Investir dans 1,6 km d’autoroute ou dans des pistes cyclables? Portland a fait son choix

Aménager le territoire pour réduire les consommations énergétiques: c’est une approche que présente Energy Cities dans sa dernière publication « 30 propositions pour la transition énergétique des territoires ». Et plus particulièrement « Planifier le report modal vers les modes de transport durables » pour devenir une ville attractive et rendre aux habitants les espaces publics.

Pour réussir cette transition, il faut réunir plusieurs conditions :

– créer une cohésion entre les décideurs et responsables de la planification urbaine, les transport privés ou publics, les associations d’usagers,
– conduire un travail d’équipe
– tenir informée la population sur les objectifs poursuivis
– …

C’est ce qu’a réussit la ville de Portland (USA) !

De par sa politique elle est probablement devenue la ville la plus européenne des villes américaines.

Depuis plusieurs années, Portland a remis en service un réseau de tramway, met le vélo à l’honneur, bannit la voiture du centre ville et où des immeubles « verts » sont érigés. « Faire de Portland la ville américaine la plus désirable pour les cyclistes n’a pas coûté plus que construire 1 mile (NDLR : 1,6 km) d’autoroute« , dit Roger Geller du Bureau des Transports de Portland !

En 2009, la ville de Portland lance son Climate Action Plan dont le but était d’identifier et d’établir les stratégies prioritaires afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80% d’ici 2050. L’objectif était également de soutenir les entreprises locales, d’améliorer la qualité de vie et de maximiser les effets positifs pour la communauté, comme l’air pur, l’eau claire et la santé humaine et environnementale.

Lire aussi :  Pédaler au milieu de l'eau

Retrouver la vision pour un futur durable de la ville de Portland.

Vision et gouvernance vers une ville basse-consommation : exemple de Portland (USA)
En 2007, le conseil municipal de Portland a adopté une série de résolutions destinées à développer une stratégie de réduction des émissions locales de carbone de 80% d’ici 2050. Cette initiative est fondée sur la vision et les démarches entreprises dans le cadre de l’élaboration du « Climate Action Plan » (CAP) 2009 de Portland. Ce plan d’action régional offre une structure novatrice pour progresser vers un avenir prospère et durable.

D’autres exemples dans la publication complète : « Vision et Gouvernance vers la ville basse-consommation : Visions de villes européennes »

Béatrice Alcaraz

7 commentaires sur “Investir dans 1,6 km d’autoroute ou dans des pistes cyclables? Portland a fait son choix

  1. Michelle

    Excellent reportage on n’aimerait voir venir tous ca en Belgique surtout plus infrastructure pour les vélos

  2. Raghnarok

    C’est beau de voir que des villes américaines font l’effort, à chaque fois c’est une petite victoire.

  3. Jean-Marc

    Bonne nouvelle 🙂

    En fait, les USA, en étant allé beaucoup plus loin dans l adaptation de la ville à la voiture (c.f. L.A., Houston), se retrouvent avec plus de pbs liés à cet étalement immense, à cette dépendance…
    (c.f. http://blogs.rue89.com/american-ecolo/2012/04/05/des-vieillards-americains-cloues-la-maison-bien-fait-pour-eux-227081 )

    donc se retrouvent/se retrouveront plus vite contraint de bouger…
    – soit par eux-même, comme le fait une ville riche comme Portland;
    – soit contraint et fonçé, sans l avoir choisi, comme celà se passe dans une ville désargentée comme Détroit.
    (c.f. http://carfree.fr/index.php/2009/07/11/detroit-le-paradis-du-velo/
    http://carfree.fr/index.php/2010/10/24/detroit-passe-au-vert/
    ou, plus anecdotique http://carfree.fr/index.php/2012/07/25/detroit-je-taime-un-projet-de-webdoc-sur-la-societe-post-industrielle/ )

    Hors il y a de plus en plus de pauvres/de moins en moins de classe moyenne, qui en plus s apauvrit (c.f. http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2012/08/23/aux-etats-unis-la-classe-moyenne-se-reduit-en-taille-et-en-richesse_1748669_3222.html) et de plus en plus de municipalités pauvres (c.f. chicago http://www.lemonde.fr/ameriques/portfolio/2009/08/18/quand-chicago-tourne-au-ralenti-par-manque-d-argent_1229439_3222.html#xtor=RSS-3208) aux USA.

