Libérez les vélos en libre service!

Terrorisme utopique ou vandalisme poétique? Un collectif du nom de « Bixipoésie » regroupant plus d’une centaine de citoyens, étudiants, travailleurs, artistes, professeurs, activistes et des gens de tous acabits a mené récemment une opération de guérilla antipub sur l’ensemble du réseau de Vélos en Libre Service de Montréal (Québec).

Pourquoi viser Bixi, le système de Vélos en Libre Service de Montréal? Selon une porte-parole de Bixipoésie, « c’est un symbole, Bixi est un magnifique projet, au départ d’économie sociale et durable. On remet en question le fait que les vélos soient bardés de logos, de 10.000 pubs supplémentaires en circulation dans la ville, en mouvement. On a voulu libérer les vélos. »

En l’espace de 3h30 chrono, ces poètes urbains ont ainsi réussi à remplacer la publicité présente sur 4.000 vélos Bixi de Montréal par des citations poétiques. Certaines citations sont particulièrement adaptées à l’opération: « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. » (Mark Twain), « Soyons réalistes, exigeons l’impossible. » (Ernesto Che Guevara), « La publicité est la dictature invisible de notre société. » (Jacques Ellul) ou « La poésie est une arme chargée d’avenir. » (Gabriel Celaya)

Et ces activistes ne se sont pas arrêtés là. Ils ont également mis en place un faux site web qui reprenait le logo du service de vélo Bixi, en expliquant que la société Bixi était revenue sur sa décision de mettre de la publicité sur ses vélos… Un faux communiqué de presse annonçait aussi que Bixi appuyait le mouvement étudiant contre la hausse des frais de scolarité au moyen de cette opération.

Tout ceci a semé une belle pagaille du côté de la société Bixi et des médias. Dans un premier temps, Bixi a qualifié l’opération de « méfait » et de « vandalisme » pendant que les médias dénonçaient un « taguage » et même du « piratage informatique » (sic!).

Puis, le ton a changé brusquement pour saluer le caractère « soigné » et « réussi » de l’opération. « Je dois admettre que c’était bien fait« , a écrit un porte-parole de Bixi sur la page Facebook de la société.

Il faut dire que l’opération de guérilla poétique a semble-t-il été favorablement accueillie par le public. Selon Claude Cossette,  professeur de publicité sociale à l’Université Laval, « l’action structurée rend la chose acceptable. Et comme cette poésie est plus acceptable même qu’une pub, une part de la population choisit d’être du côté de BixiPoésie« .

C’est pourquoi, les responsables de Bixi sont montés au créneau pour défendre leur « modèle économique »: « L’investissement de nos commanditaires représente plus de 30% de nos [bénéfices d’exploitation] et permet de maintenir un coût abordable pour les utilisateurs. Il est certain que sans la participation des commanditaires, il y aurait un impact au niveau du prix d’abonnement et d’utilisation« .

Le voilà, le gros bobard débité sans sourciller par une entreprise commerciale qui sent que son « business model » prend l’eau… Si on comprend bien, on crée un modèle économique basé sur la pub pour nous dire ensuite que… sans la pub, cela ne marche pas!

Le concept des Vélos en Libre Service (VLS) est typiquement une activité qui devrait être un service public. Car, avant de rendre service aux utilisateurs, les Vélos en Libre Service sont avant tout bons pour l’environnement et donc pour tout le monde! Que ce soient les piétons ou les autres cyclistes, tout le monde a intérêt à ce que l’usage du vélo se développe: moins de bruit, moins de pollution, moins de stress, moins d’accidents, moins d’émissions de CO2, etc. Et même plus, le Vélo en Libre Service est également bon pour les automobilistes car plus de vélos dans les rues, c’est moins de voitures et donc moins de bouchons et de congestion…

Lire aussi :  Casque à vélo: je dis non à l’obligation !

En fait, les Vélos en Libre Service relèvent typiquement d’une mission d’intérêt général, ce qui correspond exactement à la définition d’un service public.

