Appel aux climatologues français

Bonjour, ci-dessous, pour info, un mail envoyé tout-à-l’heure à plus de 100 climatologues français. PE Neurohr.

Paris, le 4 juin 2012.

Bonjour,

J’ai lu avec intérêt l’ouvrage auquel vous avez participé, intitulé Le climat à découvert, édité par le CNRS. Comme chaque fois que je suis amené à lire des livres, des études scientifiques ou des articles de presse de climatologues tels que vous ou Hansen, Mann et d’autres, je suis partagé.

D’un côté, j’admire l’intellect qui permet une analyse aussi fine, aussi subtile du monde réel, qu’il s’agisse du passé (lointain ou pas), du présent ou de l’avenir. D’un autre côté, je suis abasourdi par votre capacité à ne pas voir la conclusion logique qui s’impose lorsqu’on lit les travaux réalisés jusqu’à ce jour sur le climat.

Pour faire une thought experiment, comme disent les anglo-saxons, imaginez que vous viviez en 1943 et ayez à votre disposition les outils scientifiques modernes. Vous analyseriez la composition de l’air en Silésie, et trouveriez des résultats étonnants. Ils seraient corroborés par des carottages de terre de cette région, ainsi que d’autres études scientifiques. A cela s’ajouteraient des statistiques surprenantes sur la démographie de l’Allemagne et d’autres pays européens, ainsi que sur les très nombreux trains de la Reichsbahn allant vers cette région avec un nombre x de passagers, et revenant vides, etc., etc., etc. Est-ce qu’à partir d’une certaine accumulation de preuves, votre conscience vous permettrait de ne pas parler de génocide ?

En 2012, toutes les études scientifiques pointent vers la même conclusion : les extrêmes climatiques vont remettre en cause les bases mêmes de l’agriculture, et provoquer la mort de millions d’êtres humains par famine. A partir de quelle accumulation de preuves déciderez-vous que votre conscience vous oblige à le dire ? A partir de quel niveau d’évidence sera-t-il clownesque de ne pas le dire ? Certes, il s’agit d’une démarche difficile, l’instinct grégaire étant quelque chose de très fort chez l’être humain. Mais, en écoutant votre conscience, pensez-vous sérieusement que la destruction du climat de la planète ne va pas entraîner une destruction d’êtres humains ?

Je vais réaliser dans quelques jours une action non-violente et risquer la prison (voir ci-dessous). Si vous voulez témoigner en ma faveur lors du procès, contactez mon avocat, Alexandre Faro [coordonnées complètes enlevées].

Cordialement.

Pierre-Emmanuel Neurohr

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Lettre ouverte

Vous êtes des génocidaires. Et je vais me battre contre vous.

Dans quelques jours, je vais aller sur la piste de l’aéroport Charles-de-Gaulle afin d’arrêter une machine utilisée par des extrémistes s’apprêtant à détruire le climat de la planète et provoquer un génocide. Je risque la prison. Les raisons de mon acte, évidentes en 2012, sont les suivantes.

Les scientifiques sont arrivés à la conclusion que, pour ne pas détruire le climat de la terre, il faut que chaque être humain n’y déverse pas, grosso modo, plus de 1,5 t de CO2 par an (1).

Un seul voyage Paris-Montréal, pour ne prendre qu’un exemple, pollue l’atmosphère en y déversant plus de 2,5 t… en quelques heures (2). La machine appelée “avion” est la machine la plus efficace pour détruire le climat, et son utilisation est – stricto sensu – incompatible avec un climat permettant la vie. Il faut donc l’interdire (3).

Vous pouvez vous rouler par terre, geindre, pleurnicher comme un enfant gâté, ou insulter la personne qui vous fournit cette information. Quand vous aurez fini, ô surprise, 2,5 t en quelques heures seront toujours mathématiquement grossièrement incompatibles avec une limite de 1,5 t par an.

Or la destruction du climat de la terre aura une conséquence, et une seule, qui vaille la peine d’être évoquée, vu le temps qu’il nous reste pour réagir. Il ne s’agit pas de la disparition du papillon à antennes rétractables, ou de la grenouille mélomane, même si le fait de pousser à l’extinction des espèces vivantes n’est pas à proprement parler glorieux. En 2012, avec le luxe de détails dont nous disposons, il est évident que la conséquence directe de la destruction du climat est un génocide… d’êtres humains.

