Les chiens sont lâchés

Une fois n’est pas coutume, je vais faire un peu de politique politicienne, pour défendre de toutes mes forces Eva Joly. Non pas que je défende particulièrement son programme ou celui d’Europe Ecologie-Les Verts, mais je suis sidéré par l’attaque en règle dont elle fait l’objet de toutes parts, y compris et peut-être surtout de la part de son propre camp politique.

Soyons clair, le programme écologique d’Eva Joly n’est pas beaucoup plus ambitieux que la politique environnementale d’un constructeur automobile lambda. Elle s’insère parfaitement dans ce que l’on peut appeler une écologie de marché à la sauce croissantiste et productiviste. En outre, malgré les atermoiements des uns et des autres, il était évident qu’elle appellerait à voter Hollande au second tour de l’élection présidentielle.

Également, n’ayant jamais voté écologiste, on ne peut pas m’accuser non plus de parti pris ou de point de vue partial sur la vie interne de la galaxie écologiste.

Or, je suis effaré par le dézingage en règle dont fait l’objet Eva Joly depuis maintenant quelques jours. A en entendre certains, elle devrait même se retirer de la course à l’élection présidentielle, elle se serait « discréditée », etc.

De quoi parle-t-on au juste? Tout commence quand les Verts et le PS négocient un accord pour l’après présidentielle. Qu’on le veuille ou non, il s’agit bel et bien d’un accord de gouvernement, car il vise à établir une majorité présidentielle à l’assemblée nationale pour permettre à Hollande de gouverner. On peut supposer que les écologistes auront bien entendu droit à certains maroquins ministériels dans le cadre de cet accord.

Du point de vue de l’électeur, cet accord est forcément incompréhensible. Il aurait du avoir sa raison d’être entre les deux tours de l’élection présidentielle, dans l’hypothèse où Hollande arriverait devant Joly.

Le fait que cet accord intervienne maintenant en dit long sur le peu de confiance de la clique écologiste dans la candidature d’Eva Joly. En gros, ils pensent à peu près tous qu’elle va se planter et qu’il est donc préférable de négocier un accord maintenant pour obtenir le maximum tout de suite au lieu de négocier après le premier tour si le score d’Eva Joly ne dépassait pas les 5%…

Seconde étape, on a une multinationale de la pollution nucléaire qui intervient directement dans l’accord entre PS et écologistes en obtenant le retrait d’un paragraphe sur le combustible nucléaire MOX, sans que cela semble choquer outre mesure socialistes et écologistes. L’accord enterre également au passage l’idée de tout abandon du nucléaire ou même de l’arrêt de l’EPR de Flamanvile… thèmes qui sont pourtant au cœur du programme d’Europe-Ecologie-Les Verts!

C’est à ce moment là qu’Eva Joly commet, selon l’ensemble de ses détracteurs, sa « première erreur », en déclarant qu’elle ne se reconnaît pas dans cet accord, accord qui « ne la fait pas rêver » selon ses termes. C’est quand même la moindre des choses pour une candidate à l’élection présidentielle de porter le programme de son parti et non pas un accord signé à la va-vite pour des raisons strictement politiciennes!

Mais le coup de grâce va venir quand elle a l’outrecuidance de ne pas se prononcer clairement pour Hollande au second tour de l’élection présidentielle… En réalité, quelle a été la réponse exacte d’Eva Joly quant à savoir si elle appellerait à voter Hollande au second tour? De mémoire, quelque chose du genre: « pourquoi ne demandez-vous pas à François Hollande s’il appellera à voter pour moi dans l’hypothèse où je serais devant lui au premier tour? »

A vrai dire, tout ceci sonne faux. Bien sûr que tout le monde sait qu’elle va appeler à voter Hollande au second tour: ses « amis » écologistes, les socialistes, la droite, les électeurs, etc. La véritable question n’est pas celle-ci, mais plutôt pourquoi faire comme si le premier tour n’avait pas de raison d’être? Qu’est-ce qu’on reproche exactement à Eva Joly? Est-ce de ne pas faire campagne pour François Hollande? Si c’est le cas, Europe Ecologie-Les Verts n’a qu’à se dissoudre en tant que parti politique et fonder un courant au sein du PS…

Lire aussi :  Nicholas Georgescu-Roegen et l'automobile

En fait, il y a réellement deux niveaux de critiques, l’une provenant du camp écologiste et l’autre provenant du camp socialiste.