C’est pourquoi, les Vélos en Libre Service devraient être un service public financé exclusivement par l’impôt, qui est en outre dégressif, ce qui garantit en plus la justice sociale!

Le problème, c’est qu’après des décennies de matraquage néo-libéral, peu de gens conçoivent l’idée même de créer un nouveau service public. La plupart des salariés et des syndicats essayent tant bien que mal de préserver quelques miettes de services publics n’ayant pas encore été immolés sur l’autel du libéralisme triomphant.  Alors, vous vous doutez bien qu’il faut être sacrément gonflé pour réclamer la création d’un nouveau service public!

On peut déjà imaginer la réponse: « c’est quoi ton projet bolchévique destiné à nous faire finir comme la Grèce? Tu veux ruiner les collectivités locales ou bien? »

Désolé, mais les collectivités locales ont déjà été ruinées par Dexia en spéculant sur des obligations pourries!

Tout ça pour dire que tout est affaire de priorités. Certaines collectivités locales auraient peut-être été plus avisées de créer des services publics de Vélos en Libre Service plutôt que de spéculer sur le marché des subprimes

Mais elles ont préféré confier la gestion des Vélos en Libre Service à des sociétés privées qui nous infligent la double peine: service payant ET publicité. Avec au passage, une bonne dose d’exploitation des salariés, car « on est quand même dans le privé mon gars! »

Tant qu’on ne se posera pas la question de ce qui relève des missions d’intérêt général et donc du service public, on risque fort de se voir imposer des modèles dont le seul but est de faire de l’argent, avec toujours plus de publicité au passage.

C’est pourquoi, l’opération réalisée par Bixipoésie, éphémère par nature, risque bien d’avoir des prolongements inattendus. Le groupe Bixipoésie a en effet décidé de mettre en ligne l’ensemble des citations sous forme de fichiers téléchargeables et imprimables, sur autocollants bien sûr, pour que l’ensemble des citoyens puissent continuer à recouvrir les publicités par des citations…

http://bixipoesie.ca/

19 commentaires sur “Libérez les vélos en libre service!

  1. Pim

    Cet article est assez intéressant dans la mesure où il ne fait pas que présenter l’action antipub, mais nous rappelle que peu de gens croient encore au service public.
    « Le problème, c’est qu’après des décennies de matraquage néo-libéral, peu de gens conçoivent l’idée même de créer un nouveau service public. » –> tout est dit dans cette phrase. et aussi dans celle ci « Le concept des Vélos en Libre Service (VLS) est typiquement une activité qui devrait être un service public » si on veut parler uniquement du VLS.

    Quand on sait combien JCDecaux finance les VLS et combien de panneaux publicitaires (illuminé et motorisés) il obtient en échange! Le modèle économique est complètement raté.

  2. duthoit

    Ils sont marrants les « collectifs anti-pub » … mettons les pieds sur terre et faisons un test : SI ON ENLÈVE toutes ces pub à la télé, à la radio, dans les journaux et dans le sport. Seront-ils prêts tous les activistes anti-pub à PAYER leur journaux 10 fois plus cher, à se passer de la télé et de la radio ?
    La pub, on en voudrait moins… mais c’est elle qui finance les médias et les sports populaires.
    Sans pub : plus de télé, plus de radio, plus de journaux.. … La meilleure méthode c’est que le consomm’acteur soit imperméable aux messages publicitaires. Bonne chance à tous,

  3. Baillecycliste

    J’ai pas besoin de pub pour faire du sport, et dans les journaux que je lis, il n’y a pas de pub, et c’est pas plus cher. En écoutant la radio publique, ou des radios associatives, il y a très peu ou pas de pub du tout. On peut vivre sans pub, et on vit surement mieux sans pub.

  4. duthoit

    je dis pas qu’on peut pas vivre sans pub, mais les joueurs de hockey, les stars du football que tout le monde regarde à la télé, ils sont payés avec quoi si ce n’est l’argent des sponsors ?

