Comment choisir son lieu d’habitation sans voiture?

On l’a vu plusieurs fois : ne pas posséder de voiture peut être un choix ou une contrainte. Quelque soit la raison, ne pas se déplacer en voiture dans une société qui dirige les gens vers le tout automobile nécessite certains choix et certaines contraintes dans le choix de l’habitation.

Il est évident que cet article ne s’adresse pas aux personnes qui se déplacent en automobile et qui auront d’autres critères de choix (choisir un emplacement loin des bouchons, un endroit où la voiture pourra être stationnée en sécurité, repérer les points de ravitaillement en carburant disponibles, etc.).

Il ne s’agit pas ici de porter un jugement de valeur sur le bien-fondé du déplacement automobile mais de mettre en avant les critères majeurs de choix d’un logement lorsqu’on se déplace autrement.

Ainsi, il est important de noter que c’est bien le conditionnement du déplacement qui influera sur le choix du logement et non l’inverse. Toutes les personnes affirmant aujourd’hui qu’elles sont dépendantes de leur automobile pour aller travailler n’auraient jamais pu faire leurs choix de logement ou de travail si elles avaient été dans l’incapacité de conduire.

C’est donc l’automobile qui a permis un certain éloignement des distances et non l’éloignement des distances qui a impliqué l’usage obligatoire de la voiture.

Avant toute chose, il faudra noter que le budget mensuel moyen (que ce soit pour un loyer ou pour les traites d’un crédit) est légèrement augmenté lorsqu’on ne possède pas d’automobile : pas d’assurance, pas de frais d’entretien, pas de carburant, pas de crédit auto, le deuxième poste de dépense des ménages peut passer entièrement dans le premier : le logement.

Contrairement aux idées émises par les défenseurs de la « nécessité de la voiture », les déplacements en voiture correspondent principalement aux populations aisées et les autres modes de déplacements touchent principalement les moins aisées (source : Insee)

Le choix se fera principalement sur la première raison de déplacement quotidien : le lieu de travail.

Deux situations se présentent (avec une troisième : celle du travail à domicile ne nécessitant pas de déplacement) :

Lorsqu’on est à la recherche d’un travail, il sera préférable de cibler les logements à proximité des bassins d’emploi que l’on vise (pépinières d’entreprises, centres-villes, centres d’affaires, centres commerciaux) ou à proximité d’un hub de transports en commun desservant les principaux bassins visés (zones industrielles, aéroports, gares, hôpitaux, écoles, etc.).

Contrairement à une autre idée reçue, ces endroits ne sont pas nécessairement situés en zones urbaines (beaucoup de zones commerciales, de zones industrielles, de gares ou d’aéroports disposent de transports en commun les reliant à des zones rurales proches par exemple).

Lorsque l’on possède déjà un emploi, l’idéal est bien évidemment d’habiter le plus proche possible de celui-ci, mais il peut également être intéressant d’habiter à proximité de transports en commun reliés à ce dernier afin d’envisager un éventuel changement.

Le plus difficile n’est finalement pas d’habiter proche de son emploi (les lieux de travail ne sont pas nécessairement situés à côtés de logements onéreux) mais d’habiter proche des deux emplois d’un ménage.

Lire aussi :  Il est impératif de vivre sans voiture

Si les deux personnes ou si l’une des deux est en recherche d’un emploi, les critères ne changeront pas beaucoup : il s’agira d’habiter un endroit permettant de se rendre à un maximum d’emplois.

Si les deux personnes possèdent déjà un poste, la situation est plus compliquée. L’idéal est de trouver un logement proche de l’un des deux lieux de travail et proche d’une gare : l’un pourra ainsi s’y rendre en transport et l’autre en vélo/à pieds ou autre.

Il existe évidemment des situations ou il n’est pas possible de se passer de voiture pour au moins l’un des deux postes : ces situations sont en générales induites par un choix initial réalisé avec l’idée d’un déplacement automobile. Dans le cas contraire, il n’y aura d’autre choix que de changer de travail pour l’un des deux (pour rappel, cet article s’adresse à ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas utiliser d’automobile).

Dans le cas d’une activité salariée, l’autre critère principal pour les personnes qui ont ou qui souhaitent avoir des enfants sera la présence proche de crèche, de nourrice ou d’école : s’il faut choisir, il vaut mieux habiter plus proche de ces lieux que de son travail, il en ira de l’autonomie future des enfants qui ne peuvent de toute façon pas conduire et cela permettra de les déposer rapidement en n’impactant son trajet domicile – travail que de quelques minutes.