    De plus, les jeunes (US et allemands dans ces liens, mais +/- aussi vrai pour les autres occidentaux, et encore plus vrai au japon) se désintéressent de plus en plus de la voiture
    c.f. mon 1er commentaire/le 3eme commentaire et ses liens dans
    http://carfree.fr/index.php/2012/06/19/les-voitures-ca-nest-plus-lavenir-des-villes/

    [version un peu racourcit :
    http://www.theatlanticcities.com/commute/2012/06/young-americans-arent-only-ones-driving-much-less-their-parents/2169/

    « la part des 18-29 ans possesseurs de voiture qui conduisent au moins 5 jours par semaine chute de 97 à 2007 (de 62 à 47%) pendant que la part des proprio qui utilisent les TEC au moins une fois par semaine croit (25 à 40%). Les études montrent des tendances similaires sur les voyages à longue distance de 97 à 2007, avec des voyages en voiture qui diminuent, et des voyages en train qui s accroissent, même si on ne s’intéresse qu’aux proprios de voiture. »

    L’important, c est le passage de 25 à 40% des proprio de voitures qui utilisent parfois les TEC : au moins, ils découvrent le réseau, les horaires, où se procurer les tickets, le confort (l absence de confort?) :

    si nécessaire (panne, accident avec leur voiture actu, revente de leur voiture), ils pourront les utiliser… et donc ne pas se retrouver « obligé » d’utiliser une voiture.

    autre lien du même site :
    – les jeunes américains :
    http://www.theatlanticcities.com/commute/2012/04/why-young-americans-are-driving-so-much-less-their-parents/1712/

    – Le kilomètrage moyen parcouru en véhicule par de jeunes américains (16 à 34) aux USA est en diminution de 23% entre 2001 et 2009; passant de 10 300 miles à 7 9000 miles par personne (je vous laisse convertir en km ^^)
    – la part des 14 – 34 ans sans permis de conduire a augmenté de 5%, passant de 21% à 26% en 2010 (info de la Federal Highway Administration) »]

    Ainsi, les USA vont forcément évoluer… mais celà se ne se fera pas sans casse… sans soubresauts
    (exemple d’un de ces bouleversements, mais passé calmement :
    après 10 ans d existence, Hummer, le champion du SUV ultra-démesuré, n existe plus… cependant le monde continue de tourner…)

    Et tout ceci, sans parler
    – de la concurrence agro-carburant – alimentation (c.f. http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/08/20/il-faut-en-finir-avec-la-gabegie-alimentaire_1747813_3232.html « 40 % de l’énorme récolte de maïs (US) sert désormais à faire rouler les 4 x 4 des Américains plutôt qu’à nourrir les ouvriers mexicains (ou les bœufs américains))
    ni
    – de la concurrence pétrole-non-conventionnel – alimentation (c.f. http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/08/23/etats-unis-l-eau-manque-pour-permettre-la-fracturation-hydraulique_1749008_3244.html )

    A l’opposé des USA, l’une des 2 capitale les plus cyclables au monde : Copenhage (l autre, c est Amsterdam) :

    Contre l avis des citoyens, la mairie de Copenhage, depuis quelques années, passe son temps à ré-implanter des parkings à voiture… si bien que la part modale du vélo n’y progresse quasi plus, pendant que la part de la voiture y re-progresse :

    http://www.copenhagenize.com/2012/08/the-state-of-copenhagen-congestion.html
    V.O. puis traduc :

    « They invested in improved car mobility and did everything in their power to avoid slowing the growth rate of automobile traffic which, by now, has increased 20% since they decided it should stagnate.

    In Copenhagen, new bike infrastructure is slow and can, for all intents and purposes, only be established in parks or on sidewalks, as car parking and car lanes cannot and will not be reduced. Sure, we have Nørrebrogade as an exception of the rule. But on average the city spends 11 times as much on new car infrastructure and maintenance, as on bicycle infrastructure.
    [..]In addition, the city demands local developers to invest massively – against their own will – in new parking spaces, as if 3.6 parking spaces per car was not enough.

    When city-forced private investments in new parking lots are included, investments in car mobility in Copenhagen exceed bike infrastructure by a factor 41!

    Investments in public transportation, on average, exceed bicycle investments by a factor 25. This is not because public commuters are really cherished, but because all investments are poured into the most expensive kind. Like our Mini-Metro, which removes some city bus lines, pedestrians and cyclists from the surface – which incidently increases car mobility. »

    Traduction :
    « Ils investissent dans les moyens permettant d’augmenteter la mobilité par la voiture, et font tout ce qui est dans leur pouvoir pour éviter de ralentir la progression du traffic auto qui, jusqu’à ,nos jours, à progressé de 20% depuis qu’ils ont décidé de la stabiliser.

    A Cph, les nouvelles infrastructures cyclables sont lentes et peuvent [..] seulement être faites sur des parcs et des trottoirs (! ! !), pendant que les places de parkings auto, et le nombre de voies auto ne peuvent et ne doivent pas être réduites.
    Il existe bien Nørrebrogade , comme (contre-)exemple d’exception à la règle; mais, en moyenne, la ville dépense 11 fois plus pour la construction et la maintenance de voies auto que pour les infrastructures cyclables.
    [..]
    En plus, la ville demande
    (impose) aux investisseurs locaux de dépenser massivement -contre leur volonté- dans de nouvelles places de parking (auto), comme si 3.6 places par auto ne suffisait pas.