    Même les radios associatives on « très peu » donc ils en ont, donc ils en ont besoin pour vivre et faire vivre leur radio, payer les équipements les intervenants, les fournisseurs…

    Bien entendu, on peut pratiquer un sport sans être accroché à la pub, mais je ne parlais pas du sport que nous pratiquons de notre côté, mais les sports médiatisés que la plupart des gens aiment regarder à la télévision..
    Pourquoi autant de monde regarde le superbowl ? Parce qu’ils aiment se divertir, qu’ils aiment ça.. Les structures qui peuvent accueillir les spectateurs sont énormes et elles sont financées en grande partie grâce aux sponsors..

    Je ne défends pas la publicité, je pense qu’elle permet de co-financer des médias, des actions (les vélos en libre service par exemple), des sportifs ou des sports.. et je souhaite faire remarquer que si on peut vivre mieux et très bien sans elle, aujourd’hui elle est là, présente, à chacun de choisir d’en être une victime ou de se sentir victime de la pub.. ou alors d’en être imperméable.

    Comment une société ferait connaître ses produits si elle ne le fait pas savoir aux acheteurs potentiels ?
    Comment (le meilleur produit du monde) peut exister si personne ne sait qu’il existe ?
    Si Apple n’avait pas fait la pub de son dernier Ipad, aurais-tu été informé qu’il coûtait plus cher avec seulement quelques fonctionnalités de plus ??

    Chacun peut regarder l’écran ou couper la télé lorsqu’il y a une publicité ou tourner la page du journal sans même prêter attention à la pub qu’il y a dedans.
    Si je prends mon petit cas perso, je regdrade lmes publicité qui « me concernent » : les derniers films, les spectacles et concerts (et oui, ils font de la publicité pour dire qu’ils sont là) .. sinon, j’aurai loupé le dernier Chinese Man, Wax Tailor et d’autres.. J’aime la technolohie donc si je vois une pub avec le dernier canon, je vais la regarder de plus près.. Mais la publicité du dernier Coca Cola Cerise, je m’en moque et n’y prête aucune attention..
    Mes méthodes ne regarde que moi, bien entendu, nous avons trop de panneaux aux abords des villes, cela n’a aucun sens.. trop de papier dans les boîtes aux lettres et on jette tout directement la plupart du temps..

    En france nous avons ça : http://www.prospectuschezmoi.com/fr-fr/accueil-ads1.html

    Qui permet à ceux qui le souhaitent :
    -de ne plus recevoir de pubs papier dans la boîte aux lettres
    -de faire une sélection des secteurs sur lesquels on souhaite recevoir des « prospectus virtuels »
    -> moins de papier, moins de gaspillage, le consomm’acteur CHOISI ce qui le concerne ou l’intéresse.

  5. Cinepete

    Bonjour,

    deux petits points:
    – je pense que l’impôt est progressif, et non pas dégressif (plus on gagne, plus on paie)
    – la communauté urbaine de Lille a inclus son système VLS dans le service public des transports urbains (vlille.fr). Ils n’ont pas comme beaucoup dans beaucoup d’endroits céder à la tentation de mettre en place des VLS n’importe comment en urgence avant les municipales de 2008 (Aix en Provence qui les a démonté depuis… Rouen où cela ne marche pas du tout) et on pris leur temps pour ne le mettre en service qu’en septembre 2011, cela fonctionne très bien aujourd’hui d’ailleurs !

    Sinon, concernant la pub, je crains que même si on essaye de ne pas y faire attention, il en reste toujours quelque chose, même inconsciemment… ils sont forts pour ça les publicitaires !! Dommage qu’ils ne mettent pas ce talent au service d’autres causes !

  6. duthoit

    «  » »L’exemple des commentaires de duthoit concernant la publicité ( cf. cet article) en est un bel exemple.
    Il ne fait que répéter, en s’attribuant pourtant ces « pensées », ce que l’industrie de la pub veut qu’il dise ; en ce sens, contrairement à ce qu’il a dit et surtout à ce qu’il pense, il est le jouet de la pub sans s’en rendre compte… car il pense que l’intitative individuelle qui consiste à tourner les pages des pub qui ne l’intéressent pas, est suffisante pour appréhender la problématique de la pub dans sa globalité (neuromarketing, enfant confronté à la pub, indépendance de la presse, incapacité des politiques à réglementer entre autre la pub -ex. récemment NKM-, flicage des comportements des citoyens consommateurs -rfid, caméra incorporé au panneau de pub, etc…).

