Gaz de schiste, la victoire à la Pyrrhus de Big Oil

Les hydrocarbures de roche-mère ont permis aux États-Unis de revenir à la première place des producteurs de pétrole. Telle est la nouvelle officielle pour l’année 2015 et il faut l’accepter puisque ce sont les barils qui le disent. Le miracle a pu se produire grâce à la technique du forage horizontal associé à la fracturation hydraulique.

Un demi-siècle après le passage du « Peak Oil » aux États-Unis, survenu comme prévu en 1970 et une décennie après le « Peak Oil » mondial reconnu en 2005, l’inimaginable est donc devenu réalité: « America great again ! »

Les agences états-uniennes et internationales de l’énergie, EIA et AIE, s’empressèrent de propager urbi et orbi la nouvelle sensationnelle de cette résurrection étasunienne et, derrière elles, en caisse de résonance, les agences de presse internationales firent chorus. Ainsi fut célébré ce retour en pétrole-pôle-position de la première puissance mondiale.

En 2014, les États-Unis ravissaient pour le gaz la première place à la Russie, son ennemi héréditaire depuis la fin de la Première Guerre mondiale. En 2015, après une ruée massive sur la roche mère dans le Dakota du Nord, ils récidivaient pour le pétrole. « America is back » sur la plus haute marche du podium devant la Russie honnie et l’Arabie Saoudite son fidèle allié depuis le pacte Quincy de février 1945 et le début de la Guerre Froide.

Mais cette performance, mesurable au compteur de barils, est-elle vraiment recevable comme sensationnelle dans le contexte du réchauffement climatique? Plus prosaïquement est-elle homologable après passage au crible des conditions de son obtention? La question se pose désormais avec acuité en Europe et en France.

Déjà, dans un article du Monde Diplomatique paru en mars 2013, « Gaz de schiste la grande Escroquerie, » Nafeez Mosaddeq Ahmed, politiste, spécialiste des questions énergétiques, explicitait la logique de « bulle spéculative » de cette ruée sur la roche mère (1). Malgré les nombreux cris d’alarme sur la période 2010-2015 (2, 3, 4) cette bulle fut gonflée jusqu’à l’extrême et se trouve sur le point d’éclater aujourd’hui.

Face à la débâcle prévisible et imminente outre-Atlantique, les investissements colossaux consentis sans compter durant le rush gazier sont plus que jamais en recherche de nouveaux territoires à conquérir.

Par-delà les aspects économiques et symboliques miroités dans l’espace médiatique, il est assez facile de montrer que la performance étasunienne s’apparente plus à une victoire à la Pyrrhus. Comme celle du stratège grec obtenu sur les romains avec des pertes humaines considérables en 280 av. JC, elle ne peut pas être renouvelable.

Pour notre part, dans un livre récent « Gaz de Schiste, le Choix du Pire » (5) en partant de l’histoire politique et pétrolière des États-Unis et de la Grande Guerre, nous avons inscrit ce paroxysme extractiviste survenant à l’ère du déclin pétrolier dans la dynamique économique nouvelle du capitalisme du désastre tel que l’a décrit Naomi Klein dans son livre majeur « La Stratégie du Choc » (6).

Avec ce pic fébrile de baril et ce rush soudain sans lendemain, les États-Unis n’ont fait que pratiquer une énième saignée sur un corps malade bientôt exsangue de son or noir. Le mythe de l’Age d’Or du gaz Outre-Atlantique se consume sur un territoire profondément dévasté… Avant de donner les détails de cette victoire à la Pyrrhus rappelons la situation conflictuelle sur le front schisteux en Europe…

Casus Belli par Double Déni

Qu’en est-il aujourd’hui des gaz de schiste en Europe? L’expérience étasunienne a-t-elle été enregistrée dans sa réalité désastreuse par les élites européennes? La réponse à cette 2e question est bien évidemment: Non!

Le statu quo de « drôle de guerre » depuis 5 ans sur le front des « gaz de schiste, » semble plus que jamais menacé en Europe. En mars 2014, anticipant la Bérézina gazière Outre-Atlantique et l’arrivage de refus massif de capitaux sur l’Europe, le Parlement européen décidait de dérouler le tapis rouge aux groupes pétroliers et parapétroliers. Le 12 mars 2014, en effet, « l’Europe » (des eurocrates) contre les peuples d’Europe adoptait la révision de la directive portant sur les Études d’impact environnemental (EIE).