Les études scientifiques les plus récentes prévoient d’ici 2100 une augmentation du niveau des océans entre 80 cm et 2 m (4). Pour ne prendre qu’un exemple, à 60 cm d’élévation, 80 % de la riziculture du Vietnam sera détruite (5). Dans ces conditions, réussir à ne pas parler de génocide est clownesque et lâche (6).

Bien entendu, les problèmes ne commenceront pas en 2099. En fait, ils ont déjà commencé (7). Les sécheresses à venir, quant à elles, vont griller des parties entières du globe et rendre l’agriculture impossible ; des régions telles que le pourtour méditerranéen seront en situation de sécheresse quasi-permanente dans moins de 20 ans, selon l’ensemble des analyses scientifiques (8). Détruire le climat de la planète provoquera un génocide, principalement par famine.

Je n’ai pas l’intention de faire une seule égratignure à la machine génocidaire que je veux arrêter, et je serai non-violent. Toute personne qui aurait recours à la violence aujourd’hui serait stupide et abjecte. Je vais me battre, de manière non-violente, parce que ma morale la plus basique ne me laisse pas le choix. Et aussi parce que je ne veux pas qu’il puisse être dit que le pays qui a vu naître Jean Moulin et Lucie Aubrac, que dans ce pays, aucun citoyen ne s’est battu contre le génocide qui commence sous nos yeux (9). Je ne parle pas de la position de commentateur sportif qu’ont adoptée les écologistes, dont l’autre principale activité consiste à faire du théâtre pour les médias (10). Je dis : “se battre”. Et je ne dis pas “changement climatique”, “réchauffement climatique” et autres calembredaines. Je dis : “génocide”.

L’historien de référence sur l’Holocauste, Raul Hilberg, raconte dans ses mémoires que durant ses recherches sur les documents d’époque, il se rendit compte que « partout où [il] regardai[t] apparaissait comme un leitmotiv le besoin des choses connues, des habitudes, de ce qui est normal ». Alors que ces gens, qui se comportaient “normalement”, se trouvaient « au milieu d’une destruction sans équivalent » (11). La “normalité” de la société française de 2012 fonctionne sur un mode similaire. Remplacez simplement “Solution finale” par “Croissance économique”.

Lire aussi :  Les voitures sont en train de ruiner nos villes

Dans quelques jours, je vais aller sur la piste de l’aéroport Charles-de-Gaulle pour bloquer la machine la plus destructrice qui soit en ce début de XXIe siècle. Vous êtes des génocidaires et serez dénoncés comme tels par l’Histoire et les générations futures. Et je vais me battre contre vous.

Pierre-Emmanuel Neurohr – Paris, le 1er juin 2012

PS : merci de faire connaître cette lettre ouverte à vos contacts, de l’envoyer à des journalistes, etc.

