Pour une taxe d’usage de la voirie

J’adore me déplacer à vélo dans Paris mais mon plaisir est gâché par des automobilistes toujours prêts à prendre des risques à vos dépends, protégés eux par leurs carrosseries.

Alors qu’ils se montrent patients et bienveillants avec un camion en livraison ou bien une voiture qui cherche à se garer, si vous êtes à vélo et que vous n’allez pas aussi vite qu’ils le voudraient, ils se lâchent ! Ils vous doublent à 10 centimètres, ils vous effleureraient presque, vous klaxonnent… sauf que la plupart du temps, ce sont eux qui vous ralentissent avec toute la place qu’ils prennent, vous les rattrapez toujours au prochain feu et vous iriez beaucoup plus vite sans eux.

Alors je me suis dit la chose suivante : J’occupe une place « X » avec un poids « Y » sur la route lors de mes déplacements. Je ne menace la vie de personne, je ne pollue pas l’air avec des métaux lourds, je ne produis pas de bruit. Un automobiliste qui a lui le pouvoir de me tuer avec son engin et qui me pollue l’air occupe en plus une place 8X facile pour un poids facilement 10Y. Alors que j’ai exactement les mêmes droits que n’importe qui !

Je ne vois pas pourquoi ce type qui prend la place et qui rouspète parce-qu’il ne peut pas passer ne se rendant même compte que c’est plus à cause de lui, parce-qu’il a un engin énorme qui prend toute la place par rapport à moi, qui ne prends quasiment aucune place, qu’il ne peut pas passer et qu’il se permet en plus d’être grossier aurait tous les droits.

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J’ai eu l’idée suivante : trouvons un système pour appliquer un loyer, au tarif des locations à Paris (ce qui est loin d’être donné), pour l’occupation de la voirie parisienne en stationnement (ce qui existe déjà et il y a un prix du marché) mais aussi et surtout en déplacement ce qui n’existe pas encore. Cela favoriserait le recours au covoiturage mais cela permettrait aussi et surtout de réguler, en mettant un système de prix du marché d’offre et de demande de place dans les rues à Paris le trafic pour que les rues ne soient jamais saturées. Autrement dit, aussitôt que la demande de route augmenterait, cela ferait monter le tarif d’utilisation de cette voie à un stade d’équilibre où seuls ceux qui sont prêts à en payer le prix prendraient leurs véhicules.

Pour cela, on peut imaginer un système comparable au compteur de taxi qui serait obligatoire dans chaque voiture et qui comporterait un gps avec une horloge. Les gens recevraient la facture à la fin du mois de ce qu’ils auraient « consommé » sur la route.

Source: Paris sans voitures

12 commentaires sur “Pour une taxe d’usage de la voirie

  1. frankwa

    Le passage à la pompe est déjà une forme de taxe, et en y regardant bien elle prend en compte d’autres paramètres que la taille et le poids (comme la souplesse de la conduite par exemple, et la fréquence d’utilisation directement lié à l’encombrement de la voirie).

    Le paiement des places de stationnement (ou les amendes en cas de mauvais stationnement) en est une autre.

    Et ça ne change rien.

    Tout comme le prix du tabac ne change quasiment rien à la consommation de clope.

    Je pense que c’est plus lié à l’imagerie collective qu’à un manque d’explications rationnelles ou un manque de répression…

  2. gwenael De Boost

    J’imagine que dans votre esprit cette taxe, fonction de la surface et du temps d’occupation de la voirie, ne doit s’appliquer qu’aux véhicules automobiles. Il faudrait aussi la modérer pour les véhicules de transport en commun à moteur.
    La mesure semble tout de même complexe à mettre en oeuvre. Elle nécessite en plus l’utilisation du réseau de surveillance satellitaire, dont la technologie n’est pas vraiment compatible avec l’esprit d’une décroissance certaine et inévitable.
    Mieux vaudrait rendre la voirie impropre à la circulation à grande vitesse et de gros volume en limitant la largeur des chaussées actuelles tantôt par élargissement des trottoirs tantôt en y plaçant des obstacles d’utilité publique (arbres fruitiers, petits potagers, pupitres de lecture, bacs à sable, fontaines d’eau potable, bancs et banquettes permettant le sommeil, potelets d’attache pour les animaux tracteurs, etc…)

  3. Sam_Nantes

    Péage urbain + prix du stationnement + incitations aux TC pour les plus modestes : voilà un joli cocktail

  4. Laurent

    Je pense qu’il en est de la voiture comme du tabac , l’addiction au tabac est entretenue par le phénomène psychochimique de dépendance, alors que l’addiction à la voiture est entretenue par la flemme .