    Tout se réduirait à : « j’ai qu’à ne pas regarder la pub qui ne m’intéresse pas et pis c’est tout ».

    Bref, perte d’esprit critique, ignorance (car on donne son avis sans prendre pas le temps de s’informer via des media indépendants = sans pub. C’est à dire qu’on répète l’avis du système dominant en réalité… sans s’en rendre compte), et totale inconscience de cette aliénation. «  » »

    Je suis bien d’accord, mais si je parle de mettre un peu les pieds sur terre, c’est parce qu’il est véritablement UTOPIQUE de penser que demain, on pourra virer la pub du monde dans lequel nous vivons et qui, qu’on le veuille ou non évolue (parfois dans le mauvais sens et donc pour que les consciences s’éveille, on compte sur vous ! )… Du coup, tu fais comment en attendant ? tu mets des coups d’épée dans l’eau en restant persuadé que le monde qui t’entoure ne pense qu’à t’agresser, à te faire subir la consommation et ses lots d’incohérences ? Grâce aux médias et internet (ici au moins ça marche, toi et moi pouvons discuter de tout ça et faire évoluer nos pensées – faudrait avoir confiance dans la nature humaine même si elle est imparfaite – et donc Dans ce cas, il faut vite que tu ailles vivre dans un grotte et tu ne subira plus les agressions de ce monde de consommation à outrance. Enfin sache que si qq’un pense que la pub n’est pas la cause de tous les maux du monde, ce n’est pas pour ça que ça fait de lui qq’un qui n’y comprend rien ou qui fermerait les yeux sur des évidences.. Mais un peu de réalisme bordel 😉

  7. MOA

    Cet article/commentaire sur la publicité me font penser à une pièce de theatre que j’ai vu pas plus tard que hier « un avenir radieux » de Nicolas Lambert.
    (Ca parle du nucléaire en France. Si elle se joue près de chez vous, foncez la voir)!

    L’idée de cette pièce est venu à l’auteur / acteur lorsqu’il s’est rendu compte que EDF, Areva faisait énormément de pub (conseiller bleu ciel, tout ça)!… Or la pub, ça coute cher… très cher aux annonceurs (et à nous aussi, bien sûr).

    Faire de la pub pour un objet peut se comprendre car cela incité à consommer cet objet mais l’électricité?…. Une fois rentrer chez soi, on ne va se jeter sur tous les interrupteurs, les plaques électriques ou autre grille pain pour les allumer parce qu’on aura entendu une pub !

    Alors pourquoi faire autant de pub si couteuse?

    Dans la pièce on apprend que EDF a dépenser en 2010, 50 millions d’euros de pub. idem pour Areva. 100 millions d’euro par an de pub… sans compter les salaires (sic) …. pourquoi?

    La réponse est sans doute pour faire accepter aux générations futures -gamins actuellement- de vivre avec et de considérer le nucléaire sans le remettre en question.

    Il ne suffit pas d’éteindre la télé ou de tourner les pages d’un magazine pour être formater par la pub (et donc être nocive)

    Bref, ca c’est le prologue de la pièce.

    Cette pièce nous rappelle aussi que le quotidien économique La Tribune (loin d’être un brûlot révolutionnaire) a été à 2 doigts de déposer le bilan fin 2011… exactement la semaine qui a suivie la publication d’un article qui faisait mention de la possibilité d’EDF d’arreter l’EPR (4 ans de retard, dépassement de budget de + 3 milliards d’euros, problème technique lié au…. béton (?!) etc…).

    Que s’est il passé entre la publication de l’article et ce presque depot de bilan?

    A la lecture de l’article, EDF, très gros annonceur de La Tribune, a décidé de supprimer sa pub au quotidien. La Tribune s’est retrouvé dans l’impossibilité de payer ses journalistes dans la semaine qui a suivi.

