L’arrogance du stationnement automobile

Comme chaque automobiliste parisien le sait, « c’est impossible de se garer à Paris ». Quand on écoute les automobilistes, il n’y a jamais assez de places de stationnement. Sauf que si on totalise l’ensemble de l’espace consacré au stationnement automobile dans la capitale, on arrive à une surface de plus de 800 hectares, comme si la totalité du centre de Paris était un immense parking.

Selon les chiffres officiels de la Ville de Paris, il y avait en 2013 818.000 places de stationnement automobile dans Paris intra-muros. 63% de ces places de stationnement sont situées dans les immeubles privés, 18% sont situées sur voirie, 10% sont des garages commerciaux et 9% proviennent des parcs publics concédés.

stationnement-paris

En comptant une surface moyenne de 10 m² par véhicule (2 x 5 mètres), on peut donc estimer a minima la surface totale consacrée au stationnement automobile dans Paris intra-muros, soit environ 818 hectares ou 8,18 km². Cela représente donc un gigantesque parking de plus de 8 km² qui devrait plutôt tendre vers les 10 km² si on y ajoutait les surfaces nécessaires à la simple circulation des voitures sur un parking de cette taille.

Si on superpose ce gigantesque parking théorique sur un plan de la ville de Paris, on peut constater que la quasi-totalité du centre de Paris serait couverte de voitures. Les 8 km² consacrés au stationnement automobile couvrent une surface intégrant le Palais Garnier au Nord-Ouest, la place de la République au Nord-Est, la place de la Bastille à l’Est. Bien entendu, ce parking géant couvre la Seine ainsi que l’île de la Cité au centre. Le parking atteint même le jardin du Luxembourg au Sud et la place de la Concorde à l’Ouest.

Lire aussi :  Automobile et partage de l’espace public

Il s’agit bien entendu d’un exercice purement théorique, mais qui a le mérite de montrer la consommation d’espace phénoménale de l’automobile. En outre, on ne parle ici que du stationnement concernant Paris intra-muros. Si on prenait en compte le stationnement du Grand Paris, le parking central situé sur la carte couvrirait probablement l’ensemble de Paris intra-muros!

A vrai dire, c’est le site danois Copenhagenize qui a eu l’idée de réaliser ce type de cartographie pour la ville de Copenhague:

copenhague

A la suite de cette première carte, le site Better Institutions a réalisé un travail équivalent pour le Comté de Los Angeles:

parking_crater_Los-Angeles

Pour Los Angeles, ils parlent même d’un « cratère du stationnement »… d’une surface de près de 500 km²! Déjà, il s’agit de Los Angeles, la ville automobile par excellence, et ensuite il s’agit ici de l’ensemble du Comté de Los Angeles. C’est un peu comme si on avait pris en compte le stationnement du Grand Paris et non pas du seul Paris intra-muros.

Pour la carte du stationnement à Paris, vous pouvez la visualiser en grand format ici.

14 commentaires sur “L’arrogance du stationnement automobile

  1. georges

    quelqu’un a-t-il les données du budget parisien consacré à l’automobile?ainsi que sa place totale dans l’espace de surface? (routes plus parking dans les rues)  Par rapport à sa part modale (qui est de 17% selon cette source http://tems.epomm.eu), j’aimerai mettre en valeur une probable scandaleuse disproportion

  2. naturenville

    Si 10% des places de stationnement automobile se trouvent par exemple dans des garages commerciaux pour une surface de quatre-vingts hectares, presque un kilomètre carré donc, il faut imaginer la piteuse gestion immobilière que ça représente : imaginons le nombre de logements et de services, la quantité d’habitants qu’on pourrait y loger, sans qu’ils aient besoin de faire le navetteur à l’autre bout de l’Île-de-France, accessoirement imaginons le manque à gagner pour les propriétaires s’ils avaient louer non pour stationner des carcasses métalliques mais pour loger des familles…

