Publicité : non, la voiture électrique n’est ni « écologique » ni « propre »

Plusieurs constructeurs automobiles, dont Citroën, Renault, General Motors et le groupe Bolloré, ont dû corriger leur message publicitaire concernant leurs véhicules électriques. Le caractère « écologique » ou « propre » de leurs modèles ne pourra plus être vanté par leur publicité.

C’est ce qu’a décidé le Jury de déontologie publicitaire (JDP), qui statue sur les plaintes du public envers des publicités présumées mensongères. « Une telle allégation ne peut qu’induire en erreur le public sur les propriétés du véhicule et suggérer indûment une absence d’impact négatif sur l’environnement » écrit le JDP, dans son avis rendu le 6 septembre. Cette délibération fait suite à une plainte pour « désinformation » de l’Observatoire du nucléaire. Pour Stéphane Lhomme, porte-parole de cette Observatoire, ces quatre décisions sont la démonstration que « la voiture électrique est polluante ».

Un public induit en erreur

Parmi les sociétés visées, Renault et Citroën associaient leurs modèles respectifs, Zoé et C-Zéro au terme « écologique ». Selon le JDP, « une publicité ne peut se borner à qualifier le produit dont elle fait la promotion d’« écologique » dès lors qu’elle n’est pas en mesure de justifier une telle formulation globale ». Citroën a reconnu que cette allégation peut induire en erreur le public « dans la mesure où la production et l’utilisation d’un tel véhicule ont nécessairement une incidence négative sur l’environnement, quand bien même serait-elle plus limitée que celle de véhicules conventionnels. »

Citroën a depuis supprimé toute référence à un « véhicule écologique » et s’est engagé à l’avenir à « faire preuve de la plus grande vigilance pour les respecter ». Renault de son côté indique que « la mention du caractère écologique du véhicule électrique Zoé sans aucune relativisation est, en effet, contraire aux engagements qu’elle a pris dans le cadre de l’Union des Annonceurs (UDA) en signant la Charte pour une communication responsable. » Renault a par conséquent modifié « écologique » par « zéro émission ».

Lire aussi :  Soyons prosélytes !

Une électricité issue d’énergies fossiles ou de centrales nucléaires

La Bluecar est par ailleurs présentée par le groupe Bolloré comme un « véhicule propre ». Le groupe a précisé vouloir « mettre en avant l’absence d’émission de CO2 à la différence des véhicules conventionnels ». Il signale également «  la possibilité de les recharger par panneaux photovoltaïques, de sorte que l’énergie utilisée est alors 100 % propre » et que ces véhicules sont « à 85 % recyclables en fin de vie. » Quant à General Motors France, il précisait pour son modèle Opel Ampara qu’il faisait appel à des sources d’énergie « propres et renouvelables ». Mais pour le JDP, un véhicule électrique « n’est pas intégralement recyclable », et l’électricité qu’il utilise « est également produite par des centrales nucléaires ou est issue d’énergies fossiles (gaz, charbon…) ».

General Motors France précise désormais que « l’électricité utilisée provient notamment de sources renouvelables ». Quant à la société Bolloré, elle déclare avoir « supprimé la référence au terme « propre » afin de ne pas créer de confusion dans l’esprit du consommateur. » Cette mention est néanmoins toujours présente sur le site de Bluecar. Si les décisions du JDP font l’objet d’une publication systématique, elles ne donnent pas immédiatement lieu à des sanctions. Celles-ci peuvent aller jusqu’à une demande de cessation immédiate de diffusion adressée aux médias.

Lire à ce sujet : Les dessous de la voiture électrique

Source: http://www.bastamag.net/article3298.html

14 commentaires sur “Publicité : non, la voiture électrique n’est ni « écologique » ni « propre »

  1. remifasol57

    Vive Stéphane LHOMME pour son courage et sa détermination. Des encouragements avant son procès face à Areva en décembre prochain

  2. struddel

     » Renault a par conséquent modifié « écologique » par « zéro émission ».  »

    Ce qui reste donc faux.

    0 émission pendant la production ?

    Et comment Renault garantit-elle que 100 % de l’énergie utilisée est d’origine nucléaire ?

    Encore un petit effort « 0 émission pendant l’utilisation »

  3. Guillaume

    @Struddel
    Une centrale nucléaire, zéro émission de GES ? Vraiment ? J’imagine donc qu’il ne faut pas compter :
    * l’énergie grise qu’il a fallu pour son terrassement, couler les milliers de tonnes de béton, construire toutes ses pièces, et même simplement sa conception (armées de bureaux d’études chauffés avec des gens qui vont au boulot d’une façon ou d’une autre)
    * les émissions de CO2 des gens qui y travaillent et la maintiennent, celle nécessaire pour la construction des pièces de rechange
    * les émissions liées à l’extraction et au transport du minerai
    * les émissions liées au traitement et à l’enfouissement des déchets
    * les émissions liées au démantèlement ultérieur de la centrale

    Ce site – http://ninucleaire-nieffetdeserre.org/spip.php?article71 – allègue aussi la non-modularité de la production entraine un fonctionnement dégradé du reste de la production qui est nécessaire lors des pics et donc une sur-émission. Ce point n’est toutefois pas chiffré.

