Juste retour… de manivelles

Planche de Pellos parue dans le n°104 d’Août 1968 du Miroir du cyclisme.
Télécharger l’image en grand format.

Source: http://montour1959lasuite.blogspot.com/

9 commentaires sur “Juste retour… de manivelles

  1. JiBOM

    J’aime beaucoup ces illustrations qui montrent la clairvoyance de l’auteur. L’automobilisme ayant pris de l’ampleur depuis 1968, je ne peux que constater l’extrême aveuglement de mes compatriotes devant l’état actuel des choses. Ils sont « victimes » du syndrome de la grenouille plongée dans une eau qui chauffe lentement et progressivement. A l’inverse, en ce qui me concerne, dès que je suis arrivé en région parisienne, je me suis ébouillanté !

  2. gedeon

    Sempé ds « Rien n’est simple » (?) ou un autre de ses premiers albums avait traité de la même évolution mais sous un angle un poil (de vélo) plus humoristique et social…

  3. apanivore

    C’est quand même désolant de voir que des dessins de 1968 sont encore d’actualité plus de 40 ans après. Les mentalités n’évoluent pas, et les politiques pas beaucoup plus.

    Je trouve la région parisienne beaucoup moins dépendante de la voiture que d’autres régions. Il y en a beaucoup certes, mais je suis bien plus écœuré de la situation ailleurs, où des villes « à taille humaine » sont déshumanisées parce que tout le monde veut accéder au centre en voiture.

  4. JiBOM

    En effet Apanivore, il est plus facile en Île-de-France que dans toute autre région française de se passer de voiture et c’est bien là une chose qui me plaît (dans la mesure où j’y vis bien entendu). Néanmoins, malgré une relative faible proportion d’habitants motorisés, ces derniers sont encore trop nombreux ! Ils créent des situations qu’on ne voit effectivement pas ou peu ailleurs.

    Si j’étais resté vivre en province, dans une ville moyenne, aurais-je pris conscience de l’absurdité routière ? Aurais-je développé un intérêt pour les alternatives à la route, l’agriculture biologique, un mode de vie décroissant ? J’étais déjà un cycliste accompli et m’intéressais au transport ferroviaire lorsque j’étais étudiant à La Rochelle. Je rêvais pourtant d’acquérir la voiture qui me rendrait fier (sic) devant mes parents ! Le passage par Paris faisait certainement partie d’un parcours initiatique car ce dernier m’a définitivement (j’espère !) soigné.

    En tout cas, chapeau bas à ceux dont la voiture ne représente rien (ou si peu) et qui vivent en dehors des grandes villes. La prise de conscience y est plus difficile et la pratique du vélo ou de la marche peut être tout autant (sur un plan physique et surtout psychologique) !

  5. Jean-Marc

    @ Gédéon :

    il s agit des dessins là :
    http://carfree.fr/index.php/2009/11/05/breve-histoire-de-la-mobilite/

    1962…
    on peut soit admirer la vision de Sempé, soit le peu de prise de conscience de la majorité des gens sur la réalité (ils ont choisit les embouteillages)


    « Si j’étais resté vivre en province, dans une ville moyenne, aurais-je pris conscience de l’absurdité routière ? »

    si ta ville moyenne est une ville de 10 000 habitants, à plus de 15 km d’une agglo de 100 000+ habitants, oui, c est fort possible que tu sois passer à la voiture, plutôt qu’au vélo sur place, et TEC pour rejoindre l agglo.

    mais si ta ville moyenne est une ville de 50 000 hâ., alors tu aurais dejà eu tout ce qu’il faut niveau embouteillage + niveau diverses choses à dispo sur place, pour que certains prennent conscience de l absurdité automobile.
    (toi, je ne sais pas… là, celà dépend de chacun ^^).

  6. goupilette

    Il faut bien être uniquement Parisien pour raisonner comme vous, je suis en Province, j’y suis, j’y reste : h e u r e u s e !!!

  7. JiBOM

    @ Goupilette
    J’aurais certainement été au moins aussi heureux en province. Je le sais, j’y ai vécu plus de 20 ans. D’ailleurs, si ce n’était pas pour le boulot, je ne serais jamais devenu Parisien.

    Non, ce qui me dérange là bas, c’est le gâchis que je ressens. Sous prétexte de qualité de vie, certains n’hésiteront pas à s’éloigner – parfois très loin – de leur lieu de travail sans prendre en compte l’aménagement du territoire. Ceci les rend dépendant de la voiture (avec souvent l’obligation d’en posséder 2 !) et participe à une concentration des activités sur les principales villes d’un département ou d’une région. En d’autres termes, les gens habitent à la campagne mais vivent de plus en plus en ville.

