Agrocarburants industriels : pas de nourriture dans nos voitures!

Dans les jours qui viennent, vos députés européens peuvent limiter le soutien de l’Europe aux agrocarburants industriels, dont les impacts négatifs sur la faim dans le monde sont désormais connus. Écrivez dès aujourd’hui !

Les faits

Présenté comme une réponse au changement climatique, le développement des agrocarburants industriels ne représente pas la solution espérée. A l’échelle mondiale, il a déjà eu des conséquences désastreuses sur la souveraineté alimentaire des populations les plus pauvres et contribue à l’accaparement de terres en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie.

Impact social et environnemental

En 10 ans, l’équivalent de 4 fois la taille de la France métropolitaine a été accaparé au détriment des populations des pays du Sud, dont environ 2/5ème pour la production d’agrocarburants privant des milliers de communautés de leurs terres.

En détournant les cultures alimentaires de leur fonction première, les agrocarburants industriels contribuent à la hausse des prix et à la spéculation sur les matières agricoles avec des conséquences dramatiques pour les populations les plus pauvres du globe. En 2008, une grave crise alimentaire a ainsi suscité de nombreuses « émeutes de la faim » dans le monde.

De plus, étant cultivés dans des zones de forêts tropicales et autres réservoirs de biodiversité, ou provoquant le déplacement d’autres activités, telles que l’élevage, vers ces zones (phénomène dit du « CASI », changement d’affectation des sols indirect), la plupart des agrocarburants provoquent en fait plus de gaz à effets de serre que les carburants fossiles.

Enfin, ce sont également les contribuables européens qui payent le prix des politiques de soutien aux agrocarburants.

Lire aussi :  Le compte est bon pour les voitures électriques (nucléaires), jusqu'à 10000 Euros de bonus

Ce qui se passe dans les prochains jours

La directive européenne sur les énergies renouvelables(1) considère les agrocarburants industriels comme une énergie renouvelable, ce qui légitime le soutien public (subventions, exonérations fiscales) à cette filière.

Aujourd’hui, la balle est dans le camp du Parlement européen : les Commissions « Environnement, santé publique et sécurité alimentaire » et « Industrie, recherche et énergie » vont voter, les 20 juin et 10 juillet prochains, des propositions sur la question des énergies renouvelables. Ces propositions seront déterminantes pour définir le projet de texte qui doit être voté en session plénière à la rentrée.

Votre député-e peut agir

L’an dernier, vous avez été plus de 80.000 à signer la pétition que Peuples Solidaires et ActionAid ont adressé à la France et à l’Union européenne et les autorités ont publiquement reconnu l’impact négatif des agrocarburants industriels.

Aujourd’hui, écrivez aux élu-e-s de votre circonscription pour les convaincre de prendre une position claire contre les politiques de soutien aux agrocarburants industriels.

http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/cyber-ction-deg-agrocarburants-industriels-pas-nourriture-voitures-627.html

(1) Directive 2009/28/CE relative à « la promotion de l’utilisation de l’énergie produite à partir de sources renouvelables » . Cette directive fixe notamment comme objectif d’atteindre 10 % d’énergie renouvelable dans les transports à l’horizon 2020.

18 commentaires sur “Agrocarburants industriels : pas de nourriture dans nos voitures!

  1. admiratif

    Sur ce coup là, pas d’accord.
    En termes de pollution globale (penchez aux mini Tchernobyl que sont les marées noires et les dégazages sauvages par exemple, TOUT vaut mieux que le sacro saint pétrole . Que voudriez vous ? le gaz de schiste, encore pire que le pétrole?
    En plus, c’est un peu cynique de le dire, mais si des terres agricoles servent aux agrocarburants au lieu de cultures vivriéres, clà obligera certains pays à limiter, faute de nourriture, leur démographie galopante, cause n°1 de la dégradation environnementale de la Planète.

  2. Guillaume

    @Admiratif
    C’est bien connu, les pays connaissant le plus de problèmes de nutrition sont aussi ceux où les gens font le moins d’enfants. C’est bien sûr le cas dans beaucoup de pays d’Afrique, en Inde etc. C’est donc une excellente solution de laisser les gens crever de sous-nutrition comme moyen de régulation, c’est ça la solidarité internationale : eux font des agrocarburants, nous on l’utilise. Mais non rassurez-vous vous n’êtes pas cynique, vous êtes juste abject.

    Quant à la question que vous posez, ce qu’on veut c’est moins de pétrole, quelle que soit sa provenance. BEAUCOUP moins.

  3. admiratif

    Mon « cher » Guillaume, connaissez vous le dicton « on ne fait pas d’omelette sans casser d’oeufs »? et non je ne suis pas « abject » (quelle pudibonderie de votre part), juste réaliste! mais évidemment mes considérations vont à l’encontre du politiquement et écologiquement correct! Bien à vous!