Dans le camp écologiste, le véritable problème, c’est la peur qu’ont les ténors du parti écologiste de louper des places au sein du futur gouvernement. Pour eux, l’important n’est pas dans la campagne présidentielle des Verts ou d’Eva Joly, mais dans le futur positionnement du parti écologiste dans la prochaine majorité présidentielle (maroquins ministériels, groupe parlementaire à l’assemblée, nombre de circonscriptions). Dans ce contexte, il faut absolument ménager les susceptibilités du camp Hollande. Pour eux, le Rubicon a été franchi quand Eva Joly n’a pas voulu dire clairement qu’elle appellerait à voter Hollande au second tour. Le feu était dans la maison, car tous les espoirs de futurs postes risquaient de disparaître…

Dans le camp socialiste, l’inquiétude n’était pas de ce niveau-là, car les socialistes savent tous, Hollande compris, qu’Eva Joly appellerait quoi qu’il arrive à voter Hollande au soir du premier tour à l’élection présidentielle. Et quand bien même elle n’appellerait pas à voter Hollande, ses électeurs n’iront pas voter Sarkozy au second tour… Leur problème relève donc plus du danger que représente Eva Joly en matière de transparence et d’intégrité, en particulier quand elle a dénoncé à juste titre les magouilles du PS et d’Areva lors de l’accord avec les Verts. Quoi qu’ils en disent, les socialistes apparaissent réellement comme archaïques dans cette affaire, présentant aux électeurs une tradition détestable de la politique française, la connivence entre multinationales et partis politiques.

En fait, le vrai problème d’Eva Joly, c’est d’apporter dans la campagne électorale qui s’annonce une manière très « nordique » de faire de la politique, en dénonçant les collusions, les négociations de marchands de tapis, les lâches abandons, etc. Il y a chez cette femme une intégrité que tous les hommes et femmes politiques français ont depuis longtemps abandonné en rase campagne.

Cette « affaire » met au grand jour, pour ceux qui en doutaient encore, le niveau déplorable du paysage politique français.

Pour mieux comprendre Eva Joly, il faut quand même rappeler quelques éléments habituels de la démocratie norvégienne. En Norvège, les ministres prennent le train à leurs frais et se font rembourser sur justificatif! Les ministres se doivent de prendre les transports en commun ou alors marcher quand c’est possible. Même les taxis ne sont pas remboursés par l’Etat!

Tout ceci n’est pas seulement anecdotique mais caractérise l’idée d’un Etat démocratique exemplaire. C’est pourquoi, quelqu’un comme Eva Joly ne peut faire qu’exploser les codes habituellement en vigueur dans la société politique française. Et la meute médiatico-politique qui se lâche actuellement sur elle n’est rien d’autre qu’une réaction d’auto-défense d’une classe médiatique et politique en état de putréfaction avancée.

S’il y a une seule personne d’incorruptible en France, c’est sans doute Eva Joly.

Et elle vaut beaucoup plus que tous ces chiens.

37 commentaires sur “Les chiens sont lâchés

  1. joshuadu34

    j’avoue que, moi aussi, Eva m’a séduit ! Pas ses idées, puisque, comme tu le souligne, la « croissance verte » est une fumisterie, mais bel et bien dans son intégrité et dans la dénonciation qu’elle a fait, lundi soir, des collusions, assez dans l’idée que je me faisait du personnage, et dans cet aspect militant dans le bon sens du terme !