(1) « Comment apprécier l’ampleur de l’objectif qui nous est ainsi assigné ? Une première approche simple est de considérer ce qu’il représenterait si on le partageait de manière égale entre tous les habitants de la planète. Nous limiter à 3 ou 4 Gt [gigatonne, ou milliard de t] de carbone par an, alors que nous sommes 7 milliards d’individus, signifie que chacun a le droit d’émettre annuellement une demi-tonne de carbone. », Nouveau climat sur la terre, Hervé Le Treut (l’un des principaux climatologues français), 2009, p. 203, une demi-tonne de carbone correspondant, grosso modo, à 1,5 t de CO2 ; « Pour que les concentrations en gaz à effet de serre arrêtent d’augmenter dans l’atmosphère, une règle de 3 relativement grossière entre l’absorption de dioxyde de carbone par les océans et la végétation (environ 10 milliards de tonnes de CO2) et la population mondiale actuelle (6,8 milliards d’individus plus ou moins gourmands en énergie) suggère qu’il faudrait rejeter au plus 1,5 t de CO2 par personne et par an en moyenne. Malgré la relative modestie des rejets de gaz à effet de serre français par rapport à ceux d’autres pays industrialisés, nos rejets pour le seul CO2 devraient être divisés par 4 à 5 pour arrêter l’augmentation (…) », Climat : le vrai et le faux, Valérie Masson-Delmotte (l’une des principales climatologues françaises), 2011, p. 69.
(2) Un A/R 2e classe Paris-Montréal pollue notre fine couche d’atmosphère avec 2,5 t de CO2 par individu (tableur Ademe V6.1, septembre 2010 ; un aller-simple pollue avec 1248 kg).
(3) Oui, il existe d’autres sources de gaz à effet de serre. Mais la pollution de cette machine est la plus grossière qui soit. Même en le voulant très fort, un citoyen français, en 2012, ne peut rien faire de plus destructeur du climat que de l’utiliser. A moins de s’adonner à la pyromanie.
(4) Kinematic Constraints on Glacier Contributions to 21st-Century Sea-Level Rise (Contraintes cinétiques sur la contribution des glaciers à l’augmentation du niveau des mers au XXIe siècle), Pfeffer et al., Science, 5.9.2008.
(5) « [La riziculture du Vietnam] est extrêmement menacée, ce qui inquiète le gouvernement, évidemment, en particulier du fait du réchauffement climatique (…). Si le niveau de la mer (…) monte de plus de 60 cm, 80 % de ses surfaces seront sous l’eau de mer (…). » Jean-Charles Maillard, Directeur régional Asie du Sud-Est continentale du Centre international de recherche agronomique pour le développement (Cirad), dans l’émission Courir les champs du monde, Culturesmonde, France Culture, 21.02.11.
(6) Parfaitement, il s’agit d’un génocide.
(7) « (…) les anomalies extrêmes du climat en été au Texas en 2011, à Moscou en 2010, et en France en 2003 n’auraient presque certainement pas eu lieu en l’absence du réchauffement climatique, avec son déplacement de la distribution des anomalies. En d’autres termes, nous pouvons dire avec un degré de certitude élevé que ces anomalies extrêmes sont une conséquence du réchauffement climatique… », Climate Variability and Climate Change: The New Climate Dice (Variabilité du climat et changement climatique : les nouveaux dés du climat), J. Hansen, M. Sato, R. Ruedy, 10.11.11, p. 8.
(8) Drought under global warming: a review (Les sécheresses dans le cadre du réchauffement climatique : un état des connaissances), Aiguo Dai, WIREs Climate Change, 2010.
(9) Je ne prétends pas avoir le milliardième du courage de ces gens-là.
(10) Je crois avoir compris beaucoup de choses le jour où l’un des principaux organisateurs des manifestations contre la construction d’un nouvel aéroport près de Nantes m’a dit qu’il prenait l’avion quatre fois par an, et qu’il comptait bien continuer. Le côté hypocrite de la chose n’est pas ce qu’il y a de plus intéressant. Ce qui est pertinent, c’est de comprendre que ces “écologistes” n’ont aucun intérêt à ce que les choses changent. Ils ont le beurre et l’argent du beurre : ils utilisent les machines qui les placent – littéralement – parmi la jet-set, et ils ont bonne conscience. Peut-être que la raison pour laquelle la bataille environnementale a été perdue jusqu’à présent, c’est qu’il n’y a pas d’opposants, à proprement parler. Pas de femmes ni d’hommes qui se battent réellement, physiquement, frontalement contre le système idéologique qui détruit la planète et prépare un génocide. Il n’y a que des gens qui se livrent à une forme de théâtre, passent un peu dans les médias, disent que, vraiment, polluer, c’est pas bien, puis rentrent chez eux.
(11) Unerbetene Erinnerung (Des souvenirs que personne n’avait sollicités), Raul Hilberg, 1994, p. 165-166.

29 commentaires sur “Appel aux climatologues français

  1. tichit

    D’apres vos notes, un aller retour paris-montreal libère 2,5 tonnes de CO2 par passager dans l’atmosphère. En moyenne ça doit faire au moins 300 tonnes par avion non? Si c’est vrai ça donne le vertige!
    Cependant je trouve que votre comparaison avec le génocide nazi est un peu pompeuse et me pose un sérieux problème sémantique.

    A part ça j’imagine qu’on partage la même aversion pour le développement du « tout avion », surtout lorsqu’il existe des solutions alternatives (je pense aux low cost européens)…

  2. Pierre-Emmanuel Neurohr

    Bonjour « Tichit »,

    Permettez-moi de vous répondre, et je vais partir du principe que vous avez le sens de l’humour, car j’aimerais avoir recours à un peu d’ironie.

    Tout d’abord, sérieusement, oui, c’est effectivement 2,5 t par personne, d’après le calculateur de l’Ademe, agence du ministère de l’Ecologie.

    Par ailleurs, j’avoue ne pas avoir très bien compris votre réponse. Vous pensez qu’ « il existe des solutions alternatives (je pense aux low cost européens) » ? Qu’appelez-vous « low cost » ? S’il s’agit d’avions, c’est carrément drôle. Au lieu de détruire le climat au-dessus de l’Atlantique, détruisons-le au-dessus du continent européen ?

