Décryptage d’une opération locale

On parle souvent de villes qui s’aménagent pour réduire la circulation automobile, que ce soit en limitant la vitesse à 30 km/h ou en fermant certaines voies aux véhicules motorisés. L’un des arguments employés pour promouvoir ces décisions est que, dans un milieu urbain, on n’est jamais loin des commerces et des services, et qu’il est donc relativement facile pour un individu de se passer de voiture.

Ce qu’on entend moins souvent, c’est la promotion du sans-voiture dans les milieux périurbains ou ruraux: à la campagne, n’est-ce pas, on ne saurait se passer de voiture… et, compte tenu des aménagements et des modes de vie actuels, c’est trop souvent vrai.

C’est dans ce contexte que le Parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse a décidé d’organiser, avec 10 des 51 communes qui le constituent, la semaine sans voiture.

Certaines de ces communes sont urbaines et desservies par des transports en commun de grande ampleur (Gif-sur-Yvette ou Les Essarts-le-Roi, par exemple), mais d’autres sont nettement plus isolées, sans plus de transports publics que les cars scolaires (Auffargis, Senlisse ou Bonnelles, entre autres).

Les candidats à cette opération s’engagent à se déplacer « autrement » du 12 au 18 octobre, puis à partager leur expérience afin de montrer ce qui est possible au niveau individuel. Car c’est là que se trouve la limite de ce type d’expérience: elle ne sollicite que des décisions individuelles, sans toucher aux infrastructures communes.

Mais il est nettement plus facile de convaincre les citoyens que les responsables de collectivités… L’opération n’est donc pas franchement politique, même si elle prône de bonnes idées et prêche pour promouvoir « moins de dépendance vis-à-vis de l’automobile, moins de bouchons sur les routes, moins de pollution, des économies et un bien-être physique et mental retrouvé ».

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Un peu plus que de la peinture verte ?

3 commentaires sur “Décryptage d’une opération locale

  1. Vincent

    > Certaines de ces communes sont urbaines et desservies par des transports en commun de grande ampleur

    En français : le train/RER. Mais il faut prendre en compte les retards/annulations/grèves et les horaires.

    Ensuite, à moins d’habiter juste devant la gare et qu’on trouve tous les services nécessaires à proximité, il faut prendre un vélo. Vu la topographie de la région, le VAE peut être nécessaire, surtout si on doit trimbaler courses + enfants:
    http://www.openstreetmap.org/#map=12/48.7104/2.0210&layers=T

    Enfin, les routes sont à 50km/h et pas équipées de pistes cyclables : la sécurité (ou le manque de) est la première objection que font les gens pour ne pas rouler à vélo:
    http://www.openstreetmap.org/#map=12/48.7104/2.0210&layers=C

    Ceci dit, si déjà on interdisait les motos dans le coin, ça serait appréciable.

  2. emmanuelle

    Ah, les gentils motards ! Il faut les comprendre, ils aiment tant la nature et les vertes prairies, les bois et les chutes d’eau, qu’ils ne peuvent pas s’empêcher d’y venir vrombir à plusieurs. Et ils aiment tant les côtes en épingle à cheveux qu’ils les remontent aussitôt arrivés en bas, pour redescendre et remonter. Vrouaap vrouaap, comme dirait Pedibus ! Il y a même un lac surnommé « lac des Motards ».

    Ceci dit, leur interdire de rouler dans le coin, je voudrais bien, mais ça va être dur à appliquer…

  3. Ledian

    Cela ouvre la question « vivre sans voiture à la campagne ». J’ai relevé ce défi il y a quelques années. Je me suis installé à 3km d’une gare SNCF, elle même situé à 35mn d’une grande ville (Lyon) où j’avais l’essentiel de mes activités. Je n’avais pas de voiture mais un bon vélo. Donc j’ai opté pour l’option vélo + Train au quotidien

    Les problèmes que j’ai rencontré : faire du vélo sur les petites routes n’est pas toujours agréable ; on se fait doubler par des voitures qui foncent et frôlent sur ces routes étroites. L’hiver, il faut sacrément se couvrir, c’est une organisation mais possible. Au final je faisais beaucoup de train quand même. Et de fait, on est limité dans nos choix d’installation ; il faut une gare à proximité.

    Précision : je vivais seul ; avec une famille et des enfants cela me parait compliqué aujourd’hui de vivre à la campagne sans voiture ou alors il faut ralentir le rythme. Accepter que se déplacer prenne du temps. Cela implique une autre société je crois !

     

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