Diesel : tous fraudeurs pour nous enfumer !

Après Volkswagen, Renault, Fiat, au tour de PSA d’être pris la main dans le sac des fraudes à la pollution des moteurs diesel. Les accusations de le Direction des fraudes, rendues publiques par le journal Le Monde, sont énormes : 2 millions de voitures PSA « ont disposé de moteurs fonctionnant selon des stratégies frauduleuses ». Cela peut coûter à PSA jusqu’à cinq milliards d’euros d’amendes.

Il n’y a aucun démenti des constructeurs automobiles sur les faits eux-mêmes. L’arnaque est du même type que celle dénoncée contre Volkswagen aux Etats-Unis : la mise en place de systèmes qui distinguent les conditions des tests officiels des conditions réelles de circulation. Pour PSA il vient d’être démontré que par rapport aux tests officiels, l’augmentation était de 30 % à 170 %. Et chacun d’entre nous respire les pollutions émises par les voitures lorsqu’elles roulent dans les rues et les routes, pas dans les laboratoires.

Ils font tous pareil et ils se concertent pour cela. Volkswagen a dénoncé en Allemagne ses concurrents complices pour s’éviter une trop grosse amende et il n’y a que les gogos pour croire que cette concertation aurait pu s’arrêter aux frontières du Rhin. Ceux qui comme Jean-Luc Mélenchon avaient dénoncé l’industrie allemande lors de la révélation du dieselgate Volkswagen en sont aujourd’hui pour leurs frais.

La ligne de défense de Renault est la même que celle de PSA : les faits dénoncés sont bien réels mais en Europe, contrairement aux Etats-Unis, cela est légal. D’accord, on enfume mais en toute légalité ! Alors que les dégâts de la pollution automobile se chiffrent en milliers de morts. Que la loi en France ou en Europe permette ce genre d’arrangements n’enlève rien à l’importance des pollutions réelles ainsi révélées.

Assez du secret qui entoure leurs affaires et leurs pratiques, eux qui savent tout entre patrons, le numéro 1 de PSA ayant été numéro 2 de Renault. La première réaction juridique de PSA, suite aux dernières révélations, a été le dépôt d’une plainte pour violation du secret de l’instruction. Ce faisant elle s’est avouée coupable pour les faits eux-mêmes et en redemande sur le secret !

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Assez du soutien du gouvernement, actionnaire de PSA et Renault, aux errements des patrons des deux firmes. Macron, alors ministre de l’économie, avait osé déclaré en août 2016, que le moteur diesel « restait bien au cœur de la politique industrielle française et de la mobilité environnementale ». Quelle complaisance qui ne faisait que répéter la communication mensongère de PSA et Renault.

Les firmes automobiles, et plus particulièrement PSA et Renault, affichent des profits financiers records. PSA est devenu l’un des champions européens de la rentabilité à coup de suppressions d’emplois, de blocage des salaires et de la fermeture de l’usine d’Aulnay décidée par Varin, lui-même directement incriminé dans l’enquête de la Direction des Fraudes.

Non à l’union sacrée avec les firmes automobiles ! Les directions de PSA et Renault veulent intégrer salariés et syndicats à la défense de leurs errements. Si les salariéEs de l’automobile doivent refuser de payer un seul euro des amendes auxquelles se sont exposées leurs directions, ils doivent, aux côtés de la population, condamner les pratiques de leurs patrons et de leurs encadrements qui ont choisi en toute connaissance des conséquences, des solutions polluantes qui nous enfument, toutes et tous.

Source: http://www.npa-auto-critique.org/

Photo: La veille des révélations des pratiques frauduleuses de PSA, la police était mobilisée pour interdire aux salariés de GM&S de s’approcher du site PSA de Sept Fons.