    Enfin, votre réponse – si je l’ai bien comprise ! – est symptomatique lorsque vous écrivez : « j’imagine qu’on partage la même aversion pour le développement du « tout avion » ». Qu’appelez-vous « tout avion » ? Vous en voulez un peu mais pas trop ? Après avoir lu un texte où il est dit, références à l’appui, que nous devons ne pas dépasser 1,5 t par an de CO2, toutes activités confondues, et qu’un seul voyage transatlantique pollue avec 2,5 t ? Pourrions-nous nous mettre d’accord sur le fait que 2 + 2 = 4 ?

    Cordialement.

    Pierre-Emmanuel Neurohr

  3. psychelau

    1,5t chaque personne par an maxi, d’accord. Mais comme l’immense majorité des personnes dans le monde ne prend pas l’avion, votre calcul est simpliste…

  4. LEGEOGRAPHE

    2+2=4, bel et bien…
    Mais le confort occidental est un « mème », sa critique également, mais l’action non !
    Enlevez la sécurité alimentaire à la France et il y a fort à parier que nous ne vivions plus longtemps en démocratie. Mais préservez la sécurité alimentaire et nous pouvons alors continuer à vivre *notre* démocratie. Pour peu qu’il y ait une menace sur la démocratie, alors on fait un pas de côté pour laisser tomber les autres dans l’adversité et continuer à siroter notre démocratie…

    La liberté de circuler est, nous dit-on (c’est un militaire à la JAPD qui m’a dit ça !), l’apanage des républiques. Mais faut-il pour cela tuer tous les autres ?

  5. LEGEOGRAPHE

    Psycheleau, le calcul n’est pas si simpliste… Dit-on que les occidentaux peuvent continuer à polluer parce que les gens du Sud ne le font pas encore ? Ah oui, j’entends dans mon oreillette que ça se dit dans pas mal de milieux…

  6. CarFree

    Pour info, la voiture, c’est en moyenne 1,5 tonne de CO2/an… Et là on n’est pas dans une pratique minoritaire de « riches » qui vont passer leurs vacances au Québec… mais dans une pratique massive à l’échelle planétaire. Autrement dit, le seul fait d’utiliser une voiture tous les jours ou presque revient à dépasser son « quota de CO2 », sans même prendre en compte tout le reste (alimentation, vêtements, chauffage, etc.). Actuellement, il y a environ 1 milliard de voitures en circulation sur Terre, et le FMI prévoit 3 milliards de voitures en circulation en 2050…

  7. luttenbacher

    a quand la taxe sur l’air ? (« carbone ») les grands pollueurs rejettent peu de carbone….
    et les autochtones eux payent …

  8. Jean-Marc

    @Neurhor

    quand Tichit dit : »A part ça j’imagine qu’on partage la même aversion pour le développement du « tout avion », surtout lorsqu’il existe des solutions alternatives (je pense aux low cost européens)… »

    Tu n as pas bien compris, il veut dire :
    « il y a des alternatives aux voyages par avion low cost européens » [sous-entendu : les même voyages (éventuellement en low cost) par train]

    Car il nexiste pas ou plus ou peu d alternative à l avion pour un paris-new-york
    – les transatlantiques n existent plus : maintenant, ils sont remplacés par des navires de croisières : des navires qui « tournent en rond »
    – les places de voyages dans un bateau existent encore, dans quelques cabines par cargo, mais ce sont des places très rares… et pour un voyage bcp plus lent que l avion : c est pratique pour émigrer, ou pour une à 2 année(s) d’étude (sans retour chez soi à noëm pendant les 1 à 2 ans), mais c est inadapté à un voyage d’un à 2 semaines, voire aux « W-E découverte ».

    Cependant, en celà, Tichit a tord : il existe des 100aines d alternatives au W-E découverte en avion à N-Y :
    le W-E à prague en train, le W-E à copenhague en train, le W-E à barcelone en train, le W-R à londres en train, le W-E en vélo dans sa région ou une région mitoyenne, le W-E train + vélo un peu partout en france et alentour, le W-E chez soi (sa ville), mais dans des endroits inconnus,…

    [et les voyages professionnels… le web, avec webcam et micro sont dejà utilisés depuis plus de 10 ans, sans parler des systemes de partage colaboratif de fichiers (chacun peut les consulter et les modifier).
    d ailleurs, lors de l’irruption du volcan islandais, les sociétés, qui avaient plein de cadres à envoyer en voyage juste avant, ont réussit à trouver d’autres solutions…
    Mais bon… le voyage au frais de la boite, c est un peu un bonus, un avantage en nature, qu’il est dur de faire disparaitre…

    surtout quand le symposium a lieu en grèce, en egypte, au maroc ou aux bahamas..