    Maintenant, les positions d’EELV en fait, intrinsèquement, un courant du PS, rien d’autre, malheureusement… Et cet accord pour les places est hautement gerbant, mais est-ce étonnant, pour qui s’interesse un tant soit peu à la politique ? Et, au moins autant que la marche arrière du PS face aux gros yeux d’Areva, il était visible que la démarche d’EELV n’était mise en oeuvre que pour les places… Dommage qu’Eva n’ait pas compris ça avant, je pense qu’elle se serait évité des désillusions… C’est, remarque, un peu le problème du militantisme (et moi aussi, j’y suis passé…), c’est qu’à s’impliquer dans une cause dans laquelle on croit, on passe souvent à côté de disfonctionnements, voire de saloperie, sans les voir sur le coup… L’intelligence, et je ne doute pas une seconde qu’Eva en ai à revendre, étant de se servir de l’expérience pour élargir son champ de vision…

  2. Pierre Sarramagnan-Souchier

    Très bien cet article !
    C’est exactement ce que je pense…
    J’irai même plus loin en disant que l’écologie politique en France c’est fini. Ces « politichiens » d’EELV ne valent pas mieux que tous les autres et Madame Eva Joly a vraiment du cran pour avaler leur conduite déplorable et continuer à soutenir l’écologie dans ce pays de magouilleurs en tous genres.
    (Lire mes articles sur le sujet : cf.: Présidentielle 2012 : « Les Verts rient jaune » et Les écologistes Français vendent leur âme pour des postes à l’assemblée nationale)

    Merci à Madame Eva Joly, cette européenne exemplaire par son témoignage courageux et rarissime qui nous manque déjà !

    Avec mes salutations citoyennes courtoises.
    Pierre Sarramagnan-Souchier

  3. vert chez moi

    2 précisions de taille :

    • les attaques visent autant Eva (génante) et que EELV (tout aussi génant)
      le but du jeu est de déstabiliser tout ce beau monde
    • il ne s’agit pas d’accord gouvernemental (pour le moment et en l’état… il n’y aura aucun ministre au gouvernement futur)
      mais d’un accord à l’assemblée nationale (permettant d’avoir une majorité)
      cet accord donne les « limites » du contrat entre EELV et PS
      ces « limites » concernent finalement bien plus le PS (qui devra les respecter) que EELV qui pourra gueuler si cet accord n’est pas respecté…

    (c pour celà qu’il convenait de ne pas attendre le second tour car on ne négocie pas entre 2 tours… à toute vitesse…
    et ce sera donner bcp trop d’importance à une élection présidentielle, et les rapports de force d’une seule élection…)

    En l’état
    Eva portera donc le projet de EELV
    et les députés EELV une fois élu aussi… puisqu’ils auront liberté de vote… et auront réussi à obtenir une représentation plus proche d’une représentation proportionnelle

  4. MARC50

    On ne peut que partager et apprécier l’article et les avis qui le suivent quant à la personnalité de Mme Eva JOLY. N’oublions pas cependant que la situation de financière de EELV serait des plus précaires. Ainsi, il leur faut bien tout mettre en oeuvre afin de percevoir autant que possible de l’allocation de 1,70 € par voix qui sera octroyée lors des élections législatives qui suivront la Présidentielle. Il fallait « assurer » la survie financière d’EELV en empochant un maximun de voix aux législatives. Il y va de la survie du mouvement tant il est vrai que la politique politicienne n’échappe pas au verdict du tiroir-caisse.
    Tout cela n’a pas grand-chose à voir avec les convictions, bien réelles, de Mme JOLY

  5. maxou

    La France est historiquement un pays d’inspiration royaliste.
    Il faut s’en souvenir pour comprendre le prestige insolent de l’État et de ses institutions.
    C’est peut-être ce que n’a pas compris Eva Joly.

    Dans ce panorama politique qui se dessine en vue des échéances, rien n’est en phase avec les interrogations et la gravité du moment.

    On assistera donc tout au plus à un jeu de chaises musicales pour se partager le pouvoir.
    A l’exemple du Sénat où la gauche s’est empressée (avec le concours des Verts) de consolider cette institution éculée.

    Cette médiocrité du débat démocratique d’un pays à la dérive dans lequel le personnel politique de droite comme de gauche n’incarne plus rien est en fait à l’image d’une société qui perd peu à peu ses repères et ses valeurs.
    Est-on bien sûr qu’une alternance politique, de moins en moins probable au sein d’une opinion déboussolée, changera réellement la donne?
    Il est permis d’en douter.

