La privatisation du rail a déjà commencé!

Dans la série « Comment détruire le rail Français » nous nous pencherons aujourd’hui sur les Partenariats Public-Privé (PPP).

Ce type de contrat est déjà bien connu dans le milieu hospitalier. Le hasard faisant bien les choses, Gaël en parle aujourd’hui sur son blog.

Le principe appliqué au rail est simple et tient en une phrase : de l’argent public est investi dans un projet ferroviaire dont le chantier est attribué à un privé (au choix: Eiffage, Vinci, Bouygues), puis celui-ci se voit attribuer la concession de l’ouvrage. C’est-à-dire des péages dont devront s’acquitter les trains roulant sur la future ligne. En général pour une durée de 50 ans.

A l’heure actuelle, la totalité des projets de LGV sont à ma connaissance financés sur cette base. Au public les risques, au privé les bénéfices, renforçant le TGV dans sa position de cheval de Troie de la marchandisation du rail en France. Pour mémoire, la fin du tarif kilométrique des billets et son remplacement par des offres commerciales opaques ainsi que le yield-management ont été imposés d’abord sur les TGV avant de s’immiscer petit à petit sur les trains classiques.

L’interview de Marc Fressoz parue le 19 septembre sur le site du Nouvel Observateur vous apportera quelques précisions.

Dans la lignée de « La Fracture Ferroviaire » de Vincent Doumayrou, le nouveau livre de Marc Fressoz « F.G.V : Faillite à grande vitesse » analyse l’évolution de 30 ans de politique ferroviaire à grande vitesse.

Nos amis Bretons, Poitevins, Orléanais et Auvergnats se réjouiront d’apprendre que le futur massacre de leur région et fermeture de leur gare locale soutiendra le cours des actions des grands groupes de BTP Français…

Lire aussi :  La Réunion choisit le tout automobile

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Crédit image : Soulcié, Fakir Presse 2010

6 commentaires sur “La privatisation du rail a déjà commencé!

  1. Tassin

    Petite news en ce mois de juillet pluvieux :
    Le chantier de la LGV Tours-Bordeaux a commencé. Au programme en plus du saccage d’une bonne part du Poitou-Charentes par Vinci, l’exploitation de la main d’oeuvre étrangère (merci Bolkenstein!) est bien visible. Des ouvriers Polonais, Roumains, Tchèques sont parqués dans des baraques dont ils ne sortent pas et travaillent au salaire de leur pays d’origine.
    Pour le plus grand bonheur des profits de M. Vinci qui est assurément plus compétitif qu’un PDG Roumain…

  2. apanivore

    « et travaillent au salaire de leur pays d’origine »
    Là tu fantasmes, c’est interdit dans ce cas (les ouvriers ne rentrent pas en Pologne tous les soirs), la directive Bolkenstein précise qu’on respecte les minimum du pays dans lequel on travaille. Donc ils doivent être payés au SMIC français, ce qui reste somme toute moins que ce qu’un français accepterait pour un travail dans le BTP.
    Si l’employeur ne respecte pas cette règle, la justice le contraindra, à verser les salaires dus. C’est déjà arrivé (même si là tout de suite je n’arrive pas à remettre la main sur le nom de l’entreprise comdamnée à l’époque).

  3. Jean-Marc

    « Si l’employeur ne respecte pas cette règle, la justice le contraindra, à verser les salaires dus. C’est déjà arrivé »

    Oui, c est deja arrivé
    (dans une exploitation agricole/viticole, si je me souviens bien)

    Donc, il faut se faire contrôler, se faire prendre pendant le contrôle, et après jugement, on doit verser ce qui manque (une amende ou pas en prime ?)

    Le truc, depuis des années, il y a de moins en moins d’inspecteurs du travail…

    Donc la loi est là… mais quasi inapplicable.

    On sait deja que les exploitations agricoles et le BTP sont des champions du travail illégal (utilisation de sans papiers sous payés)…
    Là, ils peuvent s’améliorer… et devenir champions dans le travail intra-communautaire à salaire illégal.

  4. Tassin

    @ Jean-Marc :

    Oui effectivement, c’est illégal mais pratiqué. Sinon à quoi bon faire venir des ouvriers sur 3000km si c’est pour les payer comme des Français? Ce ne sont pas les ouvriers au SMIC qui manquent en France.

    Dans le chantier d’immeuble Bouygues à côté de chez moi c’était pareil : des Polonais. Dans ma commune voisine, la rue a été refaite par des Italiens. C’est pourtant bien des multinationales disposant de filiales Françaises qui pratiquent ce genre d’abus.

  5. Pim

    en effet, c’est interdit, mais fréquent. Il n’est pas rare de voir arriver le vendredi soir des valises de cash sur les chantiers … Enfin j’espère que c’est plus rare aujourd’hui

Les commentaires sont clos.