    Pour info, janvier 2012, un repreneur a permis au quotidien de ne pas déposer le bilan. Il a fallu que La Tribune licencie env. 70% des effectifs… et qu’il devienne un hebdomadaire.

    L’indépendance des medias est impossible lorsque le fiancement se fait via la pub.

    Il y a bien d’autres aspects qui font que la publicité est nocive et qu’il ne suffit pas de juste « tourner la page » pour ne pas la voir.

    Pour finir : un hors sujet -désolé- vis à vis de la publicité mais pas vis à vis de l’indépendance des medias.

    Les medias dépendants de la pub parlent tous d’indépendance énergétique de la France grâce au nucléaire.

    Or celui qui réfléchit 12 secondes sait que c’est un mythe car :
    -> l’uranium n’est pas francais

    On prenant 1 minute pour s’informer, on sait que :
    -> l’énergie d’origine nuclaire représente environ 15 % de l’énergie totale consommée en france. Le reste étant essentiellement pétrole, charbon, gaz que l’on importe… comme l’uranium

    En prenant 1 minute supplémentaire on apprend que :
    -> tous les reacteurs en activité en France sont sous licences américaine Westinghouse… ils sont conçus aux Etats Unis puis on colle une étiquette framatome car construit en France.

  8. MOA

    duthoit « ce n’est pas pour ça que ça fait de lui qq’un qui n’y comprend rien ou qui fermerait les yeux sur des évidences.. « 

    Votre dernier commentaire rempli de banalités résignées ne fait pourtant que le confirmer.

  9. Jean-Marc

    Pour la pub, c est pas dur :

    l’Italie montre l exemple (enfin, façon de parler…)

    Le Nord de l’Itale, riche, croule sous la pub (dans des TV locales (de piètre qualité), les radios FM (de piétre qualité), les panneaux)

    Le sud de l’Italie, pauvre… est bcp moins emmerdé par la pub [ils ont peu droit aux TV locales du réseau berlusconi, avec ses Vélines (femmes-potiches des plateaux TV)]

    Devoir se passer de TF1, ou de certaines chaines leurs rediffusions en boucles des filles d à coté et autres séries d’AB prod; ou de la création nouvelle, comme la belle est ses princes presque charmants, serait un manque à gagner culturel effroyable…

    Les chaines et journaux qui méritent d’être vu et lu, sont généralement ceux qui ont le moins de pub, ou n’en ont pas du tout.

    [l’Ecologiste, LaRevueDurable, article 11, alternative économique et bien d’autres [les grands classiques, le monde diplo (une pincée de pub, je crois… mais quasi que de la pub pour des livres, des expo et des débats je crois), le canard enchainé, charlie hedbo, siné mensu; voire aussi la décroisssance, le sarkophage,…; voire dans un autre registre, psyckopat, fluide glacial; voire dans un autre registre, le virus informatique)]

    Pour la TV, petit détour des émissions les plus intéressantes (selon mes critères) :

    le dessous des cartes, agora 2.0, zaptik, Dr CAC, karambolage, détour d’europe, coup de pouce pour la planète, voire le ciné du comité (fait pas le comité de la claque),

    ou même, à titre posthume, l’ex-émission quotidienne « global mag » (émission qui s’est arrêtée, mais dont on peut revoir certains reportages sur son blog : http://global.arte.tv/fr/ )

    Que des émissions de chaines sans pub… ou avec très très peu de pub, que des chaines publiques (F5, arte, LCPAN, TV5monde, et la grand public F4 pour le comité)

    En étant plus grand public, je pourrais aussi rajouter les débats de C dans l’air (mais pas tjrs…), ou la vulgaristion de c est pas sorcier

    Première chose à faire, quand on a une TV :
    Enlever TF1 du bouton 1, et y mettre LCPAN ou arte (si on a F5 sur la 5), ou TV5monde, voire F4 ou Fo…

    et mettre TF1 hors numéro 1 à 9 :
    pour n aller la voir que quand on le souhaite vraiment, quand on a fait l effort de taper les 2 chiffres de sa chaine, après avoir regardé le programme.