Là encore, il n’est pas nécessaire d’habiter en pleine zone urbaine dense, la plupart des petites villes de quelques milliers d’habitants possédant une école.

Un critère important également est la possibilité de se ravitailler : épiceries, supérettes, petits commerçants seront idéalement situés à 10 km maximum.

Et enfin, un dernier critère indispensable pour les personnes qui souhaitent se déplacer régulièrement au-delà de leur zone de vie (aller voir de la famille ou des amis à l’autre bout du pays, partir en vacances) : s’assurer de pouvoir être relié facilement à une gare nationale, soit en habitant proche de cette gare, soit en habitant proche d’une petite gare la reliant directement.

Tous ces critères peuvent sembler restrictifs et le sont (la société tendant de plus en plus vers le tout voiture), mais ils offrent pourtant une grande variété de choix couvrant un large éventail de budgets et une large palette de milieux différents (de la petite ville de quelques milliers d’habitants à la grande agglomération en passant par les petites banlieues, sans oublier la campagne éloignée de tout pour ceux qui souhaitent vivre de la campagne).

Pour ceux qui souhaitent utiliser leur voiture pour la totalité de leurs trajets et être propriétaire de leur pavillon, les lotissements périurbains restent la référence.

http://pasdevoiture.wordpress.com/

27 commentaires sur “Comment choisir son lieu d’habitation sans voiture?

  1. pedibus

    Quelques réflexions pêle mêle…

    Comment arbitrent nos habitants dans leurs choix résidentiels? Essentiellement économiquement en s’ajustant avec leur niveau de ressources, déterminé par les revenus du ménage, et suivant un consentement vis-à-vis du temps passé dans les transports pour se rendre sur le lieu d’emploi pour les actifs, sur le lieu d’étude pour les étudiants…
    Mais cet « arbitrage résidentiel » est essentiellement guidé par le marché foncier, qui dans les grands traits a tendance à proposer moins cher au fur et à mesure qu’on s’éloigne du centre ville…
    Cependant là où les biens immobiliers sont les moins chers – à louer, acquérir, construire… – la mobilité reste contrainte, dans la mesure où l’offre reste essentiellement cantonnée à l’automobile.

    Comment s’affranchir de ça? Comment corriger?

    Rééquilibrer le marché en corrigeant la rente foncière les politiques publiques locales pourraient le faire essentiellement avec leur pouvoir de préhemption dans l’enveloppe technico juridique des établissements publics fonciers locaux: ce serait pour les élus le meilleur moyen de se doter d’un pool de compétences pour lancer des projets urbains durables, c’est-à-dire à mixité socio fonctionnelle suffisante et privilégiant pour les déplacements les TC et les modes actifs.

    Pour ces derniers la satisfaction des exigences de compacité dans l’élaboration de nouveaux quartiers fera apparaître cette « métrique piétonne » qui rendra la marche intuitivement évidente, surtout si l’offre de commerces et services est crédible (Walscore) ; même chose et mieux encore pour le vélo, avec un rayon d’action démultiplié…

    Rien n’empêche naturellement de faire un arbitrage personnel « vertueux », avec un bon mix sanitaire et environnemental, en choisissant de couvrir à vélo la distance quotidienne domicile/travail, domicile/études, domicile/loisirs : mais à condition aussi que la sécurité ne soit pas mise en jeu, avec un itinéraire obligé par les trop fréquents tuyaux à camions et bagnoles à grand gabarit…

    Cependant admettons que depuis le milieu du XXe siècle en France le « système automobile » a localisé un gros tiers des habitants dans la couronne des aires urbaines (photo du processus arrêté au dernier recensement de la fin de la décennie 2010) et que beaucoup reste à faire pour restructurer tout ça et tarir à la source les faits générateurs : essentiellement les constructions cognitives favorables à la maison individuelle isolée avec jardin et l’auto pour relier le nulle part à la cité…

  2. struddel

    Pedibus, l’article s’adresse surtout à ceux qui décident d’euxmêmes de se passer de voiture et qui cherchent un logement en conséquence, la personne qui cherche un logement sans se préoccuper de ça aura évidemment d’autres critères.

    Concernant le fait que les prix soient moins chers au fur et à mesure que l’on s’éloigne des centre-villes, je maintiens que cette vision erronée des choses :

    Dans l’absolu, oui, c’est vrai, plus on s’approche d’un centre-ville, plus c’est cher, mais est-ce que les gens qui vivent en centre-ville et les gens qui habitent en lointaine périphérie recherchent le même type de logements en l’acquérant de la même façon ?