    Là encore « la main invisible » sucre les fraises et le marché aurait bien besoin de la rationalité de l’intervention publique, fiscale particulièrement, pour taxer lourdement chaque place de parking louée et abonder un fond pour préempter et acquérir les locaux dédiés à cet usage, puis les reconvertir en logements et espaces commerciaux de rez-de-chaussée pour animer la rue, avec un bail commercial attractif…

    Quant à la part observée de l’espace viaire et résidentiel automobile c’est une aberration socio environnementale, même dans les villes européennes. Si non contemporains sont devenus nomades à ce point à quand des supers aérodromes où chacun garera sagement au GPS et avec la technique « gougoule car » son trente-huit tonnes reconverti en maison-automobile?

    boaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa

  3. Jean-Marc

    @ naturenville

    ces chiffres peuvent se retrouver sur Carfree, par contre, je te laisse les chercher

    (celà peut prendre du temps.. à toi de trouver les bons mots-clés)

     

    mais ils sont dur à trouver ailleurs, car ils sont toujours à calculer, à estimer :

    il faut rajouter diverses sources (municipalités + agglomérations + département + région + état + europe)

    et sur des dépenses qui ne sont pas forcément identifiées « auto » et dérivés :

    alors que pour les travaux sur le train/les voies ferrées, c est identifié train/voies ferrées.

    Là, c est des travaux d aménagements, de rénovations, de.. et de .., de chaussées,

    qui peuvent, en théorie, être des trottoirs, des pistes ou bandes cyclable ou des rues piétonnes,

    mais qui sont, en pratique, dans plus de 90% des cas (voire bien plus que celà, 99,x% ?), des travaux sur chaussées ouvertes aux autos et camions

    (la rénovation d’une piste cyclable, si AUCUNE voiture ne roule ni ne se gare jamais dessus.. une fois tous les 15-30 ans suffit.. Mais une rue où passent plusieurs milliers de voitures, et plusieurs 100aines de camionnettes ou camions par jour, doit être très fréquement rénovée).

  4. Emmanuel

    Reprenez-vous. Tout le stationnement privé est en sous-sol. Qui voulez-vous loger au -6 ?

  5. Jean-Marc

    @ Vincent et Emmanuel :

    Des champignonnières ?

    ou, comme dans Delicatessen, des élevages d’escargots ?

    ou bien de la culture de rhubarbe forcée, une fois les 2 années au soleil passées ?

    (c.f. https://fr.wikipedia.org/wiki/Rhubarbe_forc%C3%A9e_du_Yorkshire)

    Plein de solutions existent..

    Plus sérieusement

    (même si des champignonnières, dans les vides sanitaires humides, est une idée à creuser..)

     

    2 choses :

    A- le « -6 » est le signe d’un problème, de faible densité humaine.

    Plus il y a d étages au-dessus et en dessous, plus il faut d espaces « morts » (généralement fait sous forme de parkings étendus, voiries, pelouses et parkings  le long des voies, le tout à ciel ouvert, c.f. les petits immeubles d’habitations, avec 1 ou 2 niveau de voitures sous le bâtiments, et 3 à 5 fois plus de zones parkings + voirie privée présente uniquement pour ces parkings, les 2 en plein air, autour des bâtiments, qu’il n’y a de bâtiments..),

    Espace mort, ou zone où on ne PEUT rien installer, niveau sécurité = le plus dense a déjà été calculé, et il s agit des zones haussamniennes, des corons (c.f. les rues pavillonanaires de londres, NY,.., avec maisons toutes identiques avec 2 murs adjacents), de 4 étages maxi, sur des ruelles (pas sur des boulevars, bien sûr..) :

    Les immeubles de 10 ou 20 étages, du fait des espaces morts nécessaires à leur existence (comme la défense, c.f. ses esplanades) malgré ses 2, 3 ou 4 étages  en sous-sol donnent une densité humaine plus faible.

    Ainsi, avoir un étage « -6 » montre que l urbanisme a été très mal conçu..

    Mais surtout :

    B-

    « Selon les chiffres officiels de la Ville de Paris, il y avait en 2013 818.000 places de stationnement automobile dans Paris intra-muros. 63% de ces places de stationnement sont situées dans les immeubles privés, 18% sont situées sur voirie, 10% sont des garages commerciaux et 9% proviennent des parcs publics concédés »

     

    Vous parlez uniquement d’une fractions des 63%.