  4. Jean-Marc

    admiratif,

    on peut parler de tout et de rien, dans l absolu,
    par contre, il y a la réalité, et les fantasmes.
    Et, pour savoir où on se situe, il faut se confronter à la réalité :

    Regarde les chiffres

    Ainsi, plus de 70% de l agriculture française est à destination de l alimentation animale ou des agro-carburants;
    en sachant que (actuellement *1) les agro-carburants EN EUROPE*2 créent plus de pollution qu’ils n’en détruisent,
    Et qu’il faudrait, pour améliorer la santé publique, que le français moyen consomme 3 fois moins de viande et de protéines animale que sa ration actuelle (retour à la conso carnée des années 60-70.. période de disette connue dans l hexagone…)

    C est la sur-conso de viande et les agro-carburants qui engloutissent les ressources agricole du monde (la FAO et divers organismes internationaux le reconnaissent, d ailleurs), pas la consommation de millet ou de sorgho par les africains.

    *2 au brésil, avec un climat, et des plantes différentes (cannes à sucre contre colza et soja), ils ont un bilan écologique positif.
    Mais, à moins de tabler sur un doublement des rendements des plantations, ou sur un climat tropical humide sur la france, il est impossible d obtenir, par des plantes en plein champs, en europe, des rendements écologiques positifs.

    (après, avec certaines algues, des résultats sont intéressants… mais avoir des tubes de verres remplis d eau de mer et d algue, avec bulleurs sur les toits est bien plus long et bien plus coûteux, et se fait à une echelle microscopique; contrairement à des énormes plantations industrielles par les céréaliers/protéagineux :
    l agro-carburant n a jamais servit, en france, qu’à offrir des débouchés solvables (par nos subventions..) supplémentaires aux agriculteurs intensifs de la FNSEA, afin de s offrir la paix sociale dans les campagnes)

    *1 « actuellement » :
    les défenseurs des agro-carburants en europe, nous sortent, depuis 10 ans, que dans qq années, ils auront trouvé LA solution miracle, qui donnera un rendement écologique positif.
    Donc, c est pourquoi, en attendant cette future hypothétique solution,

    il faut
    A- arrêter de dépenser de l argent dans l’agrandissement des surfaces utilisées à des solutions inefficaces, et concentrer l argent sur la recherche d’une solution efficace

    ou
    B- réduire la recherche, et gaspiller l argent dans des surfaces de plus en plus grandes utilisées par des méthodes reconnues comme inefficaces

    A votre avis, depuis 10 ans, quelle choix est fait par nos politiques, qui refusent tous de se mettre la fnsea

  5. Jean-Marc

    à dos ?

    la B, bien sûr…

    on gaspille de l argent qui pourrait etre utile ailleurs, pour offrir de l emploi à nos agriculteurs les plus polluants (leurs produits, non-destinés à la conso humaine, sont ceux les plus poussés aux phyto-sanitaires : seul le rendement compte, car il n’y a pas de restriction sanitaire, alimentaire dessus… par contre, les sols et eaux polluées par leurs exploitations, sont polllués pour tous…);

    Dans le même temps, alors que la france consomme plus de bio qu’elle n en produit (donc qu’il y a un VRAI débouché solvable, contrairement au débouché seulement par le coût des subventions pour les agro-carburants),
    sarko avait diminué de moitié (4 000 passé à 2 000) la prime pour la reconversion au bio, et hollande n est pas revenu sur cette mesure.

    Sans parler d’augmenter cette prime au-delà des 4 000, pour que la france rattrape enfin son retard.. et arrête de polluer* et lessiver autant ses sols (le lessivage entrainant une augmentation du risque de crues : nos amis de Bar et Troyes auraient sans doute apprécié d avoir plus de champs bio en amont de leurs villes…))

    Ainsi, il existe d autres possibilité pour offrir du travail dans les campagnes…
    mais la fnsea ne veut pas en entendre parler,
    dont celà n est pas appliqué par nos gouvernants… et la france aggrave sa pollution, son retard, sa désertification des campagnes, sa concentration en grandes exploitations créant peu d emplois, ses suicides ou dépôt de bilan des petits exploitants, et sa dépense publique injustifiée.

    * la france est la championne d europe de l utilisation des pesticides.. et -grâce aux agro-carburant- elle est encore en croissance ..
    (elle fait aussi partie du trio de tête au niveau mondial, niveau utilisation de pesticides, mais, de mémoire, je ne sais plus en quelle position)

  6. tichit

    @admiratif
    Votre remarque n est pas uniquement cynique, elle est également fausse. Favoriser une culture d exportation, comme les agrocarburants, ne limitera jamais la croissance démographique, qui est liée à d’autre facteurs comme la limitation des épidémies et de la mortalité infantile, l’assainissement des villes, la circulation de la nourriture, etc.
    Le remplacement de l agriculture vivrière par des cultures spéculatives d exportation (coton, sucre, cafe…) datent des colonisations européennes en Indonésie, au Maghreb, en Inde, etc Le résultat est a peu près toujours le même: expropriation, pression foncière, paysans sans terre et AUGMENTATION de la population paupérisée. Et oui les humain, même affamés, ont une faculté de survie extraordinaire…

  7. MOA

    admiratif: »(…) si des terres agricoles servent aux agrocarburants au lieu de cultures vivriéres, clà obligera certains pays à limiter, faute de nourriture, leur démographie galopante, cause n°1 de la dégradation environnementale de la Planète. »

    Et pourquoi pas un un bon gros génocide mondial hein?

