Maintenant, il faut payer pour aller à l’école

L’article 13 du préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 dit que « la Nation (l’Etat) garantit l’égal accès de l’enfant à l’instruction. L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque est un devoir de l’Etat. »

Cela vaut en théorie pour les transports scolaires qui sont le moyen d’accès à l’éducation pour plus de 2 millions d’élèves par jour hors agglomération. Or, la gratuité des transports scolaires est de plus en plus souvent remise en cause.

On commence par remettre en cause la gratuité des transports scolaires, puis on nous expliquera que l’école coûte de plus en cher et qu’il serait bien aussi que les familles participent en payant des frais d’inscription…

Il y a quelques années, la quasi-totalité des départements proposait la gratuité des transports scolaires. D’année en année, le nombre de départements où ces transports sont gratuits ou quasi-gratuits diminuent. Aujourd’hui, selon les sources, une vingtaine de départements seulement proposent encore la gratuité totale, un peu plus si on prend en compte ceux qui financent les transports scolaires à plus de 95%.

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Source: www.anateep.fr

Pour tous les autres, cela devient progressivement payant, souvent à des tarifs élevés et parfois d’une complexité sans nom pour les familles. Ainsi, on ne compte plus les différents types de procédures, tarifs, cartes ou abonnements. Le pire, c’est sans doute pour les élèves qui habitent en limite de département et qui vont étudier dans un autre département.

Un article récent de L’humanité nous apprend même que le transport scolaire est parfois gratuit dans certains départements, mais on y fait payer aux familles des frais de dossier dont certains ont augmenté de plus de 2 000%! Drôle de gratuité…

Selon les départements (qui abandonnent la gratuité), il faut déplorer une « augmentation considérable des frais (carburant, fonctionnement, personnels, entretien, assurance, sécurité), désengagement de l’Etat, trajets plus longs, endettement voire situation de faillite etc. qui a fait grimpé le coût moyen par élève et par an à 996 euros hors agglomération (milieu rural) et 733 euros en agglomération (urbain, péri-urbain). »

Lire aussi :  Train+vélo, les cyclistes se rebiffent

Il est vrai que les trajets sont en moyenne plus longs qu’avant, mais cela est dû principalement à la politique de regroupement des établissements d’enseignements publics, confirmée récemment par la ministre de l’Education. La conséquence est l’allongement des trajets et donc ça coûte plus cher mais ce n’est pas bon non plus pour la santé des enfants. Double peine surtout que les parents paient déjà une taxe spéciale d’équipement annexée aux impôts locaux.

Donc, on allonge les trajets des enfants, ça coûte plus cher et on fait donc payer plus les familles, logique, non? Quant à « l’égal accès de l’enfant à l’instruction, » il reste la bagnole…

Sur Carfree France, on est très souvent force de proposition. Aussi, nous avons la solution. Donnons le permis de conduire aux enfants dès la 6ème et fournissons-leur une voiture (électrique bien sûr!) subventionnée à hauteur de 10.000 euros par le ministère du développement durable. Avec une telle mesure, plus de problèmes de transports scolaires gratuits qui coûtent une blinde et un coup de pouce aux constructeurs (français) de voitures électriques pour relancer la croissance!

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À quand un abonnement « Pass Poupon »?!

Pour finir, spéciale dédicace à l’agglomération de Mulhouse qui a fait passer la gratuité du transport pour les enfants de 6 à 4 ans. Maintenant, dès 4 ans, il faudra un titre de transport valide!

A quand l’abonnement « Pass Poupon » exigible dès la sortie de la maternité ?!

6 commentaires sur “Maintenant, il faut payer pour aller à l’école

  1. moimeme

    Habitant en haute Garonne j’ai eu la « chance » comme tout mes amis du mème age de « profiter » du bus gratuit.

    Comme l’arrêt etait loin ma mère m’y amenait tous les matins en bagnole avec le stress de rater le bus, j’etait entassé dans celui ci pour lequel la radio etait la monnais d’echange du conducteur contre notre calme. Avec skyrock matin et soir , j’etait fermement convaincu à l’époque que la musique avait été crée pour torturer les hommes. En fin de compte pour etre en cour à 8 h, il fallait que je me leve à 7.

    Un jours, je ne me souvient plus pourquoi, je suis allé au lycée en vélo. A mi-chemin, j’ai du m’allonger sur la route à deux doigts de tomber dans les pommes tellement l’effort me semblait surhumain. J’ai lutté pour finir mon parcours en me jurant ne plus jamais remonter sur un vélo. Le lendemain, quand le réveil a sonné à 7h je me suis dit « non , je reste encore 1/2 d’heure, tant pis, j’irais en velo cette fois ci ». Meme reaction le jour d’apres, puis tout les autres jours du reste de ma scolarité. Au final, en allant à l’ecole en velo, je sortait du lit à 7h45, et je rentrait de l’etablissement à 18h15 au lieu de 19h. 1h30 de gagner dans les transports tous les jours. 8h par semaine= une nuit entiere de plus. Depuis je n’ai plus jamais pris le bus, ni des TEC en ville , ni demander à l’etat de « permis » (de se déplacer). Quant à mes amis, ils n’ont jamais eu ma chance, puisque le bus est gratuit, pourquoi prendre un vélo? C’est donc tout naturellement que des leur majorité ils ont continué sur des moyens de transports motorisé: la voiture. Comme tous bon francais moyen, aucun d’eux n’est capable de s’imaginer qu’un vélo sert à se déplacer, ils me traitent juste d' »ecologiste », sans comprendre qu’en réalité, si je roule en vélo , c’est par feignantise.