Il décidait arbitrairement que les activités d’exploration et d’extraction des hydrocarbures de roche mère seront désormais exemptées d’études d’impact environnemental. Comble du cynisme, trois mois plus tard des subventions substantielles étaient allouées à son plan de bataille. Un fonds de recherche européen proposait une aide de 113 millions d’euros aux entreprises exploitant le gaz de schiste dans le cadre du programme Horizon 2020.

Parallèlement les groupes pétroliers et parapétroliers qui n’avaient jamais désarmé se sont remis en ordre de bataille.

En France aussi durant l’année 2014, la classe dirigeante repassait à l’offensive. Le leader des Républicains, Nicolas Sarkozy, déjà en campagne pour les présidentielles, pétarade à tout va avec ses gaz de schiste. Sa navigatrice, bonne à tout faire de l’anti-écologie, Maud Fontenoy, joue les pom-pom-girl pour le gaz jusque dans les écoles.

Mais plus grave encore, deux mois avant la Cop 21, le casus belli arrivait directement du gouvernement. En octobre 2015, une ligne rouge était franchie par un double déni de réalité et de démocratie. Rompant brutalement la trêve précaire offerte par la loi d’interdiction de la fracturation hydraulique de juillet 2011, le ministère de l’écologie se remettait à signer des permis de forer.

Dans la foulée, le 28 janvier 2016 c’était au tour du tribunal administratif de Cergy Pontoise de mettre le feu aux poudres par une bévue mémorable. Encore une fois bien inspirés dans leur jugement, les magistrats déterrèrent un vieux permis périmé depuis mars 2015 à la demande de Total. Aussi ubuesque que cela puisse paraître, avec une ignorance évidente de la situation désastreuse des gaz de schiste aux États-Unis, le 3ème pouvoir, juridique désavoua une ancienne décision du 1er pouvoir, exécutif et redonna vie au permis dit de Montélimar en invalidant son abrogation par l’État décidée en 2011.

En février 2016, le président des « Ripoublicains, » Luc Chatel, en mal de visibilité politique, proclamait que sa formation était « le parti des gaz de schiste et de OGM; » autant dire des saumures cancérigènes extraites de la roche mère de l’agro-industrie et de la « malbouffe, » pour rester les pieds sur terre avec le bon vocabulaire…

Les flagrants dénis de démocratie et de réalité se multiplient sur le Vieux Continent. Puisque les élites dirigeantes décident d’imposer comme modèle énergétique pour l’Europe ce qui Outre-Atlantique s’apparente à une victoire à la Pyrrhus, il nous faut regarder l’envers du décor de ce retour à la première place des États-Unis.

Lorsqu’à froid, loin du brouhaha des barils qui parlent aux barils, l’on s’efforce d’entendre un autre son de cloche, il est assez facile de découvrir le pot aux roses de l’exploit étasunien.

Levons le voile car les non-dits de la victoire sont nombreux.

« Le Diable et le Bon Dieu »

Dans cette pièce de théâtre, Jean Paul Sartre fait dire à l’un de ses personnages, l’Archevêque: « surtout pas de détail » lorsqu’un messager lui annonce l’issue favorable d’une bataille et de préciser sa pensée: une victoire décrite dans le détail peut semer le doute au point qu’il devient parfois difficile de savoir si l’on doit parler de victoire ou de défaite.

C’est bien le cas pour cette performance claironnée. Pour le titre de premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis en décrochent trois autres. Mais tous trois pointent dans le triste registre du désastre territorial et environnemental, largement passés sous silence. Le pays devient d’un coup :
– premier « consommateur » de pétrole pour « produire » du pétrole,
– premier consommateur-pollueur d’eau pour extraire des hydrocarbures de la roche-mère – et comble de l’absurde premier État « torcheur » de méthane au monde.

L’envers du décor de l’Age d’Or du gaz est loin d’être rose. Regardons dans le détail de la bataille les trois non dits de la victoire…

Un Sérum de vérité : ERoEI

Le compteur de barils des agences de l’énergie est borgne, il n’est pas de type input-output. Unidirectionnel et sans relief, il ne compte que les barils sortis des puits arrivant sur le marché pour être raffinés.

Par conception, il ignore l’input, c’est-à-dire le pétrole déjà raffiné du marché partant au puits pour extraire à grand peine les hydrocarbures de la roche-mère. Il existe pourtant un indice input-output infaillible qui agit comme un sérum de vérité dans le monde de l’énergie. Il permet d’extraire l’information globale sur les coulisses de la performance.

