Les coûts de la pollution pour la société

Si vous faites partie des Français qui consultent chaque jour le site d’AirParif pour savoir à quel point l’air est pollué avant d’aller travailler, vous savez que la qualité de l’air est identifiée comme moyenne cette semaine. Pas forcément une bonne nouvelle selon l’OCDE, l’organisation de coopération et de développement économique.

Chaque bouffée d’air que vous inhalez coûte cher à la société.

L’OCDE, à l’occasion d’un rapport dévoilé il y a une dizaine de jours mais passé inaperçu, a fait le calcul de ce que coûte la pollution urbaine en terme de maladie: problèmes respiratoires, cancers, maladies cardiaques…

L’addition est salée : 1700 milliards de dollars dans les 34 pays membres de l’OCDE. Et si vous ajoutez entre autres la Chine (1400 milliards de dollars) et l’Inde (500 milliards de dollars), la facture de la pollution pour la majeure partie de l’humanité s’élève à 3700 milliards.

La situation n’a jamais été aussi critique, notamment dans l’hémisphère nord.

Cette fois c’est, l’organisation Météorologique Mondiale qui tire la sonnette d’alarme. Ses chiffres portent sur le mois d’avril dernier.

Conclusion: pour la première fois, les concentrations mensuelles de dioxyde de carbone c’est à dire de CO2 ont dépassé tous les records dans l’hémisphère nord. Respirer au mois d’avril, c’était clairement s’empoisonner. L’OCDE pousse même plus loin: la pollution de l’air extérieur serait à l’origine de 3 millions 500.000 décès dans le monde chaque année. L’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé, arrive à peu près au même calcul macabre: 3,7 millions personnes mortes en raison de la pollution. Pire: la pollution est devenue au fil du temps la cause n°1 des morts prématurées.

Lire aussi :  Un monde sens dessus dessous : quelques rappels sur notre situation écologique en ce début 2017

Les trois institutions aboutissent aux mêmes conclusions, mais quelles sont les solutions?

Dans la ligne de mire de l’OCDE, il y a d’abord et avant tout les transports routiers : les camions les bus les voitures, mais surtout vous avez leur carburant: le diesel.

Les experts de l’organisation veulent voir les gouvernants mettre un coup d’arrêt à tous les avantages fiscaux dont ils bénéficient encore.

Pour l’OCDE il faut donc partager les vélos, développer les voitures électriques mettre en place des péages urbains comme à Londres…

Sauf qu’en France, le diesel, c’est 67% des ventes de voitures neuves dans le pays et 6000 emplois.

Un frémissement, en France, toutefois: le 5 mai dernier, Europe Ecologie les Verts a déposé une proposition allant dans ce sens: 500 euros de pénalités pour celui qui achète un véhicule diesel.

Le texte devrait être examiné le 17 juin prochain au Sénat. Payer plus cher son carburant c’est toujours mieux que d’arrêter de respirer…

Source: http://www.franceinter.fr/emission-leco-du-matin-les-couts-de-la-pollution-pour-la-societe

7 commentaires sur “Les coûts de la pollution pour la société

  1. pedibus

    Ne pas oublier non plus le coût social de l’automobile en dehors des effets de la pollution qu’elle engendre : outre les effets territoriaux du fonctionnement du système automobile (étalement urbain, spécialisation fonctionnelle, réseaux supplémentaires…) prenons en compte l’éviction sociale qu’engendre ce mode de déplacement en évinçant les catégories de population vulnérable dans l’usage des rues de nos villes par diminution de leur accessibilité : combien de seniors qui disparaissent prématurément aussi, du fait de l’impossibilité de jouir de leur droit à l’urbanité, en trottinant sur le trottoir, en faisant la causette avec la voisine en allant acheter le pain, en pérégrinant pour rallier le premier banc public…

    Naturellement on ne se fera pas ici comptable des hécatombes mais reconnaissons que certaines ont une origine moins évidente…

    Et attendons nous aussi à voir surgir le pervers bagnolophile dès qu’il s’agit d’ergoter sur l’origine de la mauvaise qualité de l’air, de la vogue du chauffage au bois – une réussite à Bordeaux… – ou de l’usage du charbon en Chine : on peut moins tenir un contre discours techniciste en argumentant sur l’absence de solution pour arrêter les particules les plus fines, les plus dangereuses, de la motorisation diesel pour y renoncer définitivement…

  2. pedibus

    on peut au moins tenir un contre discours techniciste en argumentant sur l’absence de solution pour arrêter les particules les plus fines, les plus dangereuses, de la motorisation diesel pour y renoncer définitivement…

  3. QT

    Si je partage la nécessité d’action sur la pollution atmosphérique et son coût caché aujourd’hui totalement accepté par la population (qui n’a quand même pas trop envie de rendre son diesel…) il ne faut pas confondre CO2 et pollution atmosphérique… Le CO2 n’est pas un polluant et n’a pas d’incidence (aux concentrations actuelles) sur la fonction respiratoire. La remarque sur l’observation de l’organisation Météorologique Mondiale est donc un peu bancale ou au moins très elliptique si on considère que ce CO2 est issu de procédé de combustion (d’énergie fossile: gaz, essence, diesel, mais aussi renouvelable comme la biomasse etc…) qui sont à l’origine de la formation des polluants atmosphériques « classiques »:
    NOx (oxydes d’azote: NO et NO2)
    PM (particules en tout genre et de toutes tailles: 10, 2.5 ou plus fines encore)

  4. Laurent

    La pollution a un coût très élevé mais, cette « externalité négative » a moins le mérite de participer positivement la Sainte Croissance.

  5. celina8

    au vu de l’augmentation de la population qui accède aux biens de consommations, la baisse de la pollution semble illusoire

  6. pedibus

    De Célina: « au vu de l’augmentation de la population qui accède aux biens de consommations, la baisse de la pollution semble illusoire »

    Gardons-nous de tout malthusianisme et soyons optimistes :

    les sociétés africaines et asiatiques, qui sont en train d’intégrer le circuit mondial de la consommation, pourraient brûler les étapes et accéder rapidement au niveau smart et soft (!!!) et nous cantonner, nous les Européens, gros consommateurs d’auto-immobilité, dans la ceinture de rouille du monde décati…

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