    Il y a bataille sur les chiffres : EDF reconnaitrait environ 11g/kWh alors que le ministère de l’environnement allemand parlerait lui de « entre 31 et 61g/kWh »
    source (de seconde main) : http://www.energiezoom.com/article-334.htm – je ne parle pas allemand pour comprendre la source primaire http://www.bund.net/fileadmin/bundnet/publikationen/atomkraft/20070200_atomkraft_klimawandel_und_akw_klimafakten.pdf

    Pour référence, ces chiffres placent le nucléaire au-dessus de l’éolien et de l’hydraulique (qui émettent, pour les mêmes raisons!) mais en-dessous du photovoltaïque. Ça reste aussi bien en-deçà des centrales à gaz et encore plus des centrales à charbon.

    Enfin il faut dire que la page citée plus haut présente des perspectives défavorables pour le nucléaire avec l’utilisation de minerais allant vers une moins grande concentration et des émissions allant très fortement vers une hausse.

    Il faut absolument casser ce mythe invraisemblable du nucléaire « zéro émission » !

  4. struddel

    Je n’ai pas prétendu que le nucléaire n’émettait rien, je me suis effectivement mal exprimé, la totalité des activité humaines émettent des GES.

  5. Jean-Marc

    Et c est vrai tout aussi pour les téléphones portables sans manivelle.

    Sur le principe, tu as raison, Theron;
    mais, en toute chose, il y a une donnée fondamentale :
    l’ordre de grandeur.

    Par exemple, quand tu respires, tu rejettes du CO2… comme ta voiture… mais pas le même ordre de grandeur.

    Par kilomètre, un VAE consomme 50 à 200 fois moins d’électricité qu’une voiture élec.

    Mais effectivement, un vélo est plus écolo qu’un VAE.

    Cependant, pour certaines personnes, pour certains cas rares (chemin court, donc sans le temps de s’échauffer avant la montée, de moins de 10km (au delà de 30km, vaut mieux ne pas compter sur la batterie d’un VAE…. sinon, parfois, on a des surprises…), mais très très pentu, à faire avec une lourde charge) un VAE peut être utile.

    Mais, de toute façon, dans une très large majorité des cas, un vélo est plus indiqué qu’un VAE.
    (d ailleurs, actuellement, les VAE font moins de 2% des ventes… et bien moins que 1% du stock de vélos en france).


    exemples de VAE :
    Deux vélo-cargo avec assitance électique, s’ils remplacent une camionnette, c est quand même bien plus écolo ^^

  6. Pédibus

    Allez!
    Débranchez-la puisque l’euthanasie est tolérée…

    Ou alors que le législateur impose un hectare de panneau solaire per capita pour faire avancer le fourbi: ce sera trafic jame garanti même sur les seize voies chinoises…

  7. struddel

    « Donc si c’est pour les bagnoles c’est aussi pour les VAE, vélos anti-écologie… »

    Et c’est vrai pour la lumière et pour les réfrigérateurs.

    Comme le dit Jean-Marc, un VAE demande beaucoup moins d’énergie, et c’est énergie peut avoir un sens selon la façon dont elle est utilisée.

    Le vélo classique est tout indiqué en ville pour se déplacer seul, mais dans d’autres usages, le facteur forme physique peut être un frein à son utilisation.

    Il ne s’agit pas de ne plus utiliser l’électricité mais de réduire drastiquement sa consommation en éliminant tout gaspillage inutile (exemple, la quantité d’électricité nécessaire pour déplacer un seul homme dans une voiture électrique) pour permettre par exemple aux énergies renouvelables d’être suffisantes.

    En popularisant la voiture électrique, le nucléaire et le charbon ont de beaux jours devant eux.

    Maintenant, si la personne qui possède un VAE peut s’épargner un déplacement avec, le mieux reste de le laisser au garage ce jour là, c’est certain !

  8. Theron

    En feuilletant le canard enchaîné, je savais que la subvention à l’achat d’une bouze électrique c’est 7000€ !

    Sinon, n’en déplaise à ceux qui pensent qu’il faut le mojns pire plutôt que le bon, si on remplace 40 millions d’automodébiles par 40 millions de vélos électriques, « parce que tu comprends c’est quand même pas facile de pédaler sur un vélo léger »…, ben pas d’accord, le VAE est vraiment anti-écologique, ne sert qu’à faire du greenwashing pour de gros fainéants qui ont déjà les consciences lessivées par TF1. Vive la dictature de la pédale !

