Le président Copé lance un nouveau plan d’aide à l’industrie automobile

Nous sommes en 2025, au cœur du deuxième mandat présidentiel de Jean-François Copé. L’industrie automobile française va mal. Il ne reste plus qu’un seul constructeur « français », Renault-Nissan-Hyundai, après le rachat de Peugeot PSA en 2017 par Facebook.

Aujourd’hui, on ne produit plus que 100.000 voitures par an en France, contre près de 3 millions dans les années 1990. Cette production fait vivre encore quelques milliers de salariés.

L’industrie automobile française n’a pas su prendre le tournant des années 2020, avec le passage à la production de masse de grosses voitures pas chères pour les clientèles enrichies chinoises et indiennes. Le constructeur français s’est trop longtemps fourvoyé dans une stratégie de « petites voitures électriques très chères » qui ne correspondent plus aux besoins du nouveau consommateur mondialisé.

L’entreprise américano-coréenne PSA Facebook a bien tenté de développer un nouveau concept automobile qui soit en fait une tablette tactile montée sur quatre roues, mais les consommateurs ont préféré semble-t-il le « cloud automobile », à savoir la possibilité de jouer en réseaux à des jeux vidéos de voitures, plutôt que d’acheter des ordinateurs roulants bloqués dans les embouteillages des mégalopoles mondialisées.

En 2027, stade post-mondialisation de l’économie, seuls deux constructeurs de voitures font encore des bénéfices: Porsche et Ferrari. Les clients sont issus de la classe mondiale ultra-riche représentant environ 1% de la population.

Tous les autres constructeurs de voitures sont dans le rouge, essayant sans succès de vendre des voitures trop chères à des consommateurs surexploités payés une misère ou à la nouvelle classe des « techno rasa » voulant faire table rase du passé par la technologie et qui considère la voiture comme un autosaure du précédent millénaire.

Le président Copé a donc décidé, au travers du ministère de la relance productiviste, de mettre en place un grand plan d’aide à l’industrie automobile française afin de relancer les ventes et protéger l’emploi.

Après les balladurettes de 1995, les jupettes de 1996, les sarkozettes de 2008 et les hollandettes de 2012, il y aura désormais les copettes, à savoir une prime à la casse de 7.000 euros par voiture (10.000 euros si la voiture a plus de 5 ans).

Évidemment, la copette sera versée en sus du méga-bonus automobile mis en place sous le précédent quinquennat, d’un montant de 5.000 euros si vous achetez une voiture qui émet moins de 100 g de CO2/km et de 10.000 euros si vous achetez une voiture qui émet moins de 80 g de CO2/km.

A cette occasion, le ministre de la relance productiviste, Ziad Takieddine, va même mettre en place un super-méga-bonus de 20.000 euros pour tout achat d’une voiture électrique.

Lire aussi :  Sarkozy: "les deux tiers des voitures produites en France sont propres"

Enfin, le gouvernement s’engage à verser 2 milliards d’euros dans la recherche sur la voiture propre du futur qui roule au CO2, ce qui permettrait à la fois de ne plus dépendre de l’électricité et ce qui en plus permettrait de limiter le réchauffement climatique et la montée des eaux.  Le président Copé n’avait-il pas promis lors de son premier quinquennat de rendre aux français la possibilité d’aller en Bretagne sans prendre le bateau?

L’ensemble de ces mesures, d’un coût total de 25 milliards d’euros (empruntés à l’Indonésie sur 30 ans au taux préférentiel de 7,5%), permettra à l’acheteur d’une voiture électrique Renault-Nissan-Hyundai de débourser seulement 1.000 euros.

En effet, si le consommateur met à la casse sa vieille voiture hybride de plus de 5 ans, il touchera donc 10.000 euros de prime à la casse + 20.000 euros de super-méga-bonus, soit 30.000 euros au total. L’entrée de gamme de Renault-Nissan-Hyundai étant la Carlosy à 31.000 euros sans les options, l’acheteur n’aura plus que 1.000 euros à payer.

La banque luxembourgeoise du groupe Renault-Nissan-Hyundai s’est engagée en outre à fournir un crédit gratuit sur 48 mois pour que les consommateurs puissent sortir facilement les 1.000 euros.

Mais, la ministre de la croissance durable, Nathalie Kosciusko-Morizet, s’est interrogée dans les colonnes du journal centriste « Libéral »: « Quel sens cela a-t-il de demander aux consommateurs de débourser encore 1.000 euros quand on leur verse 30.000 euros de primes? Pourquoi l’Etat ne prendrait-il pas à sa charge les 1.000 euros restants afin de vraiment relancer la production et l’emploi? »

Nul doute que le président Copé entendra cette remarque très juste qui permettrait peut-être de sauver, enfin, l’emploi industriel français.

Seule ombre au tableau (de bord), le célèbre opposant exilé au Venezuela, Jean-Luc Mélenchon, a félicité Jean-François Copé pour son plan d’aide à l’industrie automobile: « Ce que vous faites-là, c’est mieux que la collectivisation de l’économie ou les nationalisations de 1981, c’est tout simplement la création d’une industrie d’état collective au service de la surconsommation individuelle des moyens de déplacement« .

5 commentaires sur “Le président Copé lance un nouveau plan d’aide à l’industrie automobile

  1. gilles

    Jolie fable, mais c’est pas parce qu’on est de gauche qu’il faut taper sur Copé en 2025.
    On peut aussi bien taper sur Holande en 2012.
    7000 Euros de prime pour une bagnole électrique, et des investissements massifs dans les bornes de recharge voila qui va résoudre le problème de la congestion des villes, libérer de la place pour les modes doux et encourager la réduction de la consommation électrique.
    Peugeot et Citroen ne sauraient donc pas faire des bus ,des trams et des métros? Nos élites nationales n’ont pas plus d’imagination que nos élus locaux. A quand des artistes à l’assemblée, dans les conseils des communauté d’agglo, et dans les mairies.
    Dans ce contexte d’aliénation à la bagnole et de manque de créativité voir une proposition locale du coté de Toulon « 36 millions d’Euros pour penser autrement » : http://lamassecritique.fr/wp/?p=3784
    Cela restera bien sûr dans les nimbes, ni la dérision ,ni l’exemple ,ni les actions pédagogiques ne peuvent changer la donne ,c’est à désespérer.
    A quand une manif nationale de cyclistes , de piétons,de bus, de tram et de métro non pas pour les modes doux, mais CONTRE LA VOITURE.
    Quelle prime mériterait un vélo qui rejette ZERO gramme de CO2 si on fait la règle de trois des bonus écolos ? Vélo qui n’occupe qu’une infime place dans nos villes et se contente d’infrastructures sans communes mesures avec les tunnels, les échangeurs,et les autoroutes .

    Les fables ne me font plus rire.

  2. bikeman

    En tous cas moi je me suis bien marré en lisant l’article 🙂
    C’est tellement ça en +… Les politiques qui s’acharnent à sauver l’automobile…
    C’est tellement pathétique qu’il vaut mieux en rire et surtout faire suivre ce lien afin que les gens et le gvt prennent conscience de leur connerie (on a tjrs le droit de rêver!!)

  3. roger

    ahah le pire c’est que c’est à peine caricatural! merci pour cet article qui l’air de rien fait froid dans le dos.

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