  9. Pierre-Emmanuel Neurohr

    @ psychelau

    « (…) comme l’immense majorité des personnes dans le monde ne prend pas l’avion, votre calcul est simpliste… »

    A partir d’un certain niveau de [CENSURÉ PAR MOI-MÊME], j’avoue avoir du mal à trouver des mots…

    Pierre-Emmanuel Neurohr

  10. yan_g

    L’avion démocratique est une très mauvaise affaire pour le climat, néanmoins ce n’est pas parce que faire un trajet émet une quantité astronomique de CO2 qu’il faut 0 avion, ça ne tient pas.

    Si l’on supprime les subventions, taxe le carburant, etc, l’avion redeviendra un luxe, et ses émissions à l’échelle globale ne seront probablement pas un problème

    Acheter un ordinateur dernier cri c’est émettre 1,5t en 1minute. Le poste « électronique » représente environ 600kgeqCO2/français par an quand l’avion en représente environ la moitié.

    Et si les climatologues ne disent pas en grosses lettres « on va tous mourir » c’est selon moi car ce serait totalement contre productif. C’est triste, mais allez dire ca à n’importe qui qui ne s’y intéresse pas de près, il va vous rire au nez.

  11. Goodmusik

    Moi personnellement la comparaison avec l’holocauste ne me choque pas. Je trouve même que c’est pertinent. Je te souhaite bon courage en tout cas. Après à ce tarif là, tu peux aussi aller bloquer un abbatoir ou un élevage génocidaire de poulet. Ce sont aussi des machins très efficaces pour détruire le climat, et on l’oublie très souvent.

  12. tichit

    @ jean marc @neurohr
    je me suis mal exprimé, je pensais plutôt au train comme solution alternative aux avions « low cost » bien entendu. Il n’ y a pas si longtemps le train était encore un transport très accessible qui permettait une continuité territoriale extraordinaire.

    De plus, je suis comme vous un partisan des voyages de « proximité ». beaucoup de gens partent à l’autre bout du monde pour quelques jours alors qu’ils ne connaissent pas la beauté de ce qui existe à quelques encablures de chez eux. j’en ai marre d’entendre leurs excuses bidon du genre « j’ai pas beaucoup de temps, je travaille dur, je veux changer d’air… » j’aimerais leur répondre « prends une année sabbatique, mérite ton voyage connard! »

    Pour la comparaison avec la shoah, je maintiens que je trouve ça inadapté. mais ce serait trop long à expliquer dans une case 🙂

  13. Jean-Marc

    « Après à ce tarif là, tu peux aussi aller bloquer un abattoir ou un élevage génocidaire de poulet »

    L abattoir, oui
    L élevage de poulets, bcp bcp moins
    c.f.
    http://www.manicore.com/documentation/serre/assiette.html
    en particulier
    http://www.manicore.com/documentation/serre/assiette_graph5.jpg
    ou mieux, les poulets bio :
    http://www.manicore.com/documentation/serre/assiette_graph6.jpg
    [bien sûr, par élevage génocidaire, je suppose que tu parles d elevage en batterie, et pas d elevage bio… mais même un poulet en batterie est moins pire qu’un boeuf bio, pour l empreinte carbone (c est autre chose pour le bien être animal…)]

    NB : dans ces graphes, « La viande s’entend avec os (il s’agit « d’équivalent carcasse ») mais sans traitement de l’industrie agroalimentaire ni emballages ni transports. »)


    « Acheter un ordinateur dernier cri c’est émettre 1,5t en 1minute.  »

    d’où l’importance du prolongement de la durée d’utilisation,
    et du don/vente/achat d’occase
    (et de linux / BSD, pour permettre à des ordinateurs qui ont quelques années de pouvoir tjrs être utilisés sans en racheter de nouveau)

    Une grosse conso tous les 10 ans n est pas génante… si on est 10% sous la conso moyenne pour une empreinte carbone d’une terre.