    Quand les investissement privés imposés par la ville, dans de nouveaux parkings auto, sont inclus dans les calculs, les investissements auto in Cph représentent 41 fois (42? =1+41 de dépassement?) ceux en infrastructure cyclable !

    Les investissement dans les TEC, représentent 25 (1+25?) fois ceux des infrastructures cyclables.
    Non pas, parce que le transport public est vraiment pris en compte, mais parce que ces investissements dans les TEC se font dans le type de TEC le plus coûteux.
    Il en est ainsi de notre mini-metro, qui enlève de la surface certaines lignes de bus
    (qu’il remplasse), ainsi que des piétons et des cyclistes (qui se retrouvent sous terre, à prendre le métro), et donc, par ricochet, qui augmente la mobilité automobile.  »

    Ainsi, ils étaient un exemple, le monde commence à les suivre… et eux font machine arrière…

    En fait, celà montre l’importance d’une théorie…
    http://carfree.fr/index.php/2011/05/21/theorie-de-lemmerdement-maximal/

    1- Les danois ont eu plein de pistes cyclables construites,
    très bien, ils se donc mis à rouler en masse
    MAIS
    UNIQUEMENT (ou principalement?) sur les pistes cyclables.
    (Quasi?) Sans se servir des voies destinées à tous les véhicules, du camion à la moto, en passant par le vélo et le bus-sans-site-propre.

    2- les autorités construisent moins de pistes cyclables, et favorisent les voies tout-mode devenues des voies camions-auto-moto mais (quasi?) SANS vélos

    Alors que, si 5% à 10% des cyclistes danois, les plus aguerris (pas les enfants de 8 ans et moins, ni les femmes enceintes ou les parents avec un cargo-bike et 3 enfants dedans) quittaient les pistes cyclables encombrées, pour faire du vélo sur les voies normales… alors les pistes cyclables bouchonneraient moins, et les automobilistes (qui -sans doute- gueuleraient contre cette présence légale de cyclistes), coinçés derrière des vélos, à jouer à « je te double – tu me doubles – je te redoubles » prendraient plus conscience des performances du vélo… et les autorités prendraient plus conscience de la nécessité de rajouter d autres voies cyclables.

    [En acceptant d’utiliser des voies cyclables encombrées, bouchonnant à certaines heures, (c.f. en 2010 http://carfree.fr/index.php/2010/05/26/lheure-de-pointe-aux-pays-bas/ ) au lieu de se délester sur d’autres voies plus roulantes, c est les cyclistes danois qui créent leur tort…

    On n a pas ce pb en france… mais on a un pb similaire :
    on a des aménagements cyclables mal conçus telles les pistes cyclables sur trottoir, sans entrée-sortie autres qu’aux carrefours :

    C est en ne les utilisant pas (et, en utilisant seulement les aménagements bien conçus, s’ils sont sur notre chemin) qu’on fait avancer les choses]

  4. Raghnarok

    C est en ne les utilisant pas (et, en utilisant seulement les aménagements bien conçus, s’ils sont sur notre chemin) qu’on fait avancer les choses
    Si il y a bien une chose à retenir, c’est bien ça. Et c’est valable pour tous les problèmes actuels.

  5. Raghnarok

    Nous avons des cerveaux, par contre on nous a bien appris à ne pas les utiliser et malheureusement cet apprentissage commence tellement tôt qu’on imagine pas vivre autrement.

  6. bikeman

    Il est clair qu’on nous lave bien le cerveau dès la plus tendre enfance… (pour l’alimentation c’est pareil)…

    En tous cas, ce que l’on doit répéter sans cesse, c’est que la route appartient à tout le monde. Et ce message, tout le monde le comprend, même le bagnolard de base.

    Donc, à défaut de piste cyclable, ou de bande cyclable, et bien on roule sur la chaussé, tant pis !
    Fini l’époque où on roulait sur les trottoirs… (sauf éventuellement pour griller un feu prévu exclusivement pour les automobilistes)…

    En tous cas merci Jean Marc pour tes com qui sont tjrs intéressants.
    Au delà de l’étalement urbain, il semble également que l’obsession de la vitesse soit une motivation quant à l’utilisation d’un véhicule.
    Mais leur sur-utilisation fait que la vitesse moyenne des auto diminue.
    Ajoutons le facteur coût, et on obtient effectivement un bon début d »explication au fait que les jeunes américains se détachent de l’auto…

    Et en France, qu’en est il?

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