    Quand aux appareils électriques, passons tout en basse consommation (un frigo ne consomme quasiment rien, juste un p’tit compresseur, du 6v ou 12v simplement) ; pareil pour les lumières, au lieu de se croire à Versailles, qu’ils utilisent des leds, ç’est pareil.

  9. apanivore

    L’électrique n’est qu’à peine mentionnée dedans, c’est un reportage sur le diesel. Avec des vrais journalistes dedans qui vont déterrer des rapports vieux de 30 ans qui disent que le diesel est dangereux pour la santé et qui vont faire avouer aux constructeurs que « on était pas au courant ». Des tests d’homologations bidons, des contrôles techniques bidons, des brigades anti-pollution fantoches, des lobbys, des transfuges, de la langue de bois,… Les constructeurs automobiles et les gouvernements successifs en prennent pour leur grade. Par contre on ne fait pas trop culpabiliser le consommateur-téléspectateur, c’est pas de sa faute s’il s’est fait pigeonner. Il y en a pour tous les goûts.
    http://www.france2.fr/emission/cash-investigation

  10. struddel

    Oui Theron, et ceux qui ne peuvent pas pédaler par incapacité physique, on les génocide, c’est pas une minorité qui va nous empêcher de révolutionner l’énergie quand même, non mais.

  11. po2slop

    Bonjour,
    Je lis carfree depuis quelques années et les déchirements entre ceux qui n’acceptent que le vélo et la marche et ceux qui tolèrent les demi-mesures me paraît très contre productif (la voiture en général, même électrique, n’est pas pour moi une demi mesure, évidement).

    J’interviens pour défendre le VAE.
    Effectivement le vélo est plus écologique que le VAE, mais n’est ce pas pour un certain nombre la seule transition «douce» entre le «tout voiture» et le «presque tout vélo».
    Déjà que je passe pour un extrémiste auprès de mes proches avec mes trajets VAE ou VAE/TEC … alors prôner le vélo auprès d’eux pour des trajets longs, avec des côtes, pour déplacer courses et enfants … c’est encore plus inaudible et inconcevable pour eux.

    Je fais actuellement des mesures de consommation a la prise (prise en compte des pertes du chargeur), et je suis actuellement aux alentours de 450wh/100km (équivalent à moins de 0,05 litre/100 km). En gros c’est l’énergie nécessaire pour une douche chaude … de 1mn!
    Évidemment c’est au bout d’une certaine pratique que l’on parvient a de telle consommation. Celui qui n’a pas l’habitude de pédaler consommera plus.

    Je vous exposerais mes mesures, types de trajets, comparaisons lorsque j’aurais terminé mon étude.
    Au plaisir de vous lire.

  12. Guillaume

    PO2SLP, Jean-Marc, vos chiffres m’intéressent !

    Jean-Marc tu dis « 50 à 200 fois moins », aurais-tu une source ? Mes propres calculs me donnaient plutôt de l’ordre de 20 fois mois, et j’étais déçu de ce résultat, je ne demande qu’à être contredit.

    Je suis aussi convaincu que le VAE n’est pas à rejeter et est bien plus proche dans l’esprit d’un vélo que d’une voiture. L’usager d’un VAE aura une vision de cycliste sur les aménagements urbains, il ne prend pas la place d’une voiture pour se garer, n’abîme pas la route plus qu’un vélo, n’est presque pas plus dangereux pour les autres usagers…
    En revanche il est un marchepied vers le vélo pour de nombreux utilisateurs, et même nécessaires pour tous ceux qui sont en faible condition physique ou ont certaines infirmités.

  13. Jean-Marc

    Je me base sur la charge totale embarquée,
    pas de la dépense énergétique (par ex, à 25km/h pour le VAE, et 40 pour la voiture).

    L’une est facile à faire : c est des données constructeur (la batterie mis dans le véhicule)

    L autre nécessite de faire des essais ou des calculs de frottements dans un usage donné… pas forcément représentatif.

    Ainsi, j ai pris le système le plus simple, mais aussi le plus juste (les constructeurs adaptent +/- leur autonomie et puissance à la demande des utilisateurs) : les batteries mises dans les véhicules :

    Ainsi, on trouve fréquemment, dans les VAE, une capacité de batteries de 0,24 à 0,26 kWh, et, pour les voitures citadines, des capacités de 12 à 24 kWh, soit un ratio énergétique entre 50 et 100 fois moindre pour un VAE que pour une voiture électrique normale.

    Par contre, ce ratio devient pire, si on parle de voiture élec. un peu sportive, comme, à l extrême, la Tesla :
    85 kWh, soit…340 V.A.E.

    (je parle de voitures élec, comme la Mia, la Leaf, ou la Ion, pas d’hybrides, qui sont des thermiques à complèment élec.)

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