    Pourquoi est-ce que, majoritairement, on trouve principalement les étudiants dans des petits apparts en centre-ville et des familles à revenu moyen – moyen aisé dans les zones pavillonnaires de périphérie ?

    Simplement car ceux qui s’éloignent sont ceux qui cherchent généralement un pavillon à acheter et ils peuvent le faire car ils ont l’argent pour financer leurs projets (ou la confiance de leur banque pour le faire).

    L’étudiant sans le sous qui n’a pas les moyens d’avoir un véhicule et d’acheter recherche rarement à louer en lointaine périphérie (il y en a, mais ce n’est pas le cas courant).

    Donc rechercher à s’éloigner en prétextant vouloir payer le moins cher est assez révélateur du cynisme de la société automobile.

  3. pédibus

    Permets-moi d’être prudent sur le sujet qui nous préoccupe…

    Pour ce qui concerne la fameuse rente foncière, voire l’aggravation de la difficulté d’accéder au logement dans les centres urbains, même étendus au pôle urbain au sens INSEE, le marché hélas ne me démentira pas. Le seul bémol concernerait des villes de notre « ceinture de rouille », où le solde migratoire est fortement négatif : des agglomérations à peu près toutes localisées derrière une diagonale Le Havre/Belfort. Pour le reste du territoire, et particulièrement les aires urbaines à démographie dynamique et fortement dynamique, flux migratoire et solde naturel fortement positifs déséquilibrent fortement le marché immobilier et évincent forcément en périurbain les CSP– (!) voire une classe moyenne à 1.5 fois le revenu médian national.

    Nantes, Bordeaux, Toulouse, Montpellier… mais aussi Lyon et bien d’autres, où les mises en chantier dans le pôle urbain sont complètement insuffisantes pour rendre accessible les biens à une grande majorité de prétendants au logement… S’ajoute à ça un effet de gentrification qui est autant dû à la rareté immo qu’aux programmes d’amélioration du cadre de vie. Aux USA une masse de chercheurs pondent des articles là-dessus en oubliant un peu trop vite le bénéfice socio environnemental de cette reprise des CBD et des requalifications de quartier en walkability neighborhood. Il manque simplement un effet masse pour peser durablement sur le marché en coordonnant des requalifications en nombre et en ampleur suffisants…

    En attendant je me garderais bien de stigmatiser « nos amis automobilistes » qui arbitrent à quatre roues la situation en s’installant nulle part et en devenant captif du système automobile: le phénomène dure, peu de signaux peuvent nous rassurer sur un revirement prochain et surtout les constructions cognitives sont tenacement accrochées au « paradisiaque » pavillon/jardin isolant de toute vie sociale de proximité/contiguïté, aux USA particulièrement…

    Espoir naturel d’une prochaine inflexion, les classes d’âges de moins de 25-30 ans, et les étudiants en particulier? Une étude récente concernant surtout les pays de l’OCDE – auto promotion (!) : voir mon article orphelin de commentaires : http://carfree.fr/index.php/2013/05/29/bruit-statistique-ou-indice-d%E2%80%99une-modification-profonde-des-representations-et-des-modes-de-vie/ – ferait apparaître, à partir des résultats d’enquête, l’objet symbolique automobile en voie de perdre un peu d’éclat, avec une stagnation voire une diminution de la pratique du mode de déplacement, et de façon plus nette aux USA, marché « mûr » : ainsi par exemple pour la classe d’âge des seniors on n’observe plus comme en France cette tendance à lâcher le volant de plus en plus tard dans l’existence ou encore la classe d’âge des 65/75 ans a cessé depuis longtemps (contrairement à la France) de voir régresser la part des non motorisés individuels. Par contre qu’on me permette de balader notre communauté virtuelle sur Google Street View, en particulier sur les immenses parkings de nos campus universitaires français : ceux des grandes surfaces ne tiennent pas la comparaison en semaine… A Bordeaux sur ceux du campus Talence/Pessac on a l’impression d’être sur le parking d’un fabricant de bagnoles prêt à exporter son armée de pétoires tous azimuts… Je ne m’y ferai jamais. Côté tram c’est concentré premium d’harengs en caque le matin pour les premiers cours/TD comme le soir… Pas encore vu d’embouteillages de vélos… sans refuser de dire pour autant qu’il y a pas mal de cyclistes quand même… Enfin, toujours la même étude, l’explication du début de désamour envers la bagnole chez les jeunes ne tournerait pas forcément vers un changement culturel, une modification du système de valeurs, ou alors ce serait noyé avec d’autres causes, dont les suites de la crise financière de la fin de la décennie 2000, le système automobile devenant trop cher pour un nombre croissant de postulants (assurance, permis, véhicule…)…

