Conditions d’utilisation d’une machine dangereuse

Une nouvelle loi, applicable au 1er juillet fait hurler les automobilistes qui souhaitent continuer à tuer involontairement mais impunément. Le dur affront qui leur est fait est l’interdiction des oreillettes au volant. On veut les obliger à se concentrer sur la route!

Malheureusement, toutes ces règles sont indispensables si on veut limiter le carnage. Il y a des règles strictes pour toute utilisation de machine dangereuse dans les entreprises, où pourtant aucun enfant ne circule. La voiture fait partie des machines dangereuses, même si vous lui avez donné un p’tit nom. Et oui, Titine est un monstre sanguinaire, ne le réveillez pas!

L’alcool, la vitesse et l’inattention au volant sont des causes importantes d’accident, l’alcool et la vitesse sont réglementés, même si peu respectés. L’inattention est prise en compte dans la législation notamment par l’interdiction du téléphone au volant (désormais oreillettes comprises), mais je propose d’aller plus loin en interdisant également de conduire :

    – lorsqu’on est fatigué,
    – durant les 2h qui suivent le repas, la digestion nous demandant beaucoup d’énergie,
    – pendant les périodes d’allergie, éternuer en chaine ne permettant pas de bien suivre la route,
    – lorsqu’on vient de se disputer avec sa femme, son mari, son père, sa mère, son patron, son collègue ou un crétin au coin de la rue,
    – lorsqu’on est euphorique suite à la naissance d’un enfant, à la retrouvaille d’un emploi, au décès de la grand-mère pas sympa mais riche (celle qui faisait pas de vélo) ou de n’importe quelle autre bonne nouvelle,
    – lorsqu’on est triste après que sa femme ou son mari soit parti-e, après la énième non-reconduction de son CDD, à la mort de mémé qu’on aimait mais qu’était pas riche (celle qui faisait du vélo),
    – lorsqu’on est préoccupé, sentant venir tout ce qui est cité au-dessus, ou qu’on a appris une mauvaise nouvelle,
    – avec des enfants dans la voiture, bien-sûr, ils sont une source importante de déconcentration, ou penser à les mettre dans un caisson insonorisé, de même pour les animaux de compagnie (cochon d’inde compris ! Et oui, ça couine),
    – si ça fait moins de 2h que l’on est plus devant un écran (c’est effectivement très mauvais pour la concentration) ou si on passe plus de 4 heures par jour devant un écran,
    – si on a bu trop de café (un taux de caféine serait à définir), ou tout autre boisson énervante à base d’hormones de taureau,
    – lorsqu’il fait trop chaud (ça endort),
    – lorsqu’il fait trop froid (ça perturbe la concentration),
    – en écoutant la radio (la musique peut nous emmener dans un monde parallèle et les infos pousser au suicide),
    – en fumant, en chiquant, en mangeant, en rangeant la boîte à gants, en pleurant, en riant, en se décrottant les cavités nasales ou en se lavant les dents.
Lire aussi :  Le vélotrain, un TGV à pédales

Cette liste est bien sûr non exhaustive et peut être complétée.

S’il vous arrive d’être dans cet état, pensez-y, ne démarrez pas, remettez vos clés à un ami, adoptez un comportement responsable, enfourchez un vélo. Dans nombre de ces cas, la pratique du vélo pourra soit résoudre votre problème, ou en limiter les effets, vous aidant ainsi à faire face.

Mettre les enfants sur un vélo plutôt qu’à l’arrière d’une voiture devant un écran peut les aider à mieux dormir et ainsi les rendre moins chiant.

4 commentaires sur “Conditions d’utilisation d’une machine dangereuse

  1. Laurent

    La publicité 4*3 lumineuse ou non, animée ou non, est un facteur de distraction visuelle pour les usagers de la route. Etrangement, la sécurité routière et bagnolarde n’y songe point.

    Par contre, cette loi interdit de fait aux cyclistes d’utiliser des écouteurs pour écouter de la musique mais par contre, on pourra toujours écouter de la musique  (pas forte !!!???), les fenêtres fermées dans son auto. Tout ceci est logique.