    Le pb, c est qu’en occident, la conso moyenne est dejà au-delà d’une terre -> on est dejà en sur-conso

    (c.f. http://www.levif.be/info/actualite/environnement/la-belgique-a-la-6e-empreinte-ecologique-la-plus-lourde-du-monde/article-4000095761140.htm
    « alors que l’empreinte moyenne d’un Européen est de 4,7 ha et que la biocapacité moyenne mondiale est de 1,8 ha. » 4.7/1.8=2.6 terres nécessaires si tout le monde consomme comme un européen)

    Or, la conso moyenne des BRIICs augmente… (par exemple, explosion de la conso de viande et de voitures en chine… pour les avions, je ne sais pas… même celà doit aussi être le cas) donc la situation va aller en se dégradant.
    [seule solution : vu qu’on ne peut pas interdire à un chinois ou un indien de manger une fois de plus de la viande par semaine (surtout quand elle est vendue par un magasin carrefour…), la seule solution, c est une forte baisse de la conso des plus pollueurs, donc des occidentaux et des pays producteurs de pétrole)

    L avion, c est juste une énorme goutte de plus, dans un vase qui déborde déjà de partout.

    Donc c est important de le dénoncer (et de ne pas l’utiliser), mais l’avion ne doit pas être la seule consommation à réduire (voire supprimer, pour l avion), sinon, on va quand même dans le mur… juste un peu plus lentement.

  14. DEMEZ Robin

    L’article est judicieux. Certes, il faut arrêter avec cette folie de construire des nouveaux aéroports de la thermo industrie. Cependant, je pense qu’avec les techniques solaires qui s’annoncent et surtout si possible la permaculture si elle s’avère possible via une conversion de masse à l’écologie. Mais des techniques solaires pour les avions ou planeurs seraient déjà faisables techniquement vu les prouesses des essais concluants du Solar Impulse ( Suisse). Donc soyons optimistes, nous pourrons stabiliser la population, faire une réelle et concrète transition énergétique en moins de 40 ans, et adopter des relations sociales vraiment plus douces. Nous sommes dans la direction vers l’abondance frugale des objecteurs et autres décroissants. Ré enchanter la vie d’abord, activités culturelles, manifestations cyclistes, entreprises écologiques. Il faut maintenant démocratiser ces possibles.

  15. Jean-Marc

    Le solar impulse, c est rien, de la poudre aux yeux :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Solar_Impulse
    Il a une envergure énorme (systeme comme un planeur),
    pour ne transporter qu’une seule personne, à une vitesse ultra lente (vitesse moyenne de 23 noeuds -> moins rapide… qu’une mobilette !) :

    un Navire à Grande Vitesse (http://fr.wikipedia.org/wiki/NGV : navige avec foils) va plus vite que le solar impulse…

    Et pour qu’un tel escagot , mais avec une grande capacité de plus de 100 places, puisse se poser sur un aéroport, il faudrait énormément élargir les pistes.

    Ce qu’on recherche, dans l avion, ce n est pas être dans l air (sinon, on utiliserait des dirigeables ou des ballons), mais la vitesse et le transport de charges/nombreux passagers… et là, le solar impulse ne répond pas du tout au cahier des charges.

  16. FRANCE

    De toutes ces réponses, je retiens particulièrement celle de « Carfree » qui s’imposait tout à fait dans le cadre de ce site. Sauf que dans le cas de la voiture, il serait plus approprié de parler de « suicide collectif » plutôt que de « génocide ».

  17. psychelau

    Merci Yan_G pour votre contribution.

    Comme d’habitude M Neurhor préfère l’insulte, même s’il se censure lui-même…
    Ceci dit Bravo Monsieur Neurhor, vous avez votre heure de gloire:
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/06/06/97001-20120606FILWWW00677-roissy-un-ecolo-bloque-des-avions.php

    Pour ma part, je convains par l’exemple bien des personnes de renoncer à la bagnole. Et je constate que vous êtes toujours bien seul dans votre combat, ou plutôt dans la manière dont vous le menez. A défaut de traiter tout le monde de tous les noms, peut être faut-il se poser les bonnes questions…

    Montrez que vous êtes heureux et épanoui sans voiture et sans avion, vous rayonnerez. Montrez que vous êtes aigri et haineux dans vos propos et vous serez tout seul…

    Ceci étant dit, votre démarche a le mérite d’être courageuse, et vous ne vous etes pas contenté d’etre un « révolutionnaire des forums », vous avez agi dans le réel. Cela, c’est à mettre à votre honneur.