  5. Le cycliste intraitable

    Et la vignette ? Même à 500 € par an, elle ne couvrirait pas les externalités négatives du transport automobile. Mais déjà, c’en inciterait plus d’un à se débarrasser de Titine, et les sociétés et associations d’autopartage ne tarderaient pas à s’implanter partout.

  6. Gagar

    « l’addiction au tabac est entretenue par le phénomène psychochimique de dépendance, alors que l’addiction à la voiture est entretenue par la flemme « . Je pense qu’on peut parler d’addiction psychochimique pour l’essentiel des automobilistes, au moins assez souvent (ce qui revient à parler de flemme, mais avec une explication psychochimique 🙂 Comme dit plus haut, la taxe du carburant est déjà un bon outil. Grâce à cet outil, nous disposons de véhicules relativement petits (par rapport aux USA par exemple). Si la hausse des prix est trop lente pour produire un effet dissuasif, alors il faut la rendre plus brutale, sans dérogation, mais avec un agenda connu à l’avance, pour laisser le temps de l’adaptation (et des débats). Si on ne le fait pas, de toute façon la loi de l’offre (qui va en diminuant) et de la demande (qui va en augmentant) s’en chargera. Sauf que la « taxe » n’ira pas dans la poche de NOTRE Etat, mais dans celle du pays producteur. Ca s’appelle une taxe carbone… A nous de décider qui l’empoche.

  7. Gari

    « un système comparable au compteur de taxi qui serait obligatoire dans chaque voiture et qui comporterait un gps avec une horloge »

    Très coûteux, très certainement inutile (il sera craqué avant même de sortir, d’ailleurs je vois déjà comment faire : il suffit de bloquer les échanges satellitaires pour faire croire que Titine est toujours au garage et ne roule pas), basé sur une solution techno-scientifique (« vive le progrès ») incroyablement lourde à mettre en place, qui permet de fait de surveiller tout le monde (même Big Brother ne l’aurait pas imaginé), et qui sera rejetée par la quasi-totalité de la population (dont moi, qui ne possède pas de voiture).
    Et puis, je n’ai pas envie de mettre un « compteur de taxi avec horloge et GPS » sur mon vélo, il est déjà assez lourd comme ça, merci.

    L’idée du retour de la vignette me parait plus simple, quoique toujours inégalitaire (les riches n’en auront rien à faire de payer 500€ de plus par an).

    Je préfère des incitations non-monétaires. Par exemple, pourquoi ne pas faire comme aux états-unis et ouvrir des voies réservées aux véhicules ayant plus de 2 personnes à leur bord ? Passer la vitesse de référence des villes à 30km/h ? Interdire certaines rues aux voitures ? Passer les centre-ville en « zone de rencontre » à 20km/h ?
    Ces propositions peuvent paraitre « molles du genou » mais elles sont en réalité très radicales en terme d’impact sur les usages et les mentalités…

  8. jean claude

    il me semble que cela avait été envisagé par les anglais de faire payer la voirie en installant un mouchard (comme l’assurance amaguiz) dans la voiture et de faire payer en fonction de la route utilisée, si bien que circuler dans paris, ou la voiture individuelle n’est pas indispensable, couterait plus cher que circuler sur une petite route de campagne. Il est certain qu’un tel dispositif rationaliserait les déplacements automobiles et je pense que les instruments tel que les soit disant aide a la conduite en toute sécuritée sont un moyen pour parvenir à terme à un controle accru des déplacements automobiles pour en tirant une source de revenu pour le bien de tous.

  9. Vincent

    Quand on sait qu’à peine 40% des Parisiens ont une voiture, je serais curieux de savoir
    – comment ils l’utilisent (souvent? de temps en temps pour partir en week-end ou aller chez Ikea?)
    – quelle part du trafic routier dans Paris est dû aux banlieusards, et si c’est important, pourquoi roulent-ils dans Paris plutôt que de prendre les transports en commun (depuis la banlieue ou en laissant leur voiture à une station de RER/métro)?

  10. Bernard

    On ne parle pas de l’effet nocif sur les poumons des cyclistes et piétons. La ville ne devrait-elle pas être complètement prohibée au traffic polluant?

  11. Vincent

    Idéalement, si, les véhicules à moteur devraient tous être électriques, mais si déjà on ne laisse plus entrer dans Paris que les bus, les camions de livraison et les voitures pour handicapés, on verra vite l’effet sur la santé des gens.

    À quand de grandes tours de parking près des gares de train/RER/métro afin que les banlieusards puissent y laisser leur voiture sans problème?

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