Des villes européennes exemplaires

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Certaines villes européennes font preuve d’une réelle volonté politique pour lutter contre la pollution atmosphérique. Quelles sont ces villes et quelles solutions ont-elles trouvé ?

Pour la plupart, les villes exemplaires européennes ont établi une zone à faibles émissions qui permet de limiter l’accès au centre ville pour les véhicules les plus polluants. Aucune ville française n’a encore suivi ce modèle, pourtant des plus efficaces.

En complément, elles renforcent la qualité des réseaux de transports en commun et de pistes cyclables, étendent les superficies des parcs, des zones vertes et des zones piétonnes. Autant de mesures qui améliorent la qualité de l’air mais aussi la qualité de la vie. Le classement Soot free cities de l’ONG allemande BUND en donne le meilleur aperçu.

Copenhague

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Copenhague, comme beaucoup d’autres villes nordiques, fait partie de ces villes où le vélo est roi. 35.000 râteliers à bicyclette, 360 km de pistes cyclables (des vraies pistes – en dehors des couloirs de bus et des voies à sens unique), un système de partage de vélos ou encore des autoroutes à vélo. Les vélos sont autorisés dans les transports, ils ont la priorité à beaucoup d’intersections. Au delà d’offrir des lampes, casques et autres bracelets fluo, la ville met également à disposition des cartes interactives pour que chacun puisse prévoir son trajet à vélo sur internet et obtenir toutes sortes d’informations.

Cette politique en faveur des vélos alliée à une bonne politique de transports publics et à un système payant de permis-résident pour les voitures, fait de Copenhague une des villes les plus exemplaires à l’échelle européenne.

Stockholm

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A Stockholm, l’accès au centre ville est payant pour les voitures de 6h30 à 18h30. La mise en place de cette zone a fortement diminué le nombre de voitures dans le centre ville et a ainsi également diminué la pollution de l’air.

Beaucoup de routes sont limitées à 30 km/h et leur système de partage de voitures (comme l’autolib’ parisien) est plus développé. De 2004 à 2010, 4% des habitants de Stockholm ont ainsi abandonné leur voiture pour les transports publics et le vélo.

Le réseau de transports publics de Stockholm est particulièrement dense. La capacité, l’intensité et la fréquence des transports publics ont été améliorées et le réseau relié à un système de Park & Ride pour que les habitants puissent plus facilement se déplacer dans le centre. Stockholm est renommée pour ces transports en commun fiables et efficaces. La carte Stockholm permet de prendre les transports en commun et d’accéder gratuitement à 80 musées et attractions de la ville. Le métro est aménagé comme une galerie d’art. Les bus roulent au biogaz en réutilisant notamment les résidus des collectes de déchets alimentaires.

Pour les vélos, la ville a mis en place un réseau ouvert 24h/24 de stations de réparation et de gonflage. Les pistes cyclables sont systématiquement séparées des autres voies et, tout comme à Copenhague, les cartes interactives pour les trajets à vélos et l’autorisation des vélos dans les transports publics facilitent leur utilisation.

Lire aussi :  Le Don Quichotte du guidon

Berlin

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La ville de Berlin a réussi le pari de diviser par deux la pollution en PM10 entre 2005 et 2009. Elle a mis en place de nombreuses restrictions pour les véhicules les plus polluants, dont une zone à faible émission qui couvre une grande partie de la ville. Tout nouveau véhicule municipal doit être équipé d’un filtre à particules et correspondre aux meilleurs standards européens. Tous les nouveaux véhicules de nettoyage sont hybrides. 75% des rues sont limitées à 30km/h et la ville a mis en place des places de parking réservées à l’auto-partage.

Des changements qui auront couté à la ville 1 million d’euro et démontrent sa volonté réelle de résoudre le problème de la pollution atmosphérique.

Lyon

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Lyon a récemment créé 33% de pistes cyclables en plus, premier pas vers son objectif de 75% de pistes cyclables en plus pour 2020. Le nombre de râteliers à bicyclettes a été multiplié par 4 et 25.000 vélo’v circulent dans la ville. De plus, le système des pédibus apporte une alternative innovante et permet de redonner le goût de se déplacer à pied aux enfants.

Vienne

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Vienne a été élue plusieurs fois comme « la ville la plus agréable à vivre » au monde. Son système de transports en commun est propre, abordable et très efficace. Le vendredi, le samedi et la veille des jours fériés, le métro fonctionne 24h/24.

A Vienne tous les bus fonctionnent au gaz naturel et sont équipés de filtres, ce qui a une influence très positive sur la qualité de l’air en ville.

Autres exemples

Glasgow a mis en place un système de tickets intelligents et multimodal.

A Madrid, 50 à 60% des déplacements se font en transport public, en partie car le bus ne coute qu’un euro.

Hambourg veut devenir la première grande ville sans voitures.

Freiburg, en Allemagne, est connue pour être une des villes les plus écologiques d’Allemagne. Le centre ville est totalement piéton, des milliers de vélos circulent, des garages à vélo immenses ont été créés, le vélo des parents est muni d’une charrette pour transporter provisions et bébés et de nombreux espaces verts aèrent la ville.