Par une mixture de deux chiffres nous pouvons découvrir le pot aux roses. Le rapport ERoEI (Energy Return on Energy Invested): énergie récupérée sur énergie investie dit toute la vérité et rien que la vérité. Ainsi on découvre qu’il y a bien supercherie par dopage pétrolier, la performance étasunienne ne peut être homologable.

Du pétrole conventionnel, facile et pas cher à extraire, au pétrole non-conventionnel technologique catégorisant les contraintes complexes d’extraction des hydrocarbures de roche mère, la chute des rendements est vertigineuse.

L’ERoEI raconte à lui seul et en un clin d’œil toute l’histoire du déclin pétrolier étasunien. Durant les années 1930 aux États-Unis, pour « produire » 100 barils, il fallait en « consommer » un. A cette époque glorieuse l’ERoEI était donc de 100/1. Le pays était le premier producteur mondial en représentant à lui seul plus de 50% du pétrole produit dans le monde.

Dans les années 1970, les États-Unis passent leur « Peak Oil, » comme l’avait prévu le géologue Marion King Hubert, le rendement des puits chutait significativement mais restait confortable et l’investissement technologique raisonnable. On était encore dans le domaine du pétrole conventionnel, facile et pas cher à extraire, l’ERoEI était de 30/1.

Lire aussi :  Stop and Start : une fausse bonne idée de plus pour vendre encore plus de bagnoles...

Près d’un demi-siècle après le Peak Oil étasunien, donc aujourd’hui et toujours pour le pétrole conventionnel, l’ERoEI se situe aux environs de 20/1.

Par contre, pour les hydrocarbures non-conventionnels de roche-mère on change radicalement de décor. Les investissements techniques sont astronautiques pour des rendements rapidement anémiques. Les dépenses énergétiques montent en flèche. Soumis au sérum de vérité on découvre un rapport 5/1, dans le meilleur des cas…

On est donc en limite de rentabilité économique. En définitive, par ce rush schisteux les pétroliers étasuniens n’ont fait que révéler que leur pays avait passé depuis bien longtemps leur Peak Oil.

Il est difficile d’exprimer l’absurdité de ce que les agences énergétiques étasuniennes ont célébré comme performance.

Disons simplement que c’est le serpent qui se mort la queue. « Oil’s tipping point has passed » rappelait en alerte un article de la revue Nature de janvier 2012, le point de basculement pétrolier est passé. Oil’s Ouroboros pour revenir au serpent mythique, avec presqu’autant d’énergie brulée au puits que pour en pomper, le cycle pétrolier des États-Unis se referme sur lui-même. L’éternel retour symbolisé par « le serpent qui se mort la queue » se réduit dans la finitude non renouvelable de notre monde technique à de l’auto-cannibalisme. Rappelons qu’au début du rush schisteux, en 2008, lors de la campagne présidentielle, le slogan Républicain invitait joyeusement à perpétuer la fuite en avant: « drill baby drill… »

Toxic Fracking Potomania

Avec les hydrocarbures non-conventionnels de roche-mère, les forages aussi nombreux, profonds et longs qu’ils soient ne suffisent pas. Il faut aussi fracturer. Ces diverses étapes techniques complexes représentent une part majeure de l’énergie brulée au puits pour atteindre les grandes profondeurs et les hautes pressions nécessaires à la fracturation de la roche mère.

Mais là ne s’arrête pas la démesure. En plus du pétrole brûlé sans compter, un autre fluide est indispensable dans des quantités colossales: l’eau. Associée à du sable et des mixtures chimiques complexes on aboutit en fin de procédure et en surface à des volumes considérables de « saumure » toxique non recyclable.

Chaque jour, au plus fort de la ruée vers la roche mère les États-Unis en produisaient quelques millions de barils. Cette mixture concentre tous les types de polluants, des hydrocarbures cancérigènes aux particules radioactives en passant par les métaux lourds remontés des entrailles de la Terre (7). En profondeur on entre à l’aveugle dans la géo-ingénierie de l’extrême. Le risque de pollution irrémédiable des aquifères par les hydrocarbures et les nombreux produits chimiques est bien réel lors de la phase active d’extraction et rien ne peut assurer que les problèmes soient terminés après l’abandon du puits en fin de production. Les films documentaires Gasland et Le Ciel est Rose de Josh Fox sortis en 2010 et 2012 avait clairement alerté non pas seulement sur le risque mais d’emblée sur la réalité de la contamination.