    En sachant que, pour ceux concernés, pour les logements collectifs et autres tours (habitations et bureaux) les garages au -1, -2 (et -3), ils ont souvent une partie au rez-de-chaussée.

    Mais qu’en plus, dans les 16 à 18eme arrondissements de Paris, à Neuilly et partout ailleurs en zone haussmannienne ou pavillonnaire, dans les maisons individuelles (même si elles ont plusieurs locataires maintenant, c.f. la maison haussmanienne avec 1 à 2 familles à chaque niveau + plusieurs chambrettes sous les combles), les parkings sont surtout au RDC et/ou au -1.

     

    En sachant que le -1 n est pas un espace inutile :

    c est idéal pour les parties techniques, telle que la chaufferie, la buanderie, mais aussi la salle de jeu des enfants, les salles de bains-soins corporel (douches à l’étages, et jacuzzi ou autre hammam au -1), ainsi, bien sûr, que l’atelier (menuiserie, ..) et la cave, voire le cellier (voire le dressing hiver quand on est en été, et vice/versa quand on est en hiver, pour ne garder que les habits/chaussures/vestes/accessoires de saison à l’étage)

    voire, dans les immeubles d habitation collectifs, des grands espaces collectifs :

    La grande salles de fêtes-salle polyvallente mise en commun, et autres salles de sports (tables de ping-pong, baby-foot, salle de squash, tennis,..)

     

    Ainsi, ces parkings au RdC ou -1, et -bien sûr- TOUS les parkings et voiries pour parkings en plein air, sont des zones perdues pour tous les autres usages, pourtant bien plus utiles aux humains.

    N.B. d’un point de vue densité,

    Les bâtiments multi-usages sont les mieux

    => plutôt que d avoir une piscine seule, un gymnase seul, puis à coté,

    un immeuble d habitations seul, puis un immeuble de bureaux seul,

     

    le mieux est d avoir, au -1, la piscine municipale ouverte à tous, ou  le gymnase,

    au RDC et +1, sur la rue, les commerces, artisans et autres professions libérales (docteurs, dentistes, ostéopathes,..) ,

    et sur le derrière du RdC, les ateliers de jardinages des locataires, donnant sur le jardin intérieur,

    et, au-dessus, des zones habitations et/ou de bureaux.

     

    (c.f. ce que faisaient deja les romains, avec les échoppes sur la rue, sous les arcades, et les logements derrière et au-dessus)

    Malheureusement, nos urbanistes, architectes et élus locaux préfèrent le zonage à la fois géographique, sur le territoire, et par type de bâtiments,

    augmentant la necessité de se déplacer, augmentant artificiellement les temps et distances de parcours, et diminuant la densité humaine, et fragilisant/réduisant la vie de quartier.

  6. houlouk

    @Jean Marc

    Pourtant le quartier de Manhattan est assez dense avec des immeubles plutôt hauts.

    Après si on peut vraiment obtenir les mêmes densités avec des maisons qu’en haussmanien je ne sais pas pourquoi les urbanistes s’obstinent à faire des immeubles en plots (surtout que 80% des français préfèrent la maison individuelle).

  7. Jean-Marc

    très grave confusion Houlouk :

    la densité humaine de Manhattan est la même que celle de la Défense et que celle d’une autoroute avec aires de repos = ZÉRO ! ! ! Rien, nietchevo, nothing..

     

    il faut des logements + des lieux d activités commerciales + des zones d activités non commerciales + des zones de travaux, pour définir une zone de peuplement, une zone de densité humaine.

    Manhattan ou la défense sont des zones quasi  vides le soir, passé la fermeture des bureaux.

    A part qq très rares personnes vivant au dernier étage de certains immeubles de bureaux, et certains vigiles, il n y a rien.

    il ne faut surtout pas confondre le nombre de m² de surface de planchers, ou le nombre de personne à un moment donné, et une densité de humaine d’une zone de vie :

     

    (sinon, la zone la plus dense en france serait le métro ligne 13 et le RER B aux heures de pointes : zone de travail, vie, plaisirs, et surtout sommeils et repos réparateurs bien connus..)