    (incroyables le nombre de gens qui regardent scènes de ménage…

    alors qu’un Dr CAC, un ciné du comité, un bref (arf, chaine privée) voire un que du bonheur (arf… chaine privée + TF1 prod.) sont souvent plus drôles…
    avec en plus, le « risque » d apprendre quelque chose d’intéressant sur l’économie, en regardant Dr CAC.

    le succès de scènes de ménage est d’autant plus surprenant, que « que du bonheur » vise exactement le même public…
    mais bizarrement, même quand il passait sur TF1 (sur NT1 maintenant), le succès ne semble pas avoir été là.

  10. Jean-Marc

    sinon, dans les journaux à pub, pour « plusser » l exemple de MOA et areva/EDF,

    il ya aussi le cas connut du lagardère, grand propriétaire de revues et journaux…

    impossible de faire un vrai reportage sur les contrats d armement de matra, dans le groupe lagardère, ou sur le lobbying de matra auprès des politiques… et même, de faire un reportage poussé sur ses concurrents français (thomson)

    (la branche média de lagardère et l’équipement militaire de matra, sont les 2 grosses branches du groupe lagardère)

    Et ses principaux concurrents dans les revues/journaux n’osent pas trop ouvrir le feu… par peur que lagardère média sortent leurs casseroles en UNE…

  11. Pim

    @Duthoit : j’ai lu un peu tes commentaires en diagonale à propos de pub, et je n’arrive pas à savoir si tu argumentes dans ce sens parce que tu es ultra pessimiste, ou si parce que tu es un « entre deux » –> cf ici : http://carfree.fr/index.php/2012/05/24/les-entre-deux-mais-surtout-dun-cote
    En tout cas je balance quelques arguments en vrac sur le sujet.

    Quand tu parles que la pub finance (tel ou tel évènement), je me dis que pas tant que ca. Prends un magazine ‘classique’, il contient environ la moitié de pub. Il faut payer la conception publicitaire (des tas de reunion qui durent des heures comme dans l’excellent livre et film 99Francs), l’impression (2x plus de papier), le transport (2x plus de transport). Ca c’est le 1er cout de la pub. Il est palpable, facile à évaluer. Et puis la pub appelle la pub : à tel point que lorsque tu achetes auto moto plus, tu ACHETES (de ton plein gré) un gros prospectus publicitaire pas neutre du tout qui va te dire que la derniere merco elle est geniale, que telle assurance est mieux que telle autre, et te blablater 2-3 conneries sur la sécurité routière, la colère des motards… etc. Jamais ca te dira que telle ou telle voiture, c’est une merde, qu’elle pollue, qu’elle est fabriquée par des gens sous payés etc. Et puis tu re-repaies la pub lorsqu’enfin, tu as succombé à la tentation et que tu achetes ta voiture (ou autre chose). En moyenne, le budget marketting des grandes marques est de 30%! Autrement dit, lorsque tu achetes 10000eur ta voiture, tu en paies 3000eur + toute la pub que tu as déjà payé dans auto moto plus et dans les autres magazines débilisants.

    Là ou ca se complique, c’est qu’il y a le cout que tu ne peux pas chiffrer dans tout ca: ton temps de cerveau! ta lobotomisation. Et personnellement, mon temps de cerveau n’a pas de prix. Allez, donnons lui le SMIC horaire, soit 8eur de l’heure, car mon cerveau est surement des plus modestes. Si je regarde TF1 tous les soirs entre 19:45 et 23:00, j’aurai subi environ 1h de pub. Autrement dit, JE DONNE 8EUR TOUS LES JOURS A LA PUB!!!!