    Mais qui? voyons voir… les Africains / indiens /etc à la démographie galopante?
    ou bien les européens / américains /etc à la démographie maitrisée?

    Les Ethiopiens qui ont une empreinte environnementale négligeable (ils pourraient être des milliards, ca gènerait pas notre chère Gaia)

    Ou bien les Français (ou tout autre pays Européens) qui dévastent, pillent et gaspillent les ressources planétaires (faire rouler les tutures, bouffer de la viande, climatiser des centres commerciaux…) ?

    Qui a le plus gros impact? le malien en période de noel ou l’anglais en période de solde?

    hum… non, je pense que la démographie maitrisée européenne , américaine etc… n’y est pour rien ! La démographie galopante par contre…

    Bon, j’ai du mal à me faire une idée… les proportions tout ça… si vous pouviez approfondir votre point de vue.

  8. izac

    le démographe n’a pas d’enfant, il montre l’exemple…?

    En Europe depuis peu, un vaste mouvement prône la relocalisation, le slow food, les AMAP, le bio même en super hyper, l’aménagement du territoire et la circulation soutenable, la décroissance, les Zones à Défendre, carfree, et même des suractivistes médiatisent leur interventions pour secouer les consciences via les médias dominants et de façon spectaculaire, etc.Beaucoup de villes se maquillent en vert, les discours s’écologisent, les opportunistes en hélico se font des ronds, etc. Pour dire, même les DroitesGauchesCentres et les cocos s’y mettent en arguant de l’Emploi à tout va. Bon, les peu d’enfants qui resteront (après le passage d’admiratif de tout poil) nous accuseront-ils?

  9. admiratif

    débat passionnant.
    curieusement je reçois à la fois des reproches acerbes des écolos militants comme vous et ds anti écolos militants (si si çà existe) comme
    http://laurent.berthod.over-blog.fr/
    Je crois que tous vous avez des oilléres au sujet de la démographie et vous ne voulez pas voir qu’une augmentation annuelle de la population de 79 millions (une Allemagne) -contre 70 millions dans les années 1970-n’est pas écologiquement soutenable et méne à la catastrophe.
    Et là il ne s’agit pas d’opposer, pour se donner bonne conscience, tiers monde et occident repus selon le schéma-qui date-de René Dumont-mais prendre le problème globalement.

    De toutes façons le « réchauffement climatique » (si réchauffement il y a, je suis dubitatif) permettra de libérer des terres inhabitées en Sibérie ou au Canada, qui pourront servir à la culture des agrocarburants. ceux ci ne peuvent tout de même pas étre plus catastrophiques que le Roi Pétrole sur le plan environnemental!

  10. Jean-Marc

    [c est quoi ce réchauffement climatique ? jamais entendu parlé;
    le « déréglèment climatique global », qui, selon les endroits, retarde l entrée du printemps en europe tempérée de l Ouest, induit des températures équatoriale en scandinavie en juin 2013, mais aussi des sécheresses extrèmes, des tornades extrèmes et des pluies diluviennes ailleurs ; çà, suffit d allumer sa télé ou de lire les journaux pour en entendre parler… mais, en général, sans évoquer le dérèglement climatique global (Katrina, Sandy, canicule de 2003, tempête du siècle de 99,…)]

    Pour ma part, je me suis deja rapproché d’une autre personne, sans me retrouver collé à elle :
    je suis assez dubitatif sur l existence de la gravité,
    et je ne crois pas que tu ne soit pas un trolleur.

    Tu CROIS ce que tu veux, Admiratif,
    la CROYANCE aux fantômes ou à la conspiration du 11 septembre, n a pas grand chose à faire sur un site d’échanges d’informations.

    (alors que sur la conspiration/la pression du pouvoir/la collusion, des faits existent, comme ce qui est arrivé à Aaron Swartz ou ce qui arrive à Bradley Manning puis Thomas Drake, ou, de l autre coté du manche, les protections et arrangements de Woerth-Cahuzac-Tapie-Guéant;
    Les faits existent, mais ne sont pas forcément à détailler sur carfree, dont ce n est pas le propos)

    Ce qui compte, c est la réalité, les faits étayés.

