Koursavélo, un chariot en prêt pour faire ses courses à vélo

Si les Français font encore majoritairement leurs courses en voiture, de plus en plus de consommateurs préfèrent utiliser leur vélo pour se rendre dans leur point de vente préféré. Le groupe Intermarché a lancé l’été dernier pour une durée de 6 mois une initiative intéressante afin de développer l’usage du vélo pour faire ses courses.

Ceux qui l’ont déjà fait connaissent le problème. Faire ses courses avec un vélo n’est pas toujours évident. Sauf si vous êtes à la base particulièrement bien équipé (remorque, vélo-cargo, etc.), il peut être assez galère de ramener plusieurs sacs de courses avec son vélo.

C’est pourquoi, le groupe Intermarché a lancé une expérience originale intitulée Koursavélo. Une quarantaine de points de vente Intermarché et Bricomarché répartis dans toute la France participent à cette expérimentation. Depuis le début du mois de juillet, ces magasins proposent en effet à leurs clients de venir faire leurs courses à vélo. Pour cela, ils mettent gratuitement à la disposition des clients qui le demandent un chariot qui vient s’accrocher à l’arrière de leur vélo.

Prêté pour une durée de 24 h ou 48 h, ce chariot dispose de deux sacs isothermes qui permettent aux consommateurs de transporter des produits frais. Les seules conditions requises pour bénéficier d’un prêt sont de verser un chèque de caution et d’accepter de répondre à quelques questions sur l’utilisation du chariot Koursavélo.

Le chariot Koursavélo a été spécialement développé et conçu pour pouvoir être arrimé en toute sécurité au cadre d’un vélo, sous la potence de selle. Ce chariot à timon repliable, très stable, normalisé et homologué, permet de transporter jusqu’à 30 kg de courses (environ 70 euros), soit l’équivalent du ravitaillement d’une famille de trois à quatre personnes.

Lire aussi :  En Suisse, on ramasse les déchets à vélo

Le chariot Koursavélo a été pensé pour pouvoir également être utilisé comme chariot de course à l’intérieur même du point de vente. Ses dimensions permettent le passage en caisse et sa forme, parfaitement équilibrée, facilite le transport une fois chez soi, pour monter les escaliers par exemple, ou encore pour emprunter un ascenseur.

Les premiers témoignages d’utilisateurs semblent positifs même si la stabilité de l’engin en circulation peut encore être améliorée. Par ailleurs, certains déplorent les démarches administratives pour récupérer le charriot, en particulier le chèque de caution.

Les enseignements de cette expérimentation de vélogistique permettront ensuite de réfléchir à un déploiement de cette innovation à une plus grande échelle.

http://koursavelo.fr

26 commentaires sur “Koursavélo, un chariot en prêt pour faire ses courses à vélo

  1. Jean-Marc

    Un prêt d un chariot,
    qui plus est gratuit,

    je trouve cela super

    Mais il y a un bémol (qui explique la gratuité…),
    c est lié à des achats dans une chaine de commerces trouvables très souvent en zone commerciale :

    la même offre,
    – soit gratuite (offert par la municipalité, tous comme les chaussées sont offertes aux automobilistes),
    – soit à bas coût (par des associations de cyclistes ou des associations/entreprises de prêt de matériel),
    et non lié à tel ou tel chaine de magasins… surtout de zone commerciale, serait un sans faute

  2. struddel

    J’ai beaucoup de mal également avec ce genre de chaînes à but uniquement lucratif et à management vertical mais il faut reconnaître les efforts employés pour se « verdir » même si le but reste uniquement l’image qu’elles ont auprès de leurs clients.

    Les solutions diverses et variées pour une amélioration globale ne viendront pas de ce type d’entreprises, donc autant qu’elles se fassent le plus vert possible en attendant que d’autres tentent d’autres alternatives.

  3. struddel

    En revanche, concernant la solution en elle-même, elle apporte vraiment quelque chose : les intermarchés sont plus souvent en ville qu’en zone commerciale (celui qui est proposé pour Nantes par exemple est en plein centre-ville) et c’est une solution plutôt intéressante pour :

    • encourager le vélo (plus d’excuses du « mais comment transporter ses courses ? » )
    • faciliter la vie des cyclistes (ce qu’on demande tous)

    Donc c’est une excellente chose !