    La défense et manhattan doivent être rattachés aux quartiers péri-urbains de Igny, Neuilly et autres villes où on trouve les CSP++ qui y travaillent + TOUS le réseau de routes et TEC qui relient ces 2 zones entre elles + TOUTES les zones commerciales où ils font leurs courses, + les écoles de leurs enfants (s’il les y déposent) et le réseau pour y aller, pour calculer la zone de densité humaine.

    (et, de l autre coté de l océan, pour obtenir de la DENSITÉ HUMAINE*, et pas de la densité de plancher ou de la densité de bureaux, compte tous les habitants des zones pavillonaires à la « desperate housewives » et du New Jersey qui y travaillent, pour Manhattan; sans oublié, là aussi les 100aines de km de routes qu’ils utilisent quotidiennement)

     

    ainsi, une salle de cinéma / un GROS ciné-club dans le « -1 » d’un immeuble d habitations collectives, est bien plus dense qu’un complexe cinéma de 20 salles dans une zone commerciale,

    ce dernier est alimenté par 10km² de gens de l agglo à 5 ou 10km de lui, avec personne qui ne vient à pied chez lui, et 0 logements, 0 habitants à plusieurs 1 à 5km, autour de lui…

     

    l autre est alimenté, très majoritairement, des gens du quartier et des quartiers adjacents, n ayant pas besoin d avions, de trains ni de fusées pour aller de chez eux au cinéma, puis en revenir (en passant par un restau ou un café, là aussi présents à portée de pieds, si tout va bien).

    * « Densité humaine par rapport à densité de planchers/de bureaux » :

    Dès que, ni toi ni moi, ne seront plus des humains,

    mais qu’on sera devenus des planchers ou des bureaux,

    on pourra alors seulement s intéresser de la densité de bureaux/planchers,

    Mais, tant que nous sommes des humains, cette données n est vraiment sans AUCUN intérêt, et même, elle est très dangereuse :

    Elle permet de ne surtout pas comprendre ce qu’est une zone de vie, faites pour les humains, et permet justement de faire n’importe quoi, de faire l inverse de ce qu’il faut, et donc, de faire du zonage mortifère, énergivore, chronophage (trajets quotidiens) et dispendieux, en gaspillant énormément d’espace sur place (parkings, routes pour parkings, esplanade) et dans les trajets devenus contraints et forcés, entre les zones artificiellement créées.

  8. AS

    Bonjour,

     

    deux remarques :

    – la première concernant l’article, pour votre information, lorsqu’on estime la surface nécessaire pour une parking, le ratio est plutôt de 25 m² par place (oui c’est énorme…) pour compter les voiries nécessaires à l’accès aux places, aux manœuvres et le fait que les places doivent convenir pour les « monstres » aujourd’hui en circulation (rappel dimensions homologuées en France : largeur = 2.5m, longueur = 12 m), du coup la surface nécessaire est plutôt autour de 2045 ha ou 20.45 km² soit environ 20 % de la surface de Paris ;

    – pour Jean-Marc, je suis d’accord avec le constat sur la Défense et Manhattan, par contre, si certaines parties de ces quartiers sont monofonctionnelles, à l’échelle de l’arrondissement de Manhattan et de la zone de gouvernance de l’EPAD, on a des densité de population (je parle bien là d’habitants) de respectivement 26 000 hab/km² (en 2010, un peu plus de 1.6 M de personnes habitaient à Manhattan) et 12 500 hab/km² (hé oui, il y a 25 000 habitants dans les logements de la Défense). C’est effectivement moins que dans un quartier haussmannien en plein Paris mais on est quand même loin d’avoir des déserts et même des zones pavillonnaires périurbaines.