    Mais c est impossible de discuter avec une personne qui refuse les faits prouvés (je n ai pas mis les liens vers la FAO, mais, en 1 minute, tu les retrouves par une recherche sur le net, la preuve :
    « Étude prospective sur la seconde génération de biocarburants » http://www.tresor.economie.gouv.fr/file/326047

    « Seule la production d’éthanol de canne à sucre brésilien présente un bilan environnemental positif rarement contesté (environ 80 % d’émissions évitées) »

    Cependant, même au Brésil, celà lui pose aussi des pbs :
    http://www.goodplanet.info/Alimentation-agriculture/Agrocarburants/Agrocarburant/(theme)/243

    En 2012, la canne à sucre devrait couvrir 10,3 millions d’hectares. Ce pari sur l’avenir de l’agrocarburant entraîne une inflation du prix de la terre (+113% dans l’Etat de Sao Paulo par exemple). Les petits agriculteurs se retrouvent donc sans terre. La canne à sucre est en passe de devenir une mono culture, le Brésil devant importer ses aliments.

    Le brésil devient un producteur d agro-carburants, ce qui dérègle son climat (de moins en moins de pluies), épuise et pollue ses terres, chasse ses petits paysans, et , d exportateur, le transforme en importateur d’aliments…
    Youpi !

    Donc, dans l’un des seul endroits au monde où les agro-carburants sont ecologiquement justifiables à petite échelle;
    vu la trop forte demande, vu le gaspillage énergétique dans les transports (compare la dépense énergétique d’une voiture ou d un vélo, pour tranposter sur 3km 100kg de charge utile…), malgré leur intérêt, ils induisent des conséquences désastreuses pour le pays…


    Pour bien comprendre le pb des agro-carburants :

    http://www.futura-sciences.com/fr/question-reponse/t/rechauffement/d/co2-ou-methane-quel-est-le-pire_565/

    le méthane est ~23 fois pire que le CO²

    En europe, les agro-carburants, par l utilisation massive d engrais, entrainent la création de méthane dans leurs champs.

    Au passage… ce coefficient de 23 fois pire, pour le méthane, recoupe la donnée sur la viande, sur la primauté du type de consommation alimentaire vis à vis du nombre d’humain :
    Car le méthane est surtout produit…
    par les rots des ruminants, des bovins :

    d’où l' »extra-ordinaire » pollution due à la viande, et en particulier à la viande de boeuf
    c.f. http://www.manicore.com/documentation/serre/assiette.html

    ou, même info, donnée par la FAO :

    http://www.fao.org/newsroom/fr/news/2006/1000448/
    L’élevage de bovins produit-il davantage de gaz à effet de serre que les véhicules automobiles? Aussi étonnant que cela puisse paraître, la réponse est « oui ».

    Selon un nouveau rapport publié par la FAO, le secteur de l’élevage émet des gaz à effet de serre qui, mesurés en équivalent CO2 (18 pour cent), sont plus élevés que ceux produits par les transports. Il est aussi une source principale de dégradation des terres et des eaux. »

    p.s.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Empreinte_carbone#Ordres_de_grandeur_par_grandes_zones_g.C3.A9ographiques

    un américain consomme 9.5 ha;
    un indien, 0.9
    => (en 2008, comme les chiffres datent de cette année), en MOYENNE 10 indiens (soit 9 ha) consomment MOINS qu’un seul américain.

    En consommant tous « autant » que l’indien moyen, nous pourrions être…
    plus du triple d’humains sur terre, plus de 20 milliards*, celà entrainerait une pression écologique moindre que la pression actuelle.

    *26.6 indiens de 2008 pour une pression équivallente au 7 actuels; mais sans doute entre 21 et 26 milliards, pour l indien de 2013.

    N.B. : Il s agit de moyennes…
    si on prend les 10% d américains les plus riches et/ou les plus pollueurs, et les 90% d indiens les plus pauvres, le rapport n est plus de 1 à 10, mais largement plus grand.

    N.B. 2 lien wikipédia – empreinte carbone
    « L’empreinte écologique française est pour la moitié due à l’empreinte carbone (i.e. aux émissions de CO2). Au cours du dernier demi-siècle, la part de celle-ci a explosé, passant de 13 % en 1961 à 52 % en 2005, devant l’agriculture[14]. »

    Vive le tout routier ^^

    (rappel : la france est le champion du monde du nucléaire : de l énergie dite « décarbonée » => en france, la principale source de carbone due à l’énergie n est pas due à l énergie « fixe » dans les différentes centrales au charbon, fuel, nucléaire, ou.. ; mais due au transport).

  11. admiratif

    « des températures équatoriales enScandinavie »: OMG les pauvres pour une fois qu’ils ne se les caillent pas! vivement qu’ils retrouvent leur climat pourri!
    sinon beaucoup d’urban legends dans votre post : l’histoire du rot des vaches, un vrai gag! et puis le serpent de mer de l' »Américain pillard de la planète » : qui ignore le fait que beaucoup de ces Américains sont d’anciens Indiens (ou Mexicains ou Nigérians etc) donc l’idéologie consumériste et productiviste américaine est mondiale, pas limitée aux 50 Etats US! votre calcul est faux, car il n’inclut pas les déséconomies dues au manque d’assainissement dans les pays comme l’Inde (en bref les gens font leurs besoins dans la rue et dans la nature) alors que la consommation de richesses plus importante des pays développés est à relater aux forts investissements de santé, d’assainissement, de protection environnementale,etc. Croyez vous que les normes environnementales du tiers monde constituent un modèle? NON!

