Contre les pistes cyclables aériennes de M. Foster

Ma réponse au projet de Norman Foster d’autoroutes pour vélos aériennes à Londres. 

Je ne suis pas du tout convaincu par l’intérêt de ce projet de pistes cyclables aériennes. C’est un peu ce qu’on pourrait appeler un « bullshit project », à ranger avec les « tours vertes » et autres fantasmes technocratiques éloignés des réalités physiques et sociales.

Le vélo est un transport individuel. Ses principales qualités sont qu’il permet un arrêt inopiné, des trajets variés et qu’il est capable d’emprunter les mêmes chaussées que tout autre véhicule, motorisé ou pas. Le vélo est lent, mais sa vitesse est tout à fait adaptée à un milieu où les événements (boutiques, carrefours, lieux de rencontres, espaces verts etc) se succèdent sur le trajet, à un rythme rapproché.

skycycle-network

Ce que veut faire M. Foster, c’est appliquer une logique de flux à un transport diffus et libre, et un principe basé sur la vitesse à un véhicule lent. Il crée des corridors fermés où il croit que les cyclistes s’engouffreront avec bonheur. Les a-t-on consultés ?

Comment un projet aussi absurde que celui-ci (des viaducs autoroutiers pour vélos) peut-il éclore ?

Tout simplement par la somme de contraintes invisibles qui a guidé ses concepteurs.

Pour eux, il est hors de question de réduire le trafic motorisé au profit du vélo, dans les rues existantes. Il leur paraît tout aussi illogique de vouloir faire des villes nécessitant moins de transport (en rendant le rapport entre emploi et logements abordables plus équilibré peut-être ?).

En refusant de remettre en cause ces dogmes, en refusant d’évoluer en quelque sorte, les concepteurs ont abouti à un projet « cautère sur jambe de bois », une absurdité sans nom qui passe pour un progrès, uniquement parce qu’on y a mis du vélo.

Lire aussi :  La course à vélo contre la Françafrique

Ce type de projet est simplement le moyen pour ses commanditaires de bloquer toute revendication saine de la part des cyclistes, tout en protégeant une vision absconse héritée des années 60, de la ville. Cela leur permettra de dire ensuite : « avec tout ce qu’on fait pour vous, vous trouvez moyen de vous plaindre ? ». Une véritable imposture écologique en somme.

16 commentaires sur “Contre les pistes cyclables aériennes de M. Foster

  1. emmp

    Bien dit ! Moi qui ai déjà du mal à admettre les voies cyclables parallèles (qui incitent les conducteurs de ouatures à rouler plus vite parce que la route est à eux, pousse-toi de là), je ne comprends pas d’où vient une telle rage pour tout séparer. Quand un cycliste arrive au bout de la voie aérienne, il emprunte forcément une voie ouverte à tous les véhicules, n’est-ce pas ? Et là, ça doit faire un sacré fatras : les camions, les voitures, les scooters, les vélos, tout se retrouve soudain contraint à coexister. L’embranchement doit être méchamment dangereux pour ceux qui arrivent à moins de 30 km/h.

    Un point me rassure : ce type de construction n’aura pas lieu car cela coûterait bien trop cher. C’est une idée qui date d’un autre temps et nous sommes déjà entrés dans l’après-voiture, même si certains en sont moins conscients que d’autres.

  2. jean-marc argirakis

    Le formatage des consciences est tel, qu’on nous assimile à des bagnoles !! Grave !

    FESTINA LENTE  ( hâte toi lentement ) est notre  devise ! N’acceptons jamais cela amis cyclistes !

  3. Vincent

    emmp > je ne comprends pas d’où vient une telle rage pour tout séparer.

    Parce que les autorités londonniennes n’ont pas plus envie de réduire la place de la voiture que les autorités parisiennes. Greenwashing.

    Pour avoir roulé à Londres en vélo, je peux confirmer que c’est chaud. Les types respectent, certes, les feux rouges et les limitations de vitesse, mais sinon, ça roule vite, les bagnoles te rasent et les camions font semblant de ne pas te voir.

    C’est d’autant plus étonnant que le reste du temps, les Britanniques sont très civils. Nouvelle preuve que l’être humain se transforme – et pas en bien – quand il se met derrière un volant.

    http://www.youtube.com/watch?v=mZAZ_xu0DCg

  4. Vélorutions Guy Wera

    Toutes les idées sont bonne. Plus on les descends moins il y en auras. Il y avait une autoroute de se style a Los Angeles en 1890. REgarder biketrans.com  . On as tous droit a notre opinion mais il serais mieux de supporter de nouvelles idée et pas rester poigner avec rien.  Plus de vélo =moin d’ autos

  5. emmp

    Merci Vincent pour ce lien vers un dessin animé aussi révélateur qu’affligeant, toujours d’actualité (alors qu’il date de 1950 !).

  6. PMeBC

    Très bien dit.

    Il y a quelque temps j’avais réagit à ce genre de projet sur un forum (velorizontal), mais je n’avais pas su le dire si bien.

  7. abahli

    Et si

    ça permet a celui qui a plus de 4 ou 5 km d'ad'aller plus vite qu'uqu'une voiture en évitant feux et carrefours
    on respire moins de pollution en se baladant qq mètres au dessus des pots d échappement
    on a de la vue
    

    Why not ?

    Quand au coût, on ne parle pas de structures devant tenir des tonnes au mmètre carré. .. Alors …

  8. pédibus

    …alors on recycle dabord les autoroutes suspendues en pistes cyclables et trottoirs panoramiques et… on attend de voir

  9. Gwenael De Boodt

    Je suis tout à fait d’accord avec le projet de Foster à la condition que l’on transfère obligatoirement sur ses viaducs toute la circulation automobile qui transite actuellement par le sol et qu’on limite le poids des véhicules qui les emprunteront à celui d’un vélo monté de son cycliste. Cette mesure salutaire éliminera définitivement la voiture depuis les tunnels jusqu’à la stratosphère.

  10. pieton a marseille

    Faut le prendte au second degré ce foster.

    ou bien il ne veut surtout pas que le vélo démontre son efficacité au coeur de Londres. A t il si peur des vélos a vouloir les chasser hors de la ville/vie ?

     

  11. jan'e

    pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué????réponse : le fric

  12. Le Vélo Petit Canard !

    Ce ne sont pas les cyclistes qu’il faut chasser des rues mais bien les bagnoles. Ca commence par ralentir leurs vitesses, limite à 30 km/h, afin d’avoir une concurrence LOYALE entre les modes.

    Les urbanistes et architectes peuvent inventer tout ce qu’ils veulent, le problème c’est que les cyclistes ne sont jamais consultés, en Angleterre comme en France. Les ghettos prétendument cyclables en sont le triste exemple.

  13. jean-marc argirakis

    Vous ne voyez pas que c’est du foutage de gueule ce projet !

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