  18. tichit

    @carfree
    Croyez-vous vraiment que prendre l’avion est une pratique minoritaire de riche?
    vous etes à coté de la plaque ou bien? ouvrez les yeux svp…

    @neurhor
    ps: sans ironie, j espere que votre garde a vue ne s est pas trop mal passée

  19. LEGEOGRAPHE

    @ Tichit :
    Tout dépend ce qu’on appelle « riche ». Se permettre une semaine de congés payés et la passer en Tunisie, c’est un investissement, même aux bas prix (low cost : avion *et* hôtellerie également) que l’on connaît.

    Se permettre 4000 km pour aller voir 3 pyramides à Gizeh, c’est pas donné à tout le monde d’avoir le luxe de prendre la consommation qui va avec (hôtellerie), de prendre ces congés (il y a des pays où les congés sont sans soldes).

    Les Français qui ont du mal à payer la facture d’électricité ne payent pas l’avion. 50% des Français ne partent pas en vacances… Il y a quand même des riches… Mais répétons-le, il n’y a pas de honte à aller pédaler dans les montagnes voisines. Même qu’on devrait interdire les vacances en avion pour que le cadre supérieur puisse admirer un peu la montagne d’à côté !

  20. Jean-Marc

    « Pierre-Emmanuel Neurohr [..] a été placé en garde à vue pour délit d’entrave à la circulation aérienne »

    Qu’une personne, qui s’introduit sans autorisation dans une zone protégée, et qui géne le fonctionnement d’une société soit arrêté, soit, celà ne me choque pas.

    Mais qu’il existe une loi spécifique, pour protéger spécifiquement la circulation aérienne… çà, çà me choque…

    Je ne vais pas souvent sur lefigaro.fr

    Ben, j’aurais mieux fais de ne pas y aller : à chaque fois, j’en ressors avec en y lisant des choses que je n aurais pas voulu lire…

    Parfois, c est des articles nauséabonds,
    Souvent, c est des commentaires ultra nauséabonds (style le poujadisme/ »touspourritisme » de clahel10 dans l article sur Neurohr)
    Là, il s’agit d’une vraie info, mais que je ne connaissais pas encore : la mort de Ray Bradbury

  21. psychelau

    Jean Marc,en bloquant une piste sans prévenir à Roissy, c’est tout le traffric qui peut être perturbée et des avions amenés à ne pas pouvoir se poser. Imagine qu’il y ait eu un accident d’avion, il aurait eu l’air malin… il nous aurait sans doute dit que c’est pour la bonne cause?

  22. Jean-Marc

    Si une personne seule, en ayant prévenu plusieurs personnes plusieurs jours à l avance,
    en venant à découvert, en marchant,

    réussit à un être grain de sable suffisamment gros pour faire dérailler (sic) des avions… c est que le systeme de sécurisation des vols, avec déports sur autres pistes, qui est inopérant :

    que font-ils, s’ils y a un couple de cigognes, ou une nuée d étourneaux, ou du givre, un avion en retard ? ils laissent des avions s écraser ?

    Un tel systeme doit avoir des systemes de sécurités multiples (prévoir des pistes de rechanges à petites, moyennes et grande distance),
    si le systeme est tellement satur, qu’il n y a plus aucune réserve de sécurité, alors c est la sur-occupation qui est fautive.

    (un peu comme une personne qui roulerait à 120 sur une route de campagne, et qui ferait un procès à la DRIRE, car elle a eu une accident en roulant dans un nid de poule de 0.5 cm de profondeur…)

  23. tichit

    @ le geographe
    Beaucoup de mes connaissances (certains gagnent le smic) ne prennent plus que l’avion pour leur déplacement en Europe (ou dans les pays proches). Que ça soit pour des petites vacances ou pour le boulot. Ils ne veulent plus prendre le train (trop cher) sont désireux de voir des villes ou des paysages lointains, même en coup de vent.
    Ce n’est pas une pratique minoritaire de riche, c’est un état d’esprit global, un goût pour le zapping cumulé à une course aux prix les plus bas (même si on sait tous que ces tarifs vont au détriment des travailleurs, de la sécurité, de la protection de l’environnement..).

  24. LEGEOGRAPHE

    @ Tichit :
    Je suis d’accord, je n’ai pas besoin d’avoir le SMIC pour prendre l’avion. J’ai rarement touché autant que le SMIC mensuel dans ma vie (mi-temps, vacations, jobs à la semaine tels que dans l’animation), et pourtant j’ai pu prendre l’avion. Mais je n’ai pas d’enfant. Avoir des enfants et être au SMIC, c’est différent. Mais c’est toujours possible.