  12. Laurent

    Admiratif !
    Il me semble Que si nous utilisions les toilettes sèches les investissements d’assainissement seraient moins importants, si nous mangions moins de viande et de sucre notre santé serait meilleure sans davantage d’investissements de santé. Si nous utilisions la marche et le vélo les investissements en « protection de l’environnement » seraient moindres alors que la qualité de vie des riverains s’améliorerait.
    Nous sommes le produit d’une société qui ne voit de solution aux nuisances multiples produites par ses précédents investissements que dans de nouveaux investissements lesquels amènent d’autres nuisances qui appellent d’autres investissements…
    On arrête tout
    On réfléchit
    Et c’est pas triste

  13. Alain

    Admiratif:
    « Qui ignore que le fait que beaucoup américains sont d’anciens d’indiens? »
    Mon pauvre admiratif.. Que connait-tu donc de la situation des indiens en Amérique du Nord pour sortir une phrase de ce genre dans un débat de ce genre. Inaudible.
    Et le fameux déréglement climatique qui va libérer des terres au Canada et en Sibérie. Faudrait-il déjà que quand la situation qui se tend de plus en plus te permette d’émigrer la bàas pour retrouver un beau soleil disparu. Et on en revient alors aux indiens.
    Et oui, le fameux plan Grand Nord qui permet d’aller exploiter les richesse du Nord du Québec se heurte à… des réserves indiennes et des individus qui disent « vous nous avez baiser en 1800, vous nous baiserez pas une seconde fois. C’est nos terres. »

    Ensuite, regarde donc par ta fenêtre… Et regarde bien si il n’est pas déjà trop tard.. Je te raconte ce que je vois de la mienne?
    Les pieds de tomates de mon voisin sont ridicules. Normal, le climat n’y est pas. Année après année, c’est de pire en pire. Tiens, j’habite à Tours. Enorme orage hier. Production des vignes du Vouvray complétement détruites. Boues dans certaines rues de Tours. T’après toi, faut que je fasse du porte à porte pour dire: souriez, ca fond. Vous aurez bientôt l’espoir d’émigrer au Canada et en Sibérie?

  14. Jean-Marc

    Bien que ,à l échelle de la terre, la france soit un confettis, et donc que ce qui s’y passe (ou ne s’y passe pas) n est pas statistiquement représentatif, il y devient de plus en plus difficile de fermer les yeux sur la réalité du monde, sur les bouleversements climatiques majeurs visibles depuis 1999 (tempête du siècle) :

    Sur les preuves du dérèglement climatique global, la france est vraiment ultra bien « servie » ces jours-ci (malheureusement, dans 20 ans, voire 10, ces jours passeront pour normaux, voire paisibles).

    Après le retard à l allumage de +/- 2 mois du printemps, avec neige de mai en espagne et portugal (parallèlement aux fortes chaleur sur la russie et une partie de l europe de l est; et sur la courte canicule en scandinavie et alaska (plus de 30 degrés !));

    Çà y est ! la situation s est débloquée cette semaine… mais il faut voir comment :

    – innondations record dans le sud-ouest [Notre dame de Lourdes marche sur l’eau, comme son fils; une automobiliste qui a cherché à marcher sur l eau, a été appelé auprès de Jésus, pour se prendre une remontrance pour plagiat (3 noyés, à ce jour)]
    – chutes de grêle énorme (vignoble de frontonnais, ~ 300 ha détruits : http://midi-pyrenees.france3.fr/2013/06/20/intemperies-une-partie-du-vignoble-du-frontonnais-detruite-par-la-grele-273967.html )
    – (mini-)tornade en cote d’or (http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/06/20/intemperies-mini-tornade-en-cote-d-or_3433067_3244.html « mini » : les locataires+proprios des 60 maisons fortement dégradées ou détruites, n ont pas bien senti le « mini »)
    – violents orages, avec alerte orange, dans le nord-est

    Température en lorraine, évolution sur 4 jours : 39-34-25-21°C
    On dirait les chiffres du loto…
    le complémentaire, le 18?

    Malheureusement, la météo ne concerne pas que le choix entre un T-shirt ou un blouson :

    Les conséquences en vies humaines (même si relativement peu de morts), économiques (tourisme qui chute lors du printemps pourri; routes et ponts détruits à lourdes, vignobles et maisons détruites ailleurs,..), MÊME pour les personnes qui ne sont pas atteintes directement (hausse du prix des assurances) existent elles aussi…

  15. apanivore

    Dommage que dans ton dernier paragraphe tu laisses la part belle à un apitoiement capitaliste. Même si tu mentionnes que derrière l’économie il y a des personnes.

