Les ambulances à vélo

On a vu il y a quelques temps que les pompiers pouvaient utiliser le vélo lors de leurs interventions. A vrai dire, il apparaît que le vélo est aussi une solution viable en tant qu’ambulance. Tour d’horizon des « ambulances à vélo ».

En fait, de tous temps il a fallu transporter des blessés, et bien avant l’apparition des véhicules motorisés. L’ambulance motorisée que l’on connaît actuellement pourrait même bien n’être qu’une parenthèse dans l’histoire.

Pour commencer, un peu d’histoire. Avant l’ambulance motorisée que l’on connaît aujourd’hui, il y avait tout simplement l’ambulance à vélo. Le vélo-ambulance, modèle 1940, permettait d’emporter un blessé sur une remorque pour l’amener à l’hôpital. Ce modèle est exposé au Musée des Sapeurs Pompiers de France.

Cet autre modèle d’ambulance-vélo est tout simplement extraordinaire. Pas de date, mais il s’agit probablement d’un matériel britannique d’avant-guerre. On ne sait pas trop si on peut parler de tricycle ou quadricyle, en tout cas le patient semble bien à l’abri!

Et le principe des ambulances à vélo n’a pas complètement disparu. En Afrique, on trouve encore de nombreux modèles d’ambulances comme celui-là par exemple. Cette ambulance à vélo roule en Namibie, à partir d’un « vélo de montagne équipé d’une civière ajustable ». La civière pèse 32 kg et mesure 2,60 m de long. Un auvent est ajouté pour protéger le patient du soleil et de la pluie.

En Zambie, il y a même un fabricant de vélos qui produit des « zambulances », à savoir des ambulances à vélo « permettant de transporter plus aisément les malades ou les femmes enceintes de leur domicile au dispensaire le plus proche ». Plusieurs dizaines de ces zambulances fonctionnent déjà en Zambie.

Les vélo-ambulances restent une manière très simple, peu coûteuse et sans besoin de beaucoup de technologie pour transporter des blessés, en particulier dans les pays pauvres. C’est pourquoi, de nombreux pays africains utilisent des vélos-ambulances.

A Belém au Brésil, il existe la bicilância, un vélo ambulance équipé d’une civière, d’oxygène et de soutien pour accrocher le sérum.

Mais il n’y a pas qu’en Afrique ou en Amérique du Sud où le vélo est utilisé en tant qu’ambulance. Ici à Londres (Angleterre), plusieurs dizaines de vélos de ce type font partie du « London Ambulance Service ».

Les vélos sont équipés du même système de repérage satellite (GPS) que les ambulances. Les vélos sont aussi munis de gyrophares et deux sacoches avec tout le matériel médical d’urgence.

Lire aussi :  La vie sans voiture... et en marchant

Sur le site de l’INA, on trouve une vidéo qui présente les ambulances à vélo à Londres. Sur le site officiel des urgences anglaises, on peut constater que le vélo est utilisé en tant qu’ambulance dans plusieurs villes anglaises (York, Bournemouth) et en plus il y a des photos de tous les types de vélos utilisés.

Apparemment, le vélo utilisé à Londres et en Angleterre est tellement intéressant qu’une entreprise nantaise, « Assistance Ambulances Nantes », a créé un vélo-ambulance très inspiré de celui de Londres. Mais c’est un vélo-ambulance Made in France!

Le système est destiné a porter secours plus vite dans les manifestations réunissant des foules importantes. Lesté de 20 Kg de matériel de secours et équipé d’un D.S.A, doté de feux bleus clignotants et d’un klaxon, il est destiné, en particulier, aux fêtes populaires, aux concerts ainsi qu’aux rencontres sportives au stade de la Beaujoire pour les matchs du F.C.N.A. Il a été fabriqué par une société située à Machecoul (Loire-Atlantique).