    D’accord sur le goût pour le zapping.

  25. Nico

    Bravo Pierre-Emmanuel,

    vous avez osé tenir votre promesse jusqu’à votre arrestation par des militaires. Un jour, l’Histoire vous retiendra comme un héros opposé à un système de pensée unique destructrice. Mais il sera sans doute trop tard, car ce qui se prépare est plus grave que l’Holocauste: nous filons tout droit vers une FIN, genre « Soleil Vert », à moins d’une prise de conscience collective soudaine et colossale.

    « Vous devez incarner le changement que vous voulez voir dans ce monde »
    Gandhi.

  26. Nico

    A Pierre-Emmanuel:
    je m’inquiète pour vous: avez-vous accès au web pour nous faire signe? Avez-vous été libéré? Quelle est votre version des faits?

  27. Nico

    @carfree:
    merci pour ton intervention pertinente sur la voiture, car c’est bien l’objet de ce site web.
    Comme le titre de cet article concerne le changement climatique, rappelons que l’élevage en est la cause principale: 18% des émissions annuelles de gaz à effet de serre dans le monde, soit PLUS que tous les transports réunis. (FAO, 2006). le schéma en bas de cette page fait facilement déduire que 6 milliards de pauvres qui n’ont (pas encore) de voiture peuvent déjà facilement impacter le climat par leur alimentation de plus en plus carnée. http://www.viande.info/elevage-viande-gaz-effet-serre
    (je ne parle évidemment pas des 800 millions les plus pauvre qui ne mangent pas à leur faim…).
    La FAO prévoit que la consommation de viande va se multiplier par 3 dans les décénies à venir, à cause de la généralisation du modèle occidental: même si les voitures et les avions s’arrêtent, l’élevage est capable de détruire le climat à lui seul.
    Pour ma part, j’ai coupé tout lien avec l’élevage depuis plus de 10ans (pour d’autres raisons initiales que le climat), je n’ai plus de voiture personnelle depuis 6 ans, et je n’ai plus pris l’avion depuis 6 ans. Je suis malheureux? Non, pas du tout!…

  28. Jean-Marc

    Je suis d accord avec toi, Nico, mais lis ton lien :

    « ’élevage génère 9% du CO2 (déforestation pour l’extension des pâturages et des terres arables pour la culture fourragère, carburant, chauffage des bâtiments d’élevage…), 37% du méthane (fermentation entérique ie digestion des ruminants et fermentation des déjections animales) et 65% de l’oxyde d’azote (épandage d’engrais azotés). »

    65% du NO seulement pour l’élevage NON bio
    37% du méthane, en partie par la disgestion des ruminants et les bovins : c.f. http://www.manicore.com/documentation/serre/assiette.html :
    Le veau, puis le boeuf, sont les PIRE viandes pour la planète [la vollaile est la moins pire; ou, dans les protéines animales, mais qui ne sont pas de la viande, les oeufs bio (marqués 0FR) sont encore mieux).

    Donc, c est la consommation de viande NON bio, et surtout de viande rouge NON bio (en particulier le veau… malgré que le boucher essaie de nous la vendre pour de la viande blanche; puis de boeuf), qui en sont la cause.

    c.f.
    http://www.manicore.com/documentation/serre/assiette.html

  29. Nico

    Jean-Marc,

    attention au %ages : en valeur absolue, le principal rejet de l’élevage bovin, c’est le méthane produit par les vaches. En bio, les performances de croissance sont plus faibles car les animaux grandissent plus lentement et il y a donc encore plus de méthane dégagé par kilo de viande produit.

    l’élevage bio exige davantage de surfaces de prairies: en conséquence, à l’échelle mondiale, bio oui pas, l’élevage poursuivrait sa déforestation acharnée pour satisfaire à l’exigence de pâturages et de culture fourragères, pour satisfaire 7 milliards de consommateurs, bientôt 10 milliards.

    Sur le schéma en bas de page http://www.viande.info/elevage-viande-gaz-effet-serre : une personne qui mange habituellement des repas carnés bio impacte autant l’effet de serre par an que 4377 km de voiture, contre 4758km pour du non bio: la différence est donc faible.
    En, revanche, le résultat est de 281 km pour des repas bio-vegan. (végétaux bio), qui épargnent le massacre d’animaux, un grand nombre de maladies dégénératives à l’Homme, tout en réduisant énormément le gaspillage d’eau, et de pétrole.

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