    On vit dans une société de plus en plus stable et prévisible, on ne veut pas de changements, pas d’aléas. L’agriculteur veut des rendements stables, c’est pour ça par exemple qu’on a remplacé le blé par du maïs. Les établissements touristiques ne veulent pas de pics ou de creux de fréquentation, il faut que tout soit prévisible. On construit pour compenser les aléas climatiques : des canons à neige pour les hivers sans neige, Des piscines couvertes pour les étés pluvieux, …

    Dès que les conditions sortent de l’ordinaire on est très mauvais pour s’adapter. Heureusement que ces conditions extraordinaires n’ont finalement qu’un impact très limité, presque uniquement matériel et « économique » et n’ont pas de conséquences humainement plus graves : épidémies, disettes …

    Autant il y a des situations qui de mon point de vue sont « normales ».
    Par exemple que de la grêle s’abatte sur des vignobles ça fait partie des risques du métier. Que la solidarité (institutionnelle ou non) permette au vigneron de vivre jusqu’à la récolte suivante c’est normal. Il n’y a pas de quoi en faire tout un plat.

    Autant il y en a d’autre qui ne le sont pas. Des inondations à Lourdes on n’en entend pas parler souvent. Du coup niveau adaptation on va être nuls. Je suis sûr que la basilique souterraine va être réparée. Alors que visiblement (2x cette année) elle est en zone bien inondable et devrait être en toute logique déplacée.

  16. Jean-Marc

    « Dommage que dans ton dernier paragraphe tu laisses la part belle à un apitoiement capitaliste. Même si tu mentionnes que derrière l’économie il y a des personnes. »

    La raison vient de là :
    « Malheureusement, la météo ne concerne pas que le choix entre un T-shirt ou un blouson »

    Le risque de subir personnellement une tornade ou une innondation est statistiquement faible;
    (tiens, la région de Bar-sur-aube et Troyes en ont connus ce trimestre, avant Lourdes,… et peut-etre d autres endroits que j ai oublié)

    Donc, sauf par empathie, personne ne se sent concerné directement, sauf les sinistrés.

    C est juste pour dire, que même les personnes non touchées directement, se retrouvent affectées.

    Et ainsi, parler un langage, que ceux qui s’intéressent le moins à ces problèmes environnementaux-sociaux-agricoles, voire qui les nient, découvrent qu’ils en sont indirectement affectés, sur quelque chose qui (le plus souvent) leur tient à coeur (leur pouvoir d achat).


    Sur les conséquences sociales des agro-carburants…

    Le 16 juin, j’ai parlé du Brésil plus haut.

    [Cependant, même au Brésil, celà lui pose aussi des pbs :
    http://www.goodplanet.info/Alimentation-agriculture/Agrocarburants/Agrocarburant/(theme)/243

    En 2012, la canne à sucre devrait couvrir 10,3 millions d’hectares. Ce pari sur l’avenir de l’agrocarburant entraîne une inflation du prix de la terre (+113% dans l’Etat de Sao Paulo par exemple). Les petits agriculteurs se retrouvent donc sans terre. La canne à sucre est en passe de devenir une mono culture, le Brésil devant importer ses aliments.

    Le brésil devient un producteur d agro-carburants, ce qui dérègle son climat (de moins en moins de pluies), épuise et pollue ses terres, chasse ses petits paysans, et , d exportateur, le transforme en importateur d’aliments…
    Youpi !]

    L’actualité illustre mon message :

    Pour ceux qui ne suivent vraiment pas l actualité…
    depuis, c est manifs sur manifs, là-bas…
    Les petits paysans sans terre, les autres travailleurs, de plus en plus ponctionnés pour un pouvoir d achat qui diminue
    (en partie due à la hausse des prix des loyers/de l’immobilier proches des zones de foot, mais aussi à la hausse du prix des aliments, due essentiellement aux agro-carburants, tends tellement la société, qu’elle finie par craquer).

    Les « de tous temps » ont beau dos, pour les adeptes de certains messages tel que « les français ne pourront JAMAIS se passer de voitures/avions, car « de tout temps » (sic : respectivement 50ans / 25ans pour leur démocratisation…) ils les utilisent :

    Le brésil, pays où le football, sport spectacle, est roi « de tout temps » :

    Les citoyens préfèrent des baisses du coût de la santé, de l’éducation, du logement et des aliments, plutôt que d avoir droit à des jeux du cirque coûteux et éphémères.

    Les politiques ont 2 choix :
    – anticiper, pour que la transition vers le moins d énergie fossile se fasse en douceur, en devenant moins dépendant [développement du vélo, des TEC, disparition progressive des voitures en ville (multiplication des rues piétonnes), aide (défiscalisation partielle) pour l’isolation des habitats/taxe pour les moins isolés]
    OU
    – ne pas anticiper, et tirer sur la corde, pour dépenser de plus en plus (en énergie, personnes et argent) pour soutenir un modèle insoutenable sur le long terme
    (ex : subventions à renault/PSA; pubs auto en masse; développement des agro-carburant sans développement conjoint d’une politique de baisse de la conso de carburant,…).