  4. pedibus

    reste à assurer l’accessiblité cycliste aux zones commerciales : si les grandes surfaces veulent sponsoriser l’accès depuis le centre ville…

    il restera aux boutiquiers centraux à financer les rues piétonnes…

  5. ben

    les roues me paraissent bien petites (j’hésiterais à dépasser le pas avec un tel engin en remorque -sentiment confirmé par les commentaires sur le site-), mais les concept de la remorque et du prêt sont intéressants.

    pouvoir utiliser directement la remorque dans les rayons est un vrai avantage, on évite un étape de chargement/déchargement.

    les contraintes de prêt peuvent sans doute être simplifiées en rattachant le prêt aux cartes fidélités des magasins (de même que certains magasins de meubles prêtent des véhicules pour une courte durée)

    Ceci dit, c’est effectivement du verdissage, si on regarde à côté certaines pratiques du même groupe (bit.ly/1hRAtEG)…

  6. Nicolas

    Pour avoir utilisé deux fois ce chariot, je peu vous dire que c’est carrément mal fichu, surtout ces maudites petites roues.
    Il ne faut pas aller trop vite (20km/h ça tient), pour éviter de tout renverser avec le moindre défaut sur la chaussée.

    Le principe par contre est top !
    Un chariot Andersen qui tient la route c’est pas donné.

  7. struddel

    Au niveau purement matériel, rien ne vaut la remorque pour transporter ce genre de charges lorsqu’on souhaite utiliser son vélo !

  8. le vélo petit canard

    Intermarché… Ceux qui ont des bateaux qui pêchent en eau profonde, ravageant les fonds marins, plantes et animaux… Allez, un p’tit coup de « greenwashing » par-ci, probablement un autre par là (le vélo a bon dos, tout le monde s’en sert même le pire des publicitaires, Jules César Decaux)…

  9. struddel

    Je ne pense pas qu’ils soient les seuls. Le mieux reste effectivement d’encourager à fuir ce genre de grande distribution qui est une plaie écologique et sociale.

    Maintenant, il reste à voir si ce genre d’opération encourage les gens à aller vers ces magasins plutôt que vers d’autres systèmes responsables, dans ce cas ce n’est pas bon et le greenwashing est à dénoncer.

    Si ce genre d’opération encourage les gens qui vont faire leurs courses en voiture à passer au vélo, alors c’est un gain car rien n’empêche en parallèle de promouvoir les circuits courts et le commerce responsable.

    Le risque étant de conforter les clients qui seraient persuadés de ne plus avoir d’effort à faire à partir du moment où ils utilisent un vélo et achètent des produits bio industriels.

    Pour relativiser les choses, je pense que ce genre d’opération aura un impact très réduit.

  10. Avatar photoCarfree

    Je pense qu’il faut sortir du « ils sont tous méchants ces méchants industriels »… Bien sûr qu’intermarché est un gros destructeur de la planète, comme tous les autres groupes du même genre. Donc, à moins de vivre avec des toilettes sèches, d’aller soi-même à la pêche dans la rivière et manger amap, on est tous plus ou moins obligés de faire avec.

    Ce que je constate, comme Struddel l’a dit, c’est qu’intermarché est justement un commerçant qui n’a pas déserté la ville pour les zones périphériques bagnolo-dépendantes. Très souvent, ce sont des « supermarchés » et non pas des « hypermarchés ». Cela me semble moins pire que des carrefours ou leclerc…

    Après, sur leur projet, oui il y a une part de verdissement inévitable, mais ce qui me semble justement intéressant, c’est le fait qu’un grand groupe se saisisse d’une telle problématique. Qu’on le veuille ou non, cela crédibilise encore plus tout ce que l’on dit ici depuis des années.

    Et de manière concrète, je pense que cette expérience a l’intérêt de fournir gratuitement aux gens une remorque à l’essai. C’est une manière de franchir le pas, pour ensuite s’en acheter une vraiment adaptée à ses besoins ou même se la construire si on est bricoleur…

  11. struddel

    Il est parfaitement possible de ne rien acheter dans ce genre de magasins sans passer par les AMAP (qui demandent une démarche réellement engagée du consommateur et qui n’est donc pas grand public par définition) ou par l’auto-consommation en privilégiant les coopératives par exemple.

    Après aucun système n’est malheureusement parfait : la biocoop où je vais régulièrement est située en zone commerciale à côté d’un immense Auchan avec un grand parking et des arceaux vélos ridicules tandis qu’Intermarché est situé à 1 min à vélo avec un vrai abris vélo : au niveau déplacement, Intermarché l’emporte haut la main dans ce cas.

    J’ai découvert également que ce supermarché de centre-ville vendait les produits bio d’une ferme proche (pendant qu’il vend à côté de la viande Findus venue de je ne sais où avec je ne sais quoi dedans)

    Il ne faut pas se leurrer sur les intentions du groupe mais quoiqu’on en pense, ces opérations apportent une certaine amélioration et il ne faut pas hésiter à encourager tout ce qui permet de rapprocher les services des habitants.

