Agrocarburants : une nouvelle étude confirme les impacts négatifs et recommande une révision de la politique européenne

La nouvelle étude de la Commission européenne sur le changement d’affectation des sols indirect (CASI) dû aux agrocarburants constitue une sérieuse mise en garde et remet en cause la politique de développement des agrocarburants.

Le 21 octobre 2011, Paris – L’étude commandée par la Commission européenne sur la prise en compte du changement d’affectation des sols indirect [1] (CASI) dû aux agrocarburants en Europe est enfin publiée [2]. Ce document de l’IFPRI [3], qui doit servir de base aux propositions législatives de la Commission européenne, constitue une sérieuse mise en garde et remet en cause la politique de développement des agrocarburants.

Pour Diane Vandaele, du RAC-F: «Ce que nous affirmons depuis des années est enfin annoncé sans ambiguïté, l’IFPRI reconnaissant que les agrocarburants ne sont pas le meilleur outil pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports».

Même si des incertitudes subsistent, des facteurs CASI par filière sont estimés, montrant comme prévu que les filières biodiesel sont catastrophiques pour le climat!

Pour Jérôme Frignet, de Greenpeace: «Le détournement d’une part croissante de la production d’huile végétale mondiale en direction des agrocarburants entraîne une pression supplémentaire sur les forêts tropicales ; ce sont principalement les huiles de palme et de soja, moteurs de déforestation, qui répondent à l’augmentation de la demande induite».

Avec de tels impacts, et sans révision de l’objectif d’incorporation d’agrocarburants dans les transports fixé par la directive « Energies renouvelables » de 2008, les agrocarburants risquent d’être encore plus dommageables pour le climat que les énergies fossiles qu’ils sont censés remplacer.

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Pour Sylvain Angerand des Amis de la Terre: «La politique européenne en matière d’agrocarburants a été conçue avant tout pour sécuriser les besoins en mobilité future, de l’aveu même de la Commission [4], et non pour lutter contre les changements climatiques. Cette étude est un pavé dans la mare : il faut réduire la demande et arrêter la fuite en avant».

Les conclusions de l’IFPRI tombent aussi au plus mauvais moment pour l’Union européenne car, à Rome, s’achève la réunion du Conseil sur la Sécurité alimentaire mondiale, dont le comité d’experts recommande l’abandon des objectifs obligatoires d’incorporation d’agrocarburants comme l’explique Antoine Bouhey, de Peuples Solidaires/Action Aid: «La Commission européenne est prise en étau. Les agrocarburants ne permettent pas de lutter contre les changements climatiques et menacent la sécurité alimentaire des pays du Sud. Il faut remettre à plat cette politique!».

Source: http://www.rac-f.org/