    Et là… sans anticipition, en demandant un effort de jour en jour, de plus en plus grand aux citoyens, sans espérance que cet effort diminue un jour (au contraire…), on connait ce qui se passe : la société finie par craquer…

    Celà a commencé en 2008 avec des émeutes de la faim dans plus de 30 pays;
    Puis les printemps arabes,
    Puis la grèce, portugal, espagne, italie et quelques autres pays (on parle peu de la chine… mais les tensions sociales y explosent ces dernières années).

    [la france, avec ses manif. anti-gay le montrent aussi : celà craque de partout : des personnes bien insérées dans la société, qui n avaient jamais manifestées, ont marché main dans la main aux cotés de skin-head frontistes armés… les répères, les digues sociales se fissurent, voire explosent]

    La non-anticipation politique du gaspillage/de la dépense énergétique amène à des situations intenables…

    L’allemagne, première puissance économique d europe, avec son absence de salaire minimum, ses travailleurs à 2€ de l heure, et sa répartition très inégalitaire des richesse (comme en france, malheureusement..), à ce qu’il faut pour craquer…

    La seule question, quand celà arrivera :

    Va-t-elle craquer avec des mouvements tel que « aube rouge » (grèce) ou « les frères musulmans » (egypte), vers des extrèmistes anti-démocratiques;
    ou alors vers des mouvements sociaux démocratiques, près à s atteler aux vrais pbs (comme en islande http://blogs.mediapart.fr/blog/la-garnie/240112/apres-son-refus-de-payer-sa-dette-l-islande-fera-le-triple-de-la-croissan ) ?

  17. Jean-Marc

    2 améliorations :

    « Et ainsi, parler un langage, que ceux qui s’intéressent le moins à ces problèmes environnementaux-sociaux-agricoles, voire qui les nient,.. »
    => »Et ainsi, parler un langage, que ceux qui s’intéressent le moins à ces problèmes environnementaux-agricoles-sociaux, voire qui les nient »
    (ordre plus logique)

    « La seule question, quand celà arrivera » :
    => « La seule question qui se pose, quand celà arrivera, c est la forme que celà prendra : »

  18. dutheil

    Nullement admiratif de qui que ce soit, ou d’une théorie à la mode, économique ou des sciences sociales en général. Seulement très régulièrement désemparé face à la complexité des questions qu’on peut soulever, rien qu’avec les premiers éléments que peuvent nous apporter notre intuition, nos connaissances du quotidien ou la compilation des opinions à notre portée. A partir d’une première recherche complémentaire ça devient effarant d’imbroglios, rien qu’à partir des échelles de raisonnement, spatial, temporel et spatio-temporel. Ce dernier angle d’attaque me servira pour donner mon opinion, et non un discours dogmatique, ou ressenti comme tel.

    Au -delà de l’anti malthusianisme des géographes, posture trop majoritaire dans la discipline à mon goût, on peut raisonnablement croire que la transition démographique va concerner un nombre croissant d’Etats dans le monde, c’est-à-dire où s’observera un croisement des courbes de mortalité et de natalité avant que cette dernière ne s’avachisse à un rythme économiquement tenable. Au-delà du dogme ricardien de spécialisation, de division internationale du travail, cantonnant les Suds hors de l’économie de l’intelligence, et au-delà des craintes justifiées de ce que peut amener comme loufoqueries en termes d’impacts socio environnementaux un certain type de mondialisation, on peut espérer que celle-ci ne fera pas obstacle à la transformation nécessaire dans les Etats les plus pauvres et/ou les plus mal « gouvernés ». Urbanisation croissante aidant on peut également voir un espoir dans leurs villes, si à leur échelle on peut pallier aux insuffisances et aux défaillances du centre politique national, se lancer dans une activité économique endogène plus ou moins soustraite au marché mondial (services aux populations : éducation, santé, aménagements…). Enfin rien qu’avec un pas de temps de quelques décennies, en termes démographiques on peut croire à l’installation d’un scénario pas trop tragique: voici en lien la représentation graphique que je viens de réaliser sur Excel pour le nombre de filles par femme sur le continent africain, « observé » avec toutes les limites de l’appareil statistique des Etats de la zone il faut en convenir, et les projections d’ici la fin du siècle

    http://www.fichier-pdf.fr/2013/06/23/volution-du-nombre-de-filles-par-femme-continent-afrique/