  2. abil59

    @ laurent: je suis cycliste du quotidien parcourt des milliers de kms par an avec mon biclou et je trouve qu’il n’y a rien de pire que les écouteurs ou le casque audio en vélo. On n’entend plus les bruits de la circulation, on anticipe moins et on sollicite beaucoup plus la vue du coup. Un piéton qui crit « hep » par exemple on l’entend pas.

    Je suis d’accord qu’en voiture écouter la radio en ville et fenêtres fermées c’est quasiment la même chose mais c’est leur mode de vie (être imperméable à la vie qui les entourent).

    Une collègue de boulot vient aussi en vélo et elle met un casque (de protection) avec des oreillettes et pendant quelques mois elle me faisait une remarque du genre « oh y faudrait que tu mettes un casque c’est dangereux sinon »… et un beau matin en ayant marre je lui ai dit « moi j’écoute la circulation, les bruits de la ville, pas la musique donc il me semble que je suis plus vigilant que toi même si toi tu as un casque » (j’avoue que j’aime bien mettre une casquette plutôt…).

    La ville ce n’est pas un circuit, merci.

  3. Laurent

    @abil59,

    Comme vous, je parcours des milliers de kilomètres chaque année avec mon vélo et je les fait en écoutant la musique – c’est du plaisir en plus du plaisir. Sur l’attention, même en écoutant de la musique à fond dans mes écouteurs, je perçois malgré tout les principaux sons autour de moi et ce sont des sons inhérent à la sécurité (bruit de moteur, klaxon et c…).

    Par ailleurs, n’ayant rien pour le protéger, le cycliste est obligé d’avoir une attention soutenue si, comme la plupart des êtres vivants, il dispose d’un instinct de conservation.

    Enfin, cette nouvelle disposition du code de la route est d’abord destinée aux automobilistes mais les cyclistes, contrairement aux automobilistes, n’auront plus le droit d’écouter de la musique sur le vélo.

    Faire du vélo sans casque ou écouter de la musique à vélo n’est pas dangereux : ce sont avant tout les conducteurs de véhicules à moteurs qui sont dangereux car ils disposent, contrairement aux cyclistes, d’un engin pouvant tuer et tuant chaque année des milliers d’individus en France.

    Mais dans ce pays de bagnolards qu’est la France, ce sont les méchants cylistes qui sont tenus de s’adapter à l’inconséquence des conducteurs d’engins à moteur. C’est le monde à l’envers quoi !

  4. vesan

    La France détient aussi de beaux records de consommation de médocs, et notamment de psychotropes. C’est une aberration qu’il soit légal de « conduire » un engin puant sous l’emprise d’un bon paquet d’entre eux (c’est plutôt l’engin qui conduit dans ce cas). C’est d’autant plus aberrant que quand il est avéré qu’une molécule est en cause dans un accident (c’est rarissime, il ne faut pas nuire aux intérêts des labos) cela met hors de cause le conducteur, puisqu’il n’était pas dans son état normal, mais ça devrait précisément être un facteur aggravant, car c’est de la pure irresponsabilité (ou clairement de la criminalité) de « prendre la route » quand le risque est multiplié d’y prendre des vies.

    Aussi, et avec le noble dessein de réduire les dépenses de la Sécu, et de la collectivité en général, le doc et l’apothicaire devraient être obligés de le signaler chaque fois qu’un médoc (ne parlons même pas des cocktails de médocs, dont on ignore totalement les effets !) est incompatible avec la conduite d’un engin extrêmement dangereux (bagnole ou pétaradante). Il ne faudrait pas non plus que ce soit noté en tout petits caractères sur une notice cachée à l’intérieur, mais en très gros caractères sur l’emballage.

    Cela limiterait les prescriptions de ces molécules délétères et responsabiliserait les bagnolistes et autres motorisés, qui auraient à choisir entre leur engin puant et les molécules chimiques (certes, ils renonceraient le plus souvent aux molécules !).

Les commentaires sont clos.