De la nécessaire réduction de l’excès automobile

En 2012 et 2013 un groupe de travail « Ville à vivre » s’est régulièrement réuni pour préciser les contours de la « Ville à vivre », les conséquences de l’excès automobile, les modalités d’une réduction de la place et de la vitesse des véhicules motorisés et l’intérêt de développer les modes alternatifs. Cette démarche a permis la rédaction d’une note de synthèse qui, validée par le bureau de Rue de l’avenir, donne en conclusion quelques pistes de travail pour réussir la ville à vivre.

La ville a été inventée il y a très longtemps. Les humains l’ont inventée afin de sortir de leur isolement et de trouver des solutions performantes à leurs besoins de commercer, de se rencontrer, de se protéger, de se gouverner.

Partout sur la planète la ville affirme et renforce sa suprématie.

La ville a un succès « fou »! Mais depuis plusieurs décennies de nombreuses villes sont devenues « folles ». C’est ainsi que de nombreuses villes fonctionnent mal, et fonctionnent en déniant à leurs citoyens la sécurité, l’aménité, la liberté, la qualité de vie, la convivialité à laquelle ils aspirent.

Ce mal a des causes profondes qui ont trait aux carences démocratiques qui affectent l’ensemble de la vie de nos sociétés, et dans ce cadre les villes ne sont pas épargnées.

Une des manifestations de cette folie est l’excès automobile. Ce n’est pas alors seulement le fonctionnement des villes qui est dégradé, mais l’essence même de la ville qui est niée. Dans son organisation, dans son développement, la ville ne se respecte plus elle même et ne respecte plus la nature qui l’entoure. La ville ne respecte plus ses citoyens qui sont exposés à l’insécurité, au bruit, aux pollutions, aux difficultés de se déplacer, aux coûts financiers excessifs qu’ils soient individuels ou collectifs.

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En particulier, quoi de plus absurde que de risquer sa vie dans sa ville ? Il est donc nécessaire de réconcilier la ville et la vie, de considérer d’abord l’humain. Cette nécessité trouve sa légitimité dans le fait qu’on sait aujourd’hui que c’est possible. De nombreuses villes ont obtenu des progrès très importants en la matière et de très nombreuses autres villes s’engagent actuellement dans la voie de ce progrès.

L’enjeu est capital.

La ville à vivre n’est pas seulement la ville des gens heureux, mais aussi celle de l’efficacité économique, des solidarités réelles, et finalement la condition nécessaire à une réactivation de la démocratie.

Un commentaire sur “De la nécessaire réduction de l’excès automobile

  1. pédibus

    « Aujourd’hui les enquêtes-ménage font
    apparaître que le temps passé dans les déplacements quotidiens par les usagers des TC
    sont bien souvent le double du temps passé avec les autres modes »
    en bas de la p. 14.

    D’où l’urgence d’investir dans les réseaux de TCSP, trams et trams-trains dans le périmètre des pôles urbains, et ne pas se contenter des croupions de réseaux actuels, et fuir comme la peste la fausse solution , au rabais et court termiste, du BHNS, tout de suite saturé (cf. le quadrant SE nantais et son « busway »…) : 10 km de TCSP lourds par 100.000 habitants du pôle urbain devrait être le minimum syndical, et uniquement en zone de densité cumulée au moins égale à 5000 emplois et habitants, sauf en cas de projets d’urbanisation en corridor avec garantie de mixités fonctionnelle et sociale: que les EPCI se saisissent dès maintenant de l’opportunité des établissements publics fonciers locaux et préemptent ce qui est nécessaire pour cette éventualité…

    Evidemment, et depuis le temps qu’on le répète, la politique locale de stationnement est le levier le plus efficace pour faire baisser la pression automobile en ville ; et si la dépénalisation des prunes pouvait enfin aboutir à du concret et déboucher sur un « tarif » élevé les élus ne pourraient plus prétexter d’une crise financière pour ne pas investir dans autre chose que le système automobile en place… Plus puissant encore qu’un péage cordon en lisière des pôles urbains serait évidemment le stationnement payant sur l’intégralité de leur surface : succès assuré et on pourrait enclencher là une vraie reconquête de l’espace public à partir des seules places de stationnement devenues pléthoriques, la boucle « vertueuse » serait ainsi démarrée. Qu’on y réfléchisse sérieusement, c’est là que se concentre le maximum d’efficience pour une politique mobilitaire locale!

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