    Le vrai problème c’est que ces deux quartiers comptent par ailleurs,  2.4 M (oui oui, c’est bien des millions…) d’emplois (soit les deux tiers des emplois de toute la ville) et 180 000 emplois pour La Défense (qui pour le coup est plutôt une goutte d’eau à Paris, il y a un peu plus de 3M d’emplois dans les départements 75, 92, 93 et 94). On a donc clairement un déséquilibre entre emplois et populations dans ces quartiers mais en fait, sorti des quelques km² où il n’y a que des bureaux ont a rapidement des habitations et même probablement des commerces (notamment beaucoup de lieux à la mode à Manhattan, on peut aussi cité les 4 temps à la Défense, on aime on pas mais ça reste des espaces commerciaux).

    D’ailleurs, je dirais plutôt, du moins pour les USA, que Manhattan est un peu le contre-exemple d’un des rares centre-villes où il y a une mixité fonctionnelle (avec San Francisco, Chicago, Philadelphie et dans une moindre mesure Washington D.C.), dans les autres grandes villes américaines, le CBD (Central Business District) est quasi exclusivement réservé aux emplois tertiaires, les habitants pauvres sont regroupés dans la banlieue immédiate et les plus riches s’enferment dans des quartiers de haute sécurité beaucoup plus loin. Dans ce type d’aménagement effectivement, quelque soit l’endroit où l’on se trouver, la densité humaine est très faible sauf dans les quartiers pauvres éventuellement.

  9. pedibus

    Oui l’As de Carfree! Ce déséquilibre zonal, avec une concentration d’emplois à l’ouest et une concentration de logements à l’est a une origine historique: … encore Haussmann!

    Malgré les désirs de Napoléon III de développer harmonieusement la « petite couronne de banlieue », après l’annexion de 1860,  qui correspondait alors à l’anneau dessiné par les fortifs à l’extérieur et la limite des Fermiers Généraux à l’intérieur – soit respectivement le périph, et les grands boulevards actuels – son mégalo de baron de préfet a sur-développé l’ouest parisien avec de nouveaux grands axes viaires, et ils desservaient essentiellement des lotissements nouvellement construits destinés au beau monde de l’époque : les seize et dix-septième arrondissements actuels…

    Après le Second Empire jusqu’après la seconde guerre mondiale le centre de gravité économique n’a cessé de migrer vers le couchant avec l’apothéose qu’on connaît actuellement… D’où la nécessité de construire ou de requalifier la ville désormais en respectant une dose minimale de mixité socio fonctionnelle : services, emplois, aménités, logement dont logement social…

    Quant au stationnement automobile si on veut vraiment le conserver il faut en faire payer le vrai coût socio environnemental et organiser sa pénurie. Pour le reste que de travail il reste à faire pour répondre à la demande de logement près du travail! Il n’y que l’impuissance publique… heu que la puissance publique disais-je qui puisse porter un projet d’une telle ampleur.

  10. houlouk

    Le souci c’est que il peut y avoir des logements près du travail mais ils ne correspondent pas forcément à ce que souhaite la population. (50% des gens veulent habiter dans une maison isolée (sans mitoyenneté) alors que dans les endroits où il y a du travail et des logements en même temps il est assez difficile de trouver ce genre d’habitation, au mieux c’est une maison collée ou sinon un appartement).

  11. naturenville

    Sans doute Houlouk, mais l’architecture doit venir à la rescousse de l’urbanisme pour maquiller l’aspect trop souvent minéral de nos villes:

    – supprimer du stationnent sur voirie permet de mettre un alignement d’arbres supplémentaire ou d’en créer un, par exemple si la voirie à une largeur de moins de douze mètres…

    – aménager une toiture terrasse avec balustre sur la rue donne beaucoup de surface privative où végétaliser…

    – à l’arrière de l’immeuble on peut sacrifier la misérable cour… ou le garage à bagnoles pour aménager en degrés des bordures de terrasses à végétaliser…

    – la reconversion des inévitables parkings de surface existants doit augmenter le nombre de squares et d’autres rares placettes, elles aussi trop souvent sacrifiées à la gnognole…

    – on peut espérer que les élus se décident à lancer des concours pour reconquérir l’espace public, requalifier la ville pour en fabriquer une autre image  et faire cesser ce désir de pavillon quatre façades dans les champs, le « périr-urbain » ou le no-mans-land…