  12. houlouk

    Du coté de Rennes, c’est plutôt des super u et des carrefour qu’il y a dans les quartiers ou en centre ville.

  13. le vélo petit canard

    Soyons réalistes, cette mesure ne concernera que les cyclistes déjà présent, à la marge quelques personnes qui habitent à côté de l’intermarché qui prendront leur vélo. C’est une opération de communication, elle révèle que le vélo est porteur d’une image et qu’ils veulent en faire partie malgré leurs impacts désastreux sur la planète. S’il ne s’agit pas d’une remise en cause globale de leurs pratiques c’est simplement un coup commercial, fait à nouveau sur le dos de l’écologie, et ce n’est pas crédible. Ce n’est pas parce qu’on a du mal à s’affranchir du système consumériste avec une société toute entière qui tourne grâce à cela que l’on doit accepter ce greenwashing.

  14. struddel

    On peut parfaitement dénoncer la communication faite là-dessus qui est effectivement du pur greenwashing.

    Mais concrètement, quelles sont les solutions proposées en alternatives ?

    Le problème des solutions responsables est qu’elles manquent d’accessibilité pour ceux-là même qui tentent de les mettre en avant pour les encourager :

    Les AMAP sont difficiles d’accès et ne se prêtent absolument pas à une ouverture au grand public : place disponible, contrat et engagement qui rebute la plupart des néophytes, pour ma part je souhaite toujours accéder à la seule de ma ville et je n’ai pas encore réussi tellement c’est un parcours du combattant, d’autant plus que le lieu de « ravitaillement » est très éloigné de chez moi, alors j’imagine la personne qui n’est pas plus engagée que ça …

    Les coopératives bio ne sont parfois accessibles … qu’en voiture, un comble !

    Les magasins de ferme ont des horaires très restrictifs et ne sont pas ouverts toute l’année

    Cultiver sa propre nourriture demande une certaine place que tout le monde n’a pas, surtout s’ils ont décidé d’habiter en ville …. pour se passer de voiture.

    J’ai la chance d’avoir accès sans problème à un magasin de ferme et à une coopérative bio à 10 min à vélo mais tout le monde n’a pas cette chance, surtout si c’est son emploi qui a principalement influencé son choix de lieux d’habitation.

  15. bruno le hérisson

    Il y a tout de même une grosse contrainte qui n’a pas été évoquée, il faut ramener le chariot vide, récupérer sa caution, puis rentrer chez soit.

    D’un point de vue technique, le chariot n’est pas compatible avec un porte bébé.

  16. Jean-Marc

    J’ai la chance d’avoir accès sans problème à un magasin de ferme et à une coopérative bio à 10 min à vélo mais tout le monde n’a pas cette chance, surtout si c’est son emploi qui a principalement influencé son choix de lieux d’habitation.

    => « Mais tout le monde n a pas cette chance ACTUELLEMENT* » :

    il existe une règle simple, donnée par Coluche :

    « et dire qu’il suffirait que les gens arrêtent d acheter ces merdes, pour qu’elles ne se vendent plus »

    (désolé pour les termes… c est du Coluche)

    Ne pas acheter dans un supermarché des produits industriels plein de colorants, exhausteurs de goûts, conservateurs et arômes artificiels.. et ils se vendront moins.

    La réciproque est vraie :
    c est en achetant bio, local et de saison,
    que des producteurs locaux, bio, pourront vivre de leur travail, et donc se développer, et offrir plus de production ou les même productions en plus grandes quantité, ou inciteront des collègues à se convertir, les années suivantes :

    Soit le changement que tu veux voir dans le monde…

    *çà tombe bien :
    tout le monde ne veut pas consommer bio, local et de saison…

  17. struddel

    Ah mais ça, je ne suis on ne peut plus d’accord sur le principe !

    Mais en attendant, ou doivent se ravitailler les personnes qui n’y ont pas accès ACTUELLEMENT ?

  18. Jean-Marc

    Je ne sais pas si c est vraiment un pb actuellement…

    tu dis que tu as finalement trouvé ce que tu cherches; et moi aussi :

    dans mon AMAP, et dans 2 AMAP de mes collègues, il reste des paniers disponibles :

    si des gens cherchent vraiment, ils trouvent…

    Les superettes bio indépendantes ou biocoop se sont multipliées,
    les marchés (partiellement ou totalement) bio aussi (pas les gros marchés du dimanche matin… non, ceux du samedi matin ou mercredi aprem : de petits marchés différents)

    Les boutiques de ventes directes… mais généralement avec peu de produits bio, se sont aussi multipliées…

    => il n’y a pas, pour l instant, de quoi nourrir 100% de la population française…
    mais 100% de la popu française ne cherche pas à se nourrir ainsi…

    par contre, d années en années, le nombre de producteurs, de lieux de ventes, et de consommateurs, lentement, progressent tous.

