J’en ai pour 5 minutes…

Les automobilistes se garent régulièrement sur les pistes ou bandes cyclables sans autre forme de procès. Mais que se passe-t-il si un cycliste gare son vélo sur la voie de circulation automobile?

On connaît bien le problème: l’automobiliste ne trouve pas de place de parking ou ne veut pas marcher et de toute manière, « il n’en a que pour 5 minutes », le temps d’acheter son pain ou de retirer de l’argent au guichet automatique.

La piste cyclable semble être une alternative bienvenue. L’automobiliste allume les feux de détresse et quitte sa voiture. En faisant cela, il met en danger les cyclistes et pourrait s’exposer à une amende. Il pourrait, parce que personne ne se donne la peine de se plaindre ou même d’appeler la police. Et si la police passe par hasard dans la rue, ce n’est même pas sûr qu’elle s’arrête pour mettre un PV…

Mais comment les automobilistes réagissent-ils lorsque vous garez un vélo au milieu de la route – avec un panneau indiquant « Je suis à la boulangerie, j’en ai pour 5 minutes? » Une équipe de radio allemande a fait le test un midi sur la Uhlandstraße, une rue latérale du Kurfürstendamm à Berlin.

Désopilant… Au début, les automobilistes ne comprennent pas, ils s’arrêtent pour discuter. Cela leur paraît sans doute totalement inconcevable. Vous vous rendez compte, un vélo garé sur la route! Que eux garent leur voiture sur une piste ou bande cyclable, cela se comprend sans doute, mais un vélo sur la route! Donc, rapidement les insultes fusent, surtout que le cycliste explique sans rire qu’il a garé son vélo sur la voie automobile pour ne pas gêner la circulation des vélos sur la piste cyclable!

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Pour finir, cela devient le chaos avec la police appelée en renfort qui débarque avec le fourgon… Heureusement qu’il y a une caméra car le cycliste aurait sans doute fini la journée à l’hôpital psychiatrique…

5 commentaires sur “J’en ai pour 5 minutes…

  1. DJon51

    A Montpellier j’avais pris l’habitude d’appeler systématiquement la police chaque matin pour la vingtaine de voitures systématiquement garées sur la piste cyclable le long de la fac…en moins d’une semaine je n’avais plus à le faire, les policiers étaient présent pour verbaliser chaque matin. En 2 semaines le problème s’était grandement résolu. Avant ça j’avais passé plus d’un an à mettre des tracts (trouvés ici d’ailleurs) sur la fenêtre conducteur et levé les essuie-glaces… sans le moindre succès (et même pire, j’avais reçu moult insultes et menaces)

  2. pedibus

    DJon nous indique la bonne méthodo :

    en supposant qu’il évoque la police municipale du lieu il s’agit alors de faire prendre conscience aux zélus – pas très zélés à l’ordinaire… – des nombreux avantages à devoir contrôler et corriger ce genre de comportement automobiliste.

    Sinon bel article et beau reportage, relevant de véritables dignes travaux ethnosociologiques sur les déplacements urbains…

    Mériteraient le prix Carfree…

  3. alfredine

    ça c’est en Allemagne, dans un pays déjà bien cyclable… En France le vélo aurait été envoyé violemment en dehors de la sacro sainte route et le cycliste aurait eu probablement à subir coups et blessures.

  4. Ken

    Avec un micro et une caméra, la réaction des gens est tout de même différente.

    Moi, TOUS les matins, j’ai un camion-poubelle arrêté sur une piste cyclable pour que ces messieurs puissent aller au café.

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