Carbone noir : le cycliste pas le plus exposé

Depuis 2014, l’Institut Scientifique de Service Public (ISSeP), basé à Liège, mène un projet pour objectiver l’exposition des différents usagers de la route à la pollution. Baptisé « Exposition, Trafic et Carbone noir » (ExTraCar) ce projet a mesuré les particules ultrafines de carbone ingérées lors des déplacements en milieu urbain.

Le carbone noir est issu de la combustion, facile à déceler et proportionnel aux autres polluants des émissions. Ne subissant pas de transformation chimique, il est un excellent marqueur de la qualité de l’air.

Grâce à un appareillage léger porté par des « cobayes » (dont des membres du GRACQ liégeois), des captures de l’air ambiant ont été faites en bus, à vélo et en voiture sur des trajets similaires. Couplés à l’utilisation d’un GPS et d’un logiciel de visualisation, les résultats sont bien étonnants.

Ci-dessus, une carte assez parlante des concentrations en carbone noir relevées sur un trajet à vélo le long des quais de la Meuse.

Il s’avère que les personnes les plus affectées par la pollution sont d’abord les passagers de bus, ensuite les automobilistes, car leur prise d’air est juste au niveau du pot d’échappement des véhicules devant eux, et enfin les cyclistes et piétons. Ces derniers respirent moins en ventilant mais restent plus longtemps dans la circulation. Les cyclistes ont encore l’avantage de faire facilement un détour vers des endroits plus « respirables ».

Tout ceci est bien sûr aussi dépendant des conditions climatiques : pluie, vent, chaleur et de la morphologie de la route (route « canyon »).

À noter aussi qu’en plus d’accroître la connaissance de la pollution par le carbone noir et d’en prédire la concentration, le projet aspire à promouvoir les alternatives aux transports motorisés et à aider au changement des mentalités !

Lire aussi :  Passages piétons artistiques

Didier Blavier
http://www.gracq.org/

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Présentation du projet
Revue de presse

Un commentaire sur “Carbone noir : le cycliste pas le plus exposé

  1. Augustin Riedinger

    J’ai toujours du mal à recevoir ce type de résultat. En effet, le cycliste fournit un effort bien plus important que l’automobiliste, sa respiration est plus haletante et profonde. Aussi, tant que l’étude ne précisera pas avoir inclut cette mesure (volume d’air respiré, profondeur des poumons « atteints ») dans ses résultats, je ne parviendrait pas à y adhérer.

    Car de manière empirique lorsque je roule 30 minutes à vélo à Paris, je fais une crise d’asthme, ce qui n’est pas le cas, pour le même trajet, en voiture.

    Enfin, il y a une ambiguïté sur le message de ce type de résultats : faut-il se réjouir pour les cyclistes et plaindre les automobilistes ? Ils répondront « de quoi vous plaignez vous alors ? »

    A mon sens, l’unique message à porter est : vous les véhicules motorisés, vous polluez l’air. Vous avez un impact très négatif sur la santé des gens, autant des cyclistes et des piétons que vous pouvez mépriser que des automobilistes, c’est-à-dire de vous-même.

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