  6. Legeographe

    Il me fait grand plaisir de lire cet article… L’écologie politique est peut-être au contraire de renaître… La marionnette trompeuse EELV tombe, les masques aussi. L’écologie politique ne sera donc pas à eux. Mais à d’autres qui sont bien moins fameux.

    En tout cas, chapeau à Joly non pas pour son habileté (il est vrai que ça manque de jugement) mais pour son intégrité (et là, elle les surclasse aisément, les doigts dans le nez même si j’ose dire).

  7. Nicolas

    Les personnes ayant participé aux primaires des verts ont reçu un mail explicatif sur cet accord autour des législatives. C’est ainsi que j’ai appris – j’aurais peut-être dû me renseigner plus tôt – que l’accord contenait aussi la concession des Verts sur la contestation de l’aéroport de Notre-Dame des Landes. J’espère que tous les électeurs verts bretons et d’ailleurs, dans une des régions les plus militantes, héritiers du combat contre la centrale de Plogoff auront apprécié ! Je n’appelle plus cet accord un compromis. On s’est assis purement et simplement sur le combat militant de base, celui qui fait vivre la dynamique écologiste. C’est non seulement choquant, mais dangereux pour l’avenir de ce parti. A moins que ce soit la députation qui importe le plus à certains.

  8. LÉCOLOMOBILE

    « Attaques de toutes parts »… c’est vrai et j’ai été un des premiers à ouvrir le feu plutôt contre EELV que contre Éva Joly.

    Comme toujours, ton illustration est très bonne. Je n’ai pas encore lu ton article: le lirai attentivement.

    @+

    GC

  9. Anartoka

    @ Lécolomobile.

    Ton blog et tes articles sont à vomir. Pro-nucléaire, pro-OGM, et j’en passe….

    Non, les ennemis de mes ennemis ne sont pas mes amis…

  10. Ronuick

    On fait comme si Eva Joly ne pouvait aucunement arriver au second tour, que tout était plié : débat Hollande – Sarkozy au second tour…
    Je suis heureux de voir qu’UNE candidate et UNE seule soit aussi marquée par l’honnêteté et l’intégrité. Comme on vote d’abord pour une personne et non pas pour un programme, je pense qu’elle a ses chances auprès de tout ceux qui en ont assez de voir toujours les mêmes confondre politique, économie, et de toujours ramener à cette dernière.

  11. MOA

    200% d’accord avec l’article et pas mal de commentaires ci-dessous.
    Cela m’a réjouis d’entendre E.Joly secouer tous ces tocards !

  12. lynx

    Bien vu l’article. Peut-être pourrait-on envoyer une copie de l’article à Eva pour lui remonter le moral?

  13. carole

    ah, l’écolomobile, tout un programme, vrai écologiste selon lui, et surtout pro-EPR, eh oui, l’EPR, c’est écologique, les gars, bande de sectaires intégristes, zavez rien compris!. l’écolomobile veut rendre compte des méfaits des écolo, , car l’auto va devenir une espèce en voie de disparition..son noble combat pour la survie de la toto, imaginez, obligé (dans un futur tout proche) de prendre les transports en commun!

    Comme dit mon voisin: « Ils ont plus peur des écolos que du FN car ils ont peur que les écolos les mettent à la bicyclette!  » et c’est bien vu.

  14. LEGEOGRAPHE

    Ce genre d’article peut toujours se tweeter à l’adresse d’Eva Joly mais je ne sais pas si ses amis et/ou alliés politiques (y compris à EELV) apprécieront.

    Carole, en effet, tout ceci commence à faire flipper les gens… Prendre mon vélo pour et ne plus consommer toute cette merde ??? Autant mourir !!!