  4. Nostradamiss

    Petit exemple concret d’une réflexion pensée sur la réduction du besoin de la voiture.
    Nous sommes deux, j’ai le permis, mon conjoint non. Pour lui, l’usage de la voiture est donc impossible dans l’immédiat (quoi que je ne doute pas que bon nombre de gens roulent sans papier rose aujourd’hui). Nous vivions dans une grand ville du Sud Ouest, lui avec un travail, moi en étude.

    Le temps du CDD à l’autre bout de la France
    Et puis est venu le temps pour moi de chercher du boulot… plutôt localiser dans le Nord Ouest de la France (merci la spécialisation des régions par pôle de compétence…). Mon ami a eu la chance de pouvoir se faire muter dans une petite ville du Nord Ouest. Nous avons donc opté pour une résidence en centre ville d’une plus grosse ville (à 70 km de son lieu de travail), mon ami pouvant aller travailler en train, et moi, être mobile vers plusieurs secteur d’emploi. J’ai fini par trouver… dans le Nord, à plus de 400 km, pour un CDD. J’ai pris, avec un double logement (pas cher en colocation) des retours tous les WE (1/3 de mon salaire) et la vente de ma voiture. Une voiture qui ne roule pas étant une voiture qui coûte et s’abîme…

    Le CDI loin et sans transport en commun
    A l’issue de ce CDD, j’ai été embauché en CDI à 85 km de mon lieu de résidence, sans liaison en transport en commun potable (pas moins de 2h par trajet, donc 4h par jours). La première année, j’ai pris une double résidence en colocation. La seconde année, j’ai fait la route, mais j’ai co voituré. Car d’une grande ville à une autre grande ville, non relié par les transports en commun, on trouve des covoitureurs; J’ai cherché sur les sites internet dédié, j’ai mis mon numéro de tel sur le cul de ma voiture, en me disant que les gens qui faisait le même trajet aux mêmes horaires étaient soit devant, soit derrière moi sur la route. Ben vous savez quoi ? Ca marche !! En vivant à plus de 85 km de mon lieu de travail, en 2010, j’ai fait moins de 15 000 km de trajet domicile travail… Ca reste beaucoup de kilomètre, mais pas temps que ça au regard de la distance à parcourir…

    La libération
    Au bout de 3 ans, mon ami a pu se faire muter dans la même ville que celle où je travail. Nos emplois sont distants de 10 km maxi. Nous avons choisi un logement central, proche de la gare (10 min à pied), proche du marché (10 min à vélo), proche de nos emplois (10 et 15 min à vélo). Nous avons toujours une voiture, car j’en ai besoin pour mon travail. pas pour me RENDRE à mon travail, mais pour mes déplacements pro (de mon bureau à chez mes clients), même si la questions des voitures de services commence à faire son chemin. En attendant, je loue de temps à temps ma voiture, en attendant de pouvoir m’en affranchir complètement et de devenir locatrice à l’occasion : ça me coutera moins cher que d’avoir un véhicule à temps plein,e t ça me permettra d’avoir un véhicule adapté à mon besoin.

    Conclusion
    les choix qu’on fait (ou qu’on est prêt à faire), conditionnent beaucoup notre dépendance à la voiture. Pour le même budget maison, nous aurions pu avoir 2 fois plus grand en surface habitables et en terrain. Mais pour en faire quoi ? on a un bout de terrain largement suffisant pour s’occuper, car diversifié et nous faisons tout à la main.
    Après, je reconnais que le système qui limite à 1/3 des revenus l’emprunt pour le logement peut être pénalisant pour certains… vu que la dépense « transport » n’est pas forcément regardé de très près. Bref, on peut se retrouver avec un budget « logement + transport » > 1/3 du budget, ne permettant pas un transfert du budget transport sur celui du logement auprès d’une banque… Mais s’il y a les décisions individuelles, les arbitrages politiques et collectifs au travers de la planification du territoire sont également à faire évoluer…

  5. kw

    Finalement ce qui ressort c’est pas tant un choix de logement qu’un choix de travail !
    J’ai l’exemple récent d’une personne qui habite à 20km et travaille à la crèche ici et d’une personne qui habite ici et qui travaille à la crèche à 20km (la où l’autre personne habite !!!). Ca se trouve elles ont chacune une indemnité de déplacement. Mais bien sur ça n’est exactement le même genre de crèche donc pas question de changer.
    Ne faudrait-il pas un genre de cours des comptes de l’écologie qui établirait un état des lieux des situations aberrantes ?