    Un premier enseignement à tirer : une inflexion de tendance jamais infirmée depuis maintenant plus de 30 ans. Donc gardons-nous d’une représentation de phénomènes trop vite catalogués comme sans espoir de changement favorable.
    Ce qui reste affolant c’est l’inertie des phénomènes démographiques à partir de la composante stock des populations: pour ce qui concerne le continent symbole du dynamisme démographique les effectifs de population en âge d’enfanter resteront longtemps surreprésentés, une représentation graphique sous la forme de pyramide des âges serait plus expressive. Inertie mais là aussi sans qu’il s’agisse encore de verser dans le déterminisme catastrophiste: rien d’interdit de penser aux réponses des sociétés africaines des années 2020, 2030 ou que sais-je qui verront modifier leurs représentations individuelles, leurs constructions sociales, idéelles et politiques, leur type d’organisation économique, leur gestion urbaine, leur intégration à une nouvelle donne géopolitique mondiale ou intercontinentale… bref que la nouvelle donne ne survienne anthropologiquement par réponse adaptative au grand dam de nos statisticiens démographes. Lesquels sont très forts avec leur rigueur intellectuelle, leur maîtrise du calcul, mais restent toujours imprévoyants des inflexions dont les choix individuels et collectifs mutuellement influencés sont l’origine.

    Qu’un premier réflexe nous renvoie vers les besoins physiologiques de la population planétaire quand il s’agit d’agro carburants est une bonne chose. Considérer qu’avec des produits ou sous produits agricoles il y a une obscénité à remplir les réservoirs d’automobilistes obèses, car peu pratiquants des modes de déplacements actifs, alors que des milliards de terriens sont victimes de sous nutrition ou de mal nutrition contribue à alimenter (!) une image symbolique qui me plaît. Cependant ne jouons pas les curés en pantalons et tâchons de voir où sont les véritables dangers parmi ceux dont on a une assez bonne connaissance, ou la moins forte ignorance. Au-delà encore de la trop facile culpabilisation en direction des carnivores et de leur piètre bilan agro protidique, là encore en apportant un tempérament avec la viande de porc ou de poulet en agro système polyculture/élevage, voyons de quel type d’agriculture on parle: que ce soit de l’agro carburant – viscéralement antipathique à mes propres yeux – de la culture correspondant aux produits qu’on s’échange sur le marché mondial – céréales, huiles, graisses et protéagineux – recouvrant un tout petit nombre d’espèces, ou encore que ce soit des produits carnés issus des précédents, il s’agit dans tous les cas d’une agriculture qui compromet très rapidement sa pérennité et celles des hommes qu’elles est censée « servir ». En effet les pratiques culturales standardisées diffusées et appliquées dans les Etats à l’agriculture susceptible de se brancher sur le marché mondial contribuent puissamment à la disparition du sol, premier outil de production agricole. Ne parlons pas de tout ce qu’on reproche légitimement à ce type d’agriculture en termes d’impacts environnementaux, contentons-nous d’une recension à la 6-4-2: polluante pour l’air, les sols et les produits – « fabriqués » et consommés -, pauvre et appauvrissante pour la biodiversité, inesthétique, extrêmement inefficiente énergétiquement – dont le bilan des agro carburants, quelque soit leur « génération » -, stupide de simplisme agronomiquement…

    Revenons à nos réservoirs pour ne pas être accusé de plagier feu Chavez dans la longueur du discours – ça les réservoirs y avait pas trop de difficulté à les remplir… – et centrons-nous sur ce qu’il y aurait de plus intolérable avec ces agro carburants. Il me semble qu’on devrait revenir à Henri Lefebvre*, en particulier ce qui peut se réaliser chez les automobilistes, leurs représentations, par la projection au sol de l’idée qu’ils se font du territoire, de l’espace public en ville. Inutile ici de rappeler ce que nous coûte en termes d’emprises ce type de mobilité. C’est à cause de mon filtre cognitif, de mon regard biaisé de « géographe écolo » que je verrais dans les agro carburants, leur système politico-économique et leur principal débouché, le transport routier individuel et de marchandises, un scandale renvoyant à une multiple empreinte écologique. C’est-à-dire « l’empreinte écologique grise » attachée aux intrants classiques entrant du champ au réservoir – pesticides, énergie, transports, impacts indirects non internalisés… –, l’empreinte écologique à l’usage, au débouché, à la combustion, enfin l’empreinte pernicieuse, celle que nos yeux exercés s’attachent à dénoncer dans la mesure de nos possibilités : infrastructures, étalement urbain, coupures, substitution par rapport aux autres modes de déplacement. Piètre consolation, nous renvoyant à la situation absurde d’Ivan Denissovitch, trouvant un semblant de condition humaine dans le travail consistant à construire la clôture du camp qui l’enferme, l’espoir de voir l’absurdité des systèmes totalitaires se neutraliser mutuellement : une offre routière dévorant par l’emprise de ses infrastructures ce qui pourrait servir à se propulser, cette terre agricole autrement que nourricière …

    *En référence à Henri Lefebvre, au colloque de Royaumont en mai 1968, où il décrit la ville comme une société projetée sur le sol ; in « Henri Lefebvre. Le droit à la ville. Vers la sociologie de l’urbain », de Laurence Costes, Ellipses, 2009

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