A Montréal (Québec), une brigade de cyclistes paramédics répond à des appels d’urgence sur deux roues depuis 2001. Ils circulent en paire de façon à pouvoir transporter tout l’équipement nécessaire à une intervention de secours. Ils transportent même un petit défibrillateur! Malgré ce qu’on pourrait penser, les paramédics à vélo arrivent souvent plus vite que les ambulances régulières. Il faut dire qu’en cas d’urgence, les ambulanciers pédalent jusqu’à 25 à 30 kilomètres/heure.

Autant dire qu’à cette vitesse en ville, ils sont quasi sûrs d’arriver avant les ambulances motorisées!

Et sur un vélo, on peut en loger du matériel médical! Ci-dessus l’équipement médical de la « Bike Medic Team » de la ville de Palatine dans l’Illinois (USA).

Pour finir, ce magnifique graphique, réalisé par Shtig, qui compare les ambulances autrefois, aujourd’hui et demain au regard du pic pétrolier? Y-aura-t-il un pic ambulancier comme il y a un pic pétrolier?

Source: vélogistique

6 commentaires sur “Les ambulances à vélo

  1. GG

    J’ai coutume de dire, à mes connaissances qui se plaignent du prix du gazoualle, que l’automobile est un magnifique outil de transport conçu pour véhiculer jusqu’à des vitesses relativement élevées QUATRE personnes.

    Et que si tous ceux qui « ne peuvent pas faire autrement » que de prendre leur auto pour « aller au boulot » (et c’est vrai que ça existe) acceptaient la « promiscuité » dans leur habitacle avec UN-E autre collègue, tant que le litre n’est pas à 2 euros ils ne seront pas ruinés.

    Eh ben c’est pareil pour les ambulances. Le moteur à explosion me semble la meilleure façon de transporter les malades. Et le jour, que j’espère lointain, ou j’en aurai besoin pour moi suite à un AVC ou qqchose dans le genre, j’espère bien qu’il restera quelques gouttes de carburant qui permettront de gagner quelques minutes qui peuvent faire la différence entre la situation de « miraculé qui en a quand même pris un coup » et celle de « légume dont on se demande s’il faut le débrancher ou pas ».

    Sauf bien sûr si lesdites gouttes ont été brûlées quelques années auparavant dans un 4×4 de nouveau riche ou par un kéké qui fait du quad.

  2. Struddel

    J’avais loupé cet article …

    Les urgences sont, je pense, la seule exception où rien ne remplacera le moteur …

    La voiture particulière es tune hérésie car dans 99,9 % des cas, on peut faire autrement, et bien souvent, les seules barrières sont la flemme, le jemenfoutisme, l’orgueil de la grosse voiture, le besoin de vitesse pour avoir l’impression de dominer.

    Mais dans le cas d’une urgence (médicale, incendie, etc.), la vitesse n’est plus un substitut de pouvoir mais un besoin !

    On a beau dire ce qu’on veut, mais une voiture va beaucoup plus vite qu’un vélo lorsqu’il n’y a pas d’obstacle, or la sirène et les gyrophares autorisent cette absence d’obstacles et la vitesse de la voiture est donc réelle.

    Elle est réelle et elle est nécessaire, avant n faisant sans, certes, avant une avait une médecine moins évoluée et il y avait plus de morts que de sauvés.

    Quand la vie des gens est en danger, on est à la seconde près, il n’est plus question d’imaginer un monde meilleur en sa globalité mais d’agir pour une seule personne : la personne en danger.

    Et honnêtement, s’il n’y avait QUE les véhicules d’urgence qui s’autorisaient le pétrole, on n’aurait pas besoin de militer pour dégager la bagnole de nos vie.