    Autre arguement : on n’est jamais complètement insensible/imperméable à la pub. Lorsqu’une jolie demoiselle transporte son petit pull dans son sac ‘offert par le magasin’ (mais en fait largement inclus dans le prix du pull) dans le métro de la marque gnouf gnouf avec un gros logo, on lit ce logo et découvre l’existence de cette marque « gnouf gnouf ». Plus tard, on remarquera alors la pub associée au sac de la jolie blonde qu’on avait vu dans le métro, ou on passera devant un magasin et on se dira : « tiens un magasin gnouf gnouf »

    Idée recue : « La pub permet de financer des évènements culturels »? Crois tu vraiment que tu peux exposer une oeuvre d’art anti petrole dans un musée sponsorisé par AirFrance? Le financement de l’art par les grands groupes privés est ultre dangereux, car exit la neutralité et la liberté de l’art. Il faudra un art ‘bien pensant’. Je choisis volontairement ‘lexemple airfrance, car il est « bienfaiteur » de certains musées en France, comme Orange ‘sponsorise’ le national british museum!

    Bon, ces idées sont un peu en vrac, mais dans l’ensemble, je pense que la pub est entièrement nuisible et largement financée par les GROS CONSommateurs. C’est un vrai cercle vicieux. La supprimer permettrait d’entrer dans un cercle plus vertueux, plus sobre, plus simple.

    Enfin, pour finir sur une histoire de cout : le mensuel le Sarkophage (qui changera probablement de nom bientot) coute 2.50 en kiosque, pour un contenu de lecture riche sans pub.

  12. duthoit

    mais hého les mecs… c’est pas d’argumenter POUR ou CONTRE, j’essaie de vous montrer un peu les constats d’aujourd’hui.. votre sens de l’utopie me laisse pessimiste et je trouve vos réflexions censées mais irréalisables.
    Ouvrez les yeux, le monde de la méchante économie DANS LEQUEL nous vivons vous laisse le choix, ALLEZ vivre dans les grottes et HOP ! Plus de pub ! Plus de consommation, enfin la tranquillité !
    De mon côté, j’ai un petit potager, un petit jardin, je consomme et j’aime la technologie, je me déplace à Vélo dès que possible car je vis en ville.. et si je n’avais pas mon Ipod pour écouter la musique quand j’ai la chance de faire un voyage.. bah oui, ça me manquerait.. Bonne consomm’action à tous !

  13. MOA

    duthoit : « Ouvrez les yeux, le monde de la méchante économie DANS LEQUEL nous vivons vous laisse le choix, ALLEZ vivre dans les grottes et HOP ! Plus de pub ! Plus de consommation, enfin la tranquillité ! »

    Brillant !… et en plus d’une originalité incroyable.

  14. Millan-Brun Anne-Lise

    Feu Michel Crépeau, maire de la Rochelle, a mis des vélos jaune en libre service dans la ville dès 1976 (je m’en souviens très bien, c’était l’année de la « grande sécheresse ») on les prenait et on les reposait où on voulait…
    Malheureusement, les vols se sont multipliés, et les vélos jaunes sont devenus un petit peu moins en libre service.

  15. LEGEOGRAPHE

    Très bon documentaire (en streaming) intitulé « Le temps de cerveau disponible » :
    http://www.youtube.com/watch?v=4S20kG2MoxI

    Sinon, je ne peux qu’approuver ce qu’avoue le porte-parole de Bixi : « C’est bien fait. » C’est millimétré.
    Si l’on faisait tous la grève de la consommation pendant 2 semaines, le système gangréné s’effondrerait. Il ne faut pas longtemps. Encore faudrait-il continuer à boycotter ensuite ce qui est malsain (y compris les filières alimentaires de centrales d’achat des hypermarchés).

  16. apanivore

    Dans un bouquin que je viens de terminer, Aux frontières de l’Europe de Paolo Rumiz, qui raconte un voyage en Europe de l’Est on peut lire tout à coup à propos d’une ville Lettone :
    « Les affiches publicitaires brillent par leur absence, ce qui met en valeur la beauté des vieilles pierres et vous libère en outre de toute envie de consommation ».
    C’est tout, pas de leçon donnée sur la pub, ce n’est pas l’objet du livre, juste ce constat, un détail qu’on retient. L’auteur italien doit être aussi gâté que nous outre-alpins du côté de l’omniprésence publicitaire, alors forcément quand il n’y en a plus, on le remarque.

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