La gratuité, un projet de société

Un supplément du Monde Diplomatique du mois d’octobre 2012 fait le point sur la gratuité des transports publics. Parmi les auteurs du dossier, citons Vincent Doumayrou, dont nous publions régulièrement des articles ici-même.

D’Aubagne (sud de la France) à Hasselt (Belgique), de plus en plus nombreuses sont les communes européennes qui pratiquent la gratuité des transports publics. Peu connues, ces initiatives ont souvent rencontré l’hostilité, non seulement des milieux patronaux, mais également d’une partie de la population, pourtant sensibilisée aux idées progressistes. En effet, depuis des siècles, les êtres humains sont habitués aux transactions monétaires encouragées par les théoriciens du libéralisme économique, pour qui la sphère marchande ne saurait avoir de limites.

En outre, pour certains à gauche, chacun doit contribuer, même symboliquement, aux avantages que la collectivité lui offre ; une tarification ciblée, définie selon des critères sociaux, serait préférable à une gratuité « déresponsabilisante ». Sur le terrain, l’expérience est riche d’enseignements et incite à réfléchir au type de société que nous voulons construire.

Lire le dossier sur le site du Monde Diplomatique

Image: Mutuelle de fraudeurs de la région parisienne

6 commentaires sur “La gratuité, un projet de société

  1. F.S.

    Je suis très heureuse que de temps en temps on pense sur ce site à parler des transports en commun, car « sans voiture » ne signifie pas obligatoirement être cycliste. On peut aussi être « piéton » et se revendiquer comme tel. C’est mon cas (même si je fais aussi du vélo quand je trouve des pistes cyclables) et je pense qu’il y a des choses magnifiques à faire en T.E.R. et à pied, sans oublier les réseaux de transport par bus avec lesquels on peut sillonner la France dans tous les sens pour pas cher.

  2. CarFree

    On parle régulièrement transports en commun, peut-être moins que vélo, mais cela reste une préoccupation essentielle. On va en reparler très bientôt car on a une surprise en stock…

  3. CarFree

    Le Gart (Groupement des Autorités Responsables des Transports) vient de sortir une plaquette sur la gratuité. Sans surprise, ils n’encouragent pas à la gratuité (c’est leur position depuis longtemps) tout en reconnaissant (quand même!) le droit à chaque AOT de définir sa politique tarifaire et donc de mettre en place ou pas la gratuité.

    L’info que j’ai trouvé intéressante dans la plaquette, c’est qu’il y a aujourd’hui en France 23 autorités organisatrices de transport urbain sur 290 au total qui ont fait le choix de la gratuité totale. Bien sûr, ce sont pour la plupart de petits réseaux (avec quand même les agglos d’aubagne, de castres ou Châteauroux par exemple), mais cela fait quand même près de 8% de l’ensemble des réseaux de transports en commun en France qui sont entièrement gratuits!

  4. CarFree

    On en avait déjà parlé, l’article est de Bruno Marzloff, directeur du Groupe Chronos, une sorte de cabinet de conseil en mobilité dont les membres sont ATP, Keolis, Veolia Transport, Transdev et la SNCF, Orange et SFR Vinci Park et JCDecaux Norauto, Renault et PSA, MACIF, Certu et l’Union des Transports Publics, le Ministère de l’économie, des industries et de l’emploi, etc. Bref, pas vraiment des gens qui voient d’un très bon œil la gratuité…
    En outre, il n’est pas étonnant non plus que Marzloff soit contre la gratuité des TC car il est à fond pour la « voiture servicielle », à savoir des voitures en libre-service à tous les coins de rue!
    http://carfree.fr/index.php/2009/01/30/voiture-servicielle-consommation-ostentatoire-et-distinction-provocante/

  5. Jean-Marc

    « quand je vois dans ma « petite » ville le nombre de bus qui roule à vide toute la journée »

    2 choses :
    – dans ta ville, les TEC sont-ils gratuits ? en bon état, avec un réseau dense ? une fréquence élevée ? avec des voies propres faisant qu’ils ont un chemin plus direct que les voitures ? avec des rues piétonnes et des sens interdits, pour que la voiture ne se trouve pas favorisée ?

    sinon, il ne faut pas forcément accuser les gens de ne pas vouloir le utiliser

    – dans ta ville, y a-t-il beaucoup de gens qui se déplacent en voitures, alors que tu as précisé « petite ville » ?

    si oui… comme une personne n a pas le don d’ubiquité,
    voici la principale raison des places vides dans les TEC :

    regarde le film « la belle américaine » :
    dans les années 60,
    quasi pas de voitures dans les rues (peu de bouchons),
    mais des rames de tram archi-bondées :

    les étudiants, travailleurs, retraites,…
    prenaient les TEC,
    seuls les chefs d entreprises, les médecins, et autres CSP+ avaient des voitures.

    Si 60% des gens n’ont plus de voiture, comme par magie, les TEC sont bondés…

    http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Belle_Am%C3%A9ricaine

    Une blague du film :
    un ouvrier au chômage (qui a obtenu une grosse voiture américaine pour une bouchée de pain) demande à une retraitée comment aller chez « X » pour y travailler comme ouvrier :

    Elle lui indique le chemin :
    prenez la ligne A jusqu’à bagnolet, puis la B jusqu’à porte d Italie, puis la C jusqu’à Rouen (ou un autre chemin),
    et lui suit un bus dans sa cadillac
    (il n a pas de GPS et ne connait pas la route à suivre)

Les commentaires sont clos.