  6. Jean-Marc

    En fait, comme souvent, Nostradamiss,
    la réponse globale (pas individuelle… il y aura tjrs qq cas insolubles) est politique :

    si un CDI coûte moins cher qu’un CDD,
    et un CDD moins qu’un intérimaire,

    alors celà incite les patrons a avoir des employés stables,
    donc des employés qui peuvent déménager pour s’installer près de l endroit où ils savent qu’ils vont pouvoir rester plus que qq mois…

    Hors, par chance, c est actuellement le cas (du moins, l intérimaire coûte plus que le CDD et le CDI; pour la différence de coût CDD/CDI, je ne sais pas)

    Les 35h ont augmentées la flexibilité en un lieu, avec des semaines de travail de charge variable dans le temps et les journées de RTT, permettant d adapter les CDD et les CDI a une activité fluctuante en un même lieu,

    Malheureusement, malgré celà le patronat fait pression, depuis des années, pour que les flexibles, les dérivés des intérimaires, coûtent de moins en moins.
    [c.f. ce qui se passe chez nos voisins : le contrat 0 heure en angleterre (appelable à tout moment pour un travail de durée non précisé; contrairement à l intérimaire français, qui est obligatoirement payé au moins 4h pour une mission, même si elle dure moins), et le contrat à 2€ en allemagne : multiplication des contrats précaires fragilisant les travailleurs, pour lesquels le patron ne paye même plus ou quasi plus de charge… conséquence logique : dans ces 2 pays, le nombre de travailleurs pauvres a explosé, énormément plus qu’en france…=> les employés y ont énormément perdu, les patrons sont revenus au XIX siècle… époque où il y avait des jacqueries… et des attentats anti-patrons : pour l’instant, celà n a pas encore pété… mais ils ont créé une situation insupportable, explosive… et risquent d être étonné quand un patron sera séquestré ou tué, suite logique de la situation qu’ils ont voulu…]

    résultats, les précaires (et pas les intérimaires : les précaires n ont pas les même droits que les intérimaires, même s’ils ont les même désavantages.. voire pire, et qu’ils DEVRAIENT, pour beaucoup, avoir des contrat d’intérimaires) sont la catégorie qui s est le plus multipliée…

    Alors, bien sûr, si tu es incapable de savoir où tu travailleras dans 3 mois, et si cette situation dure pendant des années, il n est pas évident de s’installer, même en location, près de son lieu de travail :'(

    Mais, malgré une très forte augmentation de ces contrats précaires,
    actuellement, en france, ils restent encore minoritaires, et surtout réservés aux nouveaux entrants sur le marché du travail (ou au moins qualifiés :'()
    Donc, après qq années, normalement, la situation se stabilise, et permet alors de s intaller de façon adaptée.

    A chacun de rester vigilent, et de bien voter, s’il ne veut pas que le contrat 0 heure , que le contrat 2€ ou un de leur équivallent, ne finisse transposé dans le droit français…
    (pas forcément pour nous, si on est deja installé, avec un emploie stable; mais pour nous enfants alors).

  7. Vincent

    Pedibus > Par contre qu’on me permette de balader notre communauté virtuelle sur Google Street View, en particulier sur les immenses parkings de nos campus universitaires français : ceux des grandes surfaces ne tiennent pas la comparaison en semaine…

    J’ai vu ça aussi récemment en passant sur le campus d’Orsay en banlieue sud de Paris : que des bagnoles et pas un seul espace pour attacher un vélo. Pourtant, le RER B est à 5mn en vélo. Je serais curieux de savoir pourquoi autant d’étudiants font le sacrifice financier d’avoir une voiture.

    Nostradamiss > j’ai mis mon numéro de tel sur le cul de ma voiture, en me disant que les gens qui faisait le même trajet aux mêmes horaires étaient soit devant, soit derrière moi sur la route. Ben vous savez quoi ? Ca marche !!

    Idée géniale 🙂

    > même si la questions des voitures de services commence à faire son chemin.