    En guise de conclusion , un anecdote, l’autre jour dans un atelier d’auto réparation de vélo dans le languedoc. La bas, les transports pour les écoliers sont partiellement payant, un gamin de 13-14 ans est venu à la rentrée, comme le bus est payant sont pere lui as laisser le choix; je te pais un abonement au TEC ou un vélo, tu choisies. Ainsi, cet enfant a pu avoir la chance de pouvoir choisir l’indépendance, choix auquel n’ont pas accès les enfants du midi, qui sont conditionné le plus tot possible a etre extrement dépendant d’autruit dans leur déplacement (TEC puis pire encore, bagnole).

  2. Roch

    Dans l’Oise, les frais de dossiers s’élèvent cette année à 50€ pour les collégiens et 110 pour les lycéens. Devant un tollé et aussi devant l’inéquité au niveau de la région, le département a annoncé ce matin qu’ils envoyaient un chèque de 30€ à chaque famille!

  3. Vincent

    > Un article récent de L’humanité nous apprend même que le transport scolaire est parfois gratuit dans certains départements, mais on y fait payer aux familles des frais de dossier dont certains ont augmenté de plus de 2 000%!

    Depuis quelle date? L’année dernière? Il y a cinquante ans?

    We The People Want to Know!

  4. Jean-Marc

    Tout à un prix… sauf les services publics, qui ont des frais d’entretien, et souvent (mais pas toujours) zéro frais d’usage.

    ainsi,

    – tu ne payes pas (directement  et proportionnellement à ton usage) pour rouler sur une 2×3 voie Boulevard Jean Jaurès ou Emile Zola ou avenue de la gare de ta ville ou d’une autre ville de l’UE

    – tu ne payes pas (directement  et proportionnellement à ton usage) pour la part sécu de la sécu sociale

    – tu ne payes pas (directement  et proportionnellement à ton usage) pour les juges, procureurs, policiers, gendarmes, militaires, membres du CEA,..

    – …

    Ainsi, le citoyen a droit à certains services publics (de protection, de justice, de santé, de justice sociale,..)

    et l’automobiliste a droit a certains services publics quasi a son usage exclusif (même si on a le droit de marcher sur la chaussée, ou de faire du vélo dessus, ou -même si ce n est pas l’égal, mais vu la quasi absence d autres terrains mis à la dispositions des citoyens et la surabondance de rues accessibles aux voitures- on a le droit d avoir envie de jouer au foot ou au tennis dessus,

    de nombreux automobilistes ont l’habitude de croire qu’un piéton ou un cycliste n a rien a y faire, et doit (contrairement à ce que dit la loi !) leur laisser à eux la priorité et l’usage exclusif de ce bien commun).

     

    En sachant que l automobiliste et son cousin encore bien pire, le camionneur, dégradent les chaussées qu’on met à leur disposition par nos taxes, impôts et TVA :

    du fait des véhicules lourds qu’ils utilisent et de leurs vitesses rapides, mais -encore pire- accélérations trop brutales et freinages brutaux, ils ne respectent pas l’argent public investi et dégrade ce bien commun de façon accélérée (contrairement à un investissement dans une bande ou piste cyclable, qui peut durer 30 ans, si aucune voiture ou camion ne l’utilise jamais)

    (au niveau européen, selon une étude faire par l’europe, il a été calculé, à minima (en ne comptant que les critères retenus, ceux facililement et économiquement directement mesurables), que chaque citoyen de l’UE fait, en moyenne annuelle, un chèque de  1 600€ à chaque automobiliste roulant sur des routes de l’UE.. c.f. cetarticle parlant de l’étude (je vous laisse rechercher l’étude, elle est facilement trouvable, en particulier, déjà en lien sur carfree) http://www.michael-cramer.eu/aktuelles/detail/la-voiture-coute-cher-meme-a-ceux-qui-nen-ont-pas/ )

  5. Jean-Marc

    Pour compléter ma réponse à Stéphane Duarte :

    http://carfree.fr/index.php/2008/06/11/les-transports-publics-et-la-mobilite-en-europe/

    Payer sur argent public pour les TEC, que ce soit pour tous les citoyens (le mieux) ou pour une fraction d’entre eux comme les scolaires (moins équitable et entrainant des frais supplémentaires ainsi que des véhicules moins remplis) serait une dépense superflue,

    et payer pour des automobilistes, pour les morts, blessés et surtout la destruction du cadre de vie, la segmentation, et les nombreuses maladies chroniques que leurs déplacements créent, serait un investissement..

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