En quoi l’histoire du vélo nous éclaire t-elle sur la société française ?

Le vélo est aujourd’hui solidement ancré dans notre quotidien, au carrefour du loisir, du transport et du sport. La trajectoire prise par le vélo n’est pas linéaire, et témoigne des grands mouvements économiques, sociaux ou politiques du XXème siècle. Alors comment l’histoire du vélo reflète t-elle l’évolution de la société française ?

Questions d’Histoire est une chaine de vulgarisation historique traitant de nombreuses thématiques et problématiques, et nous propose une vidéo avec pour thème la petite reine.

10 commentaires sur “En quoi l’histoire du vélo nous éclaire t-elle sur la société française ?

  1. WITTMANN CLEMENT

    A propos de vélo, je suis à la recherche de compagnons pour m’accompagner dans mon tour de France à vélo contre l’écocide. Les infos sont sur le site clement-wittmann.fregroupe
       Merci beaucoup, cordialement clément

  2. Le cycliste intraitable

    C’est un bon résumé léger du Retour de la bicyclette de Frédéric Héran.

    Quelques inexactitudes cependant : l’expansion du vélo a commencé peu avant 1900 en même temps que les automobiles faisaient leur apparition dans les grandes villes. Toutefois l’usage de l’automobile est resté peu avantageux jusqu’à la guerre, les vitesses autorisées étant alors très limitées et les véhicules ne stationnaient pas sur la voie publique.

    Le vélo a surtout commencé à être délaissé après la guerre, quand les classes populaires sont massivement passées au deux-roues motorisé puis à la voiture.

  3. emmp

    Le documentaire n’évoque pas l’une des spécificités françaises dans l’histoire des véhicules : les moto-bécanes et autres deux-roues motorisés, qui ont proliféré à partir des années 50 et pesé lourd sur l’usage du vélo. C’est toujours le cas aujourd’hui.

    Il faudrait d’ailleurs étudier le contre-coup au long terme de cette adoption des véhicules motorisés : en supprimant l’effort physique, ces derniers ont incité à mettre plus de distance entre résidence et travail, entre autres, et donc favorisé l’étalement urbain qui nous retombe dessus aujourd’hui. En gros, si on avait continué d’aller travailler à vélo, on aurait moins de lotissements moches ponctués de ronds-points et de centre-villes moribonds aujourd’hui.

  4. Vince

    @ emmp

    Ce ne sont pas que les distances résidence-travail qui se sont allongées, ce sont toutes les distances !

    Délaissée la boutique du centre-ville, délaissé le droguiste du village (il y en avait avant, c’est la voiture qui a désertifié les villages et l’on dit maintenant qu’en campagne on ne peut se passer de voiture),

    Et que je te fais 3 centres commerciaux avec ma voiture pour trouver le presse-purée en kit le moins cher, et que je te fais plusieurs IK.A pour voir s’ils ont tous les mêmes canapés (si si ça existe), je connais même des gens qui vont à Liège pour manger une gaufre (bon j’habite le NE mais quand même).

    Résultat il n’y a plus de vie dans les villages, c’est une des conséquences directes de la voiture entreprise de désocialisation et de repli individualiste.

  5. marmotte27

    On peut peut-être souligner l’importance qu’avait/a le vélo pour toute un groupe en particulier en France, les randonneurs et cyclotouristes. Cela à un tel point que dans les années 30/40/50 des constructeurs de vélos sur mesure pouvaient vivre de leur métier et peaufiner leurs vélos, notamment à l’aide des ‘Concours des Machines’.

    Des artisans comme Reyhand, RenéHerse, Alex Singer, Jo Routens et bien d’autres construisaient ce qu’on peut appeler les meilleurs vélos du monde. En gros, un cadre de vélo de course, mais avec une position confortable, des pneus larges, des garde boues, porte bagages et lumières à 10kilos ou à peine plus, c’est encore aujourd’hui le vélo idéal, notamment pour des déplacement utilitaires sur des distances ou un autre vélo devient vite inconfortable. Pas forcement besoin d’un vélo électrique…

    L’industrie du cycle français était à la pointe dans quasiment tous les domaines, avec Lefol, Spécialités TA, Maxicar etc, héritage dilapidé et totalement ignoré aujourd’hui, au point que nous importons des vélos d’Hollande par exemple, absolument pas adaptés à notre terrain.