  19. struddel

    Oui, c’est vrai, puis il y a aussi des gens qui veulent se nourrir de cette façon et qui n’ont pas accès à ce genre de choses : une amie professeur des écoles dans le 95 m’a demandé où elle pouvait consommer de cette façon à côté de chez elle, et nous n’avons pas trouvé, nous avons trouvé une AMAP, mais celle-ci n’avait plus de place.

    Elle a malgré tout trouvé une solution : acheter par correspondance sur des sites spécialisés les produits d’épicerie et acheter les produits frais au marché en repérant au maximum les producteurs locaux quand il y en a.

    « => il n’y a pas, pour l instant, de quoi nourrir 100% de la population française…
    mais 100% de la popu française ne cherche pas à se nourrir ainsi… »

    Donc autant que ces gens aillent faire leurs courses à vélo, non ?

  20. Jean-Marc

    tout à fait, autant acheter à vélo, pour tout…

    mais je suppose que tu parles du chariot de cet article :

    entre consommer local, bio, et de saison, dans un petit commerce,

    et acheter de la nourriture industrielle chez intermarché, ou des légumes industriels venus d espagne, ou de la charcuterie « cochonou, justin bridou, aoste », venue des porcheries industrielles de smithfields food en roumanie, il y a un monde.

    S’ils achètent dans le rayon bio de l intermarché… pourquoi pas;
    ou des fruits et légumes de saison (mais non bio) et venant de france

    (pas de viande non bio, de viande indus : c est -du fait du soja et maïs en provenance du brésil et des USA pour le gavage- le produit « naturel » le pire… et, comme les bêtes sont malades, dans ce type d élevage (immuno-déficience créée, du fait d’un environnement stressant et inadapté), c est mauvais pour sa santé, de consommer cette viande…)

    Mais il y a pire que la viande indus :

    les plats préparés indus…

    donc, en résumé, seuls produits potables d’un intermarché :

    le ridiculement petit rayon bio + les fruits et légumes frais de saison et locaux
    (80 à 90% du magasin est à déconseiller… suffit de lire la liste impressionnante des ingrédients, des additifs alimentaires, au dos des différents paquets…).

  21. struddel

    Il y a également des produits locaux dans les supermarchés style Super U ou Intermarché, les petits producteurs locaux ont des accords avec ces magasins et leurs produits sont vendus dans certains rayons : ce n’est pas le cas dans tous en revanche, mais le super U situé à 2 pas de mon lieu de travail dispose d’un rayon entier de produits frais exclusivement fournis par les fermes du 44.

    Mais attention au bio des « grandes marques » de supermarché qui n’est parfois que du bio industriel qui n’a pour seul avantage que le fait d’être débarrassé de pesticides et d’intrants chimiques. Le hors série actuel du magazine Politis contre la malbouffe est très intéressant à ce sujet.

  22. Laurent

    La contrainte de ramener le chariot sous 48h est une incitation à retourner au magasin, donc, à capter une clientèle ou l’encourager à consommer de nouveau.

  23. Christophe

    Ce système est prévu pour 30 kg mais combien je vois de cyclistes transportant une personne (50kg mini) sur leur porte bagage arrière ?
    Ces 30 kg sont faciles à porter sur un vélo standard (j’ai un vélo cargo auto-construit et je transporte souvent un quintal) à condition de bien charger le vélo (bien équilibré avant/arrière et droite/gauche).

    Ayant creusé la question du transport de charge avec un vélo et/ou une remorque, trois ans comme livreur vélo (et pas tricycle), je suis sceptique sur l’utilisation de roues de cette dimension, du nombre de roues qui ajoutent des contraintes et d’un système autre qu’un porte bagage pour porter ce type de charges.

    De plus, sur un magasin ayant 500 ou 1000 places de parking voiture, combien de ces remorques par magasin ? Deux ? Trois ? Pour moi, c’est juste un moyen de communiquer par cher sur la vague verte,

    salutations

  24. revilio

    encore un qui fait de greenwashing…à Rochefort/mer ’28 000 habitants)dans le 17 ,j ai testé le concept…2 chariots sont disponibles….ils sont tjs bien exposés en magasin…..bien propre …bien neuf..

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