    Tu pourrais parler dans ta boîte de considérer l’option VAE : beaucoup moins cher à l’achat et à l’entretien qu’une flotte de voitures et peut-être suffisant pour organiser une tournée.

    KW > J’ai l’exemple récent d’une personne qui habite à 20km et travaille à la crèche ici et d’une personne qui habite ici et qui travaille à la crèche à 20km (la où l’autre personne habite !!!). Ca se trouve elles ont chacune une indemnité de déplacement. Mais bien sur ça n’est exactement le même genre de crèche donc pas question de changer.

    J’ai aussi eu cette idée : un site web qui permettrait aux gens d’indiquer 1) leur lieu d’habitation et de travail et 2) leur profil professionnel, afin de pouvoir échanger les jobs et réduire leur temps de transport. C’est quand même con de perdre autant de temps/argent en déplacement tous les jours pour faire majoritairement des boulots interchangeables.

    Jean-Marc > si un CDI coûte moins cher qu’un CDD, et un CDD moins qu’un intérimaire,

    C’est pas une question d’argent : la raison pour laquelle les employeurs préfèrent embaucher d’abord en précaire (CDD ou intérim), c’est parce que ces contrats permettent de pouvoir plus ou moins rapidement se défaire du salarié si nécessaire.
    La bonne solution serait de supprimer cette distinction artificielle (CDI, CDD, interim) et d’augmenter sérieusement l’allocation-chômage afin que quelques mois de chômage ne soit pas une catastrophe financière et que les boîtes n’aient plus de réticence à embaucher. Même chose pour le logement (en Amérique du nord, très facile de louer un logement, mais on est dehors dès le premier impayé : à l’État de s’occuper des gens dans le besoin).

  8. struddel

    évincent forcément en périurbain les CSP– (!) voire une classe moyenne à 1.5 fois le revenu médian national.

    (Je ne sais pas ce qu’est CSP et je ne connais pas la moitié des acronymes utilisés mais je tente de les deviner selon le contexte, je déteste cette mode des acronymes partout dès qu’on parle un tant soit peu technique, pauvre langage, bref, ce n’est pas le sujet)

    Qu’est-ce qu’on appelle périurbain dans ce cas et quels sont les types d’acquisition des biens immobiliers ? Achats ? Location ?

    Est-ce que les ensembles de logements sociaux sont considérés comme du périurbain ? Car pour avoir habité dans plusieurs d’entre eux, l’offre de transports et la proximité de la grande ville étaient telles qu’il n’y avait aucun problème à se passer de voiture, d’ailleurs une bonne partie des gens n’en avaient pas (pas les moyens)

    Quelle est la part de gens à très faible revenus (<1000 €/mois) vivant en lointaine périphérie ?

    Quand je parle de lointaine périphérie, en rapport avec l'article, j'entends bien sûr la périphérie qui impose l'utilisation de la voiture par son éloignement des transports, son étalement faisant en sorte que toute offre de service public groupé soit inadapté, et son absence de zone d'emploi accessible.

  9. struddel

    De KW

    Finalement ce qui ressort c’est pas tant un choix de logement qu’un choix de travail !

    Ça peut aussi, tout dépend de ce que l’on cherche en effet.

    En fait, que ce soit l’un ou l’autre (logement ou travail), je me pose toujours les questions par rapport à ça, or nous sommes actuellement en train de rechercher un autre logement pour des raisons personnelles : j’ai donc fait un état des lieux des critères qui me semblaient importants dans cette recherche, outre les critères liés à l’habitation elle-même.

  10. pedibus

    Les « logements sociaux » entendus le plus souvent comme « grands ensembles » sont plutôt concentrés dans les pôles urbains au sens INSEE. Et les élus, quand ils ont décidé de mettre en oeuvre des TCSP, les prennent bien en compte.

  11. struddel

    Merci pour ce complément d’info, c’est ce que je constate in situ également, or c’est, selon moi, dans ce type de logements qu’on trouvera les bas revenus.

    S’éloigner pour avoir les moyens d’acheter un pavillon individuel, c’est choisir un certain type de confort : je ne porte pas de jugement là-dessus, je pense simplement que c’est un choix qui doit être assumé et qui ne peut en aucun cas servir « d’excuse » : « j’ai pas beaucoup d’argent DONC je dois m’éloigner pour trouver un logement » est un argument qui ne tient pas, il faudrait plutôt dire « Je n’ai pas beaucoup d’argent, MAIS je cherche un certain degré de confort QUITTE A EN ASSUMER les désagréments que je causerai au reste de la population »

    Ceci étant dit, lorsqu’on est en location, hors région parisienne, on peut trouver des pavillons en zone urbaine à loyer relativement peu élevé.