Toujours en retard, les études scientifiques arrivent aujourd’hui pour confirmer la règle et infirmer l’exception de ce que les pétroliers présentent encore comme des « cas isolés liés à de mauvaises pratiques. » On a en plus désormais démontré une relation quantitative entre le niveau de contamination et la distance du forage (8).

Face à ce qui était facilement prévisible sur le plan technique, les autorités administratives des États-Unis anticipèrent pour inscrire la fracturation hydraulique dans la stricte légalité. Ils choisirent la transgression en sabordant tout simplement le Safe Drinking Water Act institué par Nixon en 1972.

Décidé en 2005 par l’administration George W. Bush, ce sacrifice de l’eau potable sur l’autel de Big Oil reçu le nom de « Halliburton Loophole » « L’échapatoire Halliburton » du nom de la firme parapétrolière et paramilitaire ayant perfectionné la technique de fracturation hydraulique. Les liens de consanguinité entre l’État fédéral et les compagnies pétrolières sont bien connus aux États-Unis, précisons cependant pour comprendre qu’un certain Dick Cheney, vice-président du gouvernement Bush au moment des faits fut aussi le président de la société Halliburton…

Le « mode de vie non négociable » permis par le pétrole avait généralisé les mésusages de l’eau et mis le pays en stress hydrique perpétuel comme le rappellent les incendies extensifs de Californie en 2015.

Avec la ruée vers les hydrocarbures de schiste, on atteint le stade absurde et mortifère du « fétichisme de l’énergie, » avec un sacrifice de l’eau, principe de vie, sur l’autel de « Big Oil. » Le désastre environnemental et sanitaire ne fait que commencer.

Ne sachant toujours pas comment faire pour se débarrasser des quantités colossales d’eau polluée ressorties des profondeurs, les compagnies pétrolières avec l’accord des autorités décidèrent de les faire disparaître par réinjection en cavités souterraines. Et depuis, la terre s’est mise à trembler… Les secousses telluriques se sont multipliées de manière exponentielle dans l’Oklahoma et d’autres États…

Le flagrant délit de la NASA

Sur la seule question des gaz à effet de serre, un géochimiste américain avait estimé urgent l’arrêt de la ruée vers les gaz de schiste.

En 2011, dans une tribune de la revue Nature à la question « faut-il arrêter la fracturation hydraulique?, » il répondait sans ambigüité Oui! Le risque est trop important! « Should fracking stop? Yes, it’s too high risk! » (9) Aujourd’hui ses craintes très tôt exprimées sont désormais confirmées par d’autres études scientifiques (10).

Mais plus spectaculaire et convaincant, en 2012, la NASA, sans le vouloir, donnait une image véritablement luciférienne de la performance étatsunienne. Elle faisait une sorte de flagrant délit du crime environnemental, accepté par État fédéral.

Sur un cliché des États-Unis de nuit pris de l’espace, on pouvait constater l’apparition d’une immense lueur suspecte polluant le ciel nocturne du Dakota du Nord. En ce lieu point de grandes villes pour expliquer ce spot lumineux, mais le « torchage du gaz. »

Pour conquérir le titre éphémère de premier producteur mondial de pétrole, l’État a dû accepter que des quantités colossales de méthane soient brulées directement, dès sa sortie des puits. En un cliché, on avait toute la gabegie d’énergie d’un mode de vie non négociable: d’un coté les spots lumineux des villes habitées qui consomment en éclairage le gaz, le charbon et l’atome, de l’autre une nouvelle mégalopole fantôme « Gas-town » sans habitants, en feu permanent depuis le rush vers la roche mère.

Même les milieux d’affaires de ce pays se sont émus de cette gabegie d’énergie au puits. La vision hallucinante d’un véritable « autodafé » de milliards de billets verts sur le territoire même des États-Unis a dû les pétrifier d’effroi…

Ainsi des profondeurs de la Formation Bakken sont extraites à grand peine des hydrocarbures dont le méthane, sa phase gazeuse, est brulé sur place en pure perte dans l’atmosphère.