Et vous? Que fait votre ville?

Respire, Association Nationale pour la Prévention et l’Amélioration de la Qualité de l’Air

10 commentaires sur “Des villes européennes exemplaires

  1. zaph

    Ce qui est désespérant c’est de savoir ce qu’il faudrait faire pour améliorer la qualité de l’air en ville mais que la somme des égoïsmes impose un statut quo .

    Une action collective de mise en danger de la vie d’autrui aurait-elle une chance de faire bouger les lignes ?

  2. paladur

    Ma ville fait une piste cyclable sur une route défonçé par des travaux mais quand apparition des premiers SAS à vélo au feu.

  3. lyonavelo

    Lyon citée en exemple ?
    Depuis le lancement de vélo’v en 2005, les avancées ne sont vraiment pas flagrantes !
    Il ne me semble pas qu’on soit dans le même registre que les autres villes citées dans l’article.

  4. pedibus

    Est-ce que l’association Respire a songé à se rapprocher de l’APPA*?

    *L’APPA, Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique, créée en 1958, constitue, grâce à un réseau pluridisciplinaire de bénévoles (médecins, toxicologues, épidémiologistes, psychologues, géographes….), une plate-forme de réflexion et d’échanges sur la pollution atmosphérique dans tous ses états : pollution urbaine, agricole, industrielle, domestique. L’association, en tant qu’actionnaire de la SARL « Pollution Atmosphérique » publie la seule revue en langue française dédiée à la pollution atmosphérique en lien avec le climat, la santé et la société.
    http://www.appa.asso.fr/national/Pages/page.php?page=2

  5. pedibus

    Je mets en ligne une note de lecture que j’avais faite l’année dernière pour une formation en géo. Elle porte sur un ouvrage traitant de la question de la marche en ville dans sept métropoles européennes : Paris, Lyon, Amsterdam, Londres, Copenhague, Lausanne et Vienne.

    Le moins qu’on puisse dire c’est qu’une fois gratté le verni du discours des intervenants du colloque, ayant fait l’objet du bouquin, on reste sur sa faim…

    Pour faire un début de comparaison lire en particulier de la fin de la page 2 au début de la page 4…

    http://pdf.lu/w75q

  6. Lau Viel

    Et on ne site JAMAIS les petites villes exemplaires… Toujours les métropoles. Dommage.

  7. Françoise

    Parmi les villes méritantes, il faudrait citer Chartres dans l’Eure et Loir, dont la Municipalité a eu le courage, contre l’avis de tous, de supprimer complètement la circulation automobile dans le centre ville, et de la restreindre d’une façon importante dans les autres quartiers, au prix de travaux pharaoniques qui ont duré 5 ans.

  8. Jean-Marc

    Des choses intéressantes dans l article et les commentaires (faudra que j aille faire un tour à Chartres :)),

    cependant, l « exemple » de Berlin ne m’a pas du tout convaincu :

    à part les rues à 30 (quelle témérité!), il n y a rien :

    Pour la santé humaine, c est les PM3 les plus dangereux, car, du fait de leur petitesse, ils atteingnent les alvéoles pulmonaires.
    Hors, on peut diminuer (grâce aux FàP), le nombre de PM10, tout en augmentant le nombre de PM3…

    Le commun rail, les TDi avec FàP font une meilleure combustion = ils font moins de « grosses » particules fines, mais plus de petites particules fines.

    « une zone à faible émission » = une zone où une Prius toute neuve, dont les 1.6 tonnes viennent juste d être créé à grand coût énergétique et de matières, faisant 25 000km/an est autorisée, quand la vieille 2CV faisant 2 500Km/an est interdite… c est une zone « riches seuls autorisés », et pas du tout une zone « usages respectueux et limités de la voiture autorisés« , comme le serait une voie accessible qu’aux seuls riverains, par un badge automatique.
    (et aux livraisons/déménagements dans certains plages horaires)

    « Tout nouveau véhicule municipal doit être équipé d’un filtre à particules et correspondre aux meilleurs standards européens.
    Qui ne réglementent pas les PM3…
     » Tous les nouveaux véhicules de nettoyage sont hybrides. […] la ville a mis en place des places de parking réservées à l’auto-partage. »

    ouais… vraiment rien de bien là dedans..
    rajouter des voitures (en auto-partage) et favoriser la voiture (hybride) ne prépare en rien à une moindre dépendance à la voiture…

    Manque qq rues piétonnes autorisées aux cyclistes, des arceaux vélos, et des TEC en site propres autorisés aux cyclistes…

    Ce n est pas que les gaz de combustion, le principal pb des villes, mais bien la voiture,
    c.f. http://carfree.fr/index.php/2009/12/04/petit-quizz-des-villes-respectueuses-de-lenvironnement/

  9. Jeanie/Jeanne R

    Je suis en accord avec « Lau Viel ». On ne cite JAMAIS les petits villages beaux; France en a beaucoup. Dommage!

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