  6. emmp

    Je suis bien d’accord, Vince, je n’ai que résumé très rapidement une des nombreuses conséquences du déplacement facile et rapide en ouature. Tout ou presque a été aménagé en fonction de ce mode de déplacement, et ça nous fait déjà très mal. S’en passer est devenu difficile et presque suspect, surtout à la campagne. Je ne me déplace qu’à vélo et en transports en commun, en pleine cambrousse (10 km de l’arrêt de car qui mène à la ville située 20 km plus loin), et c’est très mal compris par les autres habitants. La fonction première du vélo (le déplacement) a été très abîmée par ses fonctions sportive et ludique, même si les trois ont apparu dès l’invention du vélo.

    Étrangement, je rencontre moins de sourcils froncés quand je pars en vacances à l’autre bout de la France  avec mon vélo chargé que quand je fais mes déplacements quotidiens à petite échelle. Les accros à la voiture éprouvent peut-être une certaine gêne à me voir suivre les mêmes routes qu’eux au quotidien, car ça leur montre qu’ils pourraient faire la même chose (je n’ai rien d’un jeune sportif puisque je suis une femme pas jeune et allergique à la compèt’). Mais aller loin pour plusieurs jours, hou là, c’est vu comme un exploit qu’ils peuvent admirer car ils ne s’y voient pas remis en cause.

    Quant à la qualité des vélos, marmotte27, c’est à mon avis l’une des explications de l’actuelle défection des Français : ils ont acheté trop de mauvaises bécanes pendant des dizaines d’années, de qualité médiocre, au lieu de cracher un peu au bassinet pour avoir une machine de qualité qui résiste mieux et convient à l’usage quotidien. La mienne, conçue par un Français (mais assemblée en Allemagne) est in-cas-sa-ble et d’un confort merveilleux.

  7. marmotte27

    C’est quoi, ton vélo, emmp?

    Je suis allemand à la base, mais je roule avec une randonneuse bien française.

    C’est qui est drôle, c’est que la randonneuse française connaît un fort regain d’intérêt ces dernières années, grâce notamment au travail d’un autre allemand, installé aux USA et qui a lancé une véritable vague là-bas, si bien que les meilleurs constructeurs sont aujourd’hui américains et non plus français.

    Mais cette vague retraverse finalement l’océan et tant mieux.

  8. emmp

    À Marmotte27 : en tant que casseuse de pub, je n’aime pas jouer à la recommandation sur les forums, mais je vais faire une exception. Mon fournisseur est cyclo-randonnée.fr, une entreprise de vente en ligne située à Besançon. J’ai coutume de dire qu’il y a deux choses qu’on ne trouve pas chez lui : du matériel de merde et des  clients mécontents. On obtient de bons conseils en un instant, y compris sur la manière de se passer d’un article, donc de ne pas l’acheter…  Ça résume bien l’état d’esprit du gars. Il a aussi pondu un article dans le dernier numéro de « Carnets d’aventures ».

    Je jure que je ne suis pas actionnaire de sa boîte, mais j’ai plaisir à le recommander !

    PS : le 27 de ton pseudo, c’est ton département ? Si oui, j’y suis aussi, tu peux venir voir mon vélo. 🙂

  9. pedibus

    boudiou ça donne envie d’enfourcher la monture ma belle…

    et de faire défiler les buissons latéralement…

    avant de bivouaquer dans les bois, dans les prés, dans les alpages, pas trop loin du glouglou d’un ruisseau rafraîchissant…

    me revient en mémoire la Trassoudaine, à l’endroit où mon camarade et moi avions fait étape, avant de taquiner à pied le puy de Sancy le lendemain soir, après une succession interminable de montées et descentes, chargés comme des mulets, comme si nous devions traverser la Mongolie…

  10. marmotte27

    @emmp :  Non, je ne suis pas dans le 27 mais en Alsace.

    Il est sympa le site de ton vendeur de vélos, du bon matériel et une approche terre à terre. Je suis sur que ses clients doivent être très satisfait.

    En même temps (ceci n’est pas pour le critiquer), il est très representatif de l’évolution du vélo en France. Vélos typiquements allemands, sacoches de bike packing dans le style américain… La très grande tradition du  voyage à vélo français n’existe quasiment plus chez lui. C’est vrai comme l’explique l’article, que la France a, peut-être plus que beaucoup d’autres pays européens tourné le dos au vélo après avoir été précurseur et à la point pendant la première moitié du 20e siècle.

    Mais comme dit l’industrie du cycle français perdure et reprend des forces récemment. Voici un autre de ses grands artisans, Gilles Berthoud, qui fabrique surtout de très bonnes saccoches de vélo et qui a repris récemment la fabrication de randonneuses françaises.

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