Ivan Illich ou la ville conviviale

Ivan Illich (1926-2002) propose dans ses ouvrages une critique radicale des « institutions » (Église, école, hôpital, transports, machines, etc.) qui toutes, à un moment de leur déploiement, se révèlent contre-productives. Peut-on transposer au domaine de l’urbain ses analyses? Si oui, en quoi contribuent-elles à rendre intelligible ce qui « travaille » les villes à l’ère de l’urbanisation planétaire?

Cette recherche propose une lecture illichienne de « l’entreprise-ville » et suggère des pistes pour sortir de l’impasse productiviste dans laquelle elle est engagée.

Elle s’articule autour de deux axes:

Premièrement, dans le contexte du paradigme économiciste de la rareté et du paradigme cybernétique des systèmes, la Ville a été substituée par une entreprise urbaine contre-productive: une anti-ville. L’urbanisme devient iatrogène. C’est « le grand enfermement. »

Deuxièmement, les idées d’Ivan Illich projetées sur l’espace habité nourrissent – et très généreusement – un nouveau paradigme pour sortir de l’industrialisme et reconstruire le territoire à travers des processus de réduction / reconduction. C’est la ville conviviale.

Silvia GRÜNIG IRIBARREN
IVAN ILLICH (1926-2002): LA VILLE CONVIVIALE
Thèse de doctorat de l’Université de Paris-Est dirigée par Thierry PAQUOT et soutenue le 26 avril 2013.
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00849958v1/document

6 commentaires sur “Ivan Illich ou la ville conviviale

  1. Vincent

    « Premièrement, dans le contexte du paradigme économiciste de la rareté et du paradigme cybernétique des systèmes, la Ville a été substituée par une entreprise urbaine contre-productive: une anti-ville. L’urbanisme devient iatrogène. C’est « le grand enfermement. »

    Deuxièmement, les idées d’Ivan Illich projetées sur l’espace habité nourrissent – et très généreusement – un nouveau paradigme pour sortir de l’industrialisme et reconstruire le territoire à travers des processus de réduction / reconduction. C’est la ville conviviale. »

    Je n’ai rien compris.

    Peut-on traduire pour le vulgum pecus?

  2. alain

    Vicnet:

    C’est assez simple: la ville devient entreprise. Elle n’existe que dans le cadre de la création de tramways, de zones commerciales, de grands noms du consumérisme comme Ikea, Zara. Les élus se font les chantres de ces méga-compagnies. L’arrivée d’un magasin Heba ou Nespresso devient le summum du rayonnement de la ville. Le tramway n’est plus un outil de transport mais un axe de développement de l’urbanisme et de la consommation. Il faut faire table rase du passé, oublier l’architecture des siècles passés, détruire l’ancien et construire des tours en verre pour attirer les masses dépensières. L’homme devient détail du paysage, il n’est plus au centre de la vie urbaine. Il devient accessoire.

    En d’autres termes, les villes ne sont plus au services des habitants. Elles deviennent un espace commercial ou tout doit être aseptisé: l’humain qui y vit, les arbres, la nature en général. rien ne doit dépasser, tout doit être sous contrôle. La ville se remplit de projets inutiles au service de personne, sinon des promoteurs et de l’égo des élus. Les centres commerciaux se multiplient sans aucune cohérence, il pousse de l’habitat sans tenir compte du besoin.

    On ouvre le bulletin municipal et tout projet inutile devient écologique: la construction d’un IKEA, un immeuble en périphérie, une nouvelle salle de divertissement, l’arrivée d’un futur decathlon.

    Par exemple:
    http://larotative.info/a-chambray-un-nouveau-centre-1542.html

    Ou encore:
    https://www.monde-diplomatique.fr/2012/04/PAQUOT/47608

  3. alain

    J’ai répondu à Vincent. Mon commentaire est apparu puis semble être disparu? Que ce passe t-il donc?

  4. alain

    Pourquoi les commentaires sont en attente de validation? La parole n’est donc plus libre sur ce site?

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