Volée de bois vert. Quand les Verts bordelais font de l’écologie politique en oubliant la bagnole…

voiture-ecolo

Ça se passe dans le landerneau bordelais. C’est la rentrée des classes depuis quelque temps déjà. La classe politique, elle, semble faire très fort cette année, du côté de l’embouchure de la Garonne.  Le millésime 2014 tiendrait-il toutes ses promesses, loin du risque de faire du verjus ?…

Du côté des Ecolos bordelais on voudrait sans doute vendanger à l’avance les suffrages des futures élections locales en tâchant de se démarquer du puissant homme politique local, Alain Juppé, qui finirait par faire croire qu’il fait plus pour l’environnement que le parti politique dédié à la chose. Après tout il fut ministre de l’environnement deux mois, à la fin du printemps 2007…

Toujours est-il que si nos Verts locaux se sentaient béni-oui-oui sous la mandature de la communauté urbaine socialiste précédente, ils font maintenant dans le fayot tarbais en direction du grand vizir possiblement grand yaka après les prochaines échéances présidentielles nationales. Les voilà donc quémandeurs d’une grande politique locale, vers la « transition écologique et énergétique ».

Alléchant ça, non ? Las ! Ils demandent que l’agglomération soit « exemplaire » dans deux domaines : « qu’elle devienne un territoire à énergie positive puis une ville zéro déchet », Los Angeles étant citée comme modèle en la matière pour le dernier domaine… Et la bagnole dans tout ça ?

La dernière enquête ménages-déplacements met pourtant presque lanterne rouge la région urbaine tellement la pratique automobile y est forte…

Connaissez-vous des exemples locaux aussi probants de verts de trouille qui rament à l’envers de la sorte ?

Cornegidouille si c’est pas ubuesque ça je veux bien m’envoler en me tirant par les semelles, foi de Pedibus…

5 commentaires sur “Volée de bois vert. Quand les Verts bordelais font de l’écologie politique en oubliant la bagnole…

  1. velonymous

    Votre article m’a incité à regarder les résultats de la dernière enquête ménage déplacements de 2009. Certes, celle-ci ne brille pas par ses résultats.
    La part modale de la voiture particulière y est de 63% dans le « grand Bordeaux » alors que, selon la synthèse de cette EMD, elle n’est que de 56% à Lille et 49% à Lyon. Idem pour la part modale de la marche à pied qui y est de 10 points inférieure à celles de Lille et Lyon : 21% contre 31% ou plus dans les deux autres métropoles. Cependant les chiffres de Bordeaux ressemblent étrangement à ceux de la ville de Toulouse dont l’EMD date de 2003.
    Il faut peut-être aussi tenir compte des densités de population plus de 3 fois supérieures à Lille (1800 habitants/km²) et presque 5 fois supérieures à Lyon (2400 hab./km²) alors qu’elle n’est que de 500 hab./km² dans le « grand Bordeaux ».
    Tirer à boulets rouges sur les verts d’EELV ne relève-t-il pas d’ultraminoritaires critiquant des minoritaires ? Et cela fait-il réellement avancer le débat ?

  2. couloudou françoise

    Comment des beni oui oui peuvent-ils changer?
    Rien contre l’étalement urbain qui se poursuit allégrement et les routes qui vont avec! Les centrales photovoltaïques au sol dans la forêt de préférence ou sur des terres agricoles d’une ancienne ferme! Dans notre NO de la CUB une déviation routière est prévue qui va détruire une des zones les plus riches en biodiversité de Gironde, cette déviation va impacter 2 ZNIEFF, 4 cours d’eau…Le défrichement vient de commencer! Ministre de l’environnement et préfet ont signé les arrêtés de dérogation de destruction d’habitats et d’espèces protégées: silence de mort de la part des « verts » du secteur!
    Vive la bagnole, qu’est-ce que l’énergie positive?? Les grands projets inutiles imposés prévus dans la CUB?

  3. pedibus

    http://www.certu.fr/IMG/xls/TableauxMobilites_EMD_cle6a4421.xls

    Dans l’onglet « part de marché des modes » on peut constater que Bordeaux est bien au cul du tableau : c’est la dernière concentration urbaine de plus de 400.000 habitants, 122ème sur 135, et elle pétait en 1998 une part modale bagnole de 68%… Le périmètre de l’enquête ménages déplacements (EMD) de l’époque était le SCoT, donc un liseré au-dessus de l’unité urbaine au sens INSEE. http://www.lacub.fr/sites/default/files/PDF/deplacements/enquete_menages_deplacements/enquete_deplacements_menages_synthese.pdf On notera au passage la manipulation des chiffres pratiquée dans ce document : on compare page 7 les chiffres de « l’agglomération » bordelaise avec ceux d’autres « aires urbaines », ce qui ne peut qu’aboutir à mettre en valeur la situation girondine, si c’est vraiment des EMD avec un périmètre d’aire urbaine, ce que je ne suis pas allé vérifier…

    L’EMD de 2009 nous donne un chiffre de 63% à périmètre constant sans qu’on sache bien quel serait l’effet prix sur les pratiques de l’époque (pic à 150 USD le baril de brut l’année précédente)…

    Les résultats de l’EMD de 2013 de Toulouse sont très attendus : que le statut de lanterne rouge soit ravi à Bordeaux serait une piètre consolation… Dans cette agglomération beaucoup des investissements pour le transport urbain ont été enfouis dans le métro léger VAL, bien insuffisant pour attraper une part modale TC d’un quart ou d’un tiers, comme tout écolo normalement constitué pourrait le demander…

    Pour en revenir à l’étique politique bordelaise chez les Verts qu’on ne m’en veuille pas trop sur la compréhension des postures. Si j’avais l’énergie et le temps je m’inscrirais à l’IEP local, et peut être verriez-vous Pedibus transformé 5 ans plus tard en attaché parlementaire, bien cynique et capable de justifier compromis et compromissions, au nom d’une gestion florentine ou byzantine des concessions du court terme pour atteindre les objectifs de fond sur une temporalité longue. Mais je crains que les acteurs locaux s’embarrassent peu de ces techniques, dans la réalité des enceintes locales à palabres, comme devant la PQR ou n’importe quel microphone…

    S’il y avait encore à illustrer l’incohérence de la ligne politique locale écolo qu’on revienne alors sur les dernières élections municipales, pour ce qui concerne les choix futurs en termes de poursuite du réseau de transports en commun en site propre, où on agissait à front renversé : la droite locale demandant l’extension du réseau de tram – aujourd’hui saturé parce que largement insuffisant, avec 3 lignes pour une unité urbaine de plus de 800.000 habitants – et les écolos, associés aux socialistes, ne jurant que par le bus à haut niveau de service, au nom d’une bonne gestion…

    Allez donc comprendre…

    Allez, tous à l’IEP !

    boaaaaa

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