  15. joshuadu34

    Le problème d’Eva, c’est qu’elle est déplacée, archaïque diront les politiques politiciens de notre pays, et encore attachée à des valeurs qui n’ont plus lieu nulle part… L’excuse concernant le « non appel au vote PS » est d’une connerie hallucinante ! Aucun candidat, qui qu’il soit, n’ira avant même le premier tour appeler à voter pour un autre (sinon, à quoi bon se présenter ???)

    En fait, en y réflechissant, c’est la critique du PS faite lundi, sur Farce2, le média à papa, lorsqu’Eva a critiqué la collusion, l’applatissement même, du Ps devant Areva qui gène, et pas du tout son soit disant non appel ! Pensez, elle ose montrer ce que personne, droite y compris (et pour cause), n’avait relevé dans cette histoire : le poids des lobbys sur les partis !

    Mais là ou EELV se plante en la mettant à l’écart, c’est que leur force, ils la tiendraient de cette honnêteté qu’a Eva ! Et les 5 % qu’ils craignent tant de ne pas passer seraient atteinds avec un peu plus de cette honnêteté là ! Signer ce qui, aux yeux de tous, est un applatissement devant le PS pour quelques sièges est, pour un petit parti, contre productif !

    Au contraire, laisser Eva plus « libre » de ses paroles, et passer les 10 % ne serait plus un rêve, les français aimant les grandes gueules (voyez les scores passés d’une Arlette, à l’image bien plus dure que celle d’Eva)…

    Mais, comme dit plus haut, les places sont, financièrement, importantes… La seule question qu’il reste, c’est pourquoi, alors, présenter un candidat, puisque le doigt est déjà sur la couture, aux ordres du PS, voilà, du moins, l’image qui ressort de cette histoire !

  16. maxou

    Je suis assez de cet avis de Joshuadu34.
    Débarrassé de Hulot, EELV avait trouvé une voix capable de porter l’écologie politique sans compromissions.
    Au lieu de ça, les écologistes risquent de ramasser une belle gamelle sur tous les plans.
    Quelle est encore la crédibilité d’Eva Joly?
    Peut-elle faire la campagne seule à contre-courant de son parti?
    Comme l’avait tenté Ségolène Royal?
    Je me demande vraiment si Eva Joly ne devrait pas tout de suite se retirer.
    Nos Verts sont vraiment indécrottables.
    Ils devraient prendre des leçons chez les Allemands du Bade-Wurtemberg.

  17. Nicolas

    Opposé au système présidentiel à la française, j’aurais aimé voter pour un parti plutôt qu’une personne. Les verts n’ont aujourd’hui qu’un paradoxe à présenter : un parti compromis qui fait semblant de soutenir une candidate honnête.
    Que reste-t-il à gauche ? Un Mélanchon, rallié à l’écologie par opportunisme, dont on peut douter des convictions démocrates, un Chevènement qui semble préférer la Nation aux hommes, un Hollande qui veut faire croire qu’il a un peu de profondeur depuis que ses conseillers en communication lui ont demandé de parler plus fort et plus grave.
    Franchement, je ne le sens pas !

  18. Alain

    L’écolomobile, j’ai été faire un tour sur ton site. Tu n’es pas anti-nucléaire, pas anti-OGM, pas anti-gaz de schiste. Qu’est-tu donc? Puisque tu es un adepte du « PROGRES », cette fabuleuse notion qui ne veut finalement pas dire grand chose, je te renvoie à une page quie tu ne comprendras sans doute pas, englué par ton cerveau formaté à la bonne pensée occidentale:
    http://www.tantra.fr/tantrisme/bouddhisme/Tantrique.htm

    « La conception linéaire du Temps en est venue à dominer la structure de notre mode de pensée, d’évolution et d’action quotidiennes. En effet, dans ce déroulement linéaire du Temps en Passé-Présent-Futur les personnes tournées vers le passé et/ou le futur se coupent des possibilités spirituelles inhérentes à la plénitude que l’on peut connaître dans l’instant présent. Elles ne peuvent donc pas être en relation instantanée et continue avec les qualités et les énergies de l’environnement naturel car elles sont privées de la possibilité de se rallier à un vrai centre de permanence donnant un sens et une direction au changement.