    C’est un paradoxe auto-alimenté. La circulation devient difficile en ville, il faut plus de place pour la bagnole… et l’être humain dans tout ça ? Il finit par étouffer. Se promener en ville n’est plus un plaisir, y habiter non plus, même sans atteindre le niveau de circulation de Paris ! A cela, la solution est toute trouvée : il suffit de déménager dans une petite commune en périphérie ou un peu plus loin (les prix sont encore plus intéressant). Si l’on n’a pas de voiture, il faut alors en acheter une ; sinon, il faut s’attendre de toute façon à accroître ses dépenses en pendulations quotidiennes. Financièrement, ce n’est donc pas forcément intéressant. Mais il y a pire : on se met à participer à « l’invivabilité » de la ville qu’on a quittée parce qu’il faut bien y retourner – en voiture – pour travailler. On tente ainsi d’autres habitants à faire de même de manière de plus en plus radicale.

    Ce raisonnement est peut être uniquement parisien (encore que… je n’en suis pas sûr, vu les localisations variées des intervenants sur Carfree), mais s’il pouvait se généraliser en province, il serait tellement pus simple d’y habiter. Combien de personnes sont incapables de faire 500 mètres sans envisager de prendre leur satanée bagnole ! Ils n’ont même pas l’idée de faire autrement !

    Je viens d’une région très rurale (Poitou-Charentes). Le taux de motorisation y est le plus élevé de France. C’est le territoire qui a finit par s’adapter à l’automobilité en vidant les campagnes de leur substance au profit de villes de plus en plus vastes (en surface), et par conséquent de moins en moins piétonnables et cyclables. De ce fait, les limites physiques urbaines sont progressivement repoussées et la campagne perd de son accessibilité.

    Je vous crois volontiers quand vous écrivez que vous êtes heureuse en province. Mais vous pouvez être sûre d’une chose : lorsque je quitterai Paris (on ne sait jamais !), je vivrai sans aucun doute d’une façon différente de celle que j’aurais adoptée si je n’y étais jamais allé.

  8. Pim

    C’est clair que ces vieux dessins montrent que rien n’a changé (J’ai toujours en tête ce cartoon de mr Goofy dans CarMania de 1950 où on voit bien que les villes sont toujours invivables depuis 60 ans)! D’ailleurs, c’est meme pire, car le phénomène s’est propagé au reste du monde. Pékin n’a pas vu le ciel depuis plusieurs mois (nous disait aujourd’hui les journaux) pour cause de ‘smog’… Certes la voiture n’est pas 100% responsable, mais y contribue pour une large part.

    Pourtant, même les cabinets ministériels publient de jolis rapports papiers avec de belles idées neuves. Cette note de synthèse accuse clairement les constructeurs et propose des idées intéressantes, qui ne verront jamais le jour : http://www.strategie.gouv.fr/content/note-de-synthese-202-les-nouvelles-mobilites-comment-adapter-l%E2%80%99automobile-aux-territoires-et

    Extraits :

    « Les constructeurs automobiles ont été jusqu’à présent porteurs du modèle dominant en proposant aux ménages des vehicules en décalage par rapport à leurs besoins » : Traduire par la publicité vous vend des gros 4×4 bien chers avec des accessoires débilisants et inutiles alors que ce n’est peut etre meme pas d’une voiture dont vous auriez besoin!

    « les effets négatifs de l’habitat périurbain (notamment les distances de déplacements) devront être limités et canalisés par des mesures d’urbanisme appropriées. » : Traduire par il faudrait arreter l’étalement urbain, car c’est une catastrophe. Néanmoins on continue à faire le contraire!

    et leurs 5 idées magiques
    1 – « Et si l’on pouvait se passer de voitures en ville ? Ce fut le cas des générations d’avant l’introduction de l’automobile dans nos villes historiques denses. » Sans déconner! Et on nous parle de commerces de proximité tout ca…
    2- (ma préférée) » Et si le vélo devenait le mode de déplacement majoritaire ? » Ou on nous parle de l’exemple à suivre des pays bas.
    3 – « Et si les “deux-roues motorisés”, tricycles et quadricycles étaient totalement intégrés dans l’organisation de la ville ? » pas trop d’accord, avec cette proposition, mais il y a des arguments.
    4-« Et si l’on oubliait la voiture classique pour des vehicules urbains léger ». Pas trop d’accord non plus mais encore une fois c’est argumenté.
    5-Et si la mobilité numérique accompagnait la mobilité physique ?
    Comprendre, proposer des services efficaces tels des google maps velo, des teleservices plutot que des deplacements, des infos sur le trafic et sur les transports etc.

    (Lu dans une autre note de synthèse du meme cabinet) :
    proposition : « Réduire le stationnement résidentiel en augmentant progressivement son tarif. .[…] Le stationnement résidentiel sur la voie publique quasiment gratuit (à Paris, une semaine au prix d’une heure de stationnement normal) engendre déjà un surcroît de circulation… »

Les commentaires sont clos.