    – enfin il faut créer un lien de proximité dans la ville, non seulement pour mettre des yeux de riverains dans la rue (Jane Jacobs, années 1960) mais aussi pour rappeler constamment à l’ordre l’habitant pour tout ce que peut comporter son attitude en termes de nuisances de voisinage – bruit essentiellement – ou de savoir vivre -poubelles non rentrées, déchets divers, bagnole stationnée sur le trottoir… – : créer une surveillance sociale non liberticide mais créatrice de lien social et de confort urbain…

    -et surtout faut-il aussi que les élus locaux soient astreints à un mandat unique et se coupent de tout clientélisme pour se lancer dans d’ambitieux projets urbains pourvoyeurs de logements en assez grande quantité pour casser la hausse infernale des prix des loyers et du foncier avant de les ramener à des niveaux abordables, et qu’ils en délèguent la succession à leur remplaçant…

    Rien d’utopique ou d’extravagant dans tout ça, seulement le come-back de l’intérêt général, avec le retour de la puissance publique qui a le devoir de le défendre face à la misérable coalition des intérêts privés.

  12. naturenville

    Oui Emmanuel, il me manque un travail de fond, sans doute à documenter à partir de la chambre syndicale des syndics de copropriété et d’autres organismes et institutions pour bien maîtriser le sujet de la typologie des parkings privés parisiens hors parkings en ouvrages. Mais avouons quand même que tous les immeubles parisiens n’ont pas été refaits depuis trente ans et ne sont pas tous juchés sur un mille-feuille à la sauce bagnole sur six couches…

    Pour la province, et seulement Bordeaux, c’est massivement du R0 le parking privé, hors parking en ouvrage. Rien qu’à côté de la gare Saint-Jean il y a de l’immobilier qui pourrit et suppure de bagnoles à l’abri en rez-de-chaussée et qui pourrait tellement éviter de penduler dans la pinède ou les vignes à quinze, vingt ou trente kilomètres à la ronde si les proprios prenaient la peine de faire un petit calcul… Un seul échantillon gougoulestriteviou et satellite sans prétention de caractère statistiquement représentatif pour la rue Michel Favreau:

    https://www.google.fr/maps/@44.8257767,-0.5588904,3a,75y,90h,90t/data=!3m6!1e1!3m4!1s2aKPw4zwZITSB69QrHIdrQ!2e0!7i13312!8i6656

    https://www.google.fr/maps/@44.8256384,-0.5591524,138m/data=!3m1!1e3

    Ou encore de vieux hangars à tabac…:

    https://www.google.fr/maps/@44.8267809,-0.565802,3a,75y,270h,90t/data=!3m6!1e1!3m4!1sqIXGDYqnlDzxST_U6PH-2w!2e0!7i13312!8i6656

    http://www.pss-archi.eu/forum/viewtopic.php?pid=560010#p560010

    Mais combien de vieux immeubles dont le rez-de-chaussée est aveugle, bêtement stérilisé, ici quatre en enfilade à partir du prothésiste dentaire à droite:

    https://www.google.fr/maps/@44.8269303,-0.5689822,3a,75y,90h,85.45t/data=!3m6!1e1!3m4!1s_3t2g8s1RHWO4KyHh2ScIA!2e0!7i13312!8i6656

    Est-ce que les municipalités ont recensé ce phénomène et l’ont-elles intégré dans leur projet global d’urbanisme, avec l’intercommunalité en cas de PLU d’interco.? Le système automobile a ici de puissantes racines qui rendront toujours très partiellement efficace les périmètres élargis de stationnement réglementé sur voirie…

     

     

  13. Haricophile

    Pourtant quand je lis votre premier paragraphe, il n’y a pas d’antagonisme entre les deux propositions, c’est tout à fait cohérent : Il n’y a pas assez de places de stationnement et il y en aura jamais assez. C’est bien ce qu’on reproche à la voiture : L’envahissement de l’espace public qui est tout simplement ingérable en ville.

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