  12. pedibus

    Hélas beaucoup de périurbains accédant à la propiété, ou de locataires, – en partie pour fuire les grands ensembles (voir le taux de vacance des HLM…) ? -, mais simplement beaucoup d’autres par pénurie de l’offre à proximité de la ville agglomérée, ses services, ses aménités… – les emplacements les moins biens placés, les plus éloignés par exemple bénéficiant d’une décote ? – constituraient un groupe qu’on pourrait typifier comme « catégories socio professionnelles modestes », suivant les paradigmes de la sociologie et de l’INSEE, en repérant le niveau de revenus, le type d’activité, le niveau de diplôme…

    Donc il n’y aurait pas que des riches en zone périurbaine, qui s’embastilleraient dans un entre soi des gated communities des groupes de pavillons cossus…

    Mais sans conteste beaucoup de ménages accédants à revenu modeste tombent dans le mirage aux alouettes de cette décote et s’engagent dans la galère périurbaine chronophage et risquée en cas d’instabilité professionnelle.

    Enfin n’oublions pas le contexte de crise immobilière, avec un retard accumulé phénoménal, c’est-à-dire de nombreuses années où le nombre de mises de mises en chantier ne couvrait qu’une partie de la demande…

  13. struddel

    Je n’ai pas dit qu’il n’y avait que des « riches », simplement des gens qui peuvent se permettre d’habiter dans ces endroits.

    Il me semble assez difficile d’avoir un loyer aussi bas soit-il plus un budget de transport conséquent.

    Mais finalement, il suffit de se promener dans ces quartiers et d’observer les types de voiture, sans tomber dans la voiture de luxe, on est quand même sur des voitures modernes ayant un certain prix.

  14. struddel

    Dans huit cas sur dix, les ménages sont propriétaires dans le périurbain et les communes rurales, alors que la proportion n’est que de quatre sur dix dans les villes-centres. Le nombre de propriétaires augmente plus fortement dans le périurbain que dans la région (+ 2 points).

    Source : INSEE

    80 % de propriétaires en périurbain …

  15. Laurent

    Quand on voit toutes les contraintes que génère le fait d’aller travailler surtout en CDD à localisation variable, je me demande si il n’est pas plus simple de créer une communauté de RSAistes dans un village perdu avec une seule voiture pour aller se ravitailler, et cela surtout si le SMIC disparait, car travailler à 2 euros de l’heure …

  16. rétropédaleur

    Je me pose une question : aujourd’hui je suis actif et je vis en ville, donc je n’ai pas besoin de bagnole. A la retraite il en sera autrement : je compte m’installer dans ma maison dans un petit village enclavé, j’aimerais faire sans bagnole, mais je crains que là çà ne soit pas possible, enr evanche j’étudie la possibilité d’un véhicule éléctrique, que me conseillez vous?

  17. Françoise

    Choisir son lieu d’habitation sans voiture, c’est ce que j’ai fait depuis toujours :
    Une gare SNCF, des transports en commun, l’idéal est une Préfecture à cause des commodités (ou à la rigueur une sous-préfecture).
    L’hyper-centre de la ville (si possible entièrement piéton) pour pouvoir tout faire à pied.
    Quelques pistes cyclables en prime, et le tour est joué !
    Inconvénient : ça manque quand même de verdure et d’oxygène, il faut le savoir.
    Avantage : j’ai la conscience tranquille car je n’émets ni particules fines ni ozone.

  18. Jean-Marc

    Rétropédaleur,

    à la retraite (pas forcément le lendemain… mais 5, 10, 15, 20 ans après pour certains),
    c est le moment où on voit le plus souvent des docteurs, en particuliers, des spécialistes.
    s’installer dans un village avec juste un doc généraliste sur le point de partir à la retraite, c est se compliquer la vie…

    bien sûr, la retraite ne se résume pas à celà, mais c est un des points à prendre en compte.

    après..
    celà va dépendre des retraités :
    certains vont passer des heures, chaque jour, dans leur jardin (donc je leur conseille d habiter dans un lieu proche d un jardin..)
    d autres vont passer des heures dans une assoc (donc, s’intaller dans la ville où est l assoc à laquelle ils participent, ou dans une ville/village où une assoc équivallente existe (exemples : assoc de chant chorale, assoc d atelier-vélo, asso de soutien scolaire,…)

    d autres vont faire des tas de voyages de part le monde (donc, je leur conseille d habiter près d’une ville où il y a une gare reliée directement à paris et luxembourg, s’il y vont en avion; ou dans une ville avec une gare bien reliée, s’ils y vont en train)