    De plus ce Temps linéaire est indissociablement lié aux orientations de valeur qui lui ont donné naissance à l’origine. Depuis le Siècle des Lumières, et l’avènement de la Science avec ses différentes branches, est apparu l’idée qui veut que tout ce qui vient avant sur cette échelle linéaire est inférieur au plus récent ou à un point du futur vers lequel nous nous dirigeons : c’est l‘apparition de la notion de Progrès, un mouvement qui va de l’avant en poursuivant inéluctablement une pente ascendante conduisant vers le mieux, le meilleur…( le mieux est-il l’ennemi du bien ?…). « 

  19. denis

    « le programme écologique d’Eva Joly n’est pas beaucoup plus ambitieux que la politique environnementale d’un constructeur automobile lambda. »

    Est ce vraiment avec ce genre de phrase que vous aider à virer la domination de la bagnole. Je ne crois pas. Même si ça en étonne certain/e/s, il y a des adhérents eelv qui tapent sur la voiture et bossent pour changer la donne. Venez les aider pendant la campagne d’eva joly.

  20. BONNET

    Merci pour cet article : il me semble être moins seule !
    Je ne comprends pas ces arrangements avant le 1er tour et encore moins ces commentaires et attitudes envers Eva Joly dont le comportement est celui attendu d’une candidate qui veut défendre un projet.

  21. momo

    Cet article permet de mieux mesurer les défauts intrinsèques de nos lois électorales.
    D’un coté un président élu en 2 tours. Le 2ème tour ne prenant en compte que les 2 premiers du premier tour, et ensuite rebelote pour les députés.
    Dans les 2 cas, il est indispensable de tenir compte du 2ème tour dès le premier.
    Cette situation fausse complètement une expression variée et oblige à choisir dès le 1er tour la plus probable personne face à l’autre plus probable dès lors que deux personnalités ne sont pas certaines d’arriver en tête, ou que plus de deux personnes ont de bonnes chances de passer le 1er tour.

    Ce système est donc anti-démocratique puisque nos représentants sont d’entrée de jeu peu représentatifs de nos souhaits.
    Sauf à risquer encore plus de perdre sa voix.

    Ce système est donc très très mauvais dans une perspective démocratique. Et très bon dans une perspective fasciste, ou dictatoriale.
    Il suffit de faire plus de tapage médiatique, mentir plus astucieusement que les autres, faire un peu de calomnie cela fait la différence. Éventuellement publier quelques faux sondages (pas faux dans le déroulé, mais dans les questions alambiquées bien choisies pour une interprétation tendancieuse. On a vu souvent des sondages apparemment contradictoires – grâce à des subterfuges dans les questionnaires.

    Des soupçons de preuve que cette situation est peu démocratique, la forte proportion abstentionnistes, le mécontentement général et l’impossibilité de le réduire, l’absence de changement de politique malgré un dysfonctionnement perpétuel de l’économie – on va de crise en crise depuis es dizaines d’années et l’on ne change pas le système qui manifestement provoquent des désastres ..