Dans le contexte de prise de conscience des risques du dérèglement climatique, le spectacle est en effet véritablement luciférien, même pour les milieux d’affaires étasuniens…

Victoire à la Pyrrhus donc, rose pour « Big Oil, » noire pour la Planète… Avec ce triple titre dans le triste registre du désastre, la décennie Obama s’inscrit en continuité de celle de Bush.

Pompeusement proclamée comme une résurrection avec l’avènement d’un nouvel Age d’Or pour Big Oil, elle est tout aussi certainement l’une des plus noires pour les États-Unis et le climat…

Jean-Marc Sérékian, coauteur avec Jacques Ambroise de « Gaz de Schiste, le Choix du pire » – « La Grande Guerre à l’ère du déclin pétrolier » – Ed. Sang de la Terre.

Mars 2016

Image: Les éléphants de Pyrrhus (Credit: The Print Collector/Print Collector/Getty Images)

(1) Le Monde Diplomatique, mars 2013, Nafeez Mosaddeq Ahmed « Gaz de schiste la grande Escroquerie »
(2) NATURE |VOL 481| 26 JANUARY 2012 | James Murray and David King « Oil’s tipping point has passed »
(3) NATURE |VOL 516| 4 DECEMBER 2014 | “The uncertain dash for gas” “The United States and other countries have made huge investments in fracking, but forecasts of production may be vastly overestimated.”
(4) NATURE |VOL 516| 4 DECEMBER 2014 | Mason Inman “The Fracking Fallacy” “The United States is banking on decades of abundant natural gas to power its economic resurgence. That may be wishful thinking.” “We’re Setting ourselves up for a major fiasco.”
(5) Jacques Ambroise, Jean-Marc Sérékian « Gaz de schiste le choix du pire, la Grande à l’ère du déclin pétrolier » Chapitre 3 « Gaz de schiste et capitalisme du désastre ». Ed. Sang de la Terre Novembre 2015.
(6) Naomi Klein « La Stratégie du Choc, vers la monté d’un capitalisme du désastre. » Ed. Actes Sud 2008
(7) Le Monde Diplomatique, août 2013 Maxime Robin « Au Dakota du Nord, les vaches perdent leur queue »
(8) NATURE | 27 JUNE 2013 | VOL. 498 | JEFF TOLLEFSON : «Gas drilling taints groundwater Chemical analysis links methane in drinking wells to shale-gas extraction.»
(9) NATURE |VOL 477| 15 SEPTEMBER 2011 “Should fracking stop?” “Yes, it’s too high risk!” Natural gas extracted from shale comes at too great a cost to the environment, say Robert W. Howarth and Anthony Ingraffea.
(10) NATURE | 9 FEBRUY 2012 | VOL 482 | Jeft Tollefson “Air sampling reveals high emission from gas field”

3 commentaires sur “Gaz de schiste, la victoire à la Pyrrhus de Big Oil

  1. GeorgesK

    très bonne synthèse, quel enfer cette histoire de gaz de schiste, espérons qu’en france la contestation populaire aura le dessus

  2. pedibus

    chapeau bas!

    il y a indéniablement du grand Lewis Mumford chez Jean-Marc Sérékian…

    je ne peux m’empêcher de rapprocher  Gas-town de Coketown…

    il est frustrant qu’il ne veuille pas sacrifier quelques instants de ses journées, sans doute bien occupées, pour nous gratifier d’un ou deux commentaires sur nos ondes…

    Marcélou saurait nous dire si c’est faisable…?

     

    Sinon au-delà de ce bilan calamiteux tous azimuths quoi dire en termes géopolitiques? Est-ce que l’Arabie saoudite ne va pas finir par avoir la peau de tout le monde, enshisté compris, avec sa marée noire mondiale que lui permettent ses réserves géologiques KOLOSSALES?

    Alors enturbanés, tsars et entrepreneurs requins passeront tous à la trappe des pertes et non profits…

    Hélas ça ne fera pas l’affaire du GIEC et des sociétés, qui devront s’attendre à cuire à feu encore plus vif.

     

  3. Haricophile

    « Le risque de pollution irrémédiable des aquifères par les hydrocarbures et les nombreux produits chimiques est bien réel lors de la phase active d’extraction et rien ne peut assurer que les problèmes soient terminés après l’abandon du puits en fin de production. »

    Il n’y a pas de « risque » : avec l’affaire de Flint on a bien vu que c’est une certitude et pas un risque. Et Flint n’est qu’une tout petit bout de la partie émergée de l’iceberg. Aux USA songez à boire de l’eau en bouteille.

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