    Seul toi, en fonction de tes activités prioritaires peut choisir ce qui y correspond le mieux (en gardant à l esprit, qu avec l âge, tu auras, dans qq années, de moins en moins de facilités au déplacement autonôme, en particulier en voiture, sans mettre ta vie en danger, et que tu auras de plus en plus recours aux soins)

  19. struddel

    Que ce soit pour la retraite (mes voisins sont des retraités) ou pour moi-même (jeune actif d’une trentaine d’années avec enfants) je ne cache pas que je ne suis pas fan des hyper-centre des grandes-villes : j’y ai souvent habité et le manque de calme, et la quasi obligation d’habiter en étage sans espace pour bricoler mes vélos m’a rapidement dérangé.

    Et j’insiste donc sur le fait qu’il est possible d’habiter dans une maison avec jardin tout en étant à portée de vélo des principaux services et emplois : mais il ne faut pas chercher la maison individuelle avec le grand terrain, ça existe, mais c’est effectivement hors de prix.

    Le compromis que je préfère reste la maison de ville : la mitoyenneté permet d’optimiser l’énergie du chauffage, les maison sont souvent implantées depuis longtemps (donc on évite de favoriser l’étalement urbain), et on a l’avantage de la vie de quartier tout en s’épargnant l’agression urbaine.

    Je suis assez d’accord avec Françoise : le mieux est de rechercher les préfectures, mais l’idéal pour ceux qui cherchent à fuir l’agitation reste le centre bourg des villes ou villages des proches banlieues de ces préfectures : ils permettent en général de rallier l’hyper centre de la préfecture à vélo ou en transports facilement.

    Le principal inconvénient est qu’on y trouve peu de politique cyclable et que les gens y voient tous la voiture comme le moyen de transport idéal.

  20. pedibus

    Sans doute peut-on habiter dans un tas d’endroits en choisissant de faire abstinence de la motorisation individuelle, et en faisant preuve de vertu (!) sanitaire et environnementale en se déplaçant par modes actifs et TC ou avec une pratique multimodale excluant l’automobile.

    Cependant admettons que c’est beaucoup plus facile quand l’accessibilité aux commerces et services est bonne – Walkscore par exemple donne une bonne appréciation de la chose pour les piétons…- c’est-à-dire quand 5 ou 10 minutes suffisent pour trouver boulangerie, toubib, pharmacie… Et c’est là que le bât blesse : seuls de petits noyaux de tissu urbain présentent cette caractéristique, et le plus souvent regroupés dans le pôle urbain des aires urbaines, le centre ville de la commune centre étant le principal.

    C’est sans doute là le plus grand défi pour les élus et aménageurs s’ils veulent accompagner la population dans la transition des modes de vie. On pourrait faire la même remarque pour les aménités dont les espaces verts, trop souvent rares, mais faciles à aménager dès l’instant par exemple où on accepte de restreindre la place à l’automobile (parkings, files de stationnement…).

  21. struddel

    Tout dépend de ce qu’on appelle une bonne accessibilité : dans un périmètre de 10 km, tout est très largement faisable à vélo sauf GROS handicap, ce qui laisse donc une bonne marge de manœuvre en terme de choix d’environnement (un peu moins vrai à Paris, Lyon, Marseille et Lille qui ont une très large banlieue)

  22. pedibus

    http://en.wikipedia.org/wiki/Walk_Score

    Walkscore « calcule » un score par adresse : donc c’est assez géométrique, le résultat dépend de la distance moyenne d’un ensemble de commerces et services… Et la distance, suivant qu’on est piéton tortue (4km/h) ou lièvre (6km/h) sera plus ou moins un handicap. Le score final est d’autant plus élevé que la distance moyenne domicile/ensemble de commerces et services sera faible. Que chacun fasse l’expérience avec son adresse personnelle sur le site…

  23. pédibus

    Why not?

    Il existe un super logiciel de cartographie de la « marchabilité » des quartiers avec un jeu de couleur et une représentation en 3D sous forme de bâtonnets: on peut évidemment constater l’existence de pics au niveau des arrêts de TC et une coloration forte des rues où ils se concentrent.

    http://cdn2.walk.sc/pdf/WS-Phoenix-TOD.pdf

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