat qu’ils récupéreront de leur économies sur la bagnole, croyez-vous qu’ils vont l’épargner ? Non ! Ils vont le dépenser évidemment, au moins en partie.

    Pour dépenser de l’argent sans trop pourrir son bilan carbone, soit on investit dans de l’immobilier existant ou de la terre (à condition d’en faire quelque chose…) si on en a assez, soit on achète des objets issus de l’artisanat. Mais l’artisanat se fait rare…

    Mais qui sait ça, à part ceux qui lisent Cochet ou Jancovici ?

  3. MOA

    A noter que la mixité dans ce genre de pseudo-quartier vert ne s’envisage qu’à coup de barricade autour des ilots .
    L’ilot des pauvres à coté de l’iot des riches, chacun d’eux entourés d’une enceinte haute (je ne parle pas de simple cloture) et fermée par de bon gros portails.
    Je n’exagère pas.
    On peut l’observer par exemple dans le quartier Andromède à Blagnac.

    Mais tous ces eco-quartiers répondent à la même norme d’urbanisation.
    Le mobilier urbain est quant à lui penser, pour observer ce qui se passe dans la rue (par exemple à partir de caméra) et pour empecher tout regroupement de personne.

    A andromède, ils ont, en plus, été infoutus de virer les bagnoles…. mais il y a une « coulée verte » où la biodiversité serait favorisée.
    Quelle foutaise, je vous jure !

    200% ok avec cycliste intraitable donc. Greenwashing, lavage de cerveau, rendormez-vous et surtout ne changez rien et ne vous interrogez pas.
    La mère de famille pourra apporter son gamin en vélo (quand il ne pleut pas) en roulant à côté du tramway sans trop sentir l’odeur des gaz d’echappement , fera ses courses dans l’épicerie locale (sauf en période de noel ou de soldes)…. et continuera à partir en ouikend en bagnole à 600 km A/R ou en vancance en avion en.. Tuinisie.

  4. Tassin

    @ Le cycliste :

    « Pour dépenser de l’argent sans trop pourrir son bilan carbone, soit on investit dans de l’immobilier existant ou de la terre (à condition d’en faire quelque chose…) si on en a assez, soit on achète des objets issus de l’artisanat. Mais l’artisanat se fait rare… »

    Euh non là, l’investissement immobilier et terrien sont 2 plaies de notre époque. On est en pleine bulle immobilière!
    Une des seules manières de dépenser du pognon intelligemment c’est encore de le donner à des structures en ayant besoin. Ou à l’État.

Les commentaires sont clos.