La Grèce veut son grand prix de Formule 1 (avant la faillite)

Incroyable! La Grèce, au bord de la faillite, maintenue sous perfusion d’argent public depuis 3 ans (l’argent des contribuables européens, donc le notre!), enfoncée dans la récession, l’austérité et le chômage, trouve le moyen de consacrer 30 millions d’euros pour créer un circuit de Formule 1…

Le gouvernement grec prévoit pour le pays une sixième année de récession avec un chômage à près de 25% et encore un ou deux crans de plus dans l’austérité, la vraie austérité : nouvelles baisses des pensions de retraite et des salaires des fonctionnaires… Retraites reculées de 65 à 67 ans…

Et dans la colonne dépenses, surprise, 30 millions d’euros prévus pour accueillir un grand prix de Formule 1. C’est Le Figaro qui nous en parle ce matin. Le coût total du projet est de près de 100 millions d’euros, dont 30 millions sont généreusement accordés par le gouvernement grec.

Et quand la F1 ne sera pas là, le circuit permettra d’organiser des courses de motos ou de karts… Et le plus drôle, c’est qu’ils ne sont même pas sûrs que la Fédération Internationale de l’Automobile accepte d’en faire un grand prix!

La formule 1 en Grèce, c’est une riche idée… de pays pauvre!

Des bolides qui partent dans le décor dans un pays qui s’enfonce… Des bagnoles de courses qui surconsomment dans un pays qui se serre la ceinture… Quelle belle image!

Le ministre grec du développement Hatzidakis répond que le nouveau circuit prévu permettra de stimuler l’économie du pays, avec des milliers d’emplois…

La Grèce ne semble pas avoir retenu la leçon des Jeux olympiques en 2004. Ils devaient générer aussi des « milliers d’emplois », mais ils ont surtout provoqué un gouffre financier de neuf milliards d’euros…

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Quand il n’y a plus de pain, il reste les jeux…

En fait, la véritable raison de ce circuit, c’est qu’avec le développement vertigineux du chômage, les Grecs auront sans doute le temps d’aller applaudir les bolides dans les tribunes.

Sauf qu’avec un prix moyen de 400 à 500 euros la place, il ne risque pas d’y avoir beaucoup de spectateurs…

4 commentaires sur “La Grèce veut son grand prix de Formule 1 (avant la faillite)

  1. epicurien

    Il semble que l’épidémie des grands projets inutiles imposés contamine toute l’ europe : nos gouvernements ont mal lu keynes et ils filent nos milliards aux lobbies qui arrosent les politiciens de millions. J’ai parfois l’impression que la mise en faillite des états est recherchée pour provoquer une grande braderie des biens communs non encore privatisés.

  2. MOA

    Notre époque baigne en pleine décadence… ça sent pas bon du tout.

    Et en effet, l’attitude/les choix des politiques censés représenter le peuple fait le jeu des multinationales. La privatisation de « tout » ne fera qu’accélérer plus nous nous enfoncerons dans la crise… à moins qu’un sursaut de conscience critique de la masse n’ait lieu…

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