Kairos, journal antiproductiviste pour une société décente

En tant que contributeur de Carfree, je voulais vous faire part du lancement d’un nouveau journal papier en Belgique: Kairos, journal antiproductiviste pour une société décente. J’en suis co-rédacteur en chef.

Kairos, projet coopératif et bénévole, repose sur une équipe engagée, se nourrit d’apports divers et variés, se veut avant tout un journal d’opinion, résistant, d’ouverture et collectif. Il n’est lié à aucun parti, ni aucun syndicat. Journal promouvant les valeurs de l’objection de croissance, il défend la liberté et l’esprit critique, et par là le sens des limites et le respect de la Nature vivante.

Kairos veut rompre avec les idéologies dominantes de la société: consumérisme, croissance, développement, progrès, marchandisation du monde et du vivant, travaillisme et employabilité, compétitivité, concurrence et « libre-échange »… qui nous semblent être autant de mécaniques d’exploitation par l’homme de l’Homme et de la Nature, et de négations de ce qui fait le beau, le bon et le vrai dans la vie. Notre journal s’écrit avec la conscience que la vie est forte mais l’existence fragile, que tout est éphémère.

Kairos dénonce l’esprit de la machine: le productivisme, logique du toujours plus, d’accumulation infinie et indéfinie pour satisfaire à la croissance du PIB, sans questionnement sur le sens et la nécessité de la production, sans respect par conséquent de la Nature et de l’humain.

Kairos cherche à comprendre, et recherche donc les forces et les logiques passées, présentes, et celles qu’on nous prépare, qui font le monde tel qu’il est et devient.

Kairos sait que l’individu ne peut pas tout, mais qu’ensemble tout est possible, le meilleur comme le pire. Notre questionnement ne concerne donc pas que les structures lointaines du pouvoir, mais aussi la possibilité d’agir de chacun, seul et associés, ici et maintenant.

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Kairos propose d’autres possibles, qui souvent existent déjà ou ont existé. Sortir du seul pessimisme dénonciateur et retrouver les voies de sociétés décentes, des sociétés qui n’humilient pas, et de bonheurs simples. Des sociétés décentes dans lesquelles la justice est ardemment recherchée par le plus grand nombre, y compris par les dirigeants et les institutions. Des sociétés dans lesquelles les plus forts n’exploitent pas les plus faibles, où les personnes ne sont pas réduites à leurs fonctions de production et de consommation; des sociétés qui dépassent les catégories binaires (travailleur/chômeur, jeune/vieux, étranger/autochtone, …) et leurs stéréotypes associés. Des sociétés au cœur desquelles la fraternité des Hommes est donc reconnue et cultivée comme condition de leur autonomie individuelle et collective et comme base de la solidarité. Des sociétés qui savent s’autolimiter, qui refusent le « sens-unique de l’histoire » et chérissent les connaissances précieuses du passé, indispensables pour l’avenir.

Kairos s’inscrit dans son temps, qui est un « moment opportun », celui de la conjonction des crises, et de l’espoir d’un bouleversement des consciences.

Kairos n’existe que grâce à ses lecteurs. Qui, comme nous, pensent qu’il est tard déjà, et que maintenant est le moment d’agir.

Soutenez-nous: sans vous, nous ne sommes rien!

Vous trouverez plus d’informations sur le site du journal: www.kairospresse.be

7 commentaires sur “Kairos, journal antiproductiviste pour une société décente

  1. Guillaume

    Bravo pour cette initiative !
    Y aurait-il moyen d’obtenir le premier numéro en version électronique, ou au moins un extrait, afin de se rendre compte du contenu et du style ? Je suis en France et ne pourrai pas l’acheter, et m’abonner directement est un peu un pari…

  2. Tassin

    Bravo également!
    Je réfléchis à m’y abonner (même en « pari ») en plus de La décroissance, Fakir, L’an 02, Causette, La maison écologique.
    Ça en fait de la lecture à la maison!

  3. DEMEZ Robin

    Un grand merci pour votre article concernant un antiproductivisme décent. Il est temps de quitter les oppositions stériles de nos sociétés occidentales ( travailleur/chômeur, jeune/vieux…), le combat écologique et humaniste n’est qu’à ses beaux débuts. Nous allons vers une société non prédatrice humainement et écologiquement mais le chemin sera long. Le film la Belle Verte de Coline Serreau ou encore solutions locales pour désordre global n’est que le début d’un Projet Vénus alliant écologie industrielle, permaculture, industrie du vélo, énergies alternatives ( solaire, éolien, géothermie). Le Choix entre le paradis écologique et humain ou l’oubli et le vrai désastre est devant nous. Amen.

  4. Gwenael

    Pour atténuer les incertitudes du pari qui consiste à s’abonner à Kairos sans avoir un aperçu de son contenu, les rédacteurs de la dite revue pourraient peut-être développer ici ce qu’ils pensent de l’oxymoron pour le moins étonnant d' »écologie industrielle » livré dans le commentaire ci-dessus entre la permaculture et le « Projet Vénus ».
    Nous sommes très curieux d’en savoir plus…

  5. Tassin

    @ Gwenael :
    Le projet venus c’est une lubie d’un mec un peu foufou présenté dans les documentaires conspirationnistes « Zeitgeist »…
    Le projet de base n’est pas idiot mais certaines dérives productivistes y subsistent. Notamment la négation de l’impact écologique et en termes de ressources de l’automatisation à outrance de l’industrie.

  6. Penasse

    @Guillaume

    Bonjour,

    Nous développons la possibilité de s’abonner en ligne. Cela viendra, nous nous y attelons.

    Merci!

    A.P

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