  22. Nicolas

    @Momo
    On peut deviser longtemps pour savoir ce qu’est le système le plus démocratique.
    Si on reste dans le cadre de la présidentielle, il faudrait idéallement éliminer un candidat à chaque tour et prévoir autant de tours que nécessaire pour que le report des voix se fasse honnêtement jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un vainqueur. Maison reste alors avec le pêché originel de la présidentielle : c’est une démocratie sans discussion, où toute décision repose sur un individu.
    Heureusement, on élit aussi des chambres (en France, l’Assemblée Nationale et le Sénat). Une vision mathématique de la démocratie impliquerait un parlement entièrement élu à la proportionnelle. Cela écarte l’expression des groupes géographique (sociologiquements différents). Et dans un pays aussi centralisé que la France, on risquerait de faire une part trop belle aux candidats proches de la capitale et de ses cercles mondains. En Allemagne, le Bundesrat, chambre des région équilibre cet aspect (en plus d’une organisation fédérale). D’autre part, la Quatrième République, d’inspiration parlementaire, a montré son instabilité. C’est pour cela que le président est élu au suffrage universel, et est ainsi une institution faisant face au parlement. Le gouvernement est mis en place par le président et son Premier Ministre, mais seul le Premier Ministre est censurable par le parlement. Mais le premier ministre a reçu sa légitimité du président (lui-même élu au suffrage universel), et non de la chambre, ce qui le déresponsabilise vis à vis de cette chambre « démocratique ». C’est assez inédit comme fonctionnement au milieu des démocraties parlementaires européennes.
    On comprend assez rapidement que la démocratie n’est pas tout à fait un moyen permettant à chaque citoyen de s’exprimer, mais est plutôt un mécanisme assurant la stabilité des états en évitant les dérives autoritaires. Il ne faut pas non plus confondre démocratie et liberté. La liberté peut être assurée (ou non) par ailleurs.
    Le problème est qu’en France, pays refusant l’expression communautaire, il reste peu de place pour des actions (économiques, sociales ou culturelles) autonomes. Il y a une attente énorme vis-à-vis des institutions, et, corollairement, beaucoup de déceptions.
    La solution est probablement dans une forme de libéralisme social : libéralisme et fédéralisme au niveau des institutions, mais un état qui resterait bienveillant (voire favoriserait) les actions auto-gérées et/ou éthiques (associations, coopératives, réseaux d’entraide), sans en faire une idéologie ou un mode de fonctionnement obligatoire.

  23. maxou

    Depuis 60 ans que j’attends la société idéale et vu comment évolue le Pays, je me demande si on ne devrait pas envisager la partition de la France, l’une progressiste qui réunirait les gens de gauche et l’autre les conservateurs.
    Comme l’une et l’autre font sensiblement dans les urnes, bon an, mal an, 50% des suffrages exprimés, on pourrait réserver pourquoi pas l’est à la gauche et l’ouest à la droite.
    Et tout le monde serait content, non?
    En plus on pourrait expérimenter et comparer les solutions politiques des candidats, chacun mettant en œuvre son programme: un programme réac à droite et un programme socialiste et vert à gauche.
    Il y aurait moins de frustrés au lendemain des élections…et avantage suprême, les citoyens pourraient aller et venir de la France de droite à la France de gauche et vice et versa à leur gré.
    Et le Centre?…
    On pourrait laisser le Paris aux centristes, une sorte de BHV comme à Bruxelles…

  24. MOA

    50 / 50 ? hum…
    Ceux qui votent PS par conviction, tu les mets à gauche? c’est ça?

    Sinon, l’idée est belle. Sauf que je mettrais la gauche à « gauche » (à l’ouest quoi) et la droite à « droite ». Plus simple à se rappeler quand il s’agira que chacun rentre chez soi 😉

  25. Legeographe

    L’Ouest à la gauche, c’est pour se laisser la patrie de Jean Jaurès. L’Est à la droite, pour laisser les « évadés monégasques » entourés de leurs pairs…

  26. LÉCOLOMOBILE

    Marcel: j’ai enfin lu ton article.

    Je maintiens ma position: si EELV met dans son programme l’interdiction de la publicité automobile ou sa forte taxation, je vote pour eux.

    Pour ce qui concerne François Hollande, j’ai du mal à imaginer un pays gouverné par quelqu’un incapable de prendre des décisions et incapable de s’y tenir comme il vient d’en faire la démonstration avec EELV.

  27. Jean-Marc

    Momo : « D’un coté un président élu en 2 tours. Le 2ème tour ne prenant en compte que les 2 premiers du premier tour, et ensuite rebelote pour les députés.
    Dans les 2 cas, il est indispensable de tenir compte du 2ème tour dès le premier.
    Cette situation fausse complètement une expression variée et oblige à choisir dès le 1er tour la plus probable personne face à l’autre plus probable dès lors que deux personnalités ne sont pas certaines d’arriver en tête, ou que plus de deux personnes ont de bonnes chances de passer le 1er tour. »

    C est vrai, et triste.
    Pourtant, des solutions existent contre celà.
    C est deja partiellement le cas lors des élections régionales, avec les triangulaires (les partis qui font plus de X% peuvent se maintenir au second tour).