    Je finirais en disant que ce genre d’idée décrédibilise pas mal les discours anti-auto car on tombe à la limite du ridicule, ce qui est dommage, car hormis ces véhicules d’urgence, un monde sans voiture EST possible … :-\

  3. Jean-Marc

    « Je finirais en disant que ce genre d’idée décrédibilise pas mal les discours anti-auto car on tombe à la limite du ridicule, ce qui est dommage »

    De mémoire, il existe des villes d ecosse et d italie,
    où certains pompiers se déplacent en biporteur/triporteur,
    car, du fait de la faible largueur des ruelles, en vieille ville, une voiture ne passe pas, et on a donc des pompiers en voiture, qui font les derniers 500m à pied…

    Autre point :
    il y avait, dans ma ville, 3 hôpitaux avec un service des urgences.
    « Ils » ont « optimisé », « rationalisé » celà :
    maintenant, un seul hôpital, celui de centre ville… qui est le plus soumis aux embouteillages (central) a encore des urgences…

    Le temps rallongé -en ambulance- d’un d entre eux, à central est de 15-20minutes…

    s’il y a une volonté politique,
    on peut très rapidement rouvrir les 3 services des urgences… et même en ouvrir 2 autres en plus dans deux cliniques privées (en cas de nécessité, on a le droit d obliger une clinique privé a faire un service public, contre rénumération de ce service, bien sûr).

    Je ne dis pas, bien au contraire, que TOUS les pompiers ou SAMU doivent passer au vélo.
    mais, en multipliant les lieux d accueil, afin d être au plus près du citoyen, au lieu de créer des usines à gaz déhumanisées, immenses*;
    dans un rayon de 3km autour de chaque centre d accueil, il peut y avoir des interventions en biporteur; et les véhicules motorisés sont à réserver pour les longues distances.
    1 ambulancier-cycliste par hosto en plus/1 ambulancier en voiture en moins pour chaque hosto, et on a le même service qu’avant… mais pour un coût de fonctionnement du service moins cher…
    (en sachant que les ambulanciers, comme les taxi, détestent les petites distances, les petites courses : celà leur fait perdre du temps, pour leur rapporter des queues de cerise… donc ne plus devoir s’occuper des petites distances, réservées au cycliste, arrangerait les autres ambulanciers)

    * « des usines à gaz déhumanisées, immenses » : il y a quelque mois, alors que j habite à 4km d un hôpital qui avait -avant- un service des urgences, j ai dû me rendre aux urgences, à Central, distant de plus de 10 (en fait, c est les pompiers qui m’y ont emmené..).

    Central : un machin immense :
    Plus de 15 batiments, avec un mur d enceinte :

    Pour sortir, il m a fallut 10 minutes pour atteindre l entrée/sortie principale…
    et y lire une feuille disant qu’à partir de 22h, cette entrée/sortie était fermée, et qu’il fallait utiliser la sortie « truc » : re-10 minutes de marche … pendant lesquelles, un peu dans le gaz, j ai réussis à me perdre 2 fois…
    (oui… personne aux urgences n a pensé à me dire de ne pas utiliser l entrée principale…)

    Encore une chance que je n ai pas Alzheimer… sinon, je crois que je serais mort de vieillesse dans ce labyrhinte, sans jamais en trouver la sortie…

    anecdote franco-française :
    la ville de Montcuq a doté sa brigade de pompiers d’un nouveau camion… mais il est trop large pour certaines de ses rues… et ne peut donc pas être utilisé…
    « D’une valeur de 250.000 euros, l’engin, trop large, ne peut circuler dans toutes les voies sinueuses de la commune »

    c.f.
    http://www.20minutes.fr/ledirect/1076347/camion-pompiers-trop-gros-montcuq
    Montcuq est trop étroit…

    Ensuite, si tu discutes avec des pompiers,
    ce qu’ils préfèrent, pour avancer vite, c est les voies de bus en site propre :
    c est bien plus rapide que d attendre que les voitures se poussent lentement l’une et l autre…
    Donc, en plus de re-multiplier les lieux d accueil, des sites de TEC en voie propre est une façon de sauver des vies, en accélérant l arrivée des secours…

  4. struddel

    Compléter les véhicules à moteur par des systèmes plus adaptés à certains cas, évidemment, tout comme une ambulance motorisée ne remplacera jamais des porteurs de civière.

    J’imaginais surtout la disparition des moteurs au sein des véhicules d’urgence, situation un peu angoissante …

    Tout à fait d’accord avec le dernier paragraphe sinon.

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