Z’avez pas vu le tournevis…?

Bon je m’explique : il semblerait qu’on veuille serrer la vis à nos « amis automobilistes » qui ont la fâcheuse manie de prendre l’espace public pour un parking. La nature aurait horreur du vide et la gêne serait un obstacle au plaisir, alors vas-y que je me gare, qui sur un trottoir, qui sur une bande cyclable, qui sur une piste – voui! voui! : il y a quinze jours un samedi matin, on réparait une crevaison SUR une piste cyclable bordelaise, à croire que les cyclistes s’étaient vengés de l’effraction du quatre roues sur l’espace dédié aux deux… – qui sur la pelouse du liseré d’espace vert bien pratique pour ça, qui devant un arrêt bus…

La mesure consisterait à saler la prune à 135€ au lieu de 35… Rien vu au JO du 10 avril 2015… Plus fouineur que moi a sans doute eu vent de la mesure? Aurais-je rêvé? Même chez « les copains Quarante Millions de pétainistes » bernique…

Mais ça changerait quoi quand une municipalité, comme tant et tant – Bordeaux la première –  ne fait rien pour réprimer ce comportement liberticide pour les modes actifs, les handis et autres pousseurs de poussettes et tireurs de caddies, plus ou moins grisonnants…?

Tant pis pour le tournevis, cette tentative platonique aura eu au moins le mérite de radiographier les tripes de nos autocentrés « atomobilistes »,  au sujet de leurs perceptions et représentations de l’espace publique.

9 commentaires sur “Z’avez pas vu le tournevis…?

  1. kw

    L’excuse du manque de parking est complètement bidon, chez moi, petite ville de 10000 habitants, on a un record du nombre de parkings gratuits (1 place pour 4 habitants, à moins de 2 à 5 minutes à pied du centre ville) et le stationnement sauvage reste un sport local jamais verbalisé malgré les nombreuses plaintes et même accidents.

    J’ai hâte de voir l’effet des amendes à 135 € (prévue pour le 30 juin si j’ai bien compris), mais un gros doute sur son application !

  2. Vincent

    En cette période de disette financière, il est étonnant que les villes ne verbalisent pas plus. C’est pourtant de l’argent facile.

    On peut même augmenter la productivité en équipant le personnel de vélo + terminal (prise de photo pour éviter contestation + analyse plaque minéralogique, analyse et extraction du numéro, envoi sur serveur, verbalisation).

    Il suffit de quelques minutes à Paris pour rembourser le salaire d’un mois. Après, c’est bonus.

    Sinon, alternative au tournevis : le grain de riz ou le gravier.

  3. kw

    Cette manne financière manque de pédagogie, les contrevenants ne voient pas où va l’argent « dans les caisses ? lesquelles ? ». Ce qui serait pas mal c’est d’affecter l’intégralité du pv aux aménagements concernés, pistes cyclables, trottoirs etc…

  4. antonbundle

    « En cette période de disette financière, il est étonnant que les villes ne verbalisent pas plus. »
    Ces dernières peuvent verbaliser autant qu’elle le souhaitent, l’argent des contraventions n’entrent pas dans leurs caisses mais dans celle de Bercy… La dépénalisation du stationnement règlera-t-elle le problème ? Tout dépendra à qui bénéficiera les recettes…

    « Cette manne financière manque de pédagogie, les contrevenants ne voient pas où va l’argent « dans les caisses ? lesquelles ? ». Ce qui serait pas mal c’est d’affecter l’intégralité du pv aux aménagements concernés, pistes cyclables, trottoirs etc… »
    Entièrement d’accord sur l’aspect pédagogique mais même en expliquant le circuit complexe de la recette et de sa redistribution, l’automobiliste ne veut pas comprendre… Le maire, l’ASVP, le flic… Bref, l’institution qui lui claque le PV est juste là pour le taxer, lui le malheureux qui fait tourner le pays en consommant du carburant très cher pour se rendre au boulot ou pour aller en périphérie dans un hyper pour remplir son coffre de bouffe et autres conneries inutiles !!!

    La redistribution de l’argent des PV se fait au profit des départements et autres EPCI ayant la compétence voirie pour, justement, construire des parkings et faciliter le développement des transports en commun !!!

  5. Vincent

    antonbundle > Ces dernières peuvent verbaliser autant qu’elle le souhaitent, l’argent des contraventions n’entrent pas dans leurs caisses mais dans celle de Bercy…
    Sauf erreur, ça n’est pas forcément le cas si c’est la police municipale.
    Quelqu’un peut confirmer/infirmer?

    > Entièrement d’accord sur l’aspect pédagogique mais même en expliquant le circuit complexe de la recette et de sa redistribution, l’automobiliste ne veut pas comprendre…
    Bien sûr, si on a à faire à des cons, ça ne sert à rien de leur expliquer quoi que ce soit.
    Moi je réponds que l’État, c’est nous : l’école, la santé, la retraite, la recherche, la police/justice, etc.

  6. antonbundle

    @Vincent

    Même s’il s’agit de la police municipale, l’argent perçu pour le paiement des amendes forfaitaires entrent dans les caisses de l’Etat… La redistribution vers les collectivités territoriales se fait grâce à un calcul complexe et opaque.

    J’ai dirigé un service municipal avec une brigade d’ASVP et je travaillait en lien avec des communes ayant des agents de police municipale !!!

  7. Vincent

    Donc à ce stade, la police municipale n’a donc aucun intérêt à faire sérieusement son boulot.

    Tout s’explique.

  8. velomaxou

    Ne nous réjouissons-pas trop vite!

    L’amende est telle qu’elle sera sera encore moins mise en application qu’elle ne l’est actuellement.

    D’ailleurs, dans l’esprit commun, un corps mort immobilisé sur un espace public, fût-il zone cyclable matérialisée, n’a jamais présenté de danger impérieux.

    Il faut pour le démontrer se livrer à des contorsions mentales très peu en vogue parmi la gente bagnolesque et la maréchaussée.

    Alors faisons comme avant…c’est à dire cheminons à travers des espaces indéterminés.

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