    Pour une présidentielle, en fait, les partis faisant plus de 15% au 1er devraient pouvoir se maintenir.
    Et, s’ils sont plus de 2, alors, un 3eme tour devrait avoir lieu (à moins qu’au cours du 2eme tour, un des protagoniste dépasse les 50%), avec élimination, au tour d’après, du candidat ayant fait le moins de voix au tour d avant jusqu’à ce qu’un candidat dépasse les 50%

    [important de finir par un duel… ou du moins, par une majo absolue, car la majorité relative n a pas de valeur : exemple au 2eme tour (bien improbable ^^) :
    marine a 40%, hollande, eva et melenchon ont tous 20% : à la majo relative, marine est présidente; à l’élimination du dernier, le dernier restant entre hollande eva et mélenchon est président(e) dans 2 tours.

    Cependant, ils ne faut pas brusquer le duel, mais y arriver par étape… sinon, on confisque le choix des citoyens en les contraignant à un « vote utile »]

    [enfin, çà, c est juste pour obtenir une présidentielle plus juste, mais celà compte peu… (sauf médiatiquement),
    car, de toute façon, la présidentielle est une élection sans importance politique… l élection qui compte, c est les législatives qui suivent :
    le président ne fait que choisir un 1er ministre dans la majorité parlementaire… un sarko sans députés ne peut pas appliquer la politique de sarko… pardon, la politique que fillon a délégué à sarko (c.f. les 3 périodes de cohabitation : les 1ers ministres chirac/balladur/jospin ont fait voter les lois qu’ils voulaient)]


    Lécolomobile : « j’ai du mal à imaginer un pays gouverné par quelqu’un incapable de prendre des décisions et incapable de s’y tenir comme il vient d’en faire la démonstration avec EELV. »

    en fait, l accord a été signé entre aubry et duflot, les 2 secrétaires des partis, pas entre les candidats hollande et joly.
    (c est d ailleurs une belle vacherie que chacune a fait à son candidat issu des primaires… avec des amis comme celà, plus besoin d adversaires…)

    pas étonnant que les candidats, en début de campagne, se retrouvant ainsi liés, aient tous les 2 peu apprécié cet accord…

  28. Lomoberet

    C’est une bonne idée que ce troisième tour, mais si 7 ou 8 candidats faisaient plus de 15 % au premier tour, on risquerait de devoir retourner aux urnes tous les dimanches jusqu’à la Trinité pour départager ces Messieurs-dames !

  29. Legeographe

    Je suis assez séduit par les suggestions de Jean-Marc.

    @ LOMOBERET :
    Il ne peut y avoir 7 candidats dans un tel 2e tour, car 7 x 15% = 105%.

    Tout au plus peut-il y avoir 6 candidats au 2e tour (très peu probable tout de même) :
    6 x 15% = 90%

  30. Lomoberet

    @ Legeographe
    Bravo, il reste encore un français qui sait compter (à moins que tu ne sois Québequois, Suisse romand ou Belge wallon)
    Des fumantes comme ça, j’en place souvent dans mes cours et il arrive souvent que pas un seul parmi 30 lycéens ne remarque l’absurdité !
    Pauvres gosses prêts à voter pour le premier nabot venu qui leur promet n’importe quoi !

  31. Legeographe

    Pour ma part, j’ai été élevé par un prof de sciences économiques et sociales bien de gauche, mais qui me pouvait me traiter de petit con et qui savait tailler dans mes points sur 20. Point positif : il nous a appris à faire attention aux statistiques, à les mettre en regard.
    Et point négatif : il ne m’a pas appris que quelqu’un qui croit qu’une croissance infinie dans un monde fini est soit un fou soit un économiste.

    Mais ce serait son style de lire Carfree (point positif de prof grognon) !

  32. maxou

    Il est clair que ceux qui, comme moi, ont cru pouvoir accorder du crédit à EELV sont revenus à leurs fondamentaux échaudés par